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#1351 26 Octobre 2020 07:42:54
Aealo a écritLes conditions au boulot sont difficiles (faire un boulot de 5 à 2 ce n'est pas le plus simple).
Les américains bossent de 5 à 7, les belges de 5 à 2. Alala.Aealo a écritOui je suis d'accord avec toi, quoi que Joseph K ait fait dans Le procès il sombrait de toute façon... Et je ne l'ai pas mis dans mon analyse mais je me suis rendu compte il y a peu que c'était sans doute une des choses qui me gênait dans ce livre : la sensation de fatalisme... Une notion que je ne partage pas...
Mais sans une certaine forme de fatalisme il ne peut pas y avoir d'absurde. Ce n'est pas que Kafka cherche à prôner une quelconque forme de résignation ou d'acceptation paresseuse (ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le philosophe français ayant le plus le sens de l'absurde est aussi celui qui a écrit L'homme révolté), mais si l'issue n'est pas bêtement inextricable, on retrouve une forme d'espoir pour le héros, ou de justice dans le procès, ou de sens dans les évènements, et donc on sort de l'absurde.
Comme disait Philippe Muray ce qui n'a pas de sens n'a aucune raison de s'arrêter. You can't fight City Hall. La bureaucratie juridique incarne parfaitement un Léviathan inébranlable vouée à broyer l'individu dans son mécanisme localement incompréhensible. Il ne s'agit pas superficiellement d'une thèse socio-politique sur la nécessité de réformer un système, mais bien plus profondément d'exprimer l'absurdité de la condition humaine dans sa tension insoluble entre le besoin grégaire et l'affirmation de la liberté individuelle.
Hashtag KOYAANISQATSI.Aealo a écritPour Zarathoustra, je tiens à nuancer un peu pour ne pas t'envoyer dans un mur. Je tenais à découvrir la pensée de Nietzsche (et c'est elle qui m'a déboulonné) et j'y suis allé à l'aveugle. J'ai eu beaucoup de mal par sa forme particulière mais j'en ai tiré ce que je pouvais en tiré (qui a déjà été suffisant pour me sidéré) mais tout le monde m'a dit la même chose : ce n'était pas le plus facile pour commencé Nietzsche... :goutte: Sache-le... ;)
Boah de toute façon c'est Nietzsche, ça reste facile. Moi j'ai bien commencé par Zarathoustra et.... ok je ne suis pas un bon exemple :goutte:
Je confirme que les Richard Bachman ne sont pas moins bons que les Stephen King. Il y a du bon et du moins bon dans les 2 noms.Première-Neige a écritmais les études de maîtrise on pris toute la place dernièrement
Des études de maitrise, quelle drôle d'idée ! Moi qui pensait qu'on ne pouvait étudier que ce que l'on ne maitrisait pas O_o
D'un autre côté, la connaissance, c'est la puissance, et sans maitrise, la puissance n'est rien, donc bon... je sors :cachecache: -
#1352 27 Octobre 2020 02:10:15
@MyFloXyBabY: Les brèves fois qu'on se croise sur ce forum sont toujours délectables. =) Ce que tu dis de Kafka me donne d'autant plus envie de le poursuivre...
J'étudie effectivement ce que je ne maîtrise pas, à savoir l'identité (plus précisément, l'écriture comme possibilité de construction et d'actualisation de l'identité), la personne que j'appréhende le moins étant certainement moi-même....
J'ai googlé ton hashtag, le film semble particulier. Est-ce que tu le conseilles? -
#1353 27 Octobre 2020 19:06:33
Coucou par ici
J'applaudis des deux mains (et des deux pieds aussi, j'ai de la chance) le commentaire que tu as fait MyFloxyBaby concernant Kafka, l'absurde et le fatalisme inhérent à cet absurde dans son oeuvre en général, et très particulièrement dans Le Procès
Roh Caty', c'te fayotteMyFloXyBabY a écritBoah de toute façon c'est Nietzsche, ça reste facile. Moi j'ai bien commencé par Zarathoustra et.... ok je ne suis pas un bon exemple :goutte:
J'ai commencé par L'antéchrist pour Nietzsche. Est-ce qu'il y a un bon exemple à suivre vis à vis de Nietzsche ? Hum... :salutation:
Première neige si tu as le courage de lire Le Procès jusqu'au bout tu ne seras pas déçue côté analyse, identité et mystères insondables... Tu as déjà lu d'autres livres de Kafka ?
Sinon je répons enfin à ce cher Aealo
Ton livre sur l'improvisation théâtrale peut m'intéresser, c'était mon métier jusqu'à il y a pas si longtemps, le jeu, la régie et la mise en scène pour le théâtre =) même si je n'ai pas fait beaucoup d'impro (c'est titanesque comme truc, faut vraiment gérer ! Les pros de l'impro m'impressionnent).
Je ne connais pas tes autres lectures en cours mais je te rejoins pour Saint Exupéry : ça a toujours été un échec pour moi ! Si, j'ai au moins fini Le petit Prince parce qu'il "fallait" le lire mais bon. Il ne m'a pas tant marquée.
Courage et repos à toi. A bientôt !Dernière modification par Catysprint (27 Octobre 2020 19:07:03)
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#1354 30 Octobre 2020 14:38:19
Premiere-Neige a écrit@MyFloXyBabY: Les brèves fois qu'on se croise sur ce forum sont toujours délectables. =)
Et ce parce qu'elles sont brèves ?! O_o :jeboude:Premiere-Neige a écritCe que tu dis de Kafka me donne d'autant plus envie de le poursuivre...
Laisse lui quand même une longueur d'avance. Le pauvre n'a plus guère de souffle. :chut:Premiere-Neige a écritJ'étudie effectivement ce que je ne maîtrise pas, à savoir l'identité (plus précisément, l'écriture comme possibilité de construction et d'actualisation de l'identité), la personne que j'appréhende le moins étant certainement moi-même....
Et bien ça a l'air passionnant tout ça ! :aouh:
Du moins du point de vu de quelqu'un qui n'écrit rien et n'appréhende personne. Je ne suis pas flic. :chaispas:Premiere-Neige a écritJ'ai googlé ton hashtag, le film semble particulier. Est-ce que tu le conseilles?
Je ne conseille plus aucun film à personneà part La plateforme à tout le monde bon ok! Mais il était bien dans le thème, enfin il exprimait mieux que moi une certaine idée donc je l'ai cité. :tim:
@Catysprint :
Sache que la flatterie te mènera quelque part avec moi ! :trinquent:
Parce que tout les chemins mènent à Romain. :cowboy:
Par contre si tu crois que j'en suis arrivé là où je suis en suivant les bons exemples... Nietzsche disait lui-même qu'il lui était aussi odieux de suivre que de guider ! :angel:
D'un autre côté, le récent Nietzsche contre Foucault de Bouveresse est un bon exemple à mon avis. Parce que Nietzsche assumait aussi ses contradictions. :grimaces: -
#1355 04 Novembre 2020 03:31:13
J'ai l'impression d'highjacker le suivi d'Aealo, mais il ne semble pas se manifester....
@MyFloXyBabYMyFloXyBabY a écritLaisse lui quand même une longueur d'avance. Le pauvre n'a plus guère de souffle.
Merci sincèrement pour le rire, ça fait du bien!
La plateforme, vraiment? Je suis curieuse de savoir pourquoi tu le recommandes à ce point. Je l'ai vu il y a quelques mois. C'était assez dérangeant, mais très netflixien, dans le sens où le film m'a paru avoir plus de potentiel que ce qu'ils en ont fait. Je suis déçue des films Netflix ces derniers temps. On dirait que la recette pour l'excellence est là, mais je sais pas, ils ont laissé cramer le beurre (Je pense fortement à I'm thinking of ending things quand je dis tout est là pour faire oumpf! mais ça bleuh...). Bref, écris-moi en pv sur le sujet!
@Aealo: j'ai vu que tu as lu Crève, mon amour. On partage un avis en commun: c'est tellement décousu que ça tue le livre. N'empêche, le roman s'inscrit légèrement dans ma thématique de mémoire. As-tu lu autre chose qui traite de semblable sujet?Dernière modification par Premiere-Neige (04 Novembre 2020 03:31:36)
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#1356 12 Novembre 2020 08:12:40
Coucou =)
Je crois que je ne suis jamais venue sur ton suivi lecture !
J'ai vu que tu avais lu du Elisa Shua Dusapin... je suis contente que la Suisse ressorte un peu (même si elle est franco-suisse)!
C'est une auteure génialissime, j'ai lu son premier roman pour un travail de fin d'études. J'ai été happée par son récit et par son genre d'écriture bien distinct.
J'avais hésité de lire le troisième tome avant le deuxième... mais je vais d'abord lire " Les Billes du Pachinko". Tu avais été déçu de ce livre alors ?Dernière modification par Chatauxlivres (12 Novembre 2020 08:12:51)
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#1357 13 Novembre 2020 01:20:25
Bonjour tout le monde !
J'espère que vous allez bien.
En effet, j’ai l’impression que ça fait une éternité que je ne suis plus passé par ici.
Je ne parlerai même pas de retard sur les avis ! :sifflote:
Mais justement je vais commencer par un petit message d’explication :
Dans mon nouvel appartement, la connexion est très mauvaise (je me trouve en fin de distribution si j'ai bien compris). Ce qui fait que c’était déjà pas top mais maintenant que "tout le monde" doit rester chez lui et/ou télétravailler... :goutte: Je vous laisse imaginer les 3 petites gouttes de connexions qui arrivent jusqu'à moi... :sifflote:
Ne vous étonnez donc pas si je suis donc très/trop peu présent depuis quelques temps : Internet est compliqué tout simplement. :goutte:
Après pour le reste, je pense essayer de calmement ‘’rattraper le retard’’, je ne sais pas encore comment mais j’ai quelques pistes.
En matière de lecture active en cours :
- B comme bière de Tom Robbins : Un des choix que m'a proposé @iamthelandscape pour le nouveau LDPA. Ça se lit tout seul mais ce ne sera pas la lecture de l'année. Mais j'aurai l'occasion d'y revenir.
- Le Nom de la rose de Umberto Eco : LC en cours mais qui va me prendre beaucoup beaucoup plus de temps que prévu, au point que j'ignore si je vais pouvoir faire la LC prévue le mois prochain. En effet, je n'ai pas en ce moment la concentration nécessaire pour le tenir sur la longueur.
- Nos richesses de Kaouther Adimi : Je ne saurais pas encore en dire grand chose car je l'ai débuter il y a peu.
Lecture en cours un peu moins actives :
- Improvisation théâtrale : La fabuleuse science de l'imprévu de Nabla Leviste : Toujours par petits morceaux.
- Mademoiselle S. : lettres d'amour, 1928-1930 : Idem mais là c'est à cause du côté répétitif, du coup je continue de manière légère. Je m'étais dit que je le terminerais cette année mais ce n'est pas encore gagné.
- L'art d'avoir toujours raison de Arthur Schopenhauer : de même par petits morceaux car j'ai du mal d'avoir la concentration nécessaire pour m'y plonger dedans comme je le voudrais.
J'espère pouvoir recommencer à déposer les avis de lecture aussi vite que possible. :goutte:
Portez-vous au mieux possible, courage et faites attention à vous.
Salut Premiere-Neige!
Je dois bien avouer que j'ai failli regarder Misery pour Halloween (mais j'avais d'autres films à voir) mais son visionnage ne saurait plus tarder. ;)
Je ne me sens pas assez à l'aise avec l'anglais que pour me lancer dans une lecture en VO. Mais ça doit être un plus (on perçoit sans doute mieux la plume).
En effet, c'est un huis-clos d'une force rare!
Je comprends pour Kafka. Même si de mon côté, je vais sans doute lever le pied sur les LC car je vais me retrouver avec 2 "briques" coup sur coup sans vraiment avoir le temps pour finalement... :goutte:
Tant mieux pour Benacquista. Je serai curieux de savoir ce que tu en auras pensé.
J'étudie effectivement ce que je ne maîtrise pas, à savoir l'identité (plus précisément, l'écriture comme possibilité de construction et d'actualisation de l'identité), la personne que j'appréhende le moins étant certainement moi-même.... = Vaste programme... :angel: Passionnant en tout cas! :-)
Alors concernant Crève, mon amour, c'est compliqué car je l'ai pas terminé... C'est tellement décousu que pour moi c'en est illisible...
Je vais cogiter pour voir ce que j'aurais lu qui traite de semblable sujet mais là comme ça je ne vois rien...
La plateforme, vraiment? Je suis curieuse de savoir pourquoi tu le recommandes à ce point. Je l'ai vu il y a quelques mois. C'était assez dérangeant, mais très netflixien, dans le sens où le film m'a paru avoir plus de potentiel que ce qu'ils en ont fait. Je suis déçue des films Netflix ces derniers temps. On dirait que la recette pour l'excellence est là, mais je sais pas, ils ont laissé cramer le beurre (Je pense fortement à I'm thinking of ending things quand je dis tout est là pour faire oumpf! mais ça bleuh...). Bref, écris-moi en pv sur le sujet!
Ah je dois avouer que je te rejoins sur pas mal de points. Je ne sais pas si cette conversation a eu lieu en pv ou pas mais je serais curieux de savoir ce qui s'est dit. ;)
Prends soin de toi également.
Salut FloXy,
Ça fait plaisir de de voir par ici! :-)
A ça oui mais la Belgitude ne s'invente pas... :D
Pourtant, j'ai cette sensation partielle de fatalisme sous sa forme de résignation ou d'acceptation paresseuse comme tu dis. Mais je pense que je vois où tu veux en venir. Je n'ai pas directement observer cette absurdité durant la lecture car justement je me suis retrouvé à avoir par moments de petites pointes d'espoir pour le personnage malgré sa situation. Ce n'est finalement qu'une fois arrivé au bout que j'ai compris...
Belle citation qui illustre joliment Le procès.
J'ai pris note du film, je vais essayer de trouver ça.
Toujours un plaisir de te lire, tant pour l'humour que la pensée. ;)
Je te dis à bientôt
Salut Catysprint!
Si tu cherches des bouquins sur l'impro j'en ai quelques-uns car ça a beau n'être qu'un loisir, ça a prit pas mal de place dans ma vie. :pink: Du coup au delà du jeu, j'ai commencé à m'intéresser aux réflexions sur celui-ci pour voir pousser le plus loin possible. :angel:
J'ai même du mal de m'en passer avec les circonstances actuelles... :goutte:
Oh bin, Saint Exupéry c'est pas très compliqué, j’ai lu les ‘’deux autres’’ : Vol de nuit et Le petit prince.
A bientôt !
Bonjour Chatauxlivres!
Je suis content de te voir par ici ! Je pense aussi que c’est une première donc sois la bienvenue ! :salutation:
Oui je viens de lire le dernier Elisa Shua Dusapin et cette autrice me déboussole un peu… Il m’est arrivé avec elle quelque chose qui ne m’était encore jamais arrivé avec une autre plume.
Je viens de la découvrir cette année car Les billes de Pachinko était en final du prix Horizon (prix Belge remis à un deuxième roman sur vote des lecteurs) avec 5 autres livres.
Je l’ai donc lu. Je suis sorti de cette lecture en me disant que ce n’était pas une mauvaise plume mais je me suis ennuyé… Même si je ne comprenais toujours pas comment elle était parvenue à m’ennuyer sans que j’abandonne ma lecture : j’étais arrivé au bout sans jamais avoir l’envie d’arrêter… Et dans un cas pareil c’est réglé, j’essaie de donner des secondes chances mais là je m’étais dit que ce serait hors de question.
Mais bizarrement des mois après ce livre me trottait encore et toujours en tête sans comprendre pourquoi. Du coup, je me suis dit qu’il faudrait peut-être que je tente quand même Hiver à Sokcho histoire de trouver des réponses à mes questions.
Et là j’ai pris une très grosse claque : j’ai adoré !
Et j’ai compris qu’elle jouait beaucoup sur les non-dits et sans les codes sociaux japonais je n’aurais sans doute pas pu comprendre tout aux non-dits des famille dans Les billes de Pachinko et visiblement ça a été le cas de pas mal de monde dans ce prix Horizon.
Et avec le troisième je comprends encore mieux certaines choses : par sa plume, elle a l’art de prendre par la main dés le début du livre et d’emmener dans son histoire tout en douceur, on n'a plus qu'à se laisser glisser.
Comme tu l’as dit elle a l’art de ‘’happer par son récit et par son genre d'écriture bien distinct’’.
Je pense que je resterai curieux de ses prochains livres quoi qu’il arrive. Une auteur à suivre. ;)
Après je pense que tu devrais malgré tout tenter les deux, ce sont des univers différents de Hiver à Sokcho, surtout Vladivostok Circus.
Je guetterai ta lecture de Les billes de Pachinko car vu l’expérience que j’en ai eu, je suis très curieux de savoir ce que tu en auras pensé.
C’est vrai que les auteurs/rices suisses ne sont pas ceux/celles que je connais le mieux… :goutte:
Il y a quand même Mona Chollet qui m’a marqué cette année avec Sorcière, Albert Cohen dont la lecture de Le livre de ma mère m’a énormément touché. J’avais bien aimé la démarche de L’Ajar avec Vivre près des tilleuls. (et il y a Rousseau que je dois approfondir…)
J'espère à bientôt! -
#1358 16 Novembre 2020 23:15:20
Ouvrage d’utilité publique
La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de toutes les limitations ; elle est un idéal vers lequel tendre, elle montre la voie.
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Il existe des livres comme ça, des livres que tout le monde devrait lire, des livres d’utilité public, des livres qui devraient être lus à l’école afin de changer les idées et d’interpeler le plus tôt possible. J’ai en tête seulement quelques livres que je place dans cette catégorie que j’ai en haute-estime vu ce que je considère qu’ils pourraient apporter aux mentalités. Sorcières de Mona Chollet en fait à présent partie.
Je ne suis pas certain de devoir présenter ce livre vu le bruit qu’il a fait à sa sortie. Il faut dire que cet essai a fait pas mal de vagues, entrainant un tsunami de hype. Du coup, comme toujours dans ces cas-là, il est hors de question que je lise le livre concerné au moment de ce genre de raz-de-marée. J’ai besoin de laisser passer le mouvement et de revenir au livre en question à tête reposé après, quand la mer est redevenue plus calme à ce sujet et que l’envie spontanée m’en a pris.
Je ne vous cacherai pas qu’il va être difficile de parler de ce livre et ce, pour plus d’une raison (notamment des éléments personnels s’y sont trouvé mêlés et que je ne souhaite pas développé ici car ce n’est pas le but)… Mais on va essayer quand même…
Mimer éternellement l'impuissance et la vulnérabilité de l'extrême jeunesse permet de montrer patte blanche dans une société qui condamne les femmes sûres d'elles ; mais cela oblige à se priver de l'essentiel de sa puissance et de son plaisir de vivre.
Ce fut une lecture remplie de surprises.
La première fut de comprendre le pourquoi de ce titre. Avant cette lecture, je ne connaissais pas le pourquoi de cette symbolique des sorcières mais à présent les choses sont bien plus claires. Je trouve l’hypothèse de départ très intéressante et pertinente dans ses explications (j’ai d’autres lectures dans ma pàl qui à mon avis viendront abonder dans le même sens mais c’est une autre histoire). Ce livre est un travail de recherche gigantesque vu le nombre de références données.
D’ailleurs il est étrange (presque drôle) de (re)voir des œuvres (notamment cinématographiques) abordant le sujet de la sorcière après cette lecture. Un œil nouveau me montre qu’il existe derrière cette image de la sorcière bien plus de symboliques que je ne l’aurait cru auparavant.
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En anéantissant parfois des familles entières, en faisant régner la terreur, en réprimant sans pitié certains comportements et certaines pratiques désormais considérées comme intolérables, les chasses aux sorcières ont contribué à façonner le monde qui est le nôtre. Si elles n'avaient pas eu lieu, nous vivrions probablement dans des sociétés très différentes. Elles nous en disent beaucoup sur les choix qui ont été faits, sur les voies qui ont été privilégiées et celles qui ont été condamnées.
Autant jouer carte sur table, en tant qu’homme, le côté revanchard/vengeance sur tous les hommes de certaines branches du féminisme me met très mal à l’aise (bien que je reconnais ne pas être renseigné sur le sujet des diverses branches). Tout d’abord parce que je pense que tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier, ensuite parce je suis convaincu qu’on gagne plus à relever (la place des femmes) qu’à écraser (la place des hommes) mais surtout parce que je pense que la vengeance n’a pas grand-chose de constructif.
Mais ce fut une des bonnes surprises de cet essai, c’est qu’il n’est pas question ici de mettre tous les hommes dans le même panier en criant vengeance mais bien d’une remise à niveau des deux sexes (et pour cela redonner leur place aux femmes).
Les hommes ne vieillissent pas mieux que les femmes ; ils ont seulement l’autorisation de vieillir.
D’ailleurs, je n’ai pas envie de faire de lourdeurs donc je la ferai courte mais l’ironie est que plusieurs fois (pas dix fois non plus), il m’est arrivé de penser que ce qui était évoqué par Mona Chollet côté féminin avait des équivalences ou des similitudes côté masculin (je parle des tabous). Je ne sais pas si elle en avait conscience…
Mais je pense surtout que ce n’était pas le but du livre : pas de revanche ou de comparaison, juste des faits pour que tout le monde hommes comme femmes se rendent compte de certaines réalités de la condition féminine pas toujours évidentes (dans le sens qu’elles ne pourraient pas toutes sauter aux yeux) surtout quand on est côté masculin et qu’on n’est pas dans certains milieux (notamment médical), je vous l’avoue.
Mais c’est bien le but de ce livre : faire ouvrir les yeux.
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Les femmes ont une autre option. Elles peuvent aspirer à être sages, et pas simplement gentilles; à être compétentes, et pas simplement utiles; à être fortes, et pas simplement gracieuses; à avoir de l'ambition pour elles-mêmes, et pas simplement pour elles-mêmes en relation avec des hommes et des enfants. Elles peuvent se laisser vieillir naturellement et sans honte, protestant ainsi activement, en leur désobéissant, contre les conventions nées du "deux poids, deux mesures" de la société par rapport à l'âge. Au lieu d'être des filles, des filles aussi longtemps que possible; qui deviennent ensuite des femmes d'âge moyen humiliées, puis de vieilles femmes obscènes, elles peuvent devenir des femmes beaucoup plus tôt - et rester des adultes actives, en jouissant de la longue carrière érotique dont elles sont capables, bien plus longtemps. Les femmes devraient permettre à leur visage de raconter la vie qu'elles ont vécue. Les femmes devraient dire la vérité.
En effet, la seconde grosse surprise, très personnelle, (et je ne m’étendrai pas sur cette dernière pourtant elle a compté pour moi) c’est de me rendre compte que finalement mon éducation a semble-t-elle été bien faite de ce côté-là car très rares (d’ailleurs je n’ai pas d’exemples là) sont les éléments développés où je me suis trouvé/senti en tort par rapport à ce que le livre exposait (pour ceux que je connaissais en tout cas mais je vais y revenir).
Mais la plus grosse d’entre elles, personnelle elle aussi, c’est que même si je me suis rendu compte qu’à titre personnel je n’avais pas grand-chose à changer, par contre j’ai eu la désagréable impression de m’être trouvé un peu imbécile sur les autres facettes du sujet je dois dire… Je me suis rendu compte qu’avant lecture, s’il y avait un mot entre la naïveté et la méconnaissance, je pense que c’est dans ce coin-là que je me trouvais.
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Il m'a fallu du temps pour comprendre que l'intelligence n'est pas une qualité absolue, mais qu'elle peut connaitre des variations spectaculaires en fonction des contextes dans lesquels nous nous trouvons et des personnes que nous avons en face de nous.
En effet, comment en tant qu’homme de secteur non-médical pouvoir imaginer ce que Mona Chollet raconte de l’accouchement, des pressions sociales, des idées préconçues de gynécologues, des abus de médecins…
Je n’aurais jamais pu imaginer la moitié de ce que ce livre explique et j’en ai été un peu honteux sur le moment je dois dire.
Durant cette lecture, j’ai pensé à bon nombre de femmes de mon entourage : certaines étant des victimes de choses dont le livre parle (idées arrêtées, clichés, pressions sociales, regrets…), d’autres parce je sais que ce sont des sorcières en puissance (et celles-là c’est précisément ce que j’aime chez elles sans avoir jamais pu mettre de mot dessus jusque là).
A présent, je me rends compte que c’est le genre de choses dont je parle avec mes amies, avec mes collègues (ça fait 2 mois que je l’ai lu et j’ai encore parlé de ce livre cet après-midi pour illustrer un propos à une collègue).
C’est la puissance de ce livre à lire, à relire et à partager! -
#1359 17 Novembre 2020 08:19:31
Hey par ici !
Je suis contente d'avoir ton retour en tant qu'homme sur ce livre parce que je suis d'avis qu'il n'est pas réservé à un public uniquement féminin et qu'il est utile aux hommes.
Par contre, le faire lire à l'école, je ne suis pas totalement d'accord :lol: Je ne dirai pas que l'école soit le lieu le plus bienveillant pour ça, surtout en secondaire et je parle d'expérience. J'étais en école catholique l'ensemble de mes secondaires et tu as peut-être vu ce qui c'est passé lors du lundi 14 septembre quand des élèves n'étaient pas acceptés à la porte de l'école parce que jupe "trop courte" ou autre.
Je sais qu'il y a plein de gens dans l'enseignement qui vont nier mais, j'ai vécu ça et l'excuse donné est : ça va déconcentrer les garçons ou alors nous, les filles, voir un genou allait nous donner des idées sexuelles. Evidemment, le groupe des filles était bien plus que blâmé parce qu'il fallait qu'on rentre se changer, on nous donnait des vêtements qui se trouvaient aux objets perdus, alors que les garçons, c'était une petite remarque en passant.
Et même quand j'ai quitté l'enseignement secondaire catho pour le supérieur avec une Haute école lié à l'enseignement officiel. D'accord, on se fait pas jeter en dehors de l'enceinte de l'école parce qu'on a teint ses cheveux en rouge (true story encore une fois) mais, c'est un peu tout. J'ai entendu une fois de la part d'un de mes profs masculins que ce que subit la femme lors d'un attentat à la pudeur ou d'un viol, c'est de la victimisation secondaire. Sinon, le sujet n'était pas abordé.
Bref, je ne pense pas que ce soit le lieu le plus bienveillant à ce propos et puis, la maturité et l'envie de réfléchir aux privilèges n'y sont peut-être pas non plus. Peut-être qu'il faut commencer plus soft avec Nous sommes tous des féministes de Chimamanda Ngozi Adichie qui arrondit pas mal les angles et qui est, à mon sens, une bonne base. Après, quand tu t'y connais un peu, tu te dis que c'est bien que le discours soit là mais que c'est quand même basique x) Et encore, je n'y crois pas vraiment quant au fait de remplacer les bons vieux classiques masculins par des essais contemporains écrits par des femmes, de surcroit :angry:
Je crois aussi que Monna Chollet a conscience des tabous masculins, de ce que ça entraîne le privilège mais, comme tu dis ce n'est pas le propos du livre. Mais, effectivement, réfléchir féminisme, c'est aussi réfléchir aux masculinités et pour ça, rien de tel que le podcast Les couilles sur la table qui a aussi été adapté en livre et que j'ai dans ma PAL !
La partie médicale ! Je croyais sincèrement que ça allait être la partie qui allait le moins m'intéresser parce qu'on me parlait surtout de la partie maternité de l'essai. Bref, je crois que c'est la partie qui m'a le plus marqué tant on intériorise les violences médicales de toutes sortes et qu'on finit par trouver ça normal. Je m'étais toujours sentie "bizarre" par rapport à ça mais, de savoir que ce n'est pas normal de souffrir, d'avoir pu mettre des mots sur ça et de voir que je ne suis pas seule à ce niveau, c'est libérateur.
Ce livre est clairement libérateur et je suis hyper contente de l'avoir lu. Maintenant, j'ai plein d'autres livres sur les sorcières dans ma wish-list et qui devraient rejoindre ma PAL bientôt :pompom:Dernière modification par Miyuki-Panda (17 Novembre 2020 08:20:30)
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#1360 17 Novembre 2020 23:17:50
Salut Miyuki-Panda !
Je tiens à nuancer mon propos, je ne parle pas de le faire lire dans les écoles telles qu’elles sont actuellement (en effet il y a beaucoup de choses qui devrait y être changer). Je suis un enseignant ayant choisi de quitter le système scolaire et ce n’est pas un hasard si j’ai fait ce choix (mais c’est une autre histoire). Dans un ‘’enseignant idéal’’ (si tant est qu’il existe) où la mission de l’école d’enseigner, d’aiguiser les esprits critiques, de faire réfléchir serait réellement mise en place (les profs sont rarement aidés et tous ne font pas leur boulot comme il faut mais c’est comme dans tous les boulots) ; la lecture de ce genre d’ouvrage aurait selon moi tout à fait sa place. Pas en remplacement des classiques (ce n’est pas mon propos et pas les mêmes cours) mais en parallèle, ils ne sont pas incompatibles.
Je sais à quel point tu attendais cet avis. :D
Je vais essayer de reprendre une certaine régularité. ;)
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