[suivi lecture] Exuline

 
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #801 05 Août 2025 17:59:07

    je ne remonte pas tout, j'ai un peu la flemme j'avoue mais je note quand même le Pavlenko car ça fait un moment que je n'ai rien lu d'elle.

    Bonnes vacances à toi et bonne lecture :)
  • Exuline

    Petit rat de bibliothèque

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    #802 Hier 09:22:13

    @My : Comme je te comprends, c'est pour cela que j'ai refait une sorte de synthèse ;) C'est le seul roman que j'ai lu de Pavlenko, est-ce que tuas une recommandation à me faire ?


    <image> J’ai craqué au bureau, histoire ébouriffante de Louis Pasteur - Louise Cado

    Octobre 1886. Louis Pasteur est à l'apogée de sa carrière, ses premières inoculations contre la rage sont un succès et il est devenu une star. Mais un matin, le chercheur craque, il ne réussit plus à se lever ; même le traitement du médecin de famille ne parvient pas à le tirer de son apathie. Très inquiète, Marie, sa femme, lui demande de consulter un étrange spécialiste.

    Conscient du retard que prendraient ses projets si l'opinion apprenait qu'il est malade, Pasteur accepte. Le voilà chez un psy, qui diagnostique un burn-out. Mais pendant ce temps, les opposants au vaccin s'agitent et l'équipe du laboratoire doit faire face à des incidents...

    Avec une bonne dose de fantaisie, ce roman nous transporte dans la vie quotidienne de Louis Pasteur. Il nous révèle la face cachée du génie de la microbiologie, ses manies, son étonnante modernité et le rôle clé de son entourage. Car sans son épouse Marie, Louis serait-il devenu cette icône de la science ? Rien n'est moins sûr...


    En quelques mots :

    Une lecture rapide et agréable, mais qui reste en surface : la vie de Louis Pasteur défile un peu trop comme une fiche Wikipédia. Heureusement, la présence forte de sa femme, pilier de l’ombre, donne du relief au récit. Plus témoignage romancé que vraie biographie, le livre se lit sans déplaisir mais ne laisse pas une grande empreinte.

    En beaucoup plus de mots :

    Après la grosse douche froide que m’a infligée Léonard de Vinci dans la même collection Pop chez Eyrolles, j’étais un peu fébrile à l’idée d’ouvrir celui consacré à Louis Pasteur. Mais, bonne nouvelle : les erreurs du premier ne sont pas reproduites ici. C’est déjà ça.

    Est-ce pour autant une lecture inoubliable ? Non. Le texte se lit bien, rapidement, sans accroc, mais il donne par moments l’impression de survoler la vie de Pasteur façon fiche Wikipédia. Les recherches scientifiques sont là, bien sûr, mais effleurées, jamais creusées. Dommage pour un homme dont l’œuvre a littéralement changé le monde.

    En revanche, mention très bien pour le personnage de sa femme, omniprésente dans l’ombre. Elle veille, elle pousse, elle soutient, elle secoue aussi. C’est elle, le socle, le moteur discret mais essentiel. Elle humanise le récit, elle donne une profondeur qu’on n’attendait pas.

    Par contre, il est dommage que nous n'ayons pas eu plus d'informations sur Marie Huot, faisant partie des premières féministes libertaires françaises. Son combat porte sur le système patriarcal qu'elle considère opprimer à la fois les femmes et les animaux. En me renseignant à côté de cette lecture, j'ai découvert qu'elle avait écrit sur les similitudes entre les violences subies par les femmes et les animaux et, par des actions concrètes, elle s'oppose à la médecine expérimentale violente pratiquée par des hommes sur les animaux et les femmes. Elle passe malheureusement comme un personnage exubérant plusieurs fois dans l'œuvre avec perte et fracas sans jamais y rester trop longtemps.

    On ressort du livre avec un aperçu clair de la vie de Pasteur, de ses relations, de ses échecs, de ses batailles, de ses réussites — et de ce qu’il a fallu sacrifier à la science, exercice de trépanations "dans le respect de la vie animale" sur chiens et lapins compris, pour arriver à son Graal : le vaccin contre la rage. Et quand on sait ce qu'on vous injecte dans le corps, ça ne donne pas envie.

    Pas une biographie marquante, pas un roman captivant, mais un témoignage accessible, agréable, qui fait le job. Pas de regret d’avoir tourné les pages.

    Dernière modification par Exuline (Hier 09:47:38)

  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #803 Hier 10:22:01

    De Pavlenko j'ai lu surtout des romans ados : sa série fantastique/fantasy Le livre de Saskia - assez classique dans le genre mais j'avais bien aimé et Je suis ton soleil et j'ai Et le désert disparaitra dans mes listes à lire.

    Bonne journée :)
  • Exuline

    Petit rat de bibliothèque

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    #804 Hier 14:05:03

    Oh merci pour ton retour, moins sensible pour Je suis ton soleil, les deux autres me font plus envie, je note.

    Bonne journée à toi aussi :angel:
  • Marine_plume

    Magicien des lignes

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    #805 Hier 14:47:33

    Je ne sais pas si ton avis m'a réellement donné envie de me plonger dans ce livre, mais je l'ai trouvé très agréable à lire. :) J'ai aussi beaucoup aimé lire ton retour à propos de ta participation à prix littéraire. J'aimerais beaucoup participer à un jury, mais je travaille pour une maison d'édition, donc je ne suis pas sûre que ce soit autorisé. En tout cas, comme toi, en tant que correctrice, je suis parfois frustrée de ne pas pouvoir discuter ici des livres que je corrige. Je m'abonne à ton suivi, car j'aime beaucoup ta façon d'écrire. ;)
  • Exuline

    Petit rat de bibliothèque

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    #806 Hier 16:29:33

    @Marine_Plume : Merci pour ton très gentil message :pink: c'est avec un très grand plaisir que nous pourrons échanger.
    en ce qui concerne ma participation en tant que jury, j'avais lu les conditions générales, mais je ne crois pas avoir vu quelque chose sur le fait d'être employé dans une maison d'édition, mais c'est vrai qu'il doit y avoir quelque chose là-dessus pour éviter le favoritisme de certaines œuvre. Est-ce que tu as le droit de dire quelle maison ? ;)
    A très vite.
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #807 Hier 19:40:08

    Intéressante ta chronique, mais ça me donne envie de chercher un peu plus complet sur Pasteur !
  • Exuline

    Petit rat de bibliothèque

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    #808 Aujourd'hui 09:42:51

    @Claire C : oui je pense qu'il doit y avoir mieux comme biographie, mais je t'avoue que je n'ai pas cherché.

    <image> Avale - Sephora Pondi

    Juillet 2018, soir de la finale de la Coupe du Monde de football. Un jeune homme se cache dans les WC d’un centre commercial, les mains couvertes de sang. Il se fait appeler Tom. Ce fils unique de 29 ans, de son vrai nom Romain Marais, est étudiant en pharmacie et depuis l’enfance l’objet de brimades, de rejets et de frustrations qui l’ont mué en homme largué et érotomane, aux prises avec d’étranges désirs de dévoration.
    Jeune actrice noire en pleine ascension, Lame se livre à des séances d’hypnose pour soigner un eczéma qui la ronge. Plongée dans un état second, elle revisite son enfance en banlieue, sa rencontre décisive avec son amie Génia, ses rêves de cinéma… et tente ainsi d’échapper à un sentiment de menace qui la hante.
    L’un est un monstre en puissance ; l’autre une comédienne en devenir qui réalise que ce corps, qu’elle veut offrir et voir vibrer au contact du monde, lui échappe et la met en danger. Les deux trajectoires vont se juxtaposer jusqu’à leur collision…
    Avale est un livre de genre (à entendre dans sa polysémie), à l’écriture éclatante et sensuelle. Un premier roman qui ne laisse pas indemne, à l’image de son autrice dont le talent déjà connu sur scène s’exprime ici avec une force impressionnante.


    Rentrée littéraire 2025 - sortie le 27 aout 2025 - lu dans le cadre  #PrixRomanFnac

    En quelques mots :

    J’ai détesté ce roman. Il explore la noirceur des corps et des âmes, à travers deux personnages brisés par la vie. Trop dur, trop sombre, trop dérangeant. Une lecture que je n’ai pas aimée mais qui m’a marquée malgré moi. Violent, cru, nauséeux — Avale est une épreuve plus qu’un plaisir de lecture.

    En beaucoup plus de mots :

    Compliqué, dur, saisissant d’effroi. Un livre dont on ne ressort pas indemne.

    Est-ce que j’ai aimé ma lecture ? Non, clairement pas. Mais pourtant, je sais qu’elle va me marquer longtemps, très longtemps. Ce n’est pas une lecture qu’on apprécie, c’est une lecture qu’on encaisse. On en prend plein la gueule, plein le corps, plein l’estomac.

    On suit deux personnages principaux, un homme Tom et une femme Lame, tout deux écorchés, perdus, cabossés par des enfances et des adolescences sans repères, malgré quelques phares autour d’eux. Une construction en miroir : chacun regarde son passé, chacun avance vers l’autre sans le voir. Et quand ils se rencontrent, c’est pour le pire.

    Le roman alterne entre passé et présent, avec de nombreuses analepses qui remontent à l’enfance, l’adolescence, jusqu’à l’âge adulte. Une structure que je n’affectionne pas particulièrement, chaque chapitre revenant sur un événement marquant.
    J’ai vite laissé tomber les chapitres sur Tom. Trop sombres, trop dégoûtants. Je me suis accrochée à la femme d’aujourd’hui. Lame tente de comprendre, d’avancer, de survivre.

    Franchement, ce roman peut te dégoûter d’avoir des enfants. L’auteur y traite le côté le plus sombre de l’addiction : au sexe, au corps, à la nourriture. Par moments, j’ai vraiment eu envie de vomir. C’est une surenchère de mal-être, une boulimie psychique et physique. C’est sale, dérangeant, malsain. Et pourtant… c’est cohérent.

    Il y a des passages que j’ai trouvés très puissants, notamment ceux où la femme parle de son métier d’actrice. Elle évoque la mise en abîme, la pression de devoir cacher ses émotions, ses envies de pleurer, l’obligation de jouer un rôle. Elle dit : « rester un corps souffrant ». Et c’est exactement ça. Le lecteur devient spectateur, impuissant, face à une image qui hurle sans bruit.

    L’auteur pousse loin l’humiliation du corps féminin : son poids, son odeur, sa sexualité, sa couleur. Le corps est un objet de désir, un trophée, puis un rebut. Il est utilisé, violenté, abandonné. Certains passages m’ont littéralement mise en silence. Brutaux, mais vrais.

    L’écriture est à l’image de ce qu’elle raconte : sauvage, nue, brutale, acide. Je n’ai pas aimé, mais ça colle parfaitement avec l’histoire. C’était peut-être nécessaire, en fait.

    Et puis, au milieu de tout ça, il y a la relation entre la femme et sa sœur de cœur Genia. Celle qui l’a choisie, soutenue, accompagnée, disputée, retrouvée. Une vraie amitié, avec ses douleurs, ses espoirs déçus, ses maladresses. Une lumière dans le chaos.

    Ce roman aborde énormément de sujets : qui est la proie ? qui est le chasseur ? Jusqu’où une obsession peut-elle aller ? Comment expliquer l’horreur ?
    Avale est un titre parfaitement choisi. Parce que c’est ce qu’on doit faire en tant que lecteur : avaler cette histoire, l’ingurgiter, s’en remplir le gosier jusqu’à la nausée.

    Un livre réservé à un public averti. Il trouvera son lectorat, mais dans une niche, sans doute ces élitistes, cette intelligentsia parisienne moderne (donnant le ton de la ligne de pensée du moment, un petit groupe,  décidant de tout pour tous.). En ce qui me concerne, je n’ai pas aimé. Mais je ne suis pas prête de l’oublier.
  • Marine_plume

    Magicien des lignes

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    #809 Aujourd'hui 11:43:09

    Merci pour ton avis sur ce livre, Exuline, qui, je pense, ne me plairait pas du tout non plus. Je n'aime pas me retrouver face à des passages trop crus dans les livres, cela m'agresse davantage que sur un écran, où on a la possibilité de fermer les yeux ou de détourner le regard si on le souhaite. Les mots sont parfois même plus violents et agressifs que des images. Bref, je passe mon chemin pour celui-ci. ;-)
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #810 Aujourd'hui 18:38:15

    Pas du tout pour moi celui-ci :'S