[Suivi lecture] Errant

 
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #801 12 Septembre 2024 14:42:18

    Oh, j'ai croisé le nom de Wodehouse dans Un jour je m'en irai sans avoir tout dit de d'Ormesson.
    Il disait avoir fait découvrir cet auteur à sa voisine de l'Académie française, Jacqueline de Romilly, et qu'elle s'est prise de passion pour les romans de Wodehouse, au moins autant que d'Ormesson ! Si c'est rigolo, ça me donne aussi envie de découvrir cet auteur !
  • LaurentVo

    Dompteur de pages

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    #802 12 Septembre 2024 15:24:30

    Salut Errant

    J'ai lu cet épisode de Robicheaux il y a déjà un bon moment. Et tout comme toi j'avais beaucoup aimé.
    Cela me rappel qu'il faut que je continu cette série.
  • Errant

    Bookworm

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    #803 16 Septembre 2024 12:10:45

    La version qui n'intéresse personne de Emmanuelle Pierrot

    Au Québec, ce livre a gagné le prix des libraires 2024 catégorie «roman, nouvelles, récit» et je me demande bien pourquoi. Certes, le sujet est particulier, inhabituel, mais il n’y a rien de remarquable quant à l’écriture qui m’a semblé correcte, sans plus. En gros, la narratrice va s’établir à Dawson, vit quelques années au sein d’une clique de marginaux dont elle finit par se faire exclure suite aux manigances d’un copain d’enfance à qui elle a refusé ses faveurs.

    Ce récit pourrait être poignant, mais l’autrice n’a pas réussi à m’émouvoir sauf lorsque la clique maltraite son chien; c’est dire le peu d’empathie que j’ai eu pour son héroïne. Car celle-ci s’éclate, s’étourdit dans l’alcool, la drogue et le sexe, s’insère dans un groupe de personnes peu recommandables pour poser ensuite comme victime lorsque les choses ne vont plus à son goût. Chacun est bien libre de vivre sa vie comme il l’entend, mais il faut assumer les conséquences de ses choix. Vrai que la narratrice fait mal paraître, à raison, ses ex-amis, surtout le harceleur à la fin du livre, mais un peu d’introspection de sa part équilibrerait sans doute les parts de responsabilité de tout un chacun dans cette rupture dramatique. Bref, livre qui n’a m’a pas convaincu bien qu’il ne soit pas inintéressant.



    Dernier appel pour les vivants de Peter Farris

    Après dix ans de taule, un type braque une banque et s’enfuit avec un otage. Mais le hic c’est qu’il devait faire le coup avec deux complices qui, floués et en colère, partent à ses trousses. Cela donne un récit enlevant, plein de rebondissements, d’une violence extrême et continue. Mais, au-delà de l’action pure, l’auteur nous fait entrer avec brio dans la tête de ses personnages, pour le meilleur et pour le pire. Car si on compatit à la terreur de l’otage, on peut avoir plus de mal à partager les perversions de l’accro à la meth et encore plus au cynisme et à l’absence totale d’humanité des taulards membres du gang de la Fraternité aryenne.

    C’est dans un univers glauque que nous convie Farris, il nous y plonge dedans sans merci. Tout y passe : les gangs qui contrôlent les prisons, les fous de Dieu aux étranges cérémonies, les drogués irrécupérables, le sadisme des malfrats, le désabusement des forces de l’ordre, tout un monde sans grand espoir. Tout cela crée une atmosphère sordide et envoûtante à la fois tellement c’est bien balancé, intrigant et désespérant à la fois. C’est un livre dur, qui vaut la peine, même si, d’une certaine façon, il est déprimant.
  • Grominou

    Administratrice

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    #804 16 Septembre 2024 12:24:11

    La Version qui n'intéresse personne, j'ai entendu et lu quelques critiques élogieuses, mais je crois que c'est vraiment trop trash pour moi...  Déjà les histoires d'alcool et de drogues, je décroche facilement.
  • Loestre

    Livraddictien débutant

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    #805 18 Septembre 2024 17:43:35

    Claire C a écrit

    Oh, j'ai croisé le nom de Wodehouse dans Un jour je m'en irai sans avoir tout dit de d'Ormesson.
    Il disait avoir fait découvrir cet auteur à sa voisine de l'Académie française, Jacqueline de Romilly, et qu'elle s'est prise de passion pour les romans de Wodehouse, au moins autant que d'Ormesson ! Si c'est rigolo, ça me donne aussi envie de découvrir cet auteur !


    Bonjour. Je me tape l'incruste (vite fait), et à titre indicatif, je viens aussi de croiser Wodehouse dans "Les cendres d'Angela", qui est très apprécié par le petit narrateur.
    Je dois en avoir un ou deux dans ma biblio et les lirai sûrement.
    Je viens de voir cette discussion et m'y abonne, suivant déjà Errant et appréciant ses commentaires.
    Biz à tous!

  • Errant

    Bookworm

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    #806 22 Septembre 2024 13:02:12

    Rendez-vous avec le crime de Julia Chapman

    Ce premier tome de la saga «Les détectives du Yorkshire» est plus qu’une simple introduction. Bien sûr, on y présente en détail les habitants principaux de Bruncliffe où va se dérouler la série, sa dynamique propre aux petites villes plus ou moins enclavées, les deux héros (trois avec le chien) que l’on s’apprête à suivre. Mais surtout, l’autrice y installe ce ton particulier un peu bon enfant, drôle par moments, sans rien ôter par ailleurs à la qualité de l’intrigue centrale.

    J’ai été charmé par la dynamique de ce village reculé où tout se sait à la vitesse de la lumière, où les vieilles rancœurs persistent, où les coups de gueule abondent. Les caractères des personnages, pas juste les principaux sont bien définis, la chaotique relation entre Delilah et Samson promet, la famille Melcalfe à elle seule vaut le déplacement. Côté enquêtes, car les morts s’accumulent, on ne s’ennuie pas non plus avec des indices qui entrent au compte-gouttes, les liens qui ne se forment que lentement, les fausses pistes qui abondent. En somme, je crois que tous les ingrédients sont réunis ici pour une série intéressante et amusante. La formule me plaît.



    Faites nous la bise de Daniel Woodrell

    Le fruit tombe près de l’arbre. Alors, puisque son père a passé une grande partie de sa vie en prison, que son grand-père aussi et que son frère est en cavale, on peut penser que Doyle Redmond, avec de telles prédispositions, malgré son métier d’écrivain, n’échappera pas totalement à la destinée familiale. Encore faut-il savoir de quelle façon il y sera conduit et s’il saura s’en sortir le cas échéant. C’est le cœur de cette histoire qui se déroule aux fins fonds de l’Amérique profonde où les rivalités familiales se transmettent de génération en génération dans l’irrespect le plus total des lois et où la violence est une composante quotidienne.

    L’ambiance qui baigne le récit est en soi un élément majeur et peut-être le plus marquant; il y règne une tension sourde, permanente, où, même dans les moments de joie, on sent les gens sur leurs gardes, comme s’ils étaient convaincus au fond d’eux-mêmes que le bonheur n’est pas pour eux. Malgré leur marginalité, la famille Redmond m’a paru sympathique, ces gens se débrouillant comme ils peuvent selon les codes en vigueur dans leur milieu. Leur violence n’est pas gratuite, l’esprit de clan est plutôt admirable. C’est écrit simplement, mais très efficacement à l’image de cette histoire. Woodrell a du talent et je compte bien le revisiter.
  • Errant

    Bookworm

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    #807 25 Septembre 2024 13:44:21

    Proies de Mo Hayder

    Le commissaire Caffery est confronté à un kidnappeur d’enfants qui semble prendre plaisir à narguer les policiers. Comme s’il était toujours en avance d’un coup sur eux. Trop d’indices nous font suspecter assez tôt qui est le coupable, sans toutefois que rien n’indique pourquoi il agit ainsi et comment il procède. C’est là que réside le mystère qui confrontera les enquêteurs. Il y a aussi ce secret explosif entre le commissaire et le sergent Flea Marley qui risque d’être éventré avec les conséquences néfastes que cela entraînerait. Compter le nombre de fausses pistes, de bifurcations de l’enquête, des hauts et des bas du moral des troupes serait ardu tellement ils abondent.

    On ne s’ennuie pas ici. Non seulement l’enquête est prenante, mais les états d’âme de Caffery, l’espèce de pulsion de mort obsédante de Flea, les apparitions sporadiques de l’énigmatique Marcheur sont autant d’éléments qui apportent une dimension plus profonde à ce polar de qualité. Pour bien apprécier pleinement ces aspects, je crois qu’il faut avoir lu les épisodes précédents, sinon on rate l’évolution d’intrigues secondaires qui enrichissent la série. D’autant plus que la fin de cet épisode est un gros pavé dans la mare.



    Kamouraska de Anne Hébert

    Je dois être un des rares Québécois à ne pas avoir lu ce livre dans le cadre de mes études. Oubli maintenant réparé, et j’en suis bien content. Car je m’attendais à un bouquin un peu poussiéreux, avec une histoire d’amour possiblement pénible et lancinante. Au contraire, j’y ai trouvé d’abord un récit fort bien écrit, où la passion, les inquiétudes, les états d’âme de la narratrice sont livrés avec brio. Ensuite cette construction où l’héroïne, au chevet de son deuxième mari mourant, se remémore par bribes, les affres de son premier mariage, l’aventure tumultueuse avec son amant, le crime et la fuite de ce dernier, fait en sorte que non seulement l’histoire se dévoile petit à petit, mais, que du même coup, on découvre les personnalités multiples de cette Élizabeth, d’innocente victime à amante passionnée, de criminelle meurtrière à bourgeoise rangée.

    Même les personnages secondaires, pratiquement toutes des femmes, sont bien imagés, ont des avis et des caractères bien trempés et jouent un rôle essentiel dans ce drame. Il ne faut pas oublier non plus les paysages grandioses qui y sont décrits, les vastes espaces étant à la mesure de la démesure des acteurs. À la limite, je dirais que ce livre se lit comme un thriller dans la mesure où l’on veut absolument savoir ce qui s’est passé, pourquoi, qui au juste est impliqué et comment tout cela peut bien se terminer. Quoiqu’il en soit, j’ai grandement apprécié ce classique.
  • Grominou

    Administratrice

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    #808 25 Septembre 2024 14:43:11

    Pas lu Kamouraska, mais j'avais aimé le film à l'époque, avec Geneviève Bujold dans le rôle principal.  C'était ton premier d'Anne Hébert?
  • Errant

    Bookworm

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    #809 25 Septembre 2024 22:43:13

    Non. J'ai lu «Les fous de Bassan» que j'ai aussi bien aimé. Je trouve qu'elle a  une plume très particulière.
  • Grominou

    Administratrice

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    #810 25 Septembre 2024 23:44:14

    Ah j'allais justement te suggérer celui-là, que j'avais beaucoup aimé.  J'ai aussi lu en lecture scolaire Le Torrent, mais je l'avais trouvé trop sombre et je crois que je n'avais pas tout compris -- je crois que c'était en secondaire IV ou V. donc j'étais sans doute trop jeune.