Bonsoir !
JUILLET - Afrique du Sud (esclavage, racisme, apartheid)
<image>Vous partez en vacances ? Voici la lecture idéale pour vos vacances d'été : histoire de bien se mettre à distance de notre actualité internationale, vous en profiterez pour vivre pleinement le début de la Troisième Guerre mondiale (ou ce qui y ressemble fort, en tout cas).
...Présenté comme ça, ce livre ne fait pas rêver, peut-être. Sauf si vous êtes un amateur de scénarios catastrophes (comme moi, donc). Mais ce petit pitch résume assez bien le livre, je trouve.
Le rapport avec le racisme : en fait il est prégnant, même s'il ne dit jamais son nom. Amanda et Clay sont deux Blancs new-yorkais et parents de deux enfants qui décident de partir en vacances pour se déconnecter un peu de la vie trépidante de la grande ville et de l'actualité. Dans leur maison louée sur Airbnb, ils sont un soir dérangés par un couple de personnes noires qui se présentent comme les propriétaires et demandent à être hébergés pour la nuit, à cause d'une panne de courant qui les empêche de revenir chez eux. Là, le malaise commence, Amanda et Clay se méfiant instinctivement de ces individus dont ils ne savent rien et ne connaissent pas les réelles intentions. Sous une politesse feinte et des dehors cordiaux, se manifeste leur racisme ordinaire, dont eux-mêmes n'ont pas conscience et qu'ils remettent en question dès qu'ils s'en aperçoivent. Entre autres choses, ils n'ont même pas envisagé l'idée que des Noirs américains puissent être plus riches qu'eux et posséder une maison aussi luxueuse que celle où ils passent leurs vacances.
Pourtant, privés de connexion Internet, de télécommunications, de voisins humains et donc de tout contact avec l'extérieur, ils vont être contraints de se solidariser les uns avec les autres pour tenter de comprendre ce qu'il se passe autour d'eux : pourquoi les animaux ont-ils des comportements aussi bizarres, quel est ce bruit atroce qui leur perfore les tympans à intervalles réguliers, que se passe-t-il enfin dans leur monde et au sein de leur pays. Autant de questions dont on a parfois les réponses par bribes, parfois non.
J'ai découvert ce livre grâce au film avec Julia Roberts, que j'avais beaucoup aimé et qui m'avait retourné le cerveau pendant des semaines après l'avoir vu - en fait, je crois que ça persiste aujourd'hui. Le film est assez différent du livre : toujours une certaine lenteur dans l'action, mais quelque chose de plus trépidant et des moments forts ajoutés pour que le spectateur reste en haleine tout du long. Malgré tout, le scénario apocalyptique est assez différent de ce qu'on peut trouver ailleurs, c'est ce qui le rend original.
Là où la mise en scène du film est vraiment intéressante comparé au livre, c'est que le racisme y est tellement sous-jacent que le spectateur qui s'identifie au couple de Blancs New-Yorkais est amené à éprouver la même méfiance qu'eux face aux deux inconnus surgis de nulle part dans la nuit (un père et sa fille, cette fois). Ce qui permet de s'interroger sur sa propre mentalité et les apparences auxquelles on a un peu trop tendance à s'arrêter. C'est un choix assez brillant et efficace.
Ma suggestion jeu vidéo : honnêtement, sur la thématique du racisme, de l'esclavage ou de l'apartheid, je n'ai pas beaucoup d'exemples. Mais j'ai le jeu vidéo préféré de mon enfance qui correspond assez bien à la thématique et que je vous recommande chaudement : la question de la discrimination entre individus est au cœur de l'intrigue. Il s'agit de
Tales of Symphonia, un classique du JRPG. Il a un peu plus de 20 ans aujourd'hui, donc il est possible que les idées véhiculées aient un peu pris la poussière, mais il dégage toujours cette fraîcheur qui continue de m'enchanter une vingtaine d'années après l'avoir découvert. Ce jeu restera toujours dans mon cœur, même si j'en ai aimé bien d'autres après lui.