Synopsis
Moyenne
19.0
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EXCELLENT
Partant de l’“ exigence de la chair ” qui traverse tout le drame du peintre Frenhofer, une sorte d’histoire se reconstitue : c’est celle du problème esthétique de l’incarnat en peinture, depuis Cennini jusqu’à Diderot, Hegel, Merleau-Ponty.
Or, ce problème met en jeu le statut même du rapport qu’entretient la peinture figurative – un plan, des couleurs – avec son objet – une peau, des humeurs. Ce rapport est analysé comme une “ aliénation ”, une perte au regard desquelles les notions d’objet et de sujet en peinture échoueront toujours à se stabiliser.
Si l’objet de la peinture – la peau – se perd irrémédiablement dans le plan, que reste-t-il ? Il reste un éclat, que le récit de Balzac met en scène de façon précise et bouleversante. Double est cet éclat : il est détail, hiératisation : le bout d’un pied de femme, “ vivant ”, mais marmorisé. Et il est pan (selon le mot de Proust), c’est-à-dire la violence propre et quasi tactile d’un moment de pure couleur. Violence qui porte le peintre à dire “ Rien, rien ! ” tout en regardant son tableau. Violence qui porte le peintre vers son suicide. Distinguer conceptuellement le détail et le pan relève ici d’un projet et d’un questionnement : comment parler de la peinture aujourd’hui, entre la théorie sémiotique, la psychanalyse, et l’exigence d’une phénoménologie ?
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