Hello!
Février tire doucement à sa fin et ça fait du bien! Les jours rallongent, le temps s'adoucit (sauf demain. Fuck demain.), je commence un nouvel emploi à temps plein lundi.... Ça fait bizarre de quitter l'enseignement après 10 ans, mais j'ai hâte de commencer cette nouvelle aventure. Après tout le stress de janvier, j'ai pu lire un peu. Avec l'influence de
@Grominou, février s'est lu sous le signe de l'autochtonie. J'ai lu les deux derniers de Naomi Fontaine, à savoir
Manikanetish et
Shuni. Le premier est un roman et n'accote pas du tout son
Kuessipan. La forme est simple, fragmentée, mais on a l'impression que tout reste en surface. Alors que
Kuessipan était centré sur l'autre, il y avait quelque chose d'un peu plus égocentrique dans Manikanetish qui m'a déplu. Ce n'est pas un mauvais roman, loin de là! Il m'a fait verser des larmes dans le métro, le salopard! N'empêche, il m'a laissé une impression de maladresse, sans doute due aux erreurs et incohérences langagières. Par contre,
Shuni, j'ai adoré! Ce n'est pas un roman, plutôt une longue lettre essayistique que l'autrice écrit à une amie. Elle y parle d'elle, mais surtout de sa communauté, de l'histoire et du présent. On apprend comment ça se passe dans la réserve de Uashat, on passe par-dessus les préjugés pour comprendre la réalité des Innus. Il y a le rapport à la littérature (québécoise comme autochtone), le rapport à l'autre, le colonialisme, les traditions et l'espoir en un avenir qui concilie Québécois et Premières Nations. Le discours de Fontaine m'a rappelé celui vindicatif d'An Antane Kapesh dans son
Je suis une maudite sauvagesse. Fontaine fait d'ailleurs plusieurs fois référence à ce discours fondateur de la littérature innue. C'est un dilemme, la réserve. En y restant, on a des droits qu'on aurait pas ailleurs. On fait partie d'une communauté. Mais on y est aussi prisonnier. Je conseille
Shuni à tous ceux qui cherchent une voix neuve pour leur parler de la réalité des réserves au Québec et de l'altérité colonisateur/colonisé en 2020.
On s'éloigne des Premières Nations pour aller dans la croissance personnelle :tomatoes: Oh! Avant de lancer vos fruits pourris, sachez que je ne lis jamais ça. Je n'aime pas le gnagna cliché qui dit que la vie peut se résoudre en cinq étapes faciles. Mais! Celui-là, c'est pas ça. En fait, celui-là est plus du genre à te dire que la vie c'est de la marde ben plus souvent qu'autrement, mais que t'as le pouvoir de choisir ce que tu fais de cette marde-là. J'ai lu
The Subtle Art of not Giving a Fuck de Mark Manson. Dans toute mon existentielle remise en question du moment, j'avais besoin de ça. Avec un mélange de stoïcisme, de bouddhisme, et d'existentialisme, Manson nous rappelle qu'on peut choisir de contrôler nos vies. On choisit ce qui est important pour nous, nos valeurs. C'est pas à la société de le faire, c'est notre responsabilité. Surtout, il insiste sur le fait que nos mauvaises attitudes sont souvent liées à des insécurités. Remettre en question ces insécurités, choisir de s'améliorer est donc un pas vers une meilleure stabilité émotionnelle. Manson dit fuck abusivement, utilise des clichés, mais ça aide à vulgariser son point et on a l'impression d'un ami qui nous dit nos 4 vérités autour d'une bière. Ça m'a donné un coup, mais à la bonne place. Je vous le conseille.
Enfin, j'ai finalement terminé
La jeune épouse de Baricco. J'ai mis trop de temps à y entrer, c'est un roman qui prend son temps et je n'avais pas de temps. J'en avais pour le finir et j'ai adoré. Je dois le relire éventuellement, histoire de mieux l'apprécier. Ce n'est pas son meilleur, mais ça vaut le coup. La poésie, la réflexion philosophique, la mise en abyme, l'humour.... Sa plume est toujours rafraîchissante!
Bref, je vous souhaite un printemps hâtif et d'excellentes lectures!