La jeunesse du mondePaul Vialar1966

Quatre-vingt-trois pays ont réuni, dans une ville du Moyen-Orient, leurs représentants agés de ving ans pour un "Congrès de la Jeunesse et de la Culture". Sept jours de colloques assez vains au bouts desquels chacun va repartir avec son secret et retomber dans son monde restreint, c'est à dire dans sa prison personnelle.
Il est d'usage qu'à l'issue d'un congrès une excursion réunisse, le dernier jour, ses participants. Tous vont visiter les fameuses "grottes de Belesca". Cent trois garçons ou fille vont suivre une rivièe souterraine et, pour cela, treize barques sont à leur disposition. Douze en emportent chacune huit. La dernière en contient sept : un Chinois, un Allemand, un Anglais, un Russe, un Américain, un Algérien et un Français. Au fond de la rivière circulaire s'en amorce une autre, encore inexplorée. Les sept garçons décident de s'y aventurer. Quand ils parviennent enfin à un nouveau lac intérieur, la voûte du long couloir qu'ils ont suivi s'effondre derrière eux. Une montagne de rochers, impossible à franchir, les sépare désormais du monde.
Ils luttent, se débattent, tandis qu'on organise des secours pour tenter de les sauver. Mais les jours passent et les sept garçons comprennent peu à peu qu'ils sont en face d'une mort quasi certaine. Alors ils se questionnent et chacun d'eux, rejetant toutes les contraintes, dit ce que, jusqu'à ce jour, a été son existence et, pour les autres comme pour soi-même, explique son drame : celui d'une jeunesse confrontée à des idéologies grâce auxquelles elle avait cru s'épanouir, mais qui l'ont amenée finalement à sacrifier l'humain.