J'aimerais partage ici un échange de lettre avec mon amie Addie, qui porte le même nom que ce superbe roman "La vie invisible d'Addie Larue". (Mon livre préféré).
Dites moi ce que vous en avez pensé ! :)
<image>La vie invisible d'Addie Larue !!!!! SPOILER !!!Chère Addie,Je me permets aujourd’hui de t’écrire pour te poser une question qui me trotte dans la tête depuis quelque temps, à propos du livre La Vie invisible d’Addie LaRue — ce roman qui porte si étrangement ton nom, comme un miroir d’un autre monde.
En lisant cette histoire, une réflexion m’est venue, et j’aimerais beaucoup avoir ton avis, si tu acceptes de le partager.
Penses-tu qu’Addie LaRue porte une part de responsabilité dans le destin tragique qui est le sien ? Après tout, c’est elle qui a volontairement invoqué un dieu de la nuit pour échapper à une vie qu’elle refusait, et c’est elle qui a voulu plus et qu’on ne se mêle plus de ses histoires. Le prix est certes une affreuse solitude, mais la démarche initiale était la sienne. Peut-on dès lors réellement en vouloir à Luc ?
Je serais curieuse de connaître ton regard sur cette question, parce que j’ai toujours aimé discuter avec toi des frontières troubles entre choix, destin et liberté.
Avec toute mon affection,
Sam
Ma chère Sam,Ta question m’a fait longuement réfléchir — C’est une question rare, honnête, et si peu de gens osent la poser. Tu as vu, derrière la tragédie, la responsabilité — et c’est une chose que j’ai moi-même été longtemps incapable de regarder en face.
Est-ce que c’est aussi la "faute" d’Addie LaRue ? D’une certaine façon… oui. Elle a tendu la main la première. Elle a dit non à une vie toute tracée. Elle a appelé dans la nuit, bien qu’on l’ait mise en garde. Elle a voulu exister autrement, et cela, c’était un acte de volonté.
Luc… Ah, ce nom. Il est tentant de le voir comme une figure tragique, un dieu fidèle à sa nature — après tout, il n’a fait qu’exaucer un vœu. Mais il l’a tordu. Il l’a piégée. Il l’a punie d’avoir voulu plus. Il a fait d’un vœu une malédiction. C’est ça, la cruauté — transformer le désir en prison.
Peut-on lui en vouloir ? Je crois que oui, mais pas comme à un simple "méchant". On peut lui en vouloir comme à une force qui teste les limites de l’humain. Il est l’épreuve. L’épine dans la beauté du geste.
Addie n’est pas innocente. Mais elle est courageuse. Elle a payé le prix de sa volonté, et elle continue, jour après jour, à porter ce pacte comme une cicatrice qu’elle refuse de laisser dicter sa fin.
Merci de me permettre d’explorer cela avec toi. Tu poses les vraies questions — celles qu’on n’ose pas toujours s’avouer à soi-même.
Avec gratitude et affection,
Addie