Je viens de terminer
les vainqueurs de Jacobsen.
Il parle d'une famille de paysan-pécheur du nord de Norvège.
1ère partie parle de la vie de marta et des siens dans le Nordland puis à Oslo.
Marta vie avec sa soeur, son frère et son père dans la ferme familiale construite par son grand père. Son père vient de se remarié avec "la gitane" qui a 3 enfants. Son père confie Marta et Randi, sa soeur ainée, à ses frères qui habitent même village. Marta aime sa famille d'accueil mais elle est toujours chez son père pour l'aider dans les travaux de la ferme.
A 14 ans, Marta est envoyé avec sa cousine à Oslo où cette dernière habite depuis plusieurs années. Sa cousine lui trouve une place de bonne dans une famille de riche pas loin de chez elle. Elle rencontre chez la cousine Frank qui devient son mari à la fin de la 2eme guerre mondiale.
2ème partie parle des enfants de Marta, dans la banlieue d'Oslo.
Marta est mariée à Frank et ont 3 garçons : Harald, Jannick, Rogern. On y découvre la vie d'une famille d'ouvrier : l'école, vacances au gite, vacances dans le nord, l'adolescence et ses péripéties, la vie d'adulte ...
J'ai bien aimé cette lecture même si j'ai sauté quelque chapitres. Parfois les phrases sont trop long.
quelque extraits :
Les années d'enfance sont ainsi une sorte d'errance entre le crime et l'obéissance, entre la volonté d'obtenir un statut en étant bon à l'école et un bon fauteur de troubles, puis ça change au lycée, où il est possible d'être à la fois un fouteur de merde et bon en maths, même si cette combinaisons n'est qu'une carrière temporaire car la plupart optent pour la voie légale, et l'énervé en eux s'efface peu à peu pour mourir complètement, et ne ressortir que dans des situations tendues avec l'épouse et les enfants.
Je suis plus lent que jamais, je ne sais pas ce que je veux, je ne sais pas si je peux continuer à faire seulement ce que je veux, mais comment découvres-tu ce que tu dois faire ? Peut-être qu'il faut demander à papa ? Demander à Harald ? Demander à maman ?
"Moi je trouve que tu devrais faire comme tu veux Rogern." Ca c'est maman.
Papa : "T'as qu'à essayer un peu maintenant, trouillard, ça durera un an ou deux. Et là, tu feras ce que tu veux après."
Bref, là coince, et en plus, j'ai le sentiment que je ne peux pas continuer à les écouter, même si leurs conseils pouvaient marcher. Ecoute-toi Rogern, l'homme sans voix, vingt ans et sans enthousiasme, "un homme qui cherche" comme on dit, une victime reconnaissante de l'offre intellectuelle abondante, allant du socialisme armé d'un coté à un doux pacifisme homéopathique de l'autre.
... une personne qui, pour une raison ou une autre, n'avait pas pu continuer là où elle était née, comme maman, qui était montée en ville pour recommencer à zéro, comme si elle s'extrayait de là en se tirant elle-même par les cheveux, pour se sortir de la guerre et de la misère, pour s'arracher de l'emprise brutale de l'Histoire sur ceux qui créent les valeurs, pour s'améliorer, pour offrir à ses enfants des possibilités supplémentaires, un paradoxe, évidemment, car ce n'est pas facile quand les rejetons commencent le lycée - car c'est là où ils vont - et que, soudain, ils en savent plus que les parents et se mettent à mettre en doute leurs valeurs, ces mêmes valeurs qui leur ont permis d'aller au lycée, et ça cause une sacrée pagaille pour les deux parties ...
Parce que les gamins, ils veulent rester où ils ont toujours vécu, et élever un enfant, ce n'est pas comme édifier une maison, les enfants, ils grandissent d'eux-mêmes, et ils grandissent vite dans leur tête, impossible de les redresser avec la règle et l'équerre quand ils vont de travers, impossible de combler les manques ou de couper ce qui dépasse, ils sont là, et ce sont des personnes dès le premier cri, ils ne comprennent pas la langue, ils sont bêtes et nus, étrangers et affamés, débordants de hurlements.
Evidemment, personne ne fait une pause d'un an pour son "développement personnel". Le "développement personnel", c'est un truc que l'obtient par la lutte, et ça ne s'appelle pas "développement personnel", ça s'appelle grandir et devenir adulte, et c'est synonyme de boulot, factures, une famille dont il faut s'occuper et autres valeurs de base.
Sur ce, passer de bonnes fêtes de fin d'année ;-)