[Suivi Lectures] Aealo

 
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1681 26 Septembre 2021 21:55:35

    Salut Mypianocanta,

    Je dois dire qu'à la base, je ne suis pas un mordu du genre de livre "développement personnel" non plus... Mais lorsque ma libraire m'en a parlé, elle me l'a présenté très différemment et finalement, après lecture, c'est elle qui avait raison. Cette étiquette n'a pas vraiment lieu d'être pour ce livre même si je vois pourquoi on la lui a collée.
    Si tu venais à le lire une jour, je serais très très curieux d'avoir ton opinion à son propos.

    C'est vrai qu'avec les événements d’août, puis la reprise, je n'ai pas encore la sensation d'avoir réussi à reprendre de véritable "rythme de vie" donc la lecture n'en est sans doute qu'une conséquence en effet... Bien vu.
    Je te remercie, sincèrement tu me rassures ! :goutte:

    Une bonne semaine et de bonnes lectures à toi aussi!



    De la SF d’une autre dimension


    Tout était plat.
    Dans son esprit, il chercha quelque chose de vertical qu'il put greffer sur ce paysage. Mais il n'y avait rien, rien d'un horizon à l'autre sous l'air surchauffé. La brise n'agitait pas la moindre fleur, la moindre plante fragile. Les dunes...Et la falaise, là-bas, sous le ciel d'argent bleui.


    <image>

    Disons qu’à la base, je souhaitais lire ce livre plus par curiosité vis-à-vis d’un ‘’monument de la SF’’ qu’autre chose. Mais lorsque j’ai su que Denis Villeneuve allait réaliser l’adaptation, je savais que je devais le lire au plus vite et lorsque j’ai vu la bande-annonce, ça s’est confirmé ! Alors j’ai entamé la lecture de Le cycle de Dune (6 tomes), tome 1 : Dune de Franck Herbert dés que j’ai pu, avec une motivation énorme : parvenir à le lire (le tome 1) avant la sortir du film !

    D’après les écrits de la princesse Irulan :
    Il n'y a pas, dans tout l'Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l'épice de longue vie, née du désert, et que tout l'univers convoite.
    Quand le duc Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège.


    Oui oui je sais, rien qu’au quatrième de couverture, il y a déjà de quoi relever un sourcil d’incompréhension.
    Alors oui, je ne vais pas vous mentir, Frank Herbert ne nous prend pas par la main. On plonge les deux pieds dedans et il faut un certain temps d’adaptation. Au début, la compréhension de Atréides, mentat, Harkonnens , Fremens… n’est pas simple et ne se fait pas sans une certaine implication du lecteur. Mais Frank Herbert a semé assez d’indices pour que le lecteur ne puisse pas se perdre complètement et finisse par jongler avec les termes tels que l’épice, les ornithoptères, et autres Sardaukars sans difficultés en cours de lecture.
    (d’autant que selon l’édition que vous avez, certaines possèdent des notes de bas de pages ainsi que des glossaires)
    Même si ce vocabulaire propre et ces absences d’explications directes semblent une ‘’difficulté apparente’’ au final il n’en est rien car au contraire ils ne font que participer activement à l’immersion dans les sables de Dune !

    Ainsi comme l’érosion des roches, le rythme est, il faut le dire, plutôt lent. Aussi bien dans l’enchainement de ses actions et dans son déroulement global car les dialogues ou les monologues peuvent donner également cette sensation tant ceux-ci sont appliqués et posés.

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    De même, sans trop en dire, les noms des personnages sont atypiques et peu évidents à retenir au début. Mais cela devient encore moins évident quand les noms de certains varient selon les contextes. On va se retrouver avec quelques personnages ayant plusieurs possibilités de noms.
    Tout ceci requiert une fois encore pas mal de concentration.



    Je ne connais pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.


    C’est donc une lecture qui peut sembler exigeante, expliquée ainsi (mais je n’ai donné que les points délicats jusqu’ici histoire de prévenir, il y a de l’excellent juste après !) mais en réalité pas beaucoup plus qu’un Tolkien !
    J’ouvre ici une petite parenthèse car je ne développerai pas ça ici mais malgré un genre de plume et d’univers très différent l’un de l’autre, je trouve qu’au final, il y a pas mal de points communs entre cette œuvre et une œuvre telle que Le Seigneur des Anneaux. Alors que les puristes me lynchent (David ?) mais elles contiennent toutes deux univers extrêmement riches et denses qui ne sont pour ainsi dire pas expliqués au lecteur et qui possèdent leurs propres lois et surtout leur propre vocabulaire bien différents de ceux du lecteur et que celui-ci va devoir apprivoiser petit à petit à travers sa lecture. Par là, je comprends en partie pourquoi ces deux œuvres restent des monuments de la culture commune et semblent être des titans insurmontables quand on veut les entamer.
    Je ferme ici la parenthèse car la comparaison Tolkien/Herbert n’est pas mon but ici.



    Le besoin pressant d'un univers logique et cohérent est profondément ancré dans l'inconscient humain. Mais l'univers réel est toujours à un pas au delà de la logique.


    Je ne sais comment l’expliquer mais malgré mes lectures précédentes tout genre confondu, malgré surtout ma lecture de Le Seigneur des Anneaux cette année, je pense pourtant que sur le plan littéraire jamais le mot "univers" ne m'a semblé aussi juste qu’avec la lecture de Dune ! Il se dégage de cette œuvre (de ce premier tome devrais-je dire), une telle sensation de gigantisme que ça m’en donne presque le tournis. Dans ce livre tout est immense : le monde de ce livre est une planète entière, cette planète qui n’en est qu’une parmi tant d’autres, l'immensité infinie du désert, les tempêtes de taille pharaonique, les vers des sables…
    L’humain n’est pas grand-chose dans cet univers mais surtout face à l’hostilité d’une telle planète, d’un tel milieu qui a tout pour l’écraser.
    Pourtant nous allons apprendre à connaître cette planète Arrakis, surnommée ‘’Dune’’, apprendre ce qu’elle cache, apprendre ces pièges, apprendre les espoirs qu’elle renferme.
    Un univers aussi vaste à découvrir, aussi périlleux soit-il, quel bonheur pour un lecteur !



    <image>

    Vous pouvez appliquer votre logique à tout ce qui est hors de vous, poursuit-elle, mais c'est une caractéristique humaine que, lorsque nous affrontons des problèmes personnels, ce sont justement ces choses profondément intimes qui résistent le plus à l'examen de la logique.


    En paradoxe de cette vie à l’apparence sauvage, il existe une hiérarchie du pouvoir très féodale, qui pense pouvoir gouverner les peuples et maîtriser les éléments. Il est ici question de barons et autres ducs, obéissant toutes et tous à un seul et unique Empereur, ils gèrent les planètes comme ils auraient géré des terres au Moyen-âge.
    Mais qui dit ambiance "politique", dit conspirations et jeux de pouvoir. Ce n’est pas ce qui occupe le plus le livre mais sa simple présence influe sur l’histoire malgré tout ! C’est très agréable tant ça contraste avec l’ambiance et les lois qui règnent dans les déserts de Dune.

    Mais Frank Herbert ne s’est pas contenté de placer quelques petits politiciens pour faire genre. Au contraire, il a réellement intégré de la géopolitique à sont œuvre ! Mais il a pensé à bon nombre de chose : l’écologie et les interactions des éléments qui la compose au sein de la planète, la technologie est particulière à la fois élaborée et en même temps pas tant que ça, les différences de croyances, les manipulations de populations, les interactions sociales et leur complexité, les notions d’images… Et même de la philosophie !



    Muad'Dib : « Si un enfant, une personne non éduquée, ignorante ou folle provoque des troubles, la faute en incombe à l'autorité qui n'a pas su prévoir et prévenir ces troubles. »


    Il y a quatre choses pour supporter un monde. La connaissance du sage, la justice du grand, les prières du pieux et le courage du brave.


    Que méprisez-vous ? Par cela, on vous connaît vraiment.


    Chaque expérience porte en elle sa leçon.


    Apprends le silence et tu apprendras à entendre.


    ...celui qui gouverne doit apprendre à convaincre et non à obliger.


    A travers certaines réflexions générales ou à travers les personnages, Dune se révèle bien plus profond qu’une bête histoire de SF ! Lorsque l'on s'arrête sur certains points ou propos, on s'étonne de la profondeur de réflexion de ceux-ci et de la philosophie qu’ils cachent.
    Vous l’aura donc compris l’univers de Dune est d’une richesse sans nom tant Frank Herbert semble avoir voulu penser à tous les détails !



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    Lorsque la religion et la politique voyagent dans le même chariot, les voyageurs pensent que rien ne peut les arrêter. Ils vont de plus en plus vite. Ils oublient alors qu'un précipice se révèle toujours trop tard.


    Je ne vous parlerai pas des personnages sinon je risque de devoir me lancer dans certaines explications à rallonge (et surtout ce serait dommage si vous souhaiter le lire) car il vaut mieux découvrir leurs liens et leurs interactions par la lecture.
    J’ai trouvé les personnages autant atypiques (surtout Paul !) que l’univers, ce qui ne motive pas toujours empathie, mais ça ne m’a absolument pas gêné ! J’étais tellement dedans que je voulais lire la suite, savoir comment ça allait évoluer ! Je suis tombé sous le charme de bon nombre de ces personnages aux espoirs, aux ambitions, aux valeurs si différent(e)s ! Une richesse incroyable, une fois encore.
    J’ajouterai seulement que nous ne sommes pas dans le plein manichéisme, ce qui est toujours très appréciable ! On trouve de tout parmi les personnages, des personnages tout blancs, d’autres tout noirs et d’autres encore sont complètement gris, comme par exemple le personnage principal : Paul.

    Vous l’aurez compris, j’ai été pleinement conquis ! J’ai adoré ! Je me suis plongé dans le tome 2 dés que possible !
    Mais après la découverte d’un tel univers de SF, Star Wars et Star Trek peuvent aller se rhabiller ! :D



    "As-tu jamais tamisé du sable?"
    La question était tangente et mordante: son esprit gagna un niveau supérieur d'appréhension. Tamiser le sable. Il acquiesça.
    "Nous, Bene Gesserit, tamisons les gens pour découvrir les humains.", dit la vieille femme.

    Dernière modification par Aealo (26 Septembre 2021 22:01:20)

  • Bouledechat

    Passionné du papier

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    #1682 27 Septembre 2021 09:16:58

    Hey !

    Magnifique article, ça fait quelques temps qu'il me tente bien (en plus je sors tout juste d'une lecture SF donc je suis encore un peu la tête dans les étoiles), mais là avec un avis pareil, il remonte dans ma wish !!! Merci d'avoir vanté les mérites de ce classique, parfois il suffit d'un avis comme ça bien construit et rempli du plaisir que tu as éprouvé, pour se sentir motivé !

    Bonnes lectures, à bientôt ! :-)
  • Allys

    Lecteur assidu

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    #1683 27 Septembre 2021 09:41:50

    Ah ! Le cycle de Dune fait partie de mes livres fétiches depuis très longtemps. Je les relis régulièrement et je ne m'en lasse pas.
    J'ai toujours trouvé dommage que l'on classe Dune parmi la simple SF parce que ce n'est pas une simple histoire SF. C'est beaucoup plus large et aborde des thèmes aussi divers que la géopolitique, l'écologie, la philosophie, la théologie, les intrigues et les complots à grande échelle. Dune, c'est tout ça, sans compter bien sûr, la manipulation des foules et des populations.
    Je suis toujours heureuse quand je vois quelqu'un tomber dans cet univers. On n'en ressort jamais tout à fait le même par les réflexions qu'il nous inspire. J'ai hâte de voir ton avis sur les autres tomes de cette épopée. Certains sont mieux que d'autres.
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #1684 27 Septembre 2021 19:02:38

    Quel avis ! (et j'adore les visuels que tu as mis).
    Je plussoie totalement - un sur le parallèle avec Tolkien et Le Seigneur des Anneaux (tu verras peut-être plus tard que la Terre du Milieu est aussi un univers "infini") (j'ai même vu certains commentaires qualifiés Dune de "fantasy dans l'espace" plutôt que SF)
    et deux sur le côté extrêmement riche et pensé de ce roman (et j'adore Paul). Pas encore vu le film et toi ? on en rediscutera plus tard.
    Bonne semaine Aealo :)
  • Grimhilde

    Serial lecteur

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    #1685 27 Septembre 2021 22:12:51

    Coucou,

    Bon pour commencer (et pour faire écho à mes camarades) : wouaouh quel avis sur Dune ! Honnêtement ça fait longtemps qu'il me tente, mais j'étais dissuadée par : 1 le nombres de tomes 2 le fait qu'on m'a dit que leur qualité était inégale 3 les images du film de Lynch que je n'ai pas aimé du tout, et qui me restent en tête :O
    Donc j'aurais certainement vu le film avant :angel: et j'ai hâte, beaucoup de collègues m'ont dit que c'était un super film ! Mais tu es peut-être allé le voir maintenant ? :)

    Pour te répondre :

    Tu as bien fait de poster plusieurs avis pour rattraper le retard. J'aime beaucoup ton suivi, il ressemble presque à un blog, mais en plus sympa parce qu'on discute vachement plus !

    En matière de livre fictif, on m'avait offert un livre qui en parlait justement, si je ne me trompe pas ça s'appelle L'impossible bibliothèque d'Allister.

    De rien pour Shirley Jackson ;)
    Au début sur ce challenge je faisais en sorte de sortir presque immédiatement de ma pàl le livre qu'on me choisissait. Maintenant j'avoue que je laisse passer du temps, que je ne me précipite pas... Bon c'est aussi parce que j'ai donné non pas une pàl mais une liste de livres à emprunter à la médiathèque, ils ne sont pas toujours dispos :goutte: mais bref, c'est lequel le prochain qu'on t'a donné ?

    Très envie de découvrir l'enchanteur un jour, mais ma préférence ira à Eragon cet automne, je viens de me commander l'intégrale en occasion !

    A bientôt!
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1686 30 Septembre 2021 00:20:56

    ✉ Le courrier ✉



    Salut Bouledechat

    J'avoue qu'à présent que je suis lancé, j'en suis au tome 3, je pense que je vais aller jusqu'au bout et je terminerai la saga cette année!
    Du coup, malgré que ce qu'on dit est vrai (que les tomes ne sont pas de niveaux égaux), je ne peux que te pousser à te lancer car même si tu ne lisais que le premier tome, c'est celui qui m'a réellement éblouit!
    Je n'avais rien contre la SF (bien au contraire) mais c'est vrai que Dune m'a donné envie d'en découvrir plus. J'ai d'ailleurs fait quelques acquisitions en ce sens dernièrement. :angel:
    D'ailleurs, quelle est cette lecture SF dont tu sors justement?

    De bonnes lectures à toi aussi! :-)



    Bonjour Allys

    Je comprends tout à fait qu'il puisse devenir un livre fétiche! Surtout le tome 1! J'ai eu un peu plus de mal avec le tome 2 et je suis à présent dans le tome 3.
    C'est vrai qu'une amie avec qui je discutais de Dune, à ma grande surprise, le classait "bêtement" en space-opéra. Pourtant en lisant, j'ai la sensation que c'est tellement plus! :'S
    Par contre, les notions de théologie, de manipulation des foules arrive surtout avec le tome 2 et les réflexions de Paul.
    Ah en effet, il y a des phrases et des passages de Dune qui me marqueront c'est certain! :-)
    Pour les autres tomes, ça ne fait aucun doute, certains sont mieux que d'autres, il suffit de voir le tome 2... :goutte: Mais j'y reviendrai.
    As-tu lu les autres livres de l'univers de Dune, ceux écrits par le fils de Franck Herbert? Qu'en penses-tu? :grat:



    Salut Mypianocanta

    C'est vrai que je ne me suis pas encore rendu bien compte du côté infini de la Terre du Milieu.
    Par contre, j'aime beaucoup cette classification de "Fantasy dans l'espace" pour Dune! :-) Je le note et le réutiliserai très certainement! :D
    J'ai mis un peu de temps mais j'ai fini par m'accrocher à Paul aussi donc je ne peux que te comprendre! :angel:
    As-tu déjà lu toute la saga?



    Hello Catysprint

    Disons que pour répondre à tes inquiétudes :
    1. Je comprends pour le nombre de tomes même si j'en suis bientôt à la moitié (tome 3 en cours) et ça va, il faut dire que le tome 1 est le plus épais de tous.
    2. C'est la stricte vérité : le tome 2 était bien en dessous du tome 1 mais le tome 3, lui, se passe bien mieux. Mais quelques part, toutes les sagas ont leurs meilleurs et leurs moins bons tomes. :angel: (comment ça je prêche pour Dune? Mais non voyons! :sifflote:)
    3. Je n'ai volontairement pas vu le Dune de Lynch avant de lire car je vous lire en partant d'une visuel quasi vierge (j'avais seulement vu la bande-annonce de celui de Villeneuve). J'aime bien Lynch donc je serais curieux de voir la version Lynch à présent. :-) Donc sur ce plan, je ne saurais pas encore te dire. :goutte:

    Oui en effet, je suis allé voir le film de Villeneuve. J'y étais le jour de sa sortie belge.
    Si tu l'as vu, voici ce que j'en pense (en grosses lignes) :

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    En tant que film, je l'ai adoré! Les visuels sont superbes (comme toujours avec Villeneuve :angel:) et il est parvenu à intégrer cette notion de gigantisme à son film. Et bon sang, je trouve le casting pour ainsi dire parfait!
    Par contre, comme adaptation, il y a quelques éléments qui me posent problème surtout par rapport à la forme du texte... On ne peut pas s'investir véritablement dans les personnages car on ne les "connait/comprendre/ressent" pas par rapport au livre, qui lui fait beaucoup vivre les personnage (au travers de leurs pensées notamment, d'où la réputation d'inadaptable).


    (si tu l'as vu ça pourrait être drôle de le penser en "cinéma français" aussi celui-là! :D)

    C'est drôle que tu parles de ça car j'avoue que l'idée de blog m'a déjà traversé l'esprit plusieurs fois. :grat: Mais c'est vrai que du coup, je n'en perçois pas les défauts comme celui que tu soulignes car les discussions est un élément qui me plait ici justement! :-)

    Ah! J'irai jeter un coup d’œil à L'impossible bibliothèque d'Allister alors! Merci! ;)

    Oui mais c'est vrai que si on se dépêche toujours pour lire celui qu'on nous a attribué dans ce challenge, on ne lit plus que les livres qu'on a attribués... :chaispas: Ce serait moche de ne plus avoir une part de libre choix. Je prends mon temps aussi en effet! C'est plus sain, c'est plus cool. :cool: Par exemple, le prochain je vais essayer de le lire pour fin novembre (vu tout ce que j'ai en cours). On m'a donné Le dernier des Yakuzas de Jake Adelstein.
    Et toi, quel est le prochain qu'on t'a attribué?

    Je n'ai pas encore rédiger mon avis à propos de L'enchanteur mais j'ai passer une bonne lecture en tout cas donc s'il te tente vas-y! ;)
    C'est vrai que je n'ai jamais lu Eragon, j'aimerai connaitre ton avis dessus du coup! :-)

    A très vite, à un endroit ou un autre :D



    <image>

    Parce qu’il n’y a pas toujours grand-chose à dire …




    Le choix en question


    <image> Depuis longtemps, j’ai un attrait pour les livres ‘’particuliers’’, non seulement les livres ‘’fictifs’’ mais aussi les livres à réputation très très particulière quel qu’en soit le sens. Il se trouve que La maison des épreuves de Jason Hrivnak fait partie de ceux-là !

    Après le suicide de son amie d’enfance, un homme entreprend de poursuivre le carnet dans lequel ils avaient ensemble construit un monde imaginaire et terrible. À la fois lettre d’amour, tentative de rédemption et manuel de survie à nos pulsions autodestructrices, La Maison des Épreuves est un rêve fiévreux à ranger aux côtés de La Foire aux atrocités de J. G. Ballard et de La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski.

    En réalité, le quatrième de couverture pose déjà très bien l’ambiance de ce livre. L'ironie est qu'il ne laisse entrevoir qu'une part de la vraie particularité qui fait sa réputation.
    Parce qu’il n'y a pas de doutes, c’est un livre déstabilisant !
    Les hostilités ouvrent le bal puisque l’introduction du livre est en réalité ‘’l’histoire’’ du narrateur, de son amie, de leur chemin commun puis séparé. Tout ce parcours nous amène au ‘’pourquoi’’ de cette œuvre, pourtant belle et bien fictive malgré les apparences. Durant cette partie, l’ambiance installée est à la fois tendue et oppressante. Une vraie prouesse littéraire comme je les adore lorsqu'on atteint un tel niveau de montée crescendo puis de maintien du glauque et de la menace. Une vraie réussite !
    Mais c’est la suite qui déstabilise le plus…
    En effet, la totalité de ce qui suit dans cette lecture est un questionnaire ! Oui oui vous avez bien lu, la majeure partie de ce livre est un ensemble de questions qui se suivent les une les autres. Et pas n’importe quelles questions ! Exemple :

    33. Je commence à souffrir d'insomnie. Une nuit, au cours d'une longue et pénible promenade, je me perds dans un quartier inconnu. Je consulte la carte, mais chaque chemin que je prends me ramène dans les secteurs les plus sombres et les plus dangereux de la ville. Au bout d'un moment, je commence à soupçonner ma carte de m'égarer volontairement. Je l'examine attentivement et finis par découvrir, sous la rose des vents, un détail qui confirme mes soupçons. Quel est le fabricant de la carte ?

    A. La Société Errante.
    B. L'Initiative d'Offre d'Organes humains.
    C. Alzheimer & Fils, Cartographes.
    D. Jeux Pernicieux Inc.


    Malheureusement, si c’est original à lire et sympathique de tenter (car face à des questions pareilles, on ne peut que tenter) de répondre, arrivé à un certain stade, ça devient lassant…
    Avec une introduction géniale, un contenu lassant à la longue et une conclusion absente, vous comprendrez que cette lecture a de quoi déstabiliser… :D
    Pourtant, malgré que je ne saurais l’évaluer, je ne regrette absolument pas ma lecture…




    Il est où le bonheur, il est où…


    <image>

    Bon sang! J’en suis à citer du Christophe Maé…
    Si ça c’est pas une preuve de fin du monde…
    Bref ! J’avais beaucoup apprécié les tomes précédents de cette série plutôt cool qui a pour intention noble d’aider les gens à relativiser, lâcher-prise, ralentir, prendre de la distance… Bref se sentir mieux !
    Alors quand je suis tombé par hasard sur Le jour où le Bonheur est là de Béka, Maëla et Marko, je ne me suis pas fait prier malgré l’imprévu.

    Le pitch :
    Clémentine et Sacha, Chantal, Guillaume et Naori... tous se retrouvent chez Antoine pour un week-end. Ils amènent avec eux leurs soucis, leurs bagages du quotidien, incapables de profiter du moment présent et de la beauté de la nature environnante. Comme les morceaux recollés d'un bol par la technique japonaise du kintsugi, ils vont se retrouver autour d'une grande conversation sur le bonheur.

    Malgré l’excellente idée de sujet, je trouve cette suite fort superficielle dans sa démarche et maladroite dans sa forme. C’est dommage car le sujet de départ est lui très intéressant…
    Mais ce n’est pas parce qu’on veut coller des morceaux ensemble que ça forme quelque chose de net au final. Hors ce n’était jamais problématique dans les tomes précédents, c’était même plutôt bien goupillé en général. Mais dans ce tome-ci je trouve que ça crève les yeux, parce que ça marche beaucoup moins bien…
    J’ai eu un peu cette sensation de suite ‘’obligée’’.
    Alors ça n’en fait pas une mauvaise lecture car j’ai passé un moment sympathique en la lisant, de même que cette ‘’saga’’ fait toujours réfléchir sur soi. Mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être un peu déçu par ce tome-ci…
    Mais si le genre ‘’bien-être’’ vous plait, c’est une saga à découvrir !

    Dernière modification par Aealo (30 Septembre 2021 00:59:16)

  • Allys

    Lecteur assidu

    Hors ligne

    #1687 30 Septembre 2021 10:42:55

    Salut Aealo,
    Je n'ai jamais osé lire les livres du fils de Frank Herbert, même si c'est le même univers, j'avoue que, jusqu'à présent, j'ai toujours repoussé l'idée. J'ai tellement peur d'être déçue. Si jamais tu te lances, tu me diras ce que tu en penses.
    Concernant le tome 2, je trouve qu'il est effectivement en-dessous. Mais, après, cela va en crescendo et j'ai adoré La Maison des mères.
    J'ai hâte de découvrir tes avis
  • Miyuki_

    Parent d une bébé PAL

    Hors ligne

    #1688 30 Septembre 2021 11:03:35

    Hello Aealo !
    Déjà pas merci de m'avoir mis du Christophe Maé en tête XD

    Il faut absolument que je lise Dune mais en ce moment, j'en peux plus de le voir partout avec la sortie du film ...

    J'avais déjà vu les BD Le jour où à la bibliothèque et j'avoue que le titre me plaisait bien et les dessins aussi. Sauf que je les ai jamais emprunté. Et avec le côté "développement personnel" et "bien-être" comme tu cites, je suis encore plus septique. J'ai vraiment peur d'avoir des banalités du style mais il faut pas prendre du recul et ce genre de phrases un peu toutes faites. Je vais peut-être éviter XD

  • Cervus

    Lecteur fou

    Hors ligne

    #1689 01 Octobre 2021 23:48:37

    ✉ Le courrier ✉



    Salut Allys

    Comme je te comprends! J'avoue que je n'y suis pas encore mais je pense que j'aurais du mal de passer le pas... Tellement j'ai du respect pour l'oeuvre de Franck Herbert à présent. J'aurais peur de la voir être "abîmée" par ces autres livres/cycles.
    C'est drôle car je pensais pareille : si tu l'avais lu peut-être que ça me rassurerait... :D
    Le problème du tome 2 (et je suis plongé dans la rédaction de mon avis à son propos) c'est qu'il ne se passe que très très peu d'action... Ça cause beaucoup pour peu de mouvements...
    Le tome 3 est, lui, seulement en cours de lecture. ;)



    Hello Miyuki-Panda

    Oh mais de rien! Il faut partager les bonnes choses! :ptdr:

    Oh mais je ne peux que te pousser dans le sens de la lecture de Dune mais je comprends la saturation. C'est toujours ainsi lorsqu'il y a trop de tapages autour d'un film/livre/... :goutte:

    Oh mais les BD Le jour où sont cools sais-tu, ça ne joue pas les donneur de leçon comme certains ouvrage de développement personnel, ça passe plutôt par des petites histoires bien sympa. C'est tout sauf lourd justement. Et c'est très vite lu donc si tu as un doute, tu devrais tenter quand même le premier et si il ne te plait pas alors la question sera réglée pour toute la collection. ;)
    C'est le genre de lecture qui fait toujours du bien je trouve. Ce serait dommage de s'en priver. ;)

    A bientôt




    Une beauté contre la violence


    <image>

    Après l’avoir vu passer  quelques fois sur LA, mais surtout après avoir vu qu’il était scénarisé par le créateur de ‘’I Hate Faiyrland’’ :pink:, j’ai sauté sur Middlewest de Skottie Young et Jorge Corona ! Les 3 tomes n’étant pas arrivés en même temps, je n’ai pu lire le dernier tome que plus tard.

    Depuis le départ de sa mère, Abel est élevé d'une main de fer par un père rongé par le chagrin. Un mot, un geste, un affrontement de trop, qui laissera dans le cœur d'Abel des séquelles profondes et, sur son torse, une marque indélébile. Accompagné de son ami le plus fidèle, un "Jiminy Cricket" aux allures de renard, le jeune garçon choisira de fuir pour mieux se reconstruire loin de la violence paternelle. Un périple à travers un pays fantastique marqué par des rencontres toujours plus extraordinaires, au cours duquel Abel devra se poser les bonnes questions s'il veut surmonter ses erreurs passées et se réconcilier avec son histoire de famille.

    Il va être à la fois simple et compliqué de parler de ce comics !
    Je ne savais pas à quoi m’attendre, j’espérais simplement un grain de folie à la ‘’I Hate Faiyrland’’. Alors ici on oublie l’humour noir et le thrashouille, mais le grain de folie est bien présent mais à sa manière, bien plus subtile que dans l'oeuvre précédemment citée !
    Ici, c'est l’inverse des giclées de sang de I Hate Faiyrland car Middlewest contient beaucoup de poésie, de puissance émotionnelle. On ne peut qu’être touché par ces personnages dont aucun n’est complètement blanc ou complètement noir… Ils ont leurs défauts, leurs faiblesses, leur passé, leurs failles, bref leur humanité. Et même si vous ne pourrez peut-être pas accroché franchement avec Abel ou avec un autre personnage, vous ne pourrez pas ne pas être touché par ceux-ci ! Ce sont ces mêmes failles qui finiront par vous attendrir, autant que les relations que les personnages peuvent avoir les uns avec les autres telles que Abel-renard ou encore Molette-Bobby, les magiciens frère-sœur


    - Ouais, ben ce gamin commence à me les briser sévère.
    - Je t'entends, là, hein.
    - C'est le principe du son, oui. Je veux que tu saches que tu mes les brises sévère !
    - Elle est toujours comme ça ?
    - Non, parfois, elles est franchement désagréable.


    <image>

    Parce que derrière le cadre de cette aventure (dont je ne souhaite pas trop en dire pour laisserla surprises aux futurs autres lecteurs), il y a bon nombre de sujets et de degrés de lectures abordés : la violence parentale, la gestion de la colère et des émotions en général, l’éducation, la transmission involontaire, l'héritage, le pardon…
    Pourtant ces sujets en apparence difficiles, voire dures, sont abordés, de par cette forme aux références fantastiques multiples, avec une poésie qui apporte une certaine forme "légèreté", de délicatesse devrais-je dire, sans jamais desservir le propos ni étouffer la tension du récit !
    Un équilibre sensible qui est maintenu au travers des 3 tomes. Une prouesse !


    - Tu t'y prends mal.
    - Quoi, je ne tourne pas la clé comme il faut, c'est ça ?
    - Non, mais...
    - Je sais, Clyde. Je sais. Tu penses que ton pénis te permettrait de défaire ce boulon mieux que moi, c'est ça, hein ?
    - Oh, hé, du calme ! C'est pas ça, mais...
    - Par les dieux, si tu dis encore une fois MAIS, je te mets cette clé en travers de la gueule !


    <image>

    Et cette poésie n’est pas que dans le fond, elle est présente dans la forme peu anguleuse, presque arrondie des traits du graphisme ! Le tout gérant à la perfection les couleurs au gré des émotions ambiantes ! Un graphisme à la fois beau et avec une patte ! Ça se doit d’être souligné !
    Mais ce qui est très agréable également ! C’est que cet univers est à des kilomètres de ces œuvres qui se contentent de ‘’recopier’’ pour dire qu’ils rendent hommage ou pire pour ne même pas le mentionner du tout… Or ici, on sent les amateurs d’œuvres fantastiques en tout genre qui ont ingéré quantité d’œuvres, les ont digérées et ont créé de l’original à partir de ces réelles influences. Certains clins d’œil sont évident d’autres plus subtils (laissant juste des ‘’sensations’’). Il m'a même semblé "entrapercevoir" des éléments type Ghibli, c'est dire...
    Mais je vous laisserez chercher vous-même les références et influences quand vous le lirez ! :sifflote:

    Par les dieux! Un beau comics à découvrir et à faire connaître bien plus largement!

  • Cervus

    Lecteur fou

    Hors ligne

    #1690 03 Octobre 2021 22:54:50

    Cœur géant


    [Mr Cooper] : Vous voyez, les enfants, c'est ça que je fais. Un conférencier motivateur s'adresse aux non-motivés, et par ses mots, il les motive. C'est puissant, Barbara.
    [Barbara] : J'imagine.
    [Mr Cooper] : Par chez nous, on a une formule : "Imaginer c'est niais, savoir c'est pouvoir".
    [Barbara] : Wow. Astucieux. Vous devriez faire des stickers pour voitures.


    <image>Je ne sais plus où j’ai entendu parler de I kill giants de Joe Kelly et JM Ken Niimura la première fois… Peut-être au moment de sa sortie en film (que je n'ai d'ailleurs pas encore vu)…
    Mais j’ai souvenir que c’était en grand bien… J’ignore de quoi ça parlait mais entre l’éloge, le titre et la couverture, c’était largement suffisant que pour démanger ma curiosité !


    D’après la légende :
    Barbara Thorson est une collégienne à la langue bien pendue que rien n'effraie. Mais de quoi devrait-elle avoir peur ? Après tout, elle est la seule fille de son école à trimballer un marteau de guerre nordique dans son sac et à tuer des géants au petit déjeuner... Enfin, ça, c'est ce qu'elle vous dira. Mais où s'arrêtent les fantasmes et où commence la réalité dans l'esprit d'une jeune fille si fragile ? Et si elle disait la vérité ?

    Barbara, vous savez c'est un de ces adolescentes, pas très populaires mais qui (contrairement au cliché) à sa propre personnalité. Elle a beau ne pas avoir d'amis, son caractère bien trempé fait qu'il ne faut pas l'emmerder... Elle n'est pas une tête de turc et si vous la voyez comme un bouc émissaire, attention aux coups de cornes.

    [Grosse brute] - T'es à ma table. Tu dois payer la taxe. Envoie, ou tout ce que je trouve, je l'garde. *tendant la main*
    [Barbara]- ... SPIT ! *crache dans la main*
    [Barbara]- C'est tout ce que j'ai. Garde la monnaie.


    Barbara est plus simplement une héroïne géniale ! Je l'ai adorée ! Une jeune femme très courageuse avec un humour piquant et des vannes cinglantes ! C’est le genre de personnage avec lequel ça passe ou ça casse à mon avis mais seulement au début ! En effet, quoi que vous puissiez penser d’elle en début de lecture, je peux vous assurer que vous ne pourrez qu’entrer en empathie avec elle au long de votre avancée.

    <image>
    Car même si on l'aime beaucoup, on se rend compte plus ou moins vite que derrière ces affrontements et sa bravoure apparente, il y a quelque chose qui cloche… Quelque chose de presque imperceptible au début, comme un bruit sourd dans le silence... On ne le remarque pas de suite… Mais on sent qu'il y a quelque chose, on sait que c'est là, on essaie de mettre le doigt dessus mais ça ne vient pas de suite...
    Et une fois perçu, il devient difficile de faire ‘’comme si ce n’était pas là’’.
    Avec Barbara, ce sera pareil.

    Mais je n'en dirai pas trop pour ne rien révéler et ainsi vous laisser découvrir par vous même la réalité des choses !
    Il faut le dire, c'est un comics à la thématique puissante tant sur le plan émotionnel que sur le plan métaphorique ! Il est impossible de traverser ainsi la vie de Barbara et d’y rester complètement indifférent.
    Comme pour annoncer la couleur, I kill giants est en noir et blanc.

    Un comics que tout comme Middlewest, je serais curieux de faire lire à des ados et d’en discuter avec eux par après.

    Tout ce qui vit finit par mourir. Voilà pourquoi tu dois trouver de la joie dans la vie, aussi longtemps que tu le peux et ne pas craindre la mort. Car la nier, c'est nier la vie. La craindre... c'est craindre la vie. Au lieu de la vivre pleinement. Peux-tu la vivre pleinement ? Tu es plus forte que tu le crois.


    <image>
    Je suis d’ailleurs un peu obligé de parler du graphisme…
    Alors certes, le graphisme n’est top. Attention ! Ce n’est pas une catastrophe ! Loin de là ! Mais moi qui suis d’habitude exigeant sur ce point, étonnamment ce facteur n’a pas été problématique ici.
    Je dis ‘’étonnamment’’ mais je sais pourquoi… En fait, je l’ai trouvé presque de suite en accord avec le ton de l'histoire ! Combinant ainsi les deux, cela donne un goût très particulier à l’œuvre. Donc pour une fois, j’avoue que le graphisme (même moyen) n'a pas été un handicap pour ma lecture. Bien au contraire, ce fut un plus je trouve.

    Au final, c’est donc une excellente lecture à mettre dans toutes les mains !