#32 29 Septembre 2010 21:00:24
Je crois en être à la "question" 15, j'espère que je ne vais pas en oublier. Là, j'ai du mal à tenir le rythme.
Si les deux écrivains sont Hillerman et Bruen, non Hillerman je ne connaissais pas, on me l'a proposé en même temps qu'un autre auteur et on m'a laissé le choix. J'ai lu Là où dansent les morts, j'ai eu l'impression au début que je ne comprenais rien, ça s'est arangé, j'ai senti qu'il y avait quelque chose derrière etj'ai foncé en dépit des difficultés. Je suis ravi d'avoir tarduit presque tous ses livres. Un grand monsieur, vraiment. Ken, je ne connaissais pas non plus, la série avait été commencée chez Gallimard par d'autres traducteurs, le nouveau responsable de la Série Noire n'était pas content de leur travail, il m'a appelé (je n'avais pas enconre traduit pour cette amison) il m'a proposé un bouquin vraiment superbe, Le Martyre des Magdalènes en me laissant 18 mois pour le traduire, ce qui m'a permis de le glisser dans mes projets.
Pour rendre l'atmosphère (des pueblos ou autre), il n'y a pas trente six méthodes. Quelques-unes quand même. La mienne, et ça marche presque toujours consiste à faie confiance à l'écrivain. Si j'ai aimé son livres, c'est que j'ai aimé son style. Au maximum, j'essaye de le copier. Pour le vocabulaire c'était un problème, mais avec le glossaire à la fin, ça permettait au lecteur de ne pas être bloqué dans sa lecture et de se laisser porter. De toute faàon, l'Américain moyen ne sait pas non plus ce qu'est une kiva.
Très bien well read kid, un joli pseudo pour un forum de lecture. Comment on devient traducteur ? A l'époque où j'ai commencé, essentiellement par copinage car il n'y avait pas de formation universitaire à la traduction. Aujourd'hui, toujours par copinage (c'est un peu comme au cinéma, la scripte essaye de faire engager son copain comme photographe de plateau ), ce qui n'est pas toujours idiot ou immoral : un directeur de collection qui connaît quelqu'un et sait que cette personne est sérieuse a tout intérêt à tenter l'aventure. Après, il faut que le travail rendu soit bon. Mais de toutes façons tous les éditeurs disent du mal de leurs traducteurs.
Au niveau universiraire il y a maintenant des formations, notamment l'institut Charles V à Paris (il paraît qu'ils vont déménager, d'ailleurs) et d'autres peu nombreux, en province. Mais nous touchons autre chose qu'un simple apprentissage, et quelqu'un qui ne sait pas lire un texte, deviner qu'il y a des sous-entendus, des choses écrites sous les mots ou derrière eux, ou quelqu'un qui est prétentieux et qui va vouloir metter son empreinte sur le texte (il y en a beaucoup) ne seront jamais de bons traducteurs à mon avis. (Cela mériterait d'être davantage développé).
V.
Bonjour. Si je choisis les livres. Moi, oui, j'ai beaucoup de chance. Vous imaginez aisément que quelqu'un qui veut se lancer dans la traduction et qui auarit réussi, sans connaître personne, à faire reconnaître le bien fond de sa candidature, ne pourra pas refuser un travail. Dans mon cas, j'ai comencé auprès d'un ancien condisciple de fac, François Guéruf, qui dirigeait une collection (chez Pac) et qui a bien voulu me confierun texte. François est quelqu'un d'intelligent et l'un des rares dès les années 1980, qui avait compris 1° que le traducteur fait du bon travail s'il aime le livre qu'il traduit
2° qu'il vaut mieux, si c'est possible, que les livres d'un même auteur (et surtout d'une même série, avec les mêmes personnages, soient traduits par la même personne.
Evident, mais encore aujourd'hui, tout le monde est très loin de se soucier de pareils paramètres.
J'ajoute que si François me propose un livre et que je lui dis non, il ne me plaît pas beaucoup, ou si je lui explique pourquoi je ne me sens pas bien dans ce texte ou avec cet auteur, il l'accepte, lui, et ce n'est pas pour ça qu'il ne me donnera rien par la suite.
Lecturevv
Le contart généralement stipule que la traduction devra répondre à des exigeances de qualité stylistiques etc, et de sérieux, etc, et que l'auteur et ses ayants-droit disposent d'un droit de regard et d'acceptation du texte français. C'est pour moi une clause abusive mais comme il y a d'autres chats à fouetter et d'autres problèmes plus importants, en général je signe. Je viens de faire biffer cette mention sur un roman de 1933. De toute façon, tous les écriavants ne sont pas Nancy Houston ou Milan Kundera, capables d'écrire dans notre langue et donc effectivement d'être d'accord ou non. Mais cela est hyper rare et si le traducteur n'est pas trop mauvais, si le responsable de collection et les différents relecteurs et correcteurs ont trouvé le texte bon, ce n'est pas quelqu'un qui ne connaît pas bien notre langue qui va améliorer les choses au contraire. Je pourrais développer longtemps.
Nathalie, il me semble avoir répondu, succintement hélas, aux questions de Eljc sur les piueblo, de V; et de lecturevv. S'il y en a d'autres, je suis prêt. Si je ne l'ai pas fait, peuvent-ils les reformuler légèrement différemment ?
Merci de votre présence, A propos de livres et Améthystes.
Pour rebondir sur tout à l'heure, ce n'est pas uneplaisanterie, l'anecdote sur A l'Ouest rien de nouveau. Je précise, mais ça n'a pas de rapport précis, que j'aime infiniment Il était une fois dans l'ouest. Et Dire Dtraits, Once upon a time in the west.