[Jean-Marc Bastardy] Éditeur de L'Autre Éditions (L'éclat du diamant)

  • JMB

    Livraddictien débutant

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    #21 15 Mars 2010 20:41:04

    Vous savez Lexounet, lorsque vous n'avez pas une seule banque qui souhaite vous aider, lorsque vous financez tout sur vos propres économies gagnées péniblement, le focus change forcément. Le problème de la petite (micro) édition c'est que vous n'avez pas accès à la diffusion (représentation de vos ouvrages auprès des libraires) et à la distribution (gestion des flux, transports, finances, etc) car cela est très cher, que vous ne pouvez pas vous payer une force de vente par exemple ni passer par les services d'un gros diffuseur distributeur (ils ne veulent pas de vous au départ). Donc votre livre ne sera présent que dans quelques librairies et ne sera pas suffisamment visible pour attirer les lecteurs. Ajoutez à cela le problème de la presse culturelle, presque marié avec les attachés de presse des grandes maisons, il faut être totalement dingue pour se lancer dans cette aventure. Surtout pour un catalogue "grand public"... Et il vous vous donc trouver d'autres moyens de financement pour "tenir".
  • El Jc

    Guide touristique des librairies

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    #22 15 Mars 2010 20:42:57

    Lexounet a écrit

    El JC, tu parles d'objets culturels mais... la presse écrite en est un et survit surtout grâce à la pub.


    Pour moi la presse écrite tiens plus, en fonction des titres de presse : du média, de l'information, du commerce que de la culture.

  • valérie

    Lecteur assidu

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    #23 15 Mars 2010 20:43:33

    Je serais curieuse de savoir combien d'exemplaires distribués dans les rues (d'Avignon par exemple) vous ont été repayés en ligne. C'était un peu utopique cette idée, non?
  • cacahuète

    Insomniaque des livres

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    #24 15 Mars 2010 20:46:57

    bonsoir ! désolée pour mon retard, mais des obligations familiales le lundi m'empêchent de me connecter plus tot ! mais voilà, je vous rejoins enfin, je vois que vous avez été bien bavard, je vais aller lire tout ça !.....
  • valérie

    Lecteur assidu

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    #25 15 Mars 2010 20:48:28

    Bonsoir Cacahuète!
  • JMB

    Livraddictien débutant

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    #26 15 Mars 2010 20:50:12

    El JC, plusieurs "grands éditeurs" réfléchissent depuis longtemps à la pub; pour ma part je crois que le répit sera de courte durée et qu'il nous faudra rester vigilant. Ce sont les lecteurs qui décideront. Dans mon message précédent, je poussais juste le raisonnement jusqu'au bout car je n'ai pas l'intention, pour le moment de mettre de la pub si j'ai le choix. Je viens de trouver les ressources pour continuer temporairement, tout dépendra maintenant des résultats du nouveau lancement de l'Eclat dans un contexte "normal" de commercialisation car j'ai réussi convaincre un diffuseur distributeur de me suivre. Mais quitte à dépenser mon argent (je ne suis pas payé depuis le mois d'avril 2010, John n'a reçu qu'un à valoir ridicule compte tenu de son énorme boulot), si je peux donner un peu de visibilité à une asso qui me tient à cœur, si un ou deux chèques peuvent lui parvenir par ce biais et aider des momes, ça sera toujours ça.
  • Lexounet

    Chouchou des imprimeurs

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    #27 15 Mars 2010 20:51:39

    Je comprends bien, je n'extrapolerai pas plus le sujet mais il en va de même pour les librairies. Sur le long terme, personne ne voudra financer des installations ou m^me des reventes... La librairie la plus proche de chez moi, à titre d'exemple, a été vendu cette année... à ses clients car personne ne pouvait la racheter. On doit sa sauvegarde seulement à son propriétaire initial qui a eu des propositions de chaines agroalimentaires mais a voulu que son magasin reste une librairie.
    Je prie pour que les temps changent et qu'on cesse de ne voir que par ce qui est gros et qui brasse beaucoup d'argent mais la réalité ne tend pas à changer mon point de vue.
  • JMB

    Livraddictien débutant

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    #28 15 Mars 2010 21:00:01

    Valérie, j'ai monté la première opération "street marketing" (Avignon) dans l'urgence. Mon dispositif estival (100 étudiants recrutés pour vendre le livre en direct) étant mort né (malgré la légalité absolu du dispositif, 95 % des municipalités ont interdit la vente sur domaine public et je n'avais pas les ressources pour attaquer Lyon ou Bordeaux devant les tribunaux administratifs), j'ai donc commencé à attaquer les librairies. Nous avons visité plus de 300 librairies avant le 10 juillet. 3 seulement (je dis bien trois) ont accepté de prendre le livre en dépôt vente. Bref, là je me suis dit, t'es mal barré mon pote, des bouquins partout en France (dans les huit délégation), les librairies qui ne veulent pas du bouquin, "le polar de l'été" imprimé sur la couverture... aïe, aïe, aïe. Là, je me suis dis : soit tu es "mort", soit tu trouve vite fait des opé à médiatiser. D'où Avignon et mes opérations "passeurs de livre". Bref, ce sont vraiment ces opérations ainsi que le premier article paru des les Inrockuptibles (le 13 juillet) a qui je dois mon salut d'éditeur. A partir de ce moment-là, j'ai commencé à remonter la pente et surtout à espérer rencontrer un accueil plus favorable chez les libraires. Fnac, puis Furet, etc... Jusqu'au 1er février où j'ai conclut un contrat avec un diffuseur qui accepte de relancer le tire en 2010 (sans doute une première pour un le bouquin d'un micro éditeur). Pour le "retour" financier sur ces opérations, ce n'était pas très important car je cherchai à créer un buzz autour du livre. Nous avons eu pas mal de média, beaucoup de passants étaient également interpellés, les gens ont joué le jeu et ça c'est formidable. Il n'y a qu'à la fête de l'Humanité que nous avons eu un bon retour financier, environ 50 % des gens ont réglé le livre mais c'est un public particulier, plus militant que dans d'autres endroits.
  • JMB

    Livraddictien débutant

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    #29 15 Mars 2010 21:03:35

    Bonsoir également cacahouète et tulisquoi et les autres...
    Il n'y a bien qu'un fil, hein ?
  • El Jc

    Guide touristique des librairies

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    #30 15 Mars 2010 21:05:59

    Jean-Marc, dans ce petit monde de l'édition que je connais très mal une chose m'a toujours stupéfié, et de ce que j'en sais c'est la même chose côté musical. Comment se fait il qu'un auteur ne puisse pas être rémunéré plus de 10, 15 ou 20% du prix de vente de son oeuvre. Le doit on aux trop nombreux intermédiaires ? A des marges trop importantes ? A un processus ou des coûts inconnus de nous qui font que ces pratiques trouvent une explication raisonnable ? Question subsidiaire pour un éditeur indépendant comme vous combien faut il de ventes pour payez vos frais, votre auteur et ne tout simplement pas perdre d'argent dans l'histoire ?