Bonjour, bonjour,
désolée pour le long temps avant que je revienne par ici. Ce n'est pas temps la reprise des cours après les vacances que la reprise des cours en classe avec les enfants qui est prise de tête. J'étais heureuse de revoir certains de mes élèves hier mais de nouvelles interrogations ont surgi et je ne suis toujours pas au clair avec ma situation (intervenant le même jour sur deux écoles différentes, ce qui est interdit à une collègue enseignante AESH alors que l'on a aucune consigne concernant les enseignants de base). C'est incohérent et ça se cumule au reste (Je suis sensée séparée physiquement ma classe de l'après-midi en trois groupe distinct pour que les enfants ne se croisent pas car ils viennent de groupes différents le matin et mon plan de classe va devoir changer tous les jours pour répondre au protocole...). On devrait faire preuve de bon sens et prendre des décisions mais tout le monde cherche à se couvrir en demandant au supérieur qui n'en sait pas plus et ne répond pas. Bref, jeudi ou lundi prochain, je peux être amenée à tout changer dans mes cours et mon organisation (au delà du plan de classe...) à la dernière minute, et l'idée commence à me peser. A ce stade, je suis prête à accepter n'importe quelle consigne tellement la situation est ubuesque. Du moment qu'elle soit claire et définitive. Ou qu'elle dure au moins plus de deux jours...
Bref ! Quelques petites réponses avant de présenter mes dernières lectures.
@isallysun : J’entends par "fiche" la page du livre sur le site qui présente ses différentes éditions et les commentaires des lect.eu.r.ice.s (Je ne maîtrise clairement pas l'écriture inclusive ! XD)
@Perce-Neige : Je ne vois pas bien l'attrait d'un livre qui parle de livres. J'ai l'impression d'un serpent qui se mord la queue... Pourtant, je garde un souvenir attendri de La bibliothécaire de Gudule, lecture d'enfance que je garde précieusement, et j'ai beaucoup aimé Morwenna de Jo Walton, qui évoquent de nombreux romans de sciences-fiction. Pourtant, je ne suis pas persuadée du tout que ce soit ce rapport au livre qui m'ait conquise dans ce dernier.
<image>Après le Kinsella, j'ai repris une couverture jaune avec La petite maison dans la prairie de Laura Ingalls Wilder (Fiche BBM).
Avis : Je n'ai jamais vu la très célèbre série qui a adapté cette saga autobiographique. Et en réalité, je n'ai jamais vraiment été tentée de le faire. Par contre, ayant récemment compris que c'était un livre à la base dans lequel l'autrice parlait de ses souvenirs d'enfance, j'étais très curieuse de le découvrir. Ma cousine s'en séparait je récupéré le premier tome avant qu'il atterrisse en boîte à livre.
Je m'intéressait surtout à la vie des pionner de l'ouest américain sous un aspect non fantasmé. J'ai été plutôt satisfaite. Certes, Laura Ingalls Wilder raconte son histoire dans un style enfantin, se positionnant du côté de l'enfant qu'elle était. Comme elle a eu, je pense, la chance d'être élevée dans une famille aimante et unie, ces souvenir sont globalement positif mais comme tout enfant, elle laissait traîner ses oreilles et les considérations d'adultes parsèment son roman, laissant entrevoir les problèmes que rencontrent les colons.
D'un côté, on ne peut qu'admirer ces hommes et femmes au quotidien. Il sont endurants, laborieux, ingénieux. J'ai beaucoup apprécier ces passages ou l'autrice raconte comment son père réalisant telle ou telle objet du quotidien (une porte et sa serrure, un fauteuil à bascule...) avec très peu d'outils mais beaucoup d'astuce. Je nous trouve tellement incapables aujourd'hui en comparaison...
D'un autre côté, il y a cette mentalité coloniale... qui personnellement me répugne. Je me souviens d'une remarque sur l'idée que, bien qu'ils sachent pertinemment qu'ils s'installent sur les terres indiennes (accordées par traité), ils considèrent qu'il est juste pour eux de le faire car, de toute manière, ces "sauvages" ne savent pas tirer partie de la terre et ses richesses. C'est du gaspillage en somme. Il y a l'éternelle phrase "Un bon indien est un indien mort", tempérée par le père, plus tolérant, mais convaincu que le gouvernement chassera les Indiens de leurs terres et que ceux-ci se laisseront faire car ils auront l'intelligence de comprendre qu'ils sont vaincus. Ce paradoxe de gens simples, durs à la tache qui se comporte en conquérants, me serre le cœur.
C'est un livre intéressant. J'aimerais bien lire la suite si j'arrive à me procurer les tomes. Je déplore simplement le choix du style par l'autrice. Très enfantin, le récit en devient accessible aux très jeunes enfants mais au final, je trouvais ça un peu excessif.
<image>Ensuite, j'ai lu Les yeux jaunes des crocodiles de Katherine Pancol (Fiche BBM). Prêté par ma grande-tante alors que c'était un livre qu'on lui avait elle-même prêté, je voulais lui rendre rapidement.
Avis : Pourtant, j'ai peiné à en venir à bout... J'ai dû me fixer mon objectif habituel dans ce cas (100 pages par jour) pour qu'il ne reste pas à traîner dans un coin. Ce n'est pas mal écrit mais je me suis ennuyée. D'un bout à l'autre. Enfin, à l'autre bout, j'ai fini par m'énervé car j'ai finalement compris que ce livre se donnait des airs de littérature contemporaine qui explore les tribulations de la vie alors qu'il s'agit en tout et pour tout d'une romance qui aurait été mignonne si elle n'avait pas chercher vainement à noyer le poisson. Au final, on se retrouve avec un roman qui présente des côtés très chick-litesque ([! spoil !]glamour de la copine royale mais en fuite, happy end amoureux, "méchants" jugés et écartés) sans nuances ni subtilités. Il y a 300 pages de trop dans cette histoire, perdues dans des circonvolutions non nécessaires qui se donne surtout des airs. Mes regains d'intérêts (essentiellement liés au livre que le personnage écrit plus intéressant en soit que le livre qu'on est alors en train de lire, c'est un comble...) étaient vite tués dans l"oeuf. Les personnages restaient plaisants, flirtant avec leur stéréotype. Ca aurait pu être une histoire agréable mais vraiment le récit cherche trop à se faire passer pour ce qu'il n'est pas.
Et alors, ce que je ne supporte vraiment pas : la fin des fin des peurs qui empêche la femme de se révéler et s'émanciper : elle est moche, enfin, se trouve moche. Sérieux ? Même quand l'épisode traumatique de l'abandon de la mère intervient, c'est sur cette question d'apparence que l'on retombe finalement avant que l'héroïne se libère de son dernier joug. Ca m'énerve... Il y a une autre chose qui m'a énervé (la manière de se débarrasser des éléments gênants pour arriver à l'happy end) mais je vais m'arrêter là avant que cette mini-chronique se transforme en véritable liste de récriminations. Le livre n'est pas mauvais en soit mais je ne lui pardonne pas de n'être pas clair sur ses intentions.
Puis a commencé la nouvelle session de Pioche dans ma PAL avec pour thème "Envie d'évasion..." cette fois, et j'ai lu les deux livres que @Nounyxx m'a choisi.
<image>D'abord, L'île des mille douceurs de Sara Lark (Fiche BBM).
Avis : Envoyé d'office par France Loisir alors que j'avais une nouvelle fois oublié d'acheté un livre à temps, vous commencez à me connaitre, vous vous doutez que je n'attendais pas grand chose. Je ne pouvais donc guère être déçue. Ce livre est ce que j'en attendais : un romance historique à l'écriture simpliste, au personnages clichés (je qualifierais même l'héroïne d'anachronique) et à la narration sans subtilité.
Il y a quelques éléments que j'ai trouvé intéressants, notamment l'intégration de l’excision, une pratique tabou, qu'on ne voit généralement pas utilisée comme péripétie dans un roman de ce type. Pourtant, c'est une manière d'évoquer le sujet et d'amener les gens à prendre conscience de cette pratique inhumaine.
C'est vite lu. Il y a des idées avec du potentiel mais le récit manque trop de nuance. Ca ira rejoindre très vite la boite à livre mais ce n'est pas un mauvais moment de lecture.
<image>Ensuite, La planète des singes de Pierre Boulle (Fiche BBM)
Avis : Je crois avoir tenté de regarder le premier film de 1968 mais n'avoir jamais réussi à en voir le bout. Tout ça pour dire que le roman ne m'a pas donné les mêmes impressions. Je le trouve bien plus dérangeant et moins bien pensant quand il interroge l'humanité et l'animalité, la conscience et son absence. Mais je n'ai jamais fini le film donc je ne peux pas vraiment comparer.
Le roman est excellent. Il est très bien construit et s'amuse à nous piquer jusqu'à la dernière page (même si on finit par comprendre où il veut en venir). Il ne faut pas chercher d'action en tout sens et pourtant on ne s’ennuie pas. C'est court et efficace.
J'ai été très intéressée par le prisme scientifique qui est choisi par l'auteur. Il permet d'interroger certaines de nos pratiques humaines pas vraiment ... humaines. Un seul mot et des sens très différents, parfois même contradictoire quand on y réfléchit bien...
Je le trouve moins "bien pensant" que le film car je ne me souviens pas que les singes y soient représenté avec le même degré d'avancement que dans le livre. Il me semble qu'il leur reste un degré de bestialité que l'on ne retrouve pas dans le roman qui, au contraire, joue de leur haute civilisation pour pousser son personnage dans ses retranchements. L'animalité est la caractéristique de l'humain justement. Mettre cela à l'écran était peut-être techniquement impossible alors (ne serait-ce que pour supprimer l'éclat d'âme dans le regard des acteurs qui auraient jouer les humains - certains y arrivent pourtant) mais je pense aussi que cela aurait été trop dérangeant pour un film de divertissement. Certains éléments, comme les relations sexuelles, pourtant traitées avec pudeur par Pierre Boulle, auraient provoqué un tollé, j'en suis assez persuadée. Moi-même, je n'étais pas très confortable avec cette présentation en instinct naturel.
Un très bon livre, classique de la science-fiction française, à lire.
<image><image>Et pour finir, ces deux derniers jours, j'ai acheté et lu Les 3 Formules du Professeur Satô, partie 1 : Mortimer à Tokyo (Fiche BBM) et Les 3 Formules du Professeur Satô, partie 2 : Mortimer contre Mortimer de Edgar P. Jacobs (Fiche BBM) mais je n'en dirai pas rien si ce n'est que j'apprécie toujours de retrouver ces aventures.
Bravo si vous avez lu jusqu'ici !
Bonnes lectures à tou.te.s !
(Challenge perso : 107/100)