#96 15 Mars 2010 23:37:36
Matilda, vous avez raison de dire qu'il ne faut pas se priver de bons auteurs établis. Le problème c'est comment réussir aujourd'hui à faire découvrir les bons auteurs de demain ? Honnêtement la vieille rengaine servie par les "grandes maisons", de type "un bon auteur n'a jamais été ignoré" ne peut plus fonctionner dans le contexte de la concentration d'aujourd'hui. Historiquement cette fonction de découverte était largement assumée par les petits éditeurs qui justifiaient ainsi leur place dans l'écosystème et, aussi, par les libraires. Aujourd'hui, les chiffres montrent clairement qu'il n'en est plus ainsi. Le libraire est noyé par l'office (livres envoyés automatiquement aux libraires sans commande préalable de sa part) des grands groupes ce qui lui laisse peu de temps pour découvrir des livres alternatifs et pas du tout de place pour accueillir une production différente. Paris, au moment où aucun article n'était paru sur l'Eclat, je me suis fait sortir de toutes les librairies importantes. Qui plus est une chaine comme Virgin par exemple refuse de travailler avec vous si vous n'êtes pas distribué par Calibre (structure interprofessionnelle créée à l'origine pour gérer le flux transport des touts petits éditeurs) mais ce dernier peut refuser tout bonnement cet objet social pour des raisons obscures (le fait du prince), donc il fait comment, le petit éditeur pour proposer un livre qui ne peut pas être disponible physiquement dans les magasins ? La diffusion - distribution est la clé de la survie de la petite édition ainsi qu'une collaboration étroite avec la librairie indépendante. mais force est de constater que les pouvoirs publics baissent les bras (il viennent de créer un label...) et que l'interprofessionnelle n'agit plus. Nous lançons le mois prochain une opération que je ne peux pas encore vous dévoiler mais qui veut justement expérimenter des mécanismes simples qui pourraient bénéficier à l'ensemble des acteurs les plus faibles du secteur.