Que notre joie demeureKevin Lambert et Kev Lambert2022

Le portrait littéraire d'une élite qui s'absout en permanence de ses propres crimes. La plume est belle, mais il faut se laisser porter par ses longueurs et accepter de passer de personnage en personnage dans une errance sans but. Une lecture à la fois laborieuse et fascinante, en ce qui me concerne.

Quel enfer. Des hypocrites au milieu d'hypocrites, écrit au style indirect, d'une monotonie et d'une lourdeur incommensurable.

Un IMMENSE coup de cœur.
Longtemps que je n'avais pas lu un roman si juste, avec des personnages aussi profonds et envahis par leurs contradictions.
Notre société y est dépeinte de façon brute, avec un réalisme effrayant, et si l'histoire se déroule à Montréal, l'universalisme des thèmes nous touche profondément peu importe le pays où nous pouvons habiter.
A lire absolument !

Je sors admiratif de ce roman dans lequel Kevin Lambert ausculte le monde des ultrariches et leur manière de se reconstruire sans cesse une légitimité. Sa prouesse : tenir de bout en bout l'analyse sociologique sans jamais y réduire la complexité des points de vue. La pseudo-polémique qui a accompagné sa sortie ne lui a pas rendu justice : c'est l’œuvre d'un écrivain, cela ne fait aucun doute.

Si terriblement ennuyeux soit-il, de molles longueurs en harassantes phrases serpentines se réclamant sans doute d’une influence proustienne – les références au grand œuvre de l’écrivain lui rendent un hommage appuyé –, le roman impressionne par la subtilité et le justesse de ses observations. Une lecture qui vaut le détour.