[Suivi lecture] Errant

 
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    #981 20 Mai 2025 01:51:01

    Passion simple de Annie Ernaux

    J’ai été déçu par cette nouvelle, ou très court roman. Car là où l’autrice parle de passion, je n’ai vu qu’une pitoyable dépendance obsessionnelle. Madame ne vit plus que dans un état comateux, attendant l’appel du beau mec marié qui, lorsque épouse travail et amis lui laissent quelques heures, et qu’il lui prend envie d’un petit coup rapide, consent à appeler l’objet de son désir pour lui dire de se préparer… Et ça s’arrête là ; pas de sorties romanesques, pas de discussion enivrante, pas d’intérêts communs, sauf le cul. L’écrivaine se pose la question en cours de route si cela vaut vraiment la peine d’écrire à ce sujet. Malheureusement elle a opté pour le oui. Dommage, d’autant plus que j’avais apprécié le ton direct et l’intelligence de ses propos dans les deux autres livres d’elle que j’ai lu. Faut croire qu’il n’y a jamais de garantie !
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #982 20 Mai 2025 09:25:46

    Oh non ! Moi j'ai aimé ce livre où elle décrit si bien les attentes terribles que peut cacher une passion.
    Et elle mentionne des discussions aussi, même si ce n'est pas le coeur du roman, on sent qu'il y a une connivence entre eux.
    Bon, heureusement que nous ne pensons pas tous pareil !
    C'est intéressant de lire ton avis pour avoir un autre son de cloche que le mien.
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    #983 21 Mai 2025 12:36:15

    Dragons et serpents de Robin Hobb

    Saviez-vous que les dragons passaient par un état de serpents de mer avant de s’encoconner pour en ressortir dans leur forme finale ? C’est en tout cas la façon qu’a imaginée Hobb dans ce premier tome de la Série « La cité des Anciens ». Il s’agit d’une mise en place où les principaux personnages sont introduits, l’univers évoqué et certaines intrigues déjà suggérées. Évidemment des liens existent avec « Les aventuriers de la mer », mais ne sont pas essentiels à la compréhension, quoique de bons souvenirs resurgissent pour qui a lu les sagas précédentes.

    J’aime cette écrivaine pour sa capacité à construire des univers originaux, à entrecroiser plusieurs intrigues sans perdre ses lecteurs, et, surtout, à travailler en profondeur ses personnages bons comme méchants, sympathiques comme détestables. Et elle a aussi l’art de nous surprendre, de faire évoluer protagonistes et intrigues dans des directions inattendues. Ici c’est bien parti pour une autre saga d’envergure. Vivement le tome deux!
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    #984 23 Mai 2025 19:04:21

    L’amour harcelant de Elena Ferrante

    Il y a de ces livres qui provoquent un malaise sans trop savoir pourquoi. C’est l’impression que celui-ci m’a fait tout au long de sa lecture. Pourtant, il n’y a rien de particulièrement glauque, si ce n’est du vieil obsédé qui colle la jeune fille dans le funiculaire, encore que son goût pour les vieux vêtements, surtout les sous-vêtements sales, n’est pas tellement ragoûtant… Il y a aussi cette narratrice à la quête floue suite au décès de sa mère ; que cherche-t-elle à trouver au juste ? Des souvenirs douteux, une réconciliation posthume, et, à la fin, une fusion irréaliste, tout cela est malaisant, déplaisant. Je me suis entêté à le finir puisque c’était dans le cadre d’un club de lecture, sinon je n’aurais jamais terminé tellement la sensation globale était repoussante. C’est la première fois qu’un livre me fait cette impression et j’espère bien que ce sera la dernière !
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    #985 24 Mai 2025 18:26:34

    Les eaux acides de Robin Hobb

    Dans ce deuxième tome de « La cité des Anciens », les enjeux se précisent. D’abord les dragons s’affirment, goûtent aux plaisirs de la chasse et leur moral est ainsi rehaussé. Il est intéressant de voir comment ces « bêtes » considèrent, ou pas, les humains. Du côté des gardiens ce n’est pas encore la zizanie, mais on la sent poindre, surtout due aux manœuvres manipulatrices de l’aîné ; c’est le propre des relations humaines que l’émergence d’un leadership est toujours délicat… Le capitaine du Mataf, aux prises avec du chantage, a des problèmes de conscience et recherche intensément quel est l’espion parmi les troupes ; encore ici, on verra bien où ce déchirement entre honneur et appât du gain le mènera.

    En somme, il y a plusieurs points d’intérêts dans ce tome, qui sont bien équilibrés et interreliés. Malgré l’abondance de personnages et d’intrigues, cela se lit très bien, est assez facile à suivre et, surtout, reste captivant page après page. Comme à l’habitude, Hobb prend le temps de bien développer ses personnages dont on comprend les dilemmes et hésitations. Cela ne fait pas au détriment de l’action cependant, et je quitte cet opus en me questionnant déjà sur la suite des choses. C’est un très bon signe !
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    #986 25 Mai 2025 12:28:25

    L’été où tout a fondu de Tiffany McDaniel

    Quelle folle idée d’inviter le diable dans un petit village de l’Ohio ! Et bien malin qui a pu prévoir sous quelle forme il arriverait, et encore plus, quelles seraient les nombreuses conséquences de sa présence. Ce livre m’a surpris à divers titres, d’abord, ce n’est absolument pas une histoire de démons à laquelle on peut s’attendre d’après le récapitulatif. Oui il y a une sorte d’horreur, mais elle ne vient pas d’où on aurait pu penser… Ensuite quelles belles réflexions parsèment l’histoire sur des thèmes aussi diversifiés et sérieux que la notion du pardon, les conflits raciaux, la solidarité familiale, les sectes fanatiques, la mort, le suicide, etc. Finalement il y a ce ton, très particulier, où finesse et sérénité permettent d’aborder le pire sans être envahi par le dégoût ou la révolte, mais au contraire de chercher à comprendre les causes de l’inadmissible.

    L’originalité de ce livre est renversante. Les images qui y sont invoquées sont à la fois extrêmement parlantes et d’une beauté intrinsèque admirable. J’ai rarement des coups de cœur sans restriction pour mes lectures, mais celle-ci en est un. Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est criant de fraîcheur tout en recelant une profondeur inattendue. Toute une découverte et certainement une écrivaine que je compte bien revisiter.
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    #987 31 Mai 2025 12:29:32

    À quelques milles du reste du monde de Pat Conroy

    Dans ce roman autobiographique, un jeune professeur blanc, ingénu et idéaliste, va enseigner pendant un an à dix-huit jeunes noirs sur une île perdue du Sud des États-Unis. D’abord horrifié par le manque abyssal de connaissance de ses élèves, il découvrira peu à peu la sous-culture particulière des habitants de l’île, se donnera comme mission d’élargir les perspectives de ses étudiants, quitte à déborder largement du programme officiel d’enseignement. Tout n’ira pas sur des roulettes et il devra éventuellement faire face à la machine bureaucratique des responsables de l’éducation dans ce patelin.

    Conroy adore le Sud, dont il se fait souvent le chantre. Il est cependant très critique de ses travers, surtout de l’omniprésent racisme à peine camouflé dans ces contrées. Ses talents de conteur servent bien le récit, dynamique et désolant à la fois, où on le voit se débattre contre un système bien en place et tellement intériorisé que même certaines victimes y adhèrent. Les années 70 sont bien rendues, il n’y a pas de longueurs et c’est très coloré. Bref, une lecture sympathique qui n’a cependant pas la profondeur propice à nous laisser un souvenir impérissable.