#328 01 Mai 2025 17:25:28
Bonjour tout le monde,
En avril j'ai donc lu
Ces orages-là de Sandrine Collette (je voulais en lire 2 autres mais mon rythme a été perturbé, ce n'est que partie remise puisqu'ils sortiront cette année de ma pàl). Voici mon avis :
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Clémence est une héroïne de tous les jours. Une de ses femmes dont un parle peu, qui sont un +1 dans les statistiques et qu'on déshumanise. Clémence vient de s'extirper (pour la 3e fois) d'une relation toxique et violente avec un homme qui se défoule sur elle pour assouvir ses fantasmes malsains. Clémence a donc beaucoup à faire pour se reconstruire et le chemin va être long pour retrouver un semblant de vie, une "normalité" dont elle ne sait même plus définir les contours depuis si longtemps. C'est un combat de tous les instants, une survie pour réussir à vivre de nouveau sans avoir de crise de panique, sans se sentir traquée et fuir.
J'avais déjà lu des ouvrages traitant de violences conjugales mais jamais encore de livre aussi investi dans l'après relation. Comme à son habitude, l'autrice sait appuyer là où ça fait mal et la lecture est parfois difficile parce qu'on ne peut qu'éprouver de l'empathie pour Clémence. Et de fait, on a le souffle coupé, on a envie de lui crier "non résiste" "oui, tu es sur la bonne voie". C'est un roman très psychologique (on est uniquement dans la tête de Clémence) qui est maîtrisé du début à la fin.
Rien n'est à changer dans ce livre, et surtout pas la fin. La perfection se joue dans les mieux et les rechutes, dans le fait qu'un traumatisme ne se règle pas en un claquement de doigts et que le parcours n'est pas du tout linéaire. C'est puissant, c'est violent et c'est en même temps tendre et bouleversant. Car Clémence va devoir réapprendre à faire confiance en la vie et en l'être humain. Toutes ses interactions et ses actions sont minutieusement décortiquées, tout est l'objet de mille scénarios. Difficile donc de décrocher.
J'ai aussi grandement apprécié la rencontre avec son voisin, cet homme dont on imagine une vie merveilleuse. Cet homme qui a en réalité une histoire compliquée aussi. Une personne qui nous fait réaliser qu'on ne sait jamais qui se cache derrière les impressions qu'on a et que parfois, ça vaut la peine de creuser et de prendre le risque de créer du lien.
Cette lecture sera une de mes meilleures de cette année à n'en pas douter, et un de mes meilleurs de l'autrice !
Pour le mois de mai, ayant déjà lu
Le jardin arc-en-ciel d'Ito Ogawa (je mets mon avis en dessous, vraiment lisez-le, il est fabuleux), je me lance dans
La papeterie Tsubaki et, si je trouve le temps, je lirais aussi
Le ruban puisque je l'ai dans ma pàl.
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J'avais presque oublié que les plumes d'Asie pouvaient m'emporter à ce point.
Et… ce fût un gros coup de cœur que ce formidable roman qui met en avant la communauté LGBTQIA+. L'histoire de Chiyoko et Izumi n'a absolument rien à voir avec ce que j'ai pu rencontrer dans des romans occidentaux et YA. C'est une approche complètement différente que je trouve parfaite parce qu'elle est excessivement réaliste. Izumi est mère célibataire et a une vie banale, Chiyoko est une jeune demoiselle dépressive à cause de ses parents rejettent son homosexualité. Rien d'extravagant, une situation banale en somme. Ce livre retrace leur histoire de leur rencontre à la “fin”.
Que c'est beau !
La plume d'Ito Ogawa est si poétique et pudique : beaucoup de choses sont dans la suggestion et le ressenti du lecteur. Pas de situation irréelle : la vie de deux amoureuses qui doivent se construire jour après jour avec des gens qui ne les comprennent pas et leur passé qui les poursuit. Mais aussi avec de belles rencontres et de beaux projets. Tout est à construire et elles y vont pas à pas.
Les deux enfants sont aussi indispensables au livre : Takara parce qu'elle apporte une fraîcheur et une naïveté bienvenue face aux homophobes et Sosuke parce qu'il reste simple malgré les épreuves et les embûches (le calme de cet enfant m'a sidéré).
En plus de de l'homosexualité, la transidentité est aussi abordé dans ce roman. Tout comme la maladie et la difficulté de respecter les choix des autres parce qu'on les aime.
Et la fin est… un crève-cœur même si elle est absolument parfaite par rapport à tout ce qu'il s'était passé précédemment. La partie du voyage à Hawaï avec plusieurs événements qui s'y passe est absolument bouleversante. J'ai vraiment refermé le livre avec cette impression d'avoir été arraché à un univers incroyable et d'avoir perdu un proche.
Pour le
mois de juin, je propose
Gisèle Halimi, une femme incroyable qu'il faut (re)découvrir.
Dernière modification par Livresovore (01 Mai 2025 17:27:49)