L'art nazi
Adelin Guyot et Patrick Restellini1999

"L'art doit consister à attirer l'attention de la multitude son action doit toujours faire appel au sentiment et très peu à la raison" écrivait Hitler dans Mein Kampf. "Nous ne parlons pas pour dire quelque chose, mais pour obtenir un certain effet" précisait Joseph Goebbels... Quand un régime totalitaire décide de faire de l'art l'outil suprême de sa propagande... 30 janvier 1933, Hitler accède à la Chancellerie. Quelques semaines lui suffiront pour se faire accorder légalement les pleins pouvoirs. Un peu plus tard, dans la nuit du 11 mai, devant l'Université de Berlin, Goebbels préside à la cérémonie du grand autodafé qui détruira 25 000 livres «matérialistes», «corrupteurs» ou «judéo-bolcheviks». Les oeuvres d'Heinrich Mann, Ernst Gläser, Karl Marx, Sigmund Freud, Erich Maria Remarque, sont brûlées en grande pompe. La nouvelle politique culturelle du Reich est commencée. Bientôt, c'est toute la culture de Weimar qui sera détruite pour faire place à un art proprement hitlérien. De l'affiche de propagande à la manifestation de masses en passant par la sculpture, la peinture et le cinéma. Adelin Guyot et Patrick Restellini montrent combien chaque objet ou cérémonie véhiculent, de façon claire ou occulte, les obsessions hitlériennes. L'artiste entièrement soumis aux impératifs politiques du parti, perd toute individualité pour devenir, selon l'expression de Goebbels, un « Soldat de la propagande » chargé d'illustrer l'idéologie nazie, aux yeux du monde. Art ? Propagande ?