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    #861 12 Décembre 2024 10:58:03

    Mort à l’opéra de Gladys Mitchell

    Ce premier opus d’une série mettant en vedette une détective, madame Bradley, a attiré mon attention parce que celle-ci mène ses enquêtes à coup d’analyses psychologiques. C’est un angle qui me plaît, trop souvent occulté à mon avis, dans les romans policiers. Effectivement, l’enquêtrice en question s’en sert abondamment, mais d’autres aspects du livre m’ont déplu. L’intrigue principale, la mort, suicide ou meurtre, d’une chanteuse d’opérette est pourtant bien posée ; plusieurs personnes auraient pu y contribuer, dont certaines auraient eu de bonnes raisons de la faire.

    C’est dans le déroulement de l’enquête que tout se gâche. Bradley ne cesse de relire ad nauseam ses notes et ressasser ses hypothèses, ce qui casse singulièrement le rythme. Elle prend les témoins de haut, est décrite comme carnassière et manipule les gens ; tout cela fait qu’elle m’est antipathique. L’humour annoncé dans le quatrième de couverture se fait pour le moins discret et l’écriture, à moins qu’il s’agisse d’un problème de traduction, m’a semblé malhabile. En somme, je n’ai pas aimé et ne poursuivrai certainement pas cette série, ni n’explorerai d’autres livres de cette autrice.
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    #862 18 Décembre 2024 12:51:46

    Le déclin de l’empire Whiting de Robert Russo

    J’ai tendance à me méfier des livres primés, mais ce Pulitzer 2002 est amplement mérité à mon avis. Car, moi qui raffole des sagas familiales, celle-ci en est toute une, avec, en prime, le riche contexte d’une petite ville industrielle qui s’étiole lentement après la fermeture des manufactures qui constituaient ses poumons économiques. Il ne faut pas être pressé pour cette lecture, car l’auteur prend tout son temps pour faire vivre ses personnages et nous distiller, par des retours dans le temps, les clés pour saisir la dynamique de cette petite communauté. L’intérêt ne faiblit jamais par contre, puisque Russo découpe habilement son histoire en nous promenant d’un personnage à l’autre, d’une situation à une autre, chaque élément étant en soi intéressant et contribuant à notre compréhension du tableau d’ensemble.

    Le personnage central, Miles Roby peut sembler mou, adepte des compromis à un point tel que certains pourraient parler de lâcheté alors que j’y ai surtout vu un manque d’ambition couplé à une forme de sagesse. Dans ce sens, il m’a été sympathique, d’autant plus qu’il cherche constamment à comprendre ce qui se passe et ce qui l’anime. Il n’est pas le seul à se débattre à des problèmes existentiels ; son père, sa bientôt ex-femme et sa fille y sont aussi confrontés. En ajoutant à cette dimension, les amis, les vrais et les faux, leurs espoirs et manigances, et la dynamique propre aux petites communautés, on en arrive à un récit aux multiples facettes, bien maîtrisé, fascinant. Plus je progressais, plus je me demandais bien comment l’auteur réussirait à clore son récit ; comme pour le reste, il l’a très bien fait, à ma grande satisfaction ! Un livre que je recommande sans hésitation aux amateurs d’histoire familiale se déployant sur quelques générations.
  • Myina

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    #863 18 Décembre 2024 20:10:14

    Hello !

    Et bien tu m'as vendu ce livre. J'ai très envie de le découvrir. :D
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    #864 23 Décembre 2024 13:26:23

    La frontière du loup de Sarah Hall

    Sommité mondiale en matière de loup, Rachel est invitée à diriger un projet visant à sa réintroduction dans le nord de l’Angleterre. Cette partie du récit est captivante à divers titres : la dynamique de la petite équipe de chercheurs et de son commanditaire, les aspects politiques de cette initiative, les embûches inhérentes à un tel projet, etc. Les loups eux-mêmes, leur beauté intrinsèque, leurs habitudes et comportements y sont magnifiquement décrits, de même que les paysages dans lesquels ils évoluent. Un certain suspense baigne toute cette facette de l’histoire et la façon dont l’autrice le dénoue m’a plu. De ce côté je peux dire mission accomplie, ce livre m’a séduit.

    La vie personnelle de Rachel occupe autant de place dans le roman, sinon un peu plus, que sa vie professionnelle. À ce niveau, sa relation avec son frère, complexe, évolue grandement en cours de route et a aussi capté mon attention et soutenu mon intérêt. Par contre, son ambivalence face à la maternité et ses questionnements existentiels ne m’ont pas touché du tout, même s’il est évident que l’autrice en fait grand cas. Pire, les tourments de jeune mère de Rachel, soulignés à grands traits et répétitifs ad nauseam en ce qui a trait aux changements de couches, m’ont lassé. Je ne doute pas qu’il s’agisse d’une réalité à laquelle n’échappent pas les mères monoparentales (et même les autres), mais j’ai trouvé que cette dimension était surdéveloppée au détriment de la trame principale et cassait, de ce fait, le rythme du récit. C’est pourquoi je garde un souvenir mitigé de cette lecture qui, par un autre côté, m’a bien plu.
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    #865 24 Décembre 2024 12:39:02

    Le grillon du foyer de Charles Dickens

    Cela aurait pu être un conte de Noël tellement il en a toutes les caractéristiques, sauf que ce n’en est pas un puisqu’il ne se déroule pas à cette période de l’année ou du moins que ce n’est pas indiqué dans le texte. Difficile de parler du contenu sans divulgâcher la chute, aussi, je me limiterai à indiquer qu’il s’agit, grosso modo, d’un époux soudainement pris de doutes envers sa tendre et jeune épouse. Il y a un peu de fantastique dans l’air, le grillon ayant des capacités hors norme, et la bouilloire une inclinaison particulière pour le chant !

    J’ai aimé cette petite et courte nouvelle avec ses personnages bien campés, son écriture simple et joliment ampoulée, sa morale finement amenée. Une lecture réconfortante à défaut d’être marquante, mais en ce temps des Fêtes, n’est pas exactement le genre de lecture qui convient ?
  • Grominou

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    #866 24 Décembre 2024 18:17:35

    Enfant j'avais un recueil réunissant ce conte avec Le Chant de Noël, donc pour moi il a toujours eu une ambiance de Noël!  Je l'ai lu et relu, mais je ne me souviens pas du tout de l'histoire!
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    #867 24 Décembre 2024 18:25:43

    J'ai l'édition de la BEQ où il se trouve seul.

    L'important c'est d'avoir le texte .

    J'en profite pour te souhaiter un joyeux temps des Fêtes et beaucoup de bonnes lectures pour 2025 !
  • Grominou

    Administratrice

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    #868 24 Décembre 2024 18:27:57

    Merci, je te fais la bise virtuelle, un très Joyeux Noël!
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    #869 25 Décembre 2024 13:25:27

    Le secret de Noel  de Anne Perry

    Les Corde débarquent dans un petit village pour quelques semaines, le temps de remplacer le pasteur local pendant ses vacances. Comme celles-ci se révèlent éternelles, ils ont un mystère à élucider. On peut dire que les deux membres de ce charmant et touchant couple enquêtent effectivement, mais de manière fort peu conventionnelle, lui étant lié par le secret des confessions que lui font ses paroissiens, elle dépassant allègrement le devoir de réserve d’une femme de cette époque, épouse de pasteur en plus.

    Le côté policier de ce conte de Noël existe, mais est plutôt léger quoique sympathique. L’ambiance chaleureuse qui règne dans cette communauté baigne tout le récit. Les Corde aimeraient bien s’y installer à demeure et on les comprend facilement. Les différents personnages que rencontrent le pasteur ou sa femme sont bien typés, les soupçons qui pèsent sur l’un ou l’autre sont plausibles et Perry conclut bien son histoire. Bref, un conte léger bien fait, à lire devant un bon feu par une journée glaciale, exactement les conditions dans lesquelles se démènent les acteurs de ce conte !
  • Errant

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    #870 26 Décembre 2024 13:32:37

    Victoria et les Staveney de Doris Lessing

    Une petite fille noire, pauvre et désemparée, croise la route d’une famille de Blancs riches ouverts d’esprit ; qu’arrivera-t-il croyez-vous ? En vieillissant, la jeune Victoria sera à même de constater les écarts de classes sociales et le racisme ambiant qui font en sorte que l’égalité des chances est un leurre monumental. Dans ce contexte elle aura des choix à faire, déchirants dans certains cas.

    C’est ma première lecture de cette autrice majeure et je dois avouer qu’elle ne m’a pas pleinement convaincu. Pourtant l’histoire est bien ficelée, le propos sous-jacent clair et impitoyable, une note d’espoir, bien mince, y est distillé. Par contre l’écriture m’a semblé froide, dénuée de compassion envers son héroïne. Et c’est terriblement court pour aborder ces thèmes fondamentaux, au risque de tourner les coins ronds. J’avais envisagé d’éventuellement m’attaquer au « Carnet d’or », maintenant j’hésite. Son essai « Le temps mord », plus court, serait possiblement une façon de mieux apprivoiser madame Lessing.