Le tambour du diable
Jacques Ferrandez et Philippe Carrese2001

Un soldat de l'ONU échoue sur une terre ravagée par un conflit non répertorié. Des lambeaux d'humanité guerrière tirent et s'y terrent, jusqu'à leur dernier souffle, asphyxiés. Le diable a bien soigné sa mise en scène. Philippe Carrese et Jacques Ferrandez se renvoient les balles sur une mélodie grinçante. Seule la moulinette de l'horreur est bien huilée. Un texte extrêmement noir qui marque une rupture dans l'oeuvre de Philippe Carrese : l'humoriste cède le pas à un auteur armé d'une lucidité violente. Ici, il porte un regard glacial sur le monde d'aujourd'hui et sur les conflits qui secouent la planète. Il ne s'agit pourtant pas d'un réquisitoire mais d'une fiction dans laquelle la limite entre réel et imaginaire s'estompe. Guerre chimique, société du spectacle morbide et du mensonge. L'homme s'efface derrière l'expérimentation que cautionne une société tranquille.