#14 26 Mai 2025 09:29:01
Désolée je n'ai pas eu le temps de me poser ce WE mais je suis d'accord avec vos retours.
J'avoue que j'avais un peu peur du côté potentiellement militant de ce livre parce que 1. je connais Lou Lubie et 2. Je dois dire que j'ai l'impression que les sujets comme appropriations culturelle, racisme et autre, on nous en rabache tellement les oreilles à toutes les sauces et des fois à l'extrême (wokisme, etc.) que je suis sur le point de saturer. Non, pas sur le point, je sature.
Bon bah du coup, ce n'était peut être pas une super idée de faire cette lecture mais comme c'est un un best seller BD ces temps ci je voulais savoir de quoi il retournait.
Déjà j'ai découvert avec vos commentaires que Lou Lubie avait de nombreux points communs avec la narratrice Rose. J'évite de trop lire sur la vie de l'auteur avant de commencer un livre parce que je ne veux pas que des a priori parasitent ma lecture. Et aussi parce que je lis une oeuvre pour son histoire, pas pour son auteur. Alors c'est une manière de faire toute personnelle et je sais que ca ne convient pas à tout le monde mais c'est mon approche.
Bref tout ca pour dire que c'est intéressant à posteriori de découvrir que l'autrice parle d'expérience et que ce n'est pas extrapolé et dramatisé sur des "on m'a dit que...". Même s'il y a une part d'inventé mais ce que je veux dire c'est qu'elle parle en connaissance de cause (chose que j'ignorais, je me suis juste dit à la lecture "elle a travaillé son sujet").
J'ai bien aimé les dessins simples, ca fait le taf et je trouve que la manière dont les informations sont amenées sont ludiques et plaissantes à lire (les différents type de cheveux, les tressages, etc.). Tout ca, ce sont des choses que je ne connaissait pas vraiment : prendre des congés pour aller chez le coiffeur toutes les 6 semaines, le travail "au black" (c'est le cas de le dire) et des coiffeuse surexploitées etc. Là tu te dis "wow, c'est un job presque à plein temps de s'occuper de ces cheveux là et il y a tout un business pas toujours réglo derrière". Après c'est vrai que ca crée focément des rassemblements culturels, c'est un moment de socialisation, etc. Bref j'ai appris beaucoup et c'est important de faire connaitre toutes ces choses là (les CAP coiffure qui ne traitaient pas les cheveux crépus avant tout récemment mais au secours !).
Pour le parralèlle personnel, J'ai les cheveux super fins et super lisses qui graissent super vite, c'est un autre problème (tête de téquel 100% du temps) donc je n'ai jamais vécu la galère des cheveux frisés mais ma soeur a une énorme masse de cheveux frisés (en mode Merida de Rebelle, vous voyez?). Alors même si elle n'a aucune origine africaine, elle a quand même pas mal galéré avec ses cheveux. Le truc de la routine décrite par Rose (brosser que mouillé, Jour 1 brushing, Jour 2 OK, Jour 3 attaché, jour 4 tu caches, je connais). Pareil elle a déjà testé plusieurs types de lissages dont des chimiques qui lui ont flingué les cheveux d'ailleurs. Bref, tout ca pour dire que sans être "noire" on peut quand même se retrouver dans certaines parties de ce livre.
Pour ce qui est du côté militant, je dois avouer que, comme la plupart d'entre vous, si je l'ai trouvé bien intégré dans le récit et mesuré la plupart du temps, il y a quand même des choses qui m'ont fait tiquer. Vous en avez relevé certaines.
En fait ce que je n'ai pas trop aimé c'est que le livre essaie de trouver des "coupables" à la difficulté de vivre avec ces cheveux là et que les coupables sont toujours très faciles à désigner (indice : la seule éthnie que la bienséance d'aujourd'hui autorise à critiquer). Alors, autant je suis d'accord sur certains points, autant toujours diaboliser les blancs, ca me gonfle à la fin. Surtout, comme le dit Julie, que les normes changent pas mal ces dernières années et ca aurait été apprécié de nuancer le message final.
Dernière modification par Cendre (26 Mai 2025 10:51:06)