[Suivi lecture] domi_troizarsouilles

 
  • domi_troizarsouilles

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    #51 15 Mars 2021 23:08:49

    Catysprint a écrit

    Oh La Passe miroir, ma saga coup de coeur de l'an dernier !

    J'avais eu à peu près les mêmes sensations que toi avec ce premier tome : lenteur, marre des intrigues de cour, envie de découvrir l'univers davantage... les tomes suivants ne te déçoivent pas de ce côté là ! Tout s'accélère dans le tome 2, le tome 3 est génial et on dévore le tome 4 pour savoir comment ça se termine.

    moi par contre j'ai détesté Thorn dans ce premier tome

    Bonne lecture =)


    Ah tu me rassures! car c'est vrai, je me suis ennuyée dans ce tome 1, mais j'ai quand même envie de savoir ce qui va arriver à Ophélie et comment Thorn va évoluer... sauf que ce ne sera pas tout de suite! Ah, Thorn! ;) faut croire que j'ai une affection particulière pour les "bad boys"!




    Là-dessus, je vous livre une critique que je n'arrive décidément pas à positiver...
    Il s'agit de "blagues belges". De façon générale, je les trouve assez affligeantes; certes, certaines font rire (surtout les Français, mais bon...), mais la plupart sont quand même très "lourdes" et sans aucun intérêt réel - le genre blague de potache, qui fait rire quand on est collégien, ou lors d'une soirée étudiante, mais après c'est bon, on a compris, passons à autre chose! Alors, quand on tombe tout à coup sur un livre prometteur, mais truffé de telles blagues... (à la décharge de l'auteur, les Belges ne sont pas les seuls à en prendre pour leur grade! mais est-ce vraiment une consolation?) eh bien, je ne vais pas relancer le débat sur l'intérêt de poursuivre dans un livre qui rebute à ce point, en tout cas je voulais m'en faire une idée globale. Et voilà: elle est faite, elle n'est pas gentille, et pourtant j'ai mesuré mes mots...

    Dis au revoir à ton poisson rouge ! de Pascal Ruter
    04/20

    <image>

    Je n’ai pas encore fini ce livre, j’en suis à 48%, mais mon avis est déjà (en grande partie) fait ! … et après être arrivée à la fin : je confirme ! Ce livre est un concentré d’aventures rocambolesques, tout à fait improbables, loufoques, invraisemblables. Deux ados qui prennent un avion intercontinental sans aucun adulte avec eux : mais oui c’est normal ; ils n’ont même pas une égratignure après le crash du petit monomoteur qu’ils ont réussi à piloter eux-mêmes : ça aussi c’est normal ! Ce ne sont là que deux exemples, a priori rédhibitoires, et pourtant on les accepte, car tout se passe à un rythme super-accéléré ! Nos deux héros, bien sympathiques au demeurant, n’ont pas une seule seconde pour respirer, ça va de rebondissement en rebondissement sans la moindre opportunité de se poser, et on a envie de les suivre, de découvrir quelle nouvelle tuile irréaliste va leur tomber dessus – au final on ne s’inquiète pas : aucune n’est vraiment grave, puisqu’ils parviennent à s’échapper de toutes ces situations dramatico-irréelles.

    L’écriture est donc très entraînante, mais je ne parlerais pas de fluidité… On dirait que cet auteur s’efforce de « parler jeune », et ça ne passe pas tout à fait. C’est un peu comme s’il considérait que les jeunes lecteurs ne sont pas capables de s’intéresser à de la vraie littérature, et dès lors aurait écrit quelque chose qu’il juge à leur niveau depuis sa hauteur de prof de français : alors oui, c’est sympa, mais c’est vraiment dommage. Le rythme et la cadence de ce livre, en plus de toutes les situations incroyables que vivent les deux héros, se suffisent à eux-mêmes, il n’y avait pas besoin en plus de s’exprimer comme un ado pré-pubère – pour des protagonistes qui sont sensés avoir 15-16 ans, soit dit en passant.

    Mais pour moi ce n’est pas là le pire… En fait, ce livre est aussi sous-tendu d’un certain humour, relevé dans la majorité des commentaires que j’ai lus à son sujet. Mais moi, cet humour à l’emporte-pièce, sans aucune finesse, il ne me fait pas rire… et encore moins ici, car souvent ces tentatives d’esprit (si on peut dire…) prennent leur source dans des clichés extrêmement stéréotypés. On se moque de tout et surtout de tous, mais à coups de grosses louches : le mauvais goût des Anglais à travers le look de Mary la première fois qu’elle apparaît à Andréas, les méchants touristes américains qui donnent une piécette aux pauvres petits mendiants Brésiliens, les indiens de la forêt amazonienne qui pratiqueraient encore les sacrifices humains – non mais sérieusement, c’est sensé être marrant, tout cela ? ou est-ce moi qui suis mauvaise joueuse ? Oh ! un peu de temps en temps, j’aurais souri, peut-être même vraiment ri… mais c’est ainsi sans arrêt, à toutes les pages (ou presque). L’auteur donne l’impression de lancer des salves d’humour à tort et à travers alors qu’il ne sait pas viser, et ça éclate sur les murs en dégoulinant d’un certain national-nombrilisme de bas-étage… Et bien sûr, ce qui me fait particulièrement bisquer : « Sur l’échelle des performances, faire sourire une Anglaise, c’est comme faire se tordre de rire une Belge. » Ah mais c’est certain : avec un soi-disant humour aussi grossier, moi la Belge, je ne risque pas de me tordre de rire, tant je suis consternée ! Seule la « réflexion » sur le foot pourrait me réconcilier avec tout cela : « Un sport stupide, joué par des crétins milliardaires pour des débiles qui n’ont rien à bouffer. » Là, je suis plutôt d’accord – mais hélas, la forme me paraît particulièrement inappropriée, même (et surtout !) quand on s’adresse à un public « Jeunesse »…

    Lecture finie : ce malaise à propos des clichés trop faciles et/ou sans queue ni tête, répétés à l’envi, se confirme dans la deuxième moitié de la lecture : les nuits anglaises qui seraient plus sombres que les autres (ah bon ?) ou les chauves qui seraient plus gentils que les chevelus (re-ah bon ?) … et, bien sûr, quelques autres fournées de blagues belges inutiles. Au risque de me répéter : suis-je donc tellement susceptible ? Voyons voir : vous habitez Strasbourg ? remplacez « Belges » par « Alsaciens » ; vous êtes Rennais ? remplacez « Belges » par « Bretons » ; vous êtes Ajacciens ? remplacez « Belges » par « Corses » ; vous êtes Montréalais ? remplacez « Belges » par « Québecois »… ok, vous avez compris l’idée. Alors lisez cet exemple parmi d’autres, en adaptant : « Vous êtes frère et sœurs tous les trois. Et belges. Personne ne se méfie des Belges. » et ça continue encore un peu plus loin, dans tout un dialogue. Sans arrêt, des piques déguisées envers l’un ou l’autre, sous le prétexte de l’humour. Ce n’est même pas méchant, on est bien d’accord, c’est juste complètement agaçant, sentiment accentué par la répétition, et stupide. Pour le dire autrement : que vous me croyiez ou non, j’ai apprécié (à leur juste valeur) les bonnes vieilles blagues belges de Coluche, sur scène, de la part d’une personnalité qui pouvait se le permettre ; mais ce genre de dérive n’a rien à faire dans un livre, encore moins destiné à la Jeunesse, encore moins de la part d’un prof de français.

    Avec ça, la fin ne m’a pas du tout convaincue, elle est encore plus farfelue que tout le reste et fait voler en éclats les quelques garde-fous que l’auteur avait vaguement veillé à mettre en place, à propos des dérives d’une recherche scientifique hors de tout contrôle éthique. Mais là, pif paf pouf ! on fonce allègrement dans le grand n’importe quoi. Une fin que, par ailleurs, on sentait venir à plein nez dès les 75% du livre, c’était amené avec des clignotants gros comme des potirons, sans aucune subtilité. Ainsi donc, malgré ses nombreux rebondissements plein d’entrain, malgré les personnages principaux à qui on s’attache en dépit de l’invraisemblance de leurs aventures, tout ce potentiel qui a été tellement tristement exploité laisse l'impression amère que ce livre n’est rien d’autre qu’un torchon.

  • domi_troizarsouilles

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    #52 19 Mars 2021 16:36:19

    Bonjour bonjour!

    Apparemment mes dernières lectures ne vous ont pas beaucoup inspiré.e.s? :ptdr:
    Pour ma part, je poursuis tranquillement... J'ai terminé le 2e tome d'une intégrale qui en contient 3, d'une saga qui compte actuellement 15 tomes paraît-il! :O Pour moi c'est rédhibitoire: je n'aime pas quand c'est aussi long! De plus, j'avais vraiment bien aimé le tome 1, mais je me suis pas mal ennuyée dans le tome 2... Reste à voir si je continue le tome 3 dans la foulée, ou si je passe à autre chose.
    Et parallèrement, je termine tout aussi tranquillement la "pépite méconnue" pour le Book Club de ce week-end... je ne pense pas l'avoir fini aujourd'hui, ce sera plus probablement samedi dans la matinée, seul moment de la semaine où j'ai vraiment un peu de temps pour moi!

    Et donc, en attendant, comme promis il y a quelque temps, je vous mets de tout vieux avis, de livres lus durant ou à la fin de ma longue "panne de lecture".
    Je les prends dans l'ordre de lecture, celui-ci est donc vers la fin de la panne, et pas le meilleur livre que j'aie jamais lu, mais puisque j'avais pris la peine de rédiger quelques mots...

    Une enquête de Scott Manson, tome 1: Le mercato d'hiver de Philip Kerr
    Avis écrit le 25 juillet 2020 - 13/20

    <image>

    Un achat compulsif sur Amazon il y a déjà pas mal de temps, retrouvé un peu par hasard en ré-arrangeant une énième fois ma PAL.
    Avec ce livre, on entre dans l'univers du foot pro en Angleterre, avec tous ses travers et ses excès, à la limite c'est même un peu trop car par moment c'est soûlant! Mais au final, il y a tout à fait moyen de suivre l'intrigue en faisant abstraction d'un certain nombre de références au foot (les noms des clubs, des joueurs probablement célèbres, etc.).
    L'analyse des personnages est assez fine et sans "tourner autour du pot", l'enquête se déroule assez lentement et ne démarre vraiment qu'à la moitié du livre, mais on est alors tout à fait scotchés!

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Dès lors, la chute est presque décevante: le coupable est un personnage plus que secondaire qui semble tout à coup sortir du chapeau, et qui - bien sûr! - n'a absolument rien à voir avec le monde du foot! Certes, en y réfléchissant, il y a eu tout une série d'indices parsemés çà et là, parfois même avec ce qui ressemblerait à de l'insistance quand on y repense après coup, dès le début réel de l'enquête... mais il est quand même limite trop secondaire pour être tout à fait crédible, et ça gâche bien un peu ce qu'on avait suivi avec presque du plaisir.

    Dernière modification par domi_troizarsouilles (19 Mars 2021 17:13:39)

  • Grominou

    Modératrice

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    #53 19 Mars 2021 16:55:10

    J'ai lu vraiment de bonnes critiques sur Philip Kerr mais je ne l'ai toujours pas lu...  Bon il y a tellement de bonnes séries policières à lire qu'on ne sait plus où donner de la tête!

    Par contre ton dernier paragraphe est peut-être un peut trop divulgâcheur, tu devrais peut-être le mettre en balises spoiler?
  • domi_troizarsouilles

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    #54 19 Mars 2021 17:16:41

    Grominou a écrit

    J'ai lu vraiment de bonnes critiques sur Philip Kerr mais je ne l'ai toujours pas lu...  Bon il y a tellement de bonnes séries policières à lire qu'on ne sait plus où donner de la tête!

    Par contre ton dernier paragraphe est peut-être un peut trop divulgâcheur, tu devrais peut-être le mettre en balises spoiler?


    Oups tu as raison !
    J'ai bêtement copié-collé, à l'époque je ne faisais pas gaffe à ça (en tout cas moins que maintenant). Voilà c'est fait. ;)

    J'ai d'autres livres de Philip Kerr en WL, à voir si je me décide à en lire l'un ou l'autre prochainement, mais celui-là ne m'a pas tout à fait convaincue...

  • Grominou

    Modératrice

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    #55 19 Mars 2021 17:21:01

    J'ai surtout entendu parler de la série des Bernie Gunther, et particulièrement des trois regroupés sous le titre: la trilogie berlinoise.  Si je me souviens bien ça se passe autour de la 2e Guerre mondiale.
  • florence71

    Bibliophile

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    #56 19 Mars 2021 19:58:07

    Grominou a écrit

    J'ai surtout entendu parler de la série des Bernie Gunther, et particulièrement des trois regroupés sous le titre: la trilogie berlinoise.  Si je me souviens bien ça se passe autour de la 2e Guerre mondiale.


    Oui c'est bien ça ! J'ai essayé le tome 1 il y a quelques années mais je n'ai pas accroché !

  • LaurentVo

    Lecteur initié

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    #57 20 Mars 2021 17:21:38

    Grominou a écrit

    J'ai surtout entendu parler de la série des Bernie Gunther, et particulièrement des trois regroupés sous le titre: la trilogie berlinoise.  Si je me souviens bien ça se passe autour de la 2e Guerre mondiale.


    Oui ça se passe juste après la guerre. Et c'est vraiment une excellente trilogie. Gunther est très attachant.

  • domi_troizarsouilles

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    #58 21 Mars 2021 22:23:11

    Laurent49 a écrit

    Grominou a écrit

    J'ai surtout entendu parler de la série des Bernie Gunther, et particulièrement des trois regroupés sous le titre: la trilogie berlinoise.  Si je me souviens bien ça se passe autour de la 2e Guerre mondiale.


    Oui ça se passe juste après la guerre. Et c'est vraiment une excellente trilogie. Gunther est très attachant.


    Ah merci, c'est bon à savoir! ça ne se remarque peut-être pas tout à fait dans ce que j'ai écrit en juillet dernier, mais j'avais vraiment bien aimé la plume de Philip Kerr... mais il semble bien que j'ai choisi le "mauvais" livre pour une première expérience! La Trilogie berlinoise est dans ma WL depuis très longtemps, j'espère vraiment trouver où le caser dans mes listes mensuelles! ;)




    Et voilà, là-dessus je passe à deux lectures récentes et tout à fait différentes! Je les mets en ligne aujourd'hui sur ce suivi, mais certains challenges ont eu la primeur dès hier soir (ou tôt tôt tôt ce matin! ;) ). Alors, avant de poursuivre avec d'autres challenges, je vous les mets ici aussi.

    A tout seigneur, tout honneur:

    La carte du souvenir et de l'espoir de Jennifer Zeynab Joukhadar
    Un tout bon 19/20... et c'est bien parce que je ne mets jamais (ou très très rarement) le maximum!

    <image>

    J’ai lu ce livre dans le cadre du Book Club « Pépite méconnue » de ce mois de mars. Méconnue peut-être, mais surtout exceptionnelle ! Comme l’indique plus ou moins bien le 4e de couverture, on a là l’histoire de la jeune Nour et de sa famille (sa mère et ses deux sœurs plus âgées). Née aux États-Unis au sein de cette famille syrienne, c’est à la mort du père, que la mère décide de retourner en Syrie. Elles y sont depuis à peine 3 mois que la guerre éclate : leur ville et leur maison sont bombardées. Devant choisir dans l’urgence entre une reconstruction qui semble impossible ou la fuite, cette famille décide de partir sur les routes, comme tant d’autres réfugiés en devenir, espérant un accueil improbable au bout du chemin. Pour toutes « armes », Nour, encore en plein processus du deuil de son père, n’a que quelques dollars cousus dans les languettes de ses baskets, et les histoires que lui racontait son Baba, histoires parmi lesquelles ressort celle du grand cartographe Al-Idrisi (qui a réellement existé !) et ses apprentis (fictionnels quant à eux) Rawiya et Khaldoun, qui a été le premier à représenter sur cartes tout le pourtour méditerranéen, au cours d’un voyage mémorable. Le même voyage que Nour et sa famille s’apprêtent à faire…

    Et ainsi, l’histoire quelque peu légendaire de Rawiya et ses compagnons s’entremêle et s’entrecroise avec celle beaucoup plus contemporaine, et terriblement réaliste, de Nour et sa famille. Les (nombreux) obstacles dans le voyage de l’une font écho à ceux de l’autre, avec juste assez de similitudes pour qu’on y voie le parallèle, et juste assez de différences pour que ce ne soit jamais lassant. On ne se perd jamais dans l’une ou l’autre, car les noms et les contextes sont trop différents – avec pourtant des constantes qui touchent au plus profond : la permanence des guerres et autres affrontements, malgré leur absurdité, entre peuples et religions ; la dureté et rapacité de certains hommes (les passeurs, pourtant peu évoqués, en prennent pour leur grade !), contre la capacité d’accueil de certains autres, même quand ils semblent ne rien avoir eux-mêmes. De plus, pour les deux jeunes filles, ce voyage a quelque chose d’un voyage initiatique qui va les chambouler durablement. Le seul petit regret, s’il en faut un, c’est que l’éditeur n’a pas eu l’idée de proposer une carte qui nous aurait permis de suivre le trajet de Rawiya puis de Nour. Certes, à l’heure d’Internet et avec des outils comme Google Maps, cela se trouve en quelques clics ! mais c’est vraiment dommage, pour un livre qui parle tant de cartographie, de ne pas avoir inséré quelques « illustrations ».

    Cette double histoire qui semble parfois n’en faire qu’une, est portée par une écriture absolument sublime ! On est tout à la fois en plein récit légendaire, peut-être dans un conte façon 1.001 nuits, et dans un langage très contemporain plutôt soutenu – sans que l’un soit réservé à Rawiya ou l’autre à Nour, non : ces deux « niveaux » de langage, si l’on peut dire, sont présents en permanence, se rejoignent et s’unissent dans une même histoire, dans une même phrase, donnant une musicalité évidente à tout ce livre. Et c’est une musique très colorée, car on apprend très vite que Nour est synesthésique : chaque lettre de l’alphabet, mais aussi chaque petit évènement de la vie, prend une couleur particulière, que le lecteur partage avec elle, avec ravissement.

    On l’a compris : tous les personnages sont très attachants, à des degrés divers bien sûr, ce sont bien Nour et Rawiya qui sont sur le devant de la scène ! Et les deux suscitent des questionnements qui vont bien au-delà du plaisir de la lecture : ça va d’un certain regret que des scientifiques (car il s’agit bien de cela) tels qu’Al-Idrisi aient tant tardé à être reconnus par un certain Occident alors très chrétien ; le constat désolé que ces régions tellement riches d’histoire et d’hospitalité soient en permanence, encore et toujours semble-t-il, depuis la nuit des temps, déchirées par des guerres au nom d’un roi ou d’un autre, d’un dieu ou d’un autre ; et la question ultime : comment sommes-nous capables d’accueillir Nour et sa famille quand elles viennent frapper à la porte de notre maison tellement privilégiée ?...





    Et passons maintenant à un livre à son tour très différent, qui récolte quand même un très honorable 16/20:

    L'extraordinaire voyage du voleur d'éléphant de Jane Kerr
    (et j'ai franchement pas fait exprès pour le nom de l'auteure... sont-ils apparentés avec Phlip? aucune idée...)

    <image>

    Voici un livre que j’avais repéré je ne sais plus trop quand ni comment, mais vu son titre ;) et l’histoire qui avait l’air bien sympathique, sans oublier que j’ai rarement été déçue par les éditions Bayard, je ne pouvais faire autrement que le lire !

    Et c’est une jolie « petite » lecture facile sans prise de tête. Je pense ce livre parfaitement adapté à de jeunes lecteurs (l’éditeur dit « à partir de 10 ans », tandis qu’Amazon restreint tout en élargissant vers le bas en indiquant 9-12 ans), à condition d’aimer la lecture et/ou de le lire accompagné, car c’est quand même une brique d’un peu plus de 400 pages !

    Dans un style qui évoque un Dickens (que je n’ai jamais lu, j’avoue ! mais ce n’est pas pour autant un inconnu) mais à la sauce légère, l’auteure présente et rappelle, parfois avec un peu trop d’insistance, l’origine pauvre du protagoniste principal : le jeune Boy devenu Danny, lui l’enfant petit voleur des rues. Elle présente à ses côtés toute une galerie de personnages très typés, incontestablement « bons » (même si aucun n’est tout à fait blanc) ou « méchants » (et ceux-là sont tous bien sombres !). A travers eux tous, elle évoque diverses thématiques qui peuvent toucher nos jeunes, d’une façon souvent percutante qui ne donne pourtant pas l’impression de donner des leçons. Cela va de l’acceptation de la différence entre autres sociale (Danny est plus foncé de peau que beaucoup d’autres), l’ouverture aux autres et la fidélité dans l’amitié (ah le joli personnage qu’est Hetty !), le respect des animaux et l’extinction des espèces (dont le quagga, éteint dès la fin du 19e siècle à force d’être chassé !), l’utilisation de la presse et de la justice, etc. On va ainsi de rebondissement en rebondissement, sans jamais se lasser, car tous ces événements, même les plus désespérés, sont aussi tout à fait réalistes, si bien que l’on tourne les pages avec un réel brin d’anxiété, à se demander si tout cela va vraiment bien se terminer pour Danny et son ami l’éléphant Maharadjah.

    Bref, un tout bon moment de lecture-détente, je n’en attendais pas plus et c’est parfait !

  • domi_troizarsouilles

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    #59 22 Mars 2021 11:29:54

    Bonjour,

    Petite lecture rapide / retour en enfance... à l'occasion d'un challenge qui propose de (re)lire un livre pour enfant. Avec trois enfants à la maison, dont au moins un grand lecteur, autant dire qu'il y a des livres partout chez moi (pas que les miens, je veux dire :D ), et que j'avais donc très largement l'embarras du choix! Ce choix s'est assez rapidement arrêté sur un tout mignon petit livre que j'avais offert à mon "petit dernier" en novembre dernier, pour ses 8 ans... car ça se vendait en coffret avec un 2e tome spécial Noël, et une petite peluche. Or, s'il n'est pas passionné par la lecture (hélas seul mon grand semble avoir hérité de ce gène ;) si c'en est un), il adore comme moi tout ce qui est peluche!
    Or, depuis lors, je n'ai même pas encore regardé à quoi ressemble cette petite histoire, alors que j'ai plusieurs romans de la même auteure dans ma WL. C'était donc l'occasion!

    Polly et le macareux de Jenny Colgan

    <image>

    ... et je me suis rendu compte que, sur mes premiers avis, je copiais aussi le synopsis de LA, le voici donc:
    Quand Polly découvre un petit macareux blessé dans son escalier, elle convainc sa maman de le garder pour le soigner. Il s'appellera Neil ! Mais, à mesure que Neil reprend des forces, Polly comprend qu'il lui faudra bientôt lui rendre sa liberté. Elle voudrait tant le revoir...

    Ce que j'en ai pensé => 16/20
    Un tout mignon petit livre qui sensibilise l’enfant au respect de la liberté d’un animal (ici un oiseau), même quand on l’a sauvé à la suite d’un accident. Les illustrations sont simples et exclusivement aux couleurs du macareux (noir et blanc… avec des touches d’orange). Le livre se termine par quelques recettes qui donnent envie et des petites blagues qui font rire les plus jeunes.

    J’ai par contre un certain doute sur l’âge de référence indiqué : le site de l’éditeur dit de 4 à 7 ans… mais alors il faut que ce soit maman ou papa qui lise, car ce n’est quand même pas un livre « nouveau lecteur », ça me semble un peu trop compliqué ; tandis qu’Amazon propose 9-12 ans… et là non plus ça ne marche pas, c’est clairement trop « petit enfant » pour un jeune (pré)ado. En ce qui me concerne, je l’avais offert à mon petit dernier pour ses 8 ans fin novembre dernier : il lit déjà de façon suffisamment fluide pour pouvoir se l’approprier seul, et l’histoire ne paraît pas encore trop gnangnan, donc c’est tout bon ! (Je dirais donc: à réserver à la tranche d'âge 6-8 ans)
  • domi_troizarsouilles

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    #60 23 Mars 2021 10:16:02

    Bonjour à tous, vous qui me suivez! ;)

    Après un bref passage très enfantin, me voici dans un livre toujours classé "Jeunesse", mais d'un tout autre niveau!
    Une toute bonne découverte que ce:

    Illuminae, tome 1: Dossier Alexander de Amie Kaufman & Jay Kristoff

    <image>

    Le 4e de couverture :
    Ce matin de 2575, lorsque Kady quitte Ezra, elle croit avoir vécu le pire moment de sa vie. L’après-midi, sa planète est attaquée par une entreprise interstellaire sans foi ni loi — BeiTech. Obligée de fuir, Kady embarque sur le vaisseau Hypatia, Ezra sur l’Alexander.
    Très vite, Kady soupçonne les autorités de leur cacher la vérité. Avec l’aide d’Ezra, elle pirate le réseau informatique de leur flotte, accédant ainsi à des données confidentielles qui mettent en cause leur propre état-major.
    Alors qu’ils sont toujours traqués par BeiTech, l’Intelligence Artificielle censée les protéger se met à agir d’une façon étrange...


    Mon avis (18/20) :
    Un livre tout à fait extraordinaire! Ca faisait bien longtemps que je n’avais plus lu de science-fiction – en fait, je n’en ai jamais que très, très peu lu car, même si j’aime le genre, j’ai l’impression qu’il est beaucoup plus « rare » que mes éternels policiers par exemple (bien délaissés ces derniers temps), ou que la romance ou la fantasy, qui eux sont toujours mis en avant d’une façon ou d’une autre dans les différentes librairies que je fréquente (sans parler de la littérature dite « contemporaine », tout simplement), alors que la SF reste relativement confidentielle…

    Pourtant, ce roman qu’on m’avait recommandé je ne sais plus trop à quelle occasion, regroupe des ingrédients assez classiques qu’on sait qui marchent car, sans être exceptionnels, ils sont accessibles à n’importe quel lecteur même moyennement averti du genre  : une histoire dans des colonies outre-terre façon « guerre des étoiles », avec des méchants vraiment très méchants et sur-armés qui voudraient tout pulvériser pour leur propre intérêt, une intelligence artificielle qui n’en fait qu’à sa tête (et qui trace son petit chemin indécis mais incisif dans le cœur du lecteur), et surtout deux jeunes héros hyper-attachants chacun dans son genre et pourtant très stéréotypé : le mec un peu crâneur, plein de fêlures et profondément amoureux, face à la geek surdouée au physique relativement ingrat mais pleine de principes.

    Toute l’originalité de ce livre tient, en grande partie c’est évident, à la forme qu’il prend. En dire plus serait déjà un spoil, même s’il suffit d’aller le feuilleter pour s’en rendre compte – ce que j’avais eu la bêtise de ne pas faire, et me suis retrouvée avec un Kindle tout à fait illisible pour mes vieux yeux ! Heureusement, le géant Amazon a bien voulu me le reprendre en échange du GF, ô joie du papier qui seul permet de « toucher » toute la dimension pleine de surprises de ce livre ! On se retrouve à le feuilleter même sans lire l’histoire, rien que pour le plaisir de certaines mises en pages…

    Cela dit, cette forme seule ne serait rien sans la plume saisissante des auteurs. Je soulignerai d’abord l’adaptation systématique et rigoureuse du niveau de langage, en fonction des différents interlocuteurs ou situations qui sont présentées. En ce sens-là, c’est une écriture toujours précise ; pourtant, ce souci du détail n’empêche jamais une grande fluidité, car c’est aussi une plume très visuelle. Certes, les schémas des engins disséminés çà et là dans le livre, tout comme mon intérêt depuis toute petite pour la saga cinématographique Star Wars, aident sans aucun doute à se forger soi-même un film assez imagé des différentes scènes – dès lors, ces images mentales que les auteurs parviennent à susciter, quelque peu aidées par ce que chaque lecteur a déjà en lui, paraissent d’autant plus percutantes, haletantes ou complètement désespérantes. Et pourtant jamais écrasantes… car j’ai aussi trouvé cette écriture (outre ses qualités précitées) toujours vive et lumineuse, même dans les passages les plus sombres, car elle est toujours empreinte d’un ultime espoir en l’humanité (à tort ou à raison, ça, il faut le lire pour le savoir).

    Pour finir, et parce que rien n’est parfait, on peut juste déplorer quelques petites longueurs ici ou là, comme si les auteurs voulaient vraiment insister sur ce suspense qui est déjà débordant de partout – ça n’en devient pas lassant, mais ça aurait pu être retranché, on n’y aurait perdu que quelques rares pages un chouïa longuettes. Bref, pour moi ce livre est un coup de maître dans le genre, et j’ai vraiment hâte de connaître la suite !

    Dernière modification par domi_troizarsouilles (23 Mars 2021 10:20:27)