Mixtes toujours
Mathieu Latour

Logan retrouve la famille qui l’a hébergé enfant, mais qui à vrai dire a fait bien plus que l’héberger. Sa mère lui a caché cet épisode peu glorieux de sa vie, ce moment où les services sociaux l’avaient jugée à ce point inapte qu’ils avaient placé son fils en banque mixte, l’antichambre de l’adoption. Mais elle s’était battue comme une enragée, déjouant les prévisions du système, et elle l’avait récupéré, ce seul trésor qu’elle n’avait jamais possédé. Mais lui, ce fils, ne se souvient de rien. À part cette chanson d’un autre temps, qui le guidera à bon port.

William a connu le destin opposé, sa mère a tout perdu après ses deux ans de bataille, et ses deux papas ont pu l’adopter. Il est pourtant obsédé par l’idée que certaines familles d’accueil de la banque mixte finissent par perdre l’enfant qui leur a été confié. Au point de faire porter son mémoire de maîtrise sur le sujet. Dans son petit bureau à l’université, il reçoit des endeuillés à jamais et il les écoute raconter différentes versions du même drame. Le pire des drames. À force d’avaler ces histoires, il finit par s’intéresser à sa propre mère biologique. Il la rencontrera, ouvrant une brèche qui sera difficile à colmater.

À travers ces trajectoires hors normes, des enfants, des parents biologiques, des parents adoptifs qui jouent à la roulette russe. Qui perdra? Qui gagnera? Chose certaine, il y aura des drames. Des personnages à risque, mixtes, un pied dans le passé, un pied vers demain, toujours.