#517 23 Septembre 2022 23:34:57
La guerre de Michael McDowell
La jeune génération tient le haut du pavé dans ce quatrième tome de Blackwater, à mon plus grand plaisir. Car même si la transition se fait en douceur, l'évolution de plusieurs personnages étonne, donne lieu à des développements inattendus. Sur certains aspects je trouve que l'auteur m'a bien eu, j'aurais imaginé une toute autre direction, mais je le suis avec ravissement puisque je craignais le pire. Coté horreur par contre, le tout est plus prévisible bien que jouissif; reste à espérer que des surprises nous attendent également à ce niveau.
Il ne reste que deux tomes à cette série et, malgré ma curiosité, je vais prendre une courte pause avant d'enchainer. Non pas que j'en soit tanné, au contraire, je veux juste éviter de me précipiter, me donner une chance de me délecter plutôt que de me goinfrer. Mais je sens que l'interlude ne sera pas trop longue . . .
Un lotus pour miss Chaung de James Hadley Chase
Ça fait quelques livres que je lis de cet auteur et franchement celui-ci n'est pas à la hauteur des autres. Bien sûr on ne s'attend pas à de la grande littérature ici, juste à une histoire bien tournée, simple, linéaire, vite lue, vite oubliée. En cadrant son récit au Vietnam, Chase aurait pu exploiter un tantinet l'exotisme, or il ne nous sert que des clichés éculés. Quant à l'intrigue, elle se défend sans plus. Mais ce qui m'a surtout manqué c'est l'espèce d'humour pince-sans-rire qui colore ses autres bouquins. À ce coup-ci on dirait qu'il se prend au sérieux mais le récit n'a pas la profondeur requise . . . Un accident de parcours peut-être!
Menaces sur le shogun de Dale Furutani
Ce tome clôt en beauté la trilogie consacrée à Matsuyama Kaze, un rônin qui suit la voie du bushido, chargé par la dame de son maître de retrouver sa fille enlevée par un traître. Dire que j'ai aimé cette série serait en-dessous de la vérité. D'accord ces livres n'atteignent pas la qualité, ou la renommée, des deux livres de Eiji Yoshikawa sur Musashi, mais il s'en approche dangereusement. Même que j'ai trouvé que Furutani donne à son personnage une profondeur que l'autre cache bien. Et les combats sont moins nombreux mais n'en prennent que plus de signification.
En dehors de cette comparaison, cette histoire, très condensée sur quelques mois de l'an 1603, dépeint une société japonaise complexe, où tout n'est pas noir ou blanc, les teintes de gris variant à l'infini. Kaze doit maintes fois retourner à la base des enseignements de de son sensei pour trouver la voie juste au travers de ses propres faiblesses; dans ce sens ce livre est riche d'enseignements qui transcendent le récit sans toutefois tomber dans le moralisme. La philosophie du héros est fascinante à observer, ses exploits raviraient les inconditionnels de l'action et le tout est une incursion à une époque et dans un lieu mythique. Que demander de plus ?