Bonjour !
@NellyLZ Contente de voir un avis positif sur
L’homme qui aimait les chiens. Je l’ai ajouté à ma PAL fin janvier, tentée par une promo ebook et bien sûr le thème, mais en me questionnant car c’est un petit pavé.
@Pandarose En effet, il y avait une grosse coquille dans mes calculs précédents !!!
Petite MAJ :
Titre (avec lien BBM) :
MèresAuteur : Theodora Dimova
Pays : Bulgarie [1/4]
Points :20
Total :105
+ une nationalité en plus sur la carte ! :pompom:
Avis (facultatif) :
Ce livre parle du rapport à la maternité, de la jeunesse, dans une Bulgarie post-communisme, encore marquée par le totalitarisme. Il y a huit chapitres dont sept qui nous plongent directement dans une famille différente à chaque fois. Sept enfants, sept mères, voire sept couples car les pères sont présents aussi. Quand on commence un chapitre, il est difficile de ne pas aller au bout, car chaque chapitre est un souffle. Chaque chapitre fait l’effet d’une nouvelle, même si on ne perd pas de vue le fil rouge, ce qui unit tous ces jeunes. Si chaque chapitre raconte une histoire de famille à part, on sait que les sept adolescents se connaissent et qu’ils ont rendez-vous avec une professeure, Yavora, et que ce rendez-vous aura lieu au huitième chapitre. Chaque chapitre se clôt par une ellipse qui crée un effet de suspens, car on a systématiquement un dialogue, donnant des indices sur le chapitre 8.
Le rythme est intense et soutenu. Le style ne plaira pas à tout le monde, mais il sert bien le propos et m’a beaucoup plu. Les dialogues sont fondus dans le récit, de sorte qu’on n’a pas le temps de respirer, changeant de perspectives parfois dans la même phrase, de la mère à l’enfant, de l’enfant à la mère. Cela peut être déroutant au début. J’ai en tête l’idée d’un mouvement, d’une danse, qui nous emporte une fois qu’on a lâché prise et trouvé sa place. Les phrases sont en général très longues, suivant un fil que je n’ai pu lâcher.
La phrase de la citation ci-dessous est plutôt courte, mais elle est illustre assez bien le style de l’autrice dans ce roman, notamment ces répétitions qui donnent l’impression de suivre un « fil », qui selon moi n’alourdissent pas mais donnent du rythme et accentuent les émotions, nous fait aller en profondeur vers les personnages.
« Marina s'abandonnait de nouveau au sommeil imperméable aux cris de l'enfant, elle se réveillait le matin avec le sentiment d'avoir raté quelque chose, de ne pas avoir fait quelque chose qu'il fallait faire, et alors elle se souvenait : l’enfant ! Alex ! Mais j'ai un enfant ! ça lui semblait si étrange qu'elle ne put, un long moment, s’y habituer, bien qu'elle se répétât continuellement : voilà, maintenant, je suis mère, je suis maman, j'ai un enfant. »
J’ai vraiment adoré ce roman ! J'ai trouvé que le thème de la maternité était vraiment bien traité. Mais ce qui a vraiment fait basculer le livre proche du coup de coeur, c'est son style. Je l'ai trouvé brillant, me demandant parfois comment l'autrice réussissait à rendre aussi intenses des moments finalement triviaux, du quotidien. Vraiment, il y a deux ou trois passages que j’ai dû lire la bouche ouverte, car pas besoin du final pour avoir l’effet coup de poing.
Et en plus, c’est ma première escale en Bulgarie 1/10 nationalités sur la carte.
Titre (avec lien BBM) : Mickey7
Auteur : Edward Ashton
Pays : Etats-Unies [1/4]
Points :20
Total :125
Avis J’ai été tentée par ce livre du fait de l’adaptation cinématographique à venir. J’ai l’impression qu’elle sera assez fidèle malgré la différence de titre (Mickey17 donc 17 versions de Mickey et non 7).
« De toutes mes morts, celle-là s’annonce comme la plus stupide. » (incipit)
Mickey est un consommable, un employé jetable, c’est-à-dire que son job est de mourir dans des missions périlleuses en vue de coloniser une planète inhabitable en l’état. A chaque mort, il « renait », disons qu’un nouveau corps est produit avec les derniers souvenirs qu’il a téléchargé. A savoir si c’est vraiment le « même », je ne me prononce pas, c’est un des thèmes du roman.
A première vue, ça donne l’impression d’une immortalité mais 1. Mickey n’apprécie pas de mourir quand bien même ce n’est pas la fin pour lui. 2. Les consommables sont des parias. 3. Et pire que les consommables : les multiples. Car c’est un peu là l’élément déclencheur de l’intrigue. Un jour où Mickey est supposé mort par un camarade, ce n’est pas le cas. Contre toute attente, il est comme « sauvé/épargné » par une créature autochtone. Il revient à la base, mais la version 8 est déjà sortie de la cuve ! Or, c’est une hérésie et c’est impensable de garder les deux Mickey à bord de la colonie.
« Si je meurs maintenant, aucun autre moi ne sortira de la cuve. L’autre moi est déjà là, et, en dépit des apparences, Huit n’est clairement pas une continuation de moi.
J’ai même l’impression qu’il ne m’aime pas beaucoup. »
La planète étant inhabitable pour le moment, les ressources sont rares. En conséquence, tous les employés de la mission habitent un dôme avec des rations limitées… et un espace limité. Vous voyez donc que tout se complique pour Mickey7 qui n’avait déjà pas la vie facile !
L’intrigue explore principalement deux volets : la cohabitation des deux Mickey, la cohabitation des humains avec les vers de glace (créatures autochtones). Être sentients ou non ? Dangereux ? Les thématiques sur la colonisation sont explorées, car elles intéressent Mickey qui a une formation d’historien. Le tout est raconté avec un certain humour qui m’a globalement fait sourire. Il peut y avoir quelques longueurs, car parfois les chapitres font vraiment avancer l’histoire présente, parfois ils se consacrent au passé (pourquoi Mickey a accepté ce job peu enviable, anciennes morts de Mickey, etc.) et j’ai trouvé que ces passages étaient parfois moins prenants que le reste du roman. Ils nous aident à mieux comprendre l’univers sans forcément faire avancer l’histoire.
Globalement, j’ai beaucoup aimé cette lecture que j’ai trouvé divertissante tout en touchant à des sujets importants (la colonisation, la fabrique de l’histoire, les peuples autochtones, etc.). Après, les réflexions ne sont pas hyper poussées non plus, mais j’ai vraiment apprécié qu’elles ne soient pas mises sous le tapis. La fin est une vraie fin, mais elle donne envie de voir ce qui pourrait se passer ensuite. Et effectivement, il semble qu’une suite existe. J’espère qu’elle sera traduite. Si c’est le cas, je serai au rendez-vous !