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    #21 22 Février 2021 23:37:44

    cerisia a écrit

    Coucou :) ah ah faire baisser sa Pal c'est déjà un challenge lol Moi j'essaye de la faire baisser mais pas facile :ptdr:

    J'espère que tu passeras un bon moment avec La communauté de l'anneau, perso je relis cette trilogie très régulièrement, j'adooooore :heart: Par contre j'ai tenté la nouvelle traduction et j'ai abandonné ma lecture, impossible de m'immerger dans le monde de Tolkien avec les nouveaux noms et lieu, j'ai tellement lu et vu la trilogie que pour moi les nouveaux noms et lieux n'ont pas leur place. Je sais que la nouvelle traduction est sensée être plus proche de l'écriture de Tolkien mais perso ça passe pas...


    Oh, c'est bien la première fois que je lis que les noms (notamment de lieux) sont différents! :O
    Mais en effet, ça ne risque pas de me poser problème: j'ai lu Bilbo le Hobbit + la trilogie avant mes 20 ans, donc il y a une petite trentaine d'années, et pour le coup j'ai oublié les noms! A part Bilbo, Frodon (qui m'avait déjà perturbée à l'époque, cela dit, car je n'avais pas compris pourquoi BilbO mais FrodON), Sam et Gandalf... puis Gollum évidemment, j'ai oublié tous les autres, et je n'ai aucun souvenir des noms des lieux! Mais bon, si ces quelques noms précités ont changé, alors je vais avoir du mal!

    Cela dit, ça m'est déjà arrivé avec Harry Potter: à l'époque, je l'avais d'abord lu en anglais (sauf le 7e tome ;) ) ... et puis je ne sais plus pourquoi je les ai relus, mais cette fois en français, et avec tant de noms qui ont été "adaptés" à la française, parfois je ne comprenais même pas de qui on parlait! :lol: et avec certains plus que d'autres: Snape par exemple (tellement proche du serpent snake), je n'ai jamais bien compris pourquoi le traducteur a fait le choix d'un nom aussi éloigné que Rogue... Ou l'école!! Mouais, si on traduit Hogwarts mot à mot, ça veut dire "verrues de porc" ou un truc du genre, donc Poudlard c'est pas trop mal ;) mais moi en bonne "vieille" Belge qui a appris le flamand dans une autre vie, je "l'entends" ... à la flamande (certains profs ont prétendu à l'époque que c'est l'une des langues germaniques qui serait restée le plus proche de l'ancien germano-anglo-saxon, je ne suis pas linguiste j'en sais rien, mais pourquoi pas?). Et donc, à la flamande on entend "Hoogwaard(s)", ce qui voudrait dire un truc du genre "Haute valeur". J.K. Rowling a-t-elle voulu jouer sur ce jeu de mots? Ou est-ce un pur délire de ma part? Mais en tout cas ça me plaît bien mieux qu'une affaire de lard... :ptdr: je n'aime vraiment pas ce nom traduit en français...


    Olive-oued a écrit

    Je n'ai jamais lu Le seigneur des anneaux, juste vu les films, donc quand j'attaquerais ça sera avec le nouvelle traduction je pense.


    Franchement je te les conseille! Pour moi ce n'est pas une lecture-doudou comme pour @cerisia ;) , il y a un côté trop "dur" et puis c'est très long... et de façon générale c'est très rare que je relise un livre. Mais pour te dire: moi qui avais lu les livres bien avant la production des films, je n'ai jamais réussi à accrocher, ça ne ressemblait pas à l'image mentale que je m'étais faite de toute l'histoire... Je devrais peut-être les revoir ces jours-ci, mais je ne suis même pas tentée...


    Cendre a écrit

    Tu lis vite dis moi !


    C'est ce que l'on me dit sur divers challenges, moi je ne me rends pas trop compte... et sur ces mêmes challenges, j'en vois certain.e.s qui avalent bien davantage de pages que moi, donc je reste un peu dubitative... mais bon, j'ai quand même 15 ans de non-lecture à rattraper! :cowboy:

    Cendre a écrit

    Ordo d'Anthony Combrexelle: j'aime bien l'ambiance et le cadre que décrit le synopsis : de l'urban fantasy avec des magiciens, j'en ai lu peu et pourtant j'adore le principe. Connais tu la saga anglaise Le Dernier Apprenti Sorcier ? Par contre devenir calife à la place du calife, c'est vue et revu et je vois que dans ta critique du est finalement satisfaite mais sans plus. Pas assez de bons pour pour finir en WL. Dans le genre, les Dossier Dresden, que je me suis procurés récemment, me tentent plus.


    C'est @Olive-oued qui me l'a fait découvrir ;) , on l'a lu en LC sur un challenge, et franchement je ne m'attendais pas à ce qu'il me plaise autant!
    Le Dernier Apprenti Sorcier est dans ma PAL ;) par contre il n'est pas prévu dans mes prochaines listes à lire - enfin, pas en février ni début mars, mais je ne respecte jamais mes propres listes, donc je le lirai peut-être bien plus vite que prévu! Je ne connais pas du tout les Dossiers Dresden ... mais ça a l'air bien intéressant!

    Aaah un avis sur ACOTAR... le livre qui divise héhé. Il est en PAL depuis un bout de temps. Je pense que quand je vais le lire je vais lever les yeux aux ciels car les Romance téléphonée/clichées YA c'est pas trop mon truc  mais comme je vois aussi des avis genre "waouh trop bien", je ne sais pas trop sur quel pied danser. Il faudrait que je m'y mette un jour pour EINFIN découvrir ce livre qui fait tant parler de lui et me faire mon propre avis mais comme je ne suis pas dure d'apprécier j'avoue que ce n'est pas dans mes priorités :) Ceci dit quand je vois que tu pointes du doigt un monde machinéen, des personnages pas matures malgré leur âge canonique (le gros fantasme des ado du mec sombre et immortel lol), j'avoue que je tique un peu aussi. Comme toi j'ai passé l'âge et je pense que je n'apprécierai clairement pas le livre à sa juste valeur car je ne suis plus le public cible. ca m'a fait le même coup avec Gardiens des Cités Perdues que tout le monde acclame et que j'ai trouvé trop gamin pour être crédible.
    "on a beaucoup de sang et de cadavres dans ce livre… et tellement peu de sexe au final ! or, l'amour charnel est-il tellement plus indicible que la mort ? ou est-ce peut-être simplement une pudeur toute américaine de l’auteure ?..." Je pense que ton analyse est juste. Les américains sont extrême dans bcp de choses et qui fait que je trouve leur société des fois pas très logique (pas le droit de boire une bière avant 21 ans mais droit de conduire à 16ans et de porter une arme par exemple) et donc ils s'offusquent de choses graves de manière qui ne nous semblent pas logiquement proportionnel à nous Européen. Par exemple, en façade ils sont très "pudique" vis à vis du sexe. il y a encore bcp la règle du pas avant le mariage, pas de sexe dans les livre ado, il faut rester chaste, etc. Et à côté de ca ils te sortent des blockbuster avec des nanas en combi cuir mini shorty et des séries comme GoT où c'est sur enchère de violence et de sexe XD Et je ne parle même pas du Spring Break où c'est l'orgie comme aucun pays européen n'oserait le faire.
    Par contre j'avoue que le challenge Un Palais de Livres et de Paix est très tentant. Le principe a l'air génial mais comme je ne connais pas l'univers (et que j'ai déjà trop de challenges en cours), je me suis retenue pour cette fois :)
    Sinon pour La Belle et la Bête, le // est intéressant, c'es la première fois que je vois qq un en parler. J'adore les adaptations à l'écran mais alors le livre orignal, je m'était ennuyée à 100 sous de l'heure. Je ne sais plus si al version que j'ai lu est celle de Mme de Beaumont ou de La Fayette, c'est ballot car je ne sais plus laquelle ne pas recommander XD


    Eh bien, je ne me rendais pas compte que ce livre divisait autant! :O
    Bah il est indéniablement bien écrit, l'aspect romance est sympa et la fantasy est bien présente... mais c'est vrai que c'est très très très young adult, du coup ça peut rebuter.
    Oui le côté américain, tel qu'on le perçoit de chez nous, joue sans doute beaucoup aussi...
    Et pour les amis canadiens qui nous lisent (vous êtes nombreux.ses sur LA, non? ;) ): quand on dit "américain" ici, on pense États-Unis, dont on a une vision sans doute très biaisée et très "politisée" ces jours-ci, tandis que le Canada, et plus encore le Canada francophone, garde un petit goût de "paradis lointain" où la nature serait magnifique, où on comprendrait tout le monde avec l'accent en plus (et non, "l'accent belge", ça n'existe pas! :P ), et qui par ailleurs reste assez mystérieux... ;)




    Je vais voir maintenant si j'ai le courage d'ajouter une ou deux autres lectures... il est tard déjà et la reprise du boulot est dure pour mon rythme! on s'habitue tellement vite à faire grasse mat', ah ah! mais c'est fini jusqu'au prochain congé (et je ne compte pas trop les week-ends...), probablement pendant le congé scolaire de Pâques - mouais, chez nous ils ont gardé leur nom "religieux", même s'il y a eu des tentatives pour les laïciser ;) mais du coup pas avant fin mars!

  • domi_troizarsouilles

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    #22 23 Février 2021 00:04:30

    Bon allez, je me lance quand même pour deux autres livre (je ne terminerai pas toutes mes mises à jour ce soir, mais ce n'est pas bien grave), et ce sont les deux premiers tomes d'une très sympathique série: Les filles au chocolat.

    Pour le premier tome: j'en ai retrouvé des traces sur un challenge Facebook, apparemment je l'ai terminé le 7 novembre 2020. En revanche, je n'ai pas retrouvé mon "commentaire" original en format Word (c'est ainsi que je fais désormais, et ce n'est pas très ordonné, mais au moins tout est rangé dans un même dossier qui ne cesse de grandir... d'où l'intérêt de rassembler les choses ici aussi ;) ). Par un hasard malheureux, je ne l'ai pas non plus publié sur Amazon (alors que, à l'époque, je le faisais presque systématiquement!) ... mais je l'ai retrouvé sur la page du groupe Facebook New's Aly Romance.
    Il s'avère que ce n'est pas exactement un avis, du moins pas comme je les écris maintenant; ça ressemble davantage à une tentative de donner envie aux autres membres du groupe de le lire ;) . Dans la version ci-dessous, je l'ai quelque peu adapté, notamment en ajoutant quelques précisions (qui étaient évidentes sur la publication d'origine, mais pas ici), pour que tout soit bien compréhensible, mais j'ai laissé l'esprit général de ce que j'avais écrit à ce moment-là. Voici donc:

    Les filles au chocolat, tome 1: Coeur cerise de Cathy Cassidy
    J'ai donné 17/20 le 07/11/2020

    <image>

    Et si on retournait quelques années en arrière? Quand on avait, disons, entre 10 et 15 ans? Ou bien, vous les mamans (et papas) qui auraient une fille (ou pourquoi pas un garçon) dans cette tranche d'âge : laissez-vous tenter!

    Livre lu dans le cadre d'un challenge sur la page Facebook « Lire ses rêves » (celle-là même qui m’a peu à peu redonné goût à la lecture, mais que la créatrice est en train de fermer petit à petit… et donc, oui: j'ai publié sur un groupe, mon "avis" sur un livre lu pour un autre groupe... à l'époque je naviguais énormément sur FB, beaucoup moins désormais). Et donc, il y avait une catégorie "Livre pour enfant": celui-ci s'est imposé! Il appartient à ma fille de 11 ans et demi, qui dit qu'elle n'aime pas lire (je vais la déshériter!) et qui, de fait, lit très peu, juste pour l'école et à reculons... Pourtant, depuis qu'elle a ce livre entre les mains, elle est accro! et maintenant je comprends pourquoi...

    Ce livre a déjà tous les ingrédients d'une vraie romance, et plus encore, mais donc il s'adresse plutôt à de jeunes ados... ce qui, en fait, était franchement rafraîchissant et bienfaiteur après la claque qu'a été "Loving doll" de Farah Anah (une dark romance, très très glauque, mais magnifiquement écrite. Je l’avais lue juste avant ceci, je mettrai bientôt mon avis en ligne aussi : c'était une claque pleine d'étoiles!)

    Bref, Cherry, 13 ans, orpheline de sa maman japonaise, vit seule avec son père écossais à Glasgow. Elle a un imaginaire très riche et passe ainsi son temps à raconter ce que les autres considèrent comme des mensonges, si bien qu'elle est impopulaire et esseulée... Une nouvelle vie s'ouvre à elle quand son père décide de s'installer chez sa nouvelle compagne, dans le sud de l'Angleterre près de la mer, où ils vont tenter d'ouvrir une fabrique de chocolats bio et originaux (d'où le titre). Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que sa nouvelle belle-mère est affublée de 4 filles : Honey l'aînée, aussi hautaine que fragile, qui a surtout un magnifique petit ami, Shay; les jumelles Skye la boute-en-train originale et Summer la danseuse; et l'ouragan Coco. Cherry n'a plus qu'à "trouver sa place" dans cette nouvelle famille, sans trop regarder Shay qui lui est -évidemment- interdit!...

    Et bien sûr, ce livre n'est que le premier d'une série de 10, chacun consacré à l'une des soeurs ou à leurs petits amis respectifs, tout en faisant évoluer la vie de la famille au fil du temps... Le bonus qui plaît: le livre se termine par quelques recettes de gâteaux (pas encore essayées, mais ça ne saurait tarder!) et un petit sondage sympa "Quelle fille au chocolat es-tu?"





    Et voilà, il y a seulement quelques jours que je suis passée à la suite:

    Les filles au chocolat, tome 2: Coeur guimauve, toujours de Cathy Cassidy bien sûr ;)
    J'ai aussi donné 17/20 (sans revoir la note précédente!), le 20/02/2021

    <image>

    Le 2e tome d’une série que j’avais découverte un peu par hasard, en naviguant à la recherche d’un livre qui pourrait plaire à ma fille, piètre lectrice devant l’éternel (non seulement elle ne lit pas de façon fluide, à 12 ans je précise, mais en plus (et sans doute en est-ce la conséquence), elle dit qu’elle n’aime pas lire… On avait découvert à peu près ensemble il y a quelque temps le 1er tome, gros coup de cœur pour toutes les deux, et dans la foulée on avait séduit aussi le grand frère qui, quant à lui grand lecteur convaincu, s’était laissé prendre par cette romance gentillette, tellement loin de ce Harry Potter dont il est super-fan, mais qui malgré mes espérances n’avait pas eu son effet magique sur ma fille… Entre-temps, le grand a avalé toute la série (6 tomes + 4 HS), tandis que ma fille est en plein tome 3.5 (soit le HS1, qui suit le tome 3)… je suis donc désormais à la traîne !

    Qu’est-ce qui rend donc cette gentille série si irrésistible ? Des scènes de tous les jours sans effet magiques inutiles, malgré un petit détour par du Fantastique teinté d’Histoire dans ce tome-ci, pour la jeune Skye qui est passionnée de tout ce qui est histoire, vintage, et romantique de préférence ; des préoccupations universelles et très modernes pour nos jeunes ados ; des protagonistes sympathiques, dans une famille recomposée, auxquels ces mêmes jeunes peuvent s’identifier d’une façon ou d’une autre, entourés d’adultes tout à fait « normaux », entre la (belle-)mère de famille un peu débordée mais toujours aimante et pleine de bon sens, le (beau-)père un peu à l’ouest qui amène le grain de folie nécessaire à tout le monde, et le père éternel absent qui joue quand même un grand rôle par son absence… Bref, on est dans la vraie vie, romancée juste ce qu’il faut pour toucher les cœurs, sans aucune scène sexuelle puisque c’est adressé vraiment à de jeunes ados, mais ça ne manque même pas.

    Ce tome-ci, comme le premier, rassemble donc tout cela, en mettant cette fois l’accent sur Skye, la jumelle qui se sent vivre dans l’ombre de sa sœur, qui doute beaucoup d’elle-même, mais qui par ailleurs est passionnée par l’Histoire et se prend de passion pour les vêtements vintage trouvés dans une veille malle qui traînait au grenier… et à partir de là rêve une histoire d’amour mêlant passé et présent. C’est plein de nostalgie d’une époque révolue, qu’on ne glorifie pas outre mesure pour autant, et de romantisme un peu passé (ce n’est plus ainsi que les jeunes d’aujourd’hui envisagent leurs relations, cela est bien clair tout au long du livre !) mais qui reste malgré tout possible pour qui a le cœur suffisamment ouvert. Plein de fraîcheur et de bons sentiments, une nouvelle réussite dans cette jolie série !


    Et voilà, je m'arrête là pour ce soir!

  • Kah Rane

    Lecteur fou

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    #23 23 Février 2021 00:08:11

    Coucou Domi :D

    C'est moi ou tu lis beaucoup de MM ?
    Car si c'est le cas, je vais suivre tes lectures avec beaucoup d'intérêt :p

    Et d'ailleurs, je t'ai répondu sur mon chall et je te présente mes excuses pour le retard :)
    Très beau garçon sur la couverture d'ailleurs :p
    J'ai glissé le premier tome dans ma wish-list, j'espère que j'aurais la chance de croiser ce livre sur mon chemin :)

    D'ici là, je te souhaite une belle nuit, d'excellentes lectures et j'espère à très bientôt :)
    Des poutous :pink:
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #24 25 Février 2021 23:23:13

    Kah Rane a écrit

    Coucou Domi :D

    C'est moi ou tu lis beaucoup de MM ?
    Car si c'est le cas, je vais suivre tes lectures avec beaucoup d'intérêt :p

    Et d'ailleurs, je t'ai répondu sur mon chall et je te présente mes excuses pour le retard :)
    Très beau garçon sur la couverture d'ailleurs :p
    J'ai glissé le premier tome dans ma wish-list, j'espère que j'aurais la chance de croiser ce livre sur mon chemin :)

    D'ici là, je te souhaite une belle nuit, d'excellentes lectures et j'espère à très bientôt :)
    Des poutous :pink:


    Coucou,

    Oh désolée de te répondre si tard! (à mon tour :angel:) Oui en effet: les romances restent un genre que j'aime beaucoup (même si j'en lis beaucoup moins qu'à une époque récente, car je reviens de plus en plus à mes premières amours: les policiers et thrillers ;) et j'explore le monde SFFF, aussi); mais donc, parmi les romances, ce que je préfère, ce sont les M/M et/ou la new romance (donc quand il y a aussi une certaine part d'érotisme). Du coup j'en lis pas mal...
    En général je n'accroche pas trop aux auteurs américains (bon, je n'en ai lu que quelques-uns...), mais côté français, j'aime beaucoup beaucoup Marie H.J. ou Camille Jedel. On m'a aussi conseillé Lily Haime, mais encore jamais lu. Et là, Anyta Sunday (qui est néo-zélandaise) était une découverte, mais très contente!

    D'ailleurs mon billet de ce soir, pour tenter de me remettre à jour (mais entre-temps mes lectures avancent :O donc je cumule quand même le retard...), commence par un tout bon M/M, celui-là même que tu cites... et je suis tout à fait d'accord: il est trop mignon le garçon de la couverture! ;)

    Voici donc:

    L'horoscope amoureux, tome 1: Leo loves Aries d'Anyta Sunday donc ;)
    Enorme coup de coeur! 19/20

    <image>

    Et voici une nouvelle romance M/M dans le style « pas si hétéro que ça » : l’un des trois protagonistes principaux, Theo, se remet difficilement de la rupture d’avec sa fiancée, qui entre-temps est sur le point de se marier avec l’ex de sa sœur jumelle, quand il rencontre son âme sœur. Jamie devient ainsi tout à la fois leur colocataire (car Theo et sa soeur Leone partagent la même maison), son mentor dans ses cours, son garde-fou quand il a (tellement souvent) tendance à procrastiner, et son meilleur ami. Et durant toute la 1re moitié du livre, Theo ne se pose pas une seule fois la question profonde de son attirance, qui surgit petit à petit pourtant, tout appliqué qu’il est à tenter de former un couple entre sa sœur et ce nouveau meilleur ami.

    Alors, ce livre pourrait rebuter par son apparente « facilité » : le lecteur a compris des siècles avant Theo ce qu’il en est des sentiments de Jamie ou de Leone, ou ce qu’il en est de la relation avec Sean par exemple… mais le tout est mené avec tant de mignonnerie teintée d’humour qu’on se laisse prendre, et on tourne les pages en se demandant avec impatience et un peu d’exaspération souriante, mais jamais de réelle lassitude, quand Theo va enfin ouvrir les yeux ! On est très loin du cliché, parfois remâché, de l’hétéro qui se découvre gay, et qui l’accepte plus ou moins facilement. Non : ici, s’il est bien question de ce thème-là, il est traité avec beaucoup plus de subtilité, plus d’humanité tout simplement. Theo souffre encore de sa rupture passée, tout en veillant presque jalousement sur sa sœur Leone, et quand il s’engage, que ce soit en amour ou en amitié, il ne se pose pas vraiment la question du genre, en tout cas ça ne tourne pas autour de ce sujet-là, tout central qu’il soit, et dès lors il est traité avec énormément de subtilité et de fraîcheur.

    En outre, à travers le personnage particulier et pourtant solaire de Leone, l’auteure introduit habilement le thème du handicap avec un grand respect, et en la traitant comme quelqu’un de tout à fait « normal » au final, mais qui a juste besoin de quelques adaptations dans son quotidien. Elle n’en ressent pas moins les mêmes émotions que les autres jeunes adultes de son entourage… et qui, au final, est bien moins aveugle que son frère pour tout ce qui concerne l’Amour ! Mention pour la mère des jumeaux qui, passionnée d’astrologie, leur téléphone régulièrement et dresse ainsi l’horoscope de ses deux Lions à chaque coup de fil ; ses Lions qui allaient indéniablement rencontrer un Bélier…
    Bref, j’ai adoré ce roman mettant en scène un homme avec un homme, car il baigne dans le respect de l’autre quel qu’il soit, sans jamais tomber dans le cliché ou une quelconque exagération : c’est rare et plein de finesse tellement appréciable !





    On passe à un genre et un style complètement différents pour la lecture suivante que je vous présente ce soir.
    C'est le 1er tome d'une série d'une auteure apparemment connue, mais moi je n'avais encore jamais rien lu d'elle. Je pense bien suivre les autres tomes... sauf que seul le 1er a été traduit à ce jour en français! Oh, je pourrais le lire en anglais... mais je passe déjà toutes mes journées dans un univers très "franglophone", l'anglais est devenu trop lié à mon travail dans ma tête... et comme par ailleurs la limite entre travail et vie privée est devenue très floue à cause du télétravail depuis près d'un an, je préfère faire une vraie "coupure" entre les deux, en choisissant exclusivement des lectures en français (ou traduites)! Ca changera peut-être, mais pas pour l'instant...

    Voici donc:
    Cottage, fantômes et guet-apens d'Ann Granger
    Un sympathique 16/20.

    <image>

    J’étais quelque peu hésitante à entamer ce livre, c’est que sa note sur LA n’est pas extraordinaire… mais il s’avère que l’éditeur l’a très mal vendu ! Ni le synopsis ni le titre (tellement mal traduit !) ne lui rendent justice ! Parlons du titre par exemple « Mud, muck et dead things » : littéralement, ça se traduirait par « Boue, gadoue et choses mortes » ou peut-être « Boue, gadoue et nature morte » pour accentuer le jeu de mots ? Mais en tout cas, le mot fantômes a très certainement induit en erreur les amateurs de Fantastique et autres mondes proches de la SFFF, or on en est très loin ! Oh, il y a effectivement des fantômes, bel et bien présents, si, si ! mais ils ont bien davantage une valeur symbolique qu’un rôle extraordinaire. Quant au synopsis, qui pourrait faire croire à un cosy mystery dans un style plus ou moins proche d’une Agatha Raisin (dont j’ai vu un épisode de la série… que je n’ai jamais pu terminer tellement ça m’agaçait !) ou des détectives du Yorkshire (dont j’ai lu les 3 ou 4 premiers tomes avant de me lasser de la non-relation entre les deux protagonistes) par exemple, là aussi c’est une erreur : ici on est dans un vrai Policier, avec une vraie enquête menée par une police très réaliste, avec ses inspecteur, commissaire, sergent et autres agents bien réels, qui ont leur vie et leurs problèmes très quotidiens, bien loin d’un univers décalé-déjanté propre à un univers plus cosy.

    Le seul aspect qui pourrait rattacher ceci aux détectives précités, c’est l’ancrage bien marqué dans la campagne anglaise, pas tellement différente de celle que l’on connaît par chez nous à vrai dire : avec ses vieux fermiers attachés au sol (et ici, il est en plus illettré, mais ça ne dénote même pas), ses ragots et autres potins du village, et cette nécessité d’y être né depuis plusieurs générations pour y être vraiment accepté… Tant qu’on est dans les comparaisons : ça m’a bien davantage fait penser aux anciens épisodes d’un « Inspecteur Barnaby » (Midsomer Murders), de l’époque où l’acteur principal était John Nettles.

    Sachant tout cela, l’intrigue est bien menée, intéressante sans être follement palpitante. L’auteure s’attache davantage à une analyse fine des différents personnages, semant çà et là ses indices qui font que, quand le meurtrier est finalement identifié, comment dire ? Non je ne l’avais pas deviné, mais il ne m’a pas surprise, c’était plutôt un sentiment du style : « ah ben oui, c’est évident ! » et de soupirer avec l’inspecteur Jess Campbell pour le travail bien fait au final. Ainsi, sans être exceptionnel, c’est un tout bon policier plutôt dans la finesse psychologique que dans l’hémoglobine et le suspense ; on n’en passe pas moins un agréable moment de lecture.

  • domi_troizarsouilles

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    #25 01 Mars 2021 17:02:01

    Bonjour à tous!

    Allez, je continue le voyage, car j'accumule le retard! :O c'est que j'ai lu quelques livres courts (moins de 200 pages) pour un de mes trop nombreux challenges (Fantasia, uniquement sur Discord), en essayant de combiner avec d'autres en cours... et au final j'ai eu quelques déceptions, mais aussi l'un ou l'autre coup de coeur!

    Et c'est effectivement avec un très gros coup de coeur (inattendu) que je commence:

    Sous la terre des Maoris de Carl Nixon
    Auteur néo-zélandais, c'est son premier livre traduit en français. 19/20... mais attention: ce n'est pas une lecture légère!

    <image>

    Je suis tombée sur ce livre presque par hasard, en cherchant un titre qui contienne le mot « terre » pour un challenge en janvier… sauf que l’auteur, néo-zélandais, pouvait valider un autre challenge, mais seulement en février ! Vu l’impossibilité de concilier les deux en même temps, j’ai cherché (et trouvé) autre chose pour janvier, et plusieurs autres auteurs néo-zélandais potentiels pour ce mois-ci, si bien que ce livre a été à deux doigts de s’enfoncer dans ma PAL. Mais bon, c’est aussi un thriller, c’est parfait pour un challenge policiers/thrillers moins restrictif au niveau des dates, alors on fonce !

    Et voilà : quelques heures après l’avoir terminé (en pleine nuit), je me demande encore en quoi c’est un thriller, car ce livre ne respecte pas les codes habituels du genre – c’est en tout cas l’impression que j’ai depuis le début de ma lecture, mais sans pouvoir la définir clairement… Allons donc voir des références largement admises : Wiki définit le thriller comme un genre artistique utilisant le suspense ou la tension narrative pour provoquer chez le lecteur ou le spectateur une excitation ou une appréhension et le tenir en haleine jusqu'au dénouement de l'intrigue. Soit… sauf qu’ici, l’intrigue n’est pas follement excitante : à part quelques passages tout à coup pleins de tensions, mais qui se résolvent toujours très vite, tout est dit plus ou moins à l’avance, rien n’est vraiment voilé pour entretenir le suspense... pourtant bien présent ! Allons donc voir Le Robert : Film (policier, fantastique), roman, récit qui provoque des sensations fortes.. Cette définition plus large permet alors –peut-être- de le classer ici, car des sensations fortes, oui, il y en a indéniablement, mais elles sont d’un tout autre ordre que ce qu’on attend habituellement d’un thriller : elles sont beaucoup plus proches de ce que peut susciter un drame psychologique, mêlant habilement le problème des tensions ethniques et, surtout, le terrible processus de deuil après la perte d’un enfant.
    Et c’est magnifique, autant que c’est bouleversant !

    L’intrigue est assez simple en fait (et mal rendue par les synopsis que l’on trouve sur les plateformes de vente) : le corps de Mark, 19 ans, est retrouvé pendu. Suicide. Tout en organisant ses funérailles, ses parents réagissent différemment. La mère, Liz, ressent tout à coup le besoin de prévenir le père biologique, Stephen, redevenu Tipene en maori, qui a abandonné mère et fils alors que ce dernier n’avait pas 2 ans. L’histoire laisse planer un doute sur les raisons de l’abandon de ce géniteur ; toujours est-il que, en toutes ces années, il ne s’est jamais manifesté auprès de Mark. Le mari de Liz quant à lui, surnommé Box depuis si jeune que personne ne se rappelle son vrai prénom, a élevé Mark. C’est autour de Box que tout le livre est centré, lui qui a toujours considéré Mark comme son propre fils ; il est dévasté à tel point qu’il devient comme étranger à lui-même. Et ainsi, pendant les 55 premiers pourcents du livre, on suit Box à la trace, dans son quotidien à travers les petits détails des choses à organiser, sa réaction face à l’arrivée de Tipene et de toute une partie du clan maori chez lui, mais aussi plusieurs flashes back sur ses ancêtres, colons anglais, ou les drames familiaux plus proches de notre époque, dont sa dégringolade sociale, lui le maçon qui avait créé une entreprise florissante, mais qui a tout perdu à la suite de l’éclatement de la bulle immobilière mondiale. Et puis tout s’emballe à partir de la 3e partie (il y en a 5 au total), aux 56% du livre, quand Tipene et son clan maori –plus forts, plus nombreux, et plus riches grâce à leurs activités liées au tourisme- décident d’emporter le corps de Mark de la morgue, pour l’enterrer chez eux selon leurs propres rites. Évidemment, Box ne peut laisser faire…

    On pourrait facilement résumer l’histoire à une opposition colon vs. indigène, mais alors ce serait l’arrière-petit-fils du colon, désargenté et malheureux, contre le Maori ex-victime devenu riche (et peut-être profiteur d’un certain système qui tend à rattraper les exactions des premiers colons) ; pourtant ce n’est pas ça que j’ai lu. Si cet aspect des choses est bien présent en filigrane, ce n’est jamais central – on a même une très intéressante scène (je ne crois pas spoiler en la citant) où Box est tout à coup soutenu par un quidam clairement raciste anti-maoris, mais Box reste imperméable au discours de ce type : il veut juste pouvoir retrouver son fils, c’est devenu son seul souci, son obsession. Et c’est cette obsession, parfois proche de la folie, qui va le guider tout au long des derniers chapitres, posant indirectement cette double question à laquelle il n’y a aucune réponse acceptable : comment survivre à la mort de son enfant ? et comment accepter, ou seulement comprendre cette mort, quand il s’agit d’un suicide ?

    Le long et difficile deuil (mot qui n’est jamais prononcé) est exploité ici de façon presque exagérée, à travers une langue (et, ma foi, une très belle plume de la traductrice) très visuelle dans ses scènes du quotidien, avec parfois des accents proches du poétique lorsqu’il s’agit de la description de la nature – il est clair que Carl Nixon aime son pays ! – ce qui rend cette écriture très accessible sans jamais tomber dans du trop-facile, agréable malgré la dureté du thème, et complètement addictive. En effet, de cette façon, l’auteur rend avec une justesse terrible l’aspect insoutenable d’un processus de deuil dans de telles conditions, à travers le personnage de Box qui est tout à fait « ailleurs », qui reste comme figé mentalement dans l’inconcevable, ce qui va définir ses décisions et leurs enchaînements. Ainsi, bien au-delà des idées bien-pensantes que l’on pourrait avoir avec notre vision européenne (continentale) idéalisée de la question des Maoris de Nouvelle-Zélande, on ne peut qu’être touché par ce sujet bien plus grave, bien plus universel que des tensions communautaires. Et ça prend aux tripes, profondément.




    Qui a tué l'ayatollah Kanuni ? de Naïri Nahapétian
    Auteure franco-iranienne (bon, je ne sais pas si elle a la nationalité française, mais en tout cas elle vit en France...)
    Déception... 11/20

    <image>

    Sous le prétexte d’une enquête policière, à la suite de l’assassinat d’un juge, dignitaire du régime ultrareligieux alors en place en Iran, l’auteure nous convie à une balade avant tout politique dans le Téhéran de 2005, à l’aube des élections présidentielles qui amèneront l’ayatollah Ahmadinejad au pouvoir. Elle nous présente ainsi une galerie de personnages assez typés : Narek, jeune pigiste français d’origine irano-arménienne, fils d’anciens opposants au régime dont le père s’est enfui en France avec ce fils alors âgé de 4 ans, après l’exécution de sa femme ; Narek est de retour au pays justement dans le cadre de ces élections, espérant trouver de quoi faire un article qui intéressera l’Occident… et comprendre ce qui s’est passé 23 ans plus tôt ; Leila Tabihi, féministe convaincue mais d’un le cadre d’un Islam fort, candidate à ces mêmes élections, qui jouit d’une relative liberté grâce au renom de son père, lui aussi ayatollah, et qui a connu autrefois la mère de Narek ; Mirza Mozaffar, ancien ministre, qui vit dans les quartiers chics grâce à la grande fortune de sa femme dont il est encore très amoureux, malgré le fait qu’il collectionne les maîtresses ; et Soraya, la femme ambiguë de Mirza. Le point des vue de ces différents personnages est mis en avant à tour de rôle dans un ordre aléatoire, avec un double fil rouge : les différentes tentatives pour aider Narek à récupérer ses papiers qui lui ont été confisqués peu après son arrivée au pays, et la résolution de l’assassinat de Kanuni, pour lequel plusieurs pistes, plus politiques les unes que les autres, vont être envisagées.

    Si tout cela semble intéressant à première vue, c’est surtout très difficilement lisible ! L’auteure adopte un ton journalistique avec de nombreuses libertés de romancière, mêlant personnages historiques réels et protagonistes fictifs. Le procédé est connu et aurait pu donner un résultat intéressant. Malheureusement, l’ensemble reste assez décousu, et au final on se perd dans ces trop nombreux personnages (car il y a aussi une flopée de personnages secondaires récurrents) aux noms qui finissent par se mélanger dans mon cerveau trop occidental. De même, à moins de bien connaître les préceptes de l’islam en général, et leur application en Iran en particulier, ainsi que l’histoire de l’Iran, et toute cette mentalité persane (que l’auteure semble dénoncer à plus d’une reprise) où aucun sujet n’est jamais abordé directement, mais après tant et tant de salamalecs qu’on ne sait plus trop de quoi on parlait, là aussi on se perd et on se lasse… tandis que la résolution de l’enquête s’éloigne sans cesse, et que Narek ne retrouve décidément pas ses papiers. Il y a bien un lexique, citant aussi bien les personnages historiques importants que les mots récurrents cités, et une chronologie des événements politiques… mais ce n’est pas trop pratique de retourner en permanence à ces pages. Pire : comme je l’ai lu en format Kindle, c’est très inconfortable et démotivant.

    Très honnêtement, j’ai été à deux doigts d’abandonner ce livre… mais j’en avais « besoin » pour l’un ou l’autre challenge ;) , ce qui a été une motivation suffisante pour le poursuivre malgré tout. En outre, il n’est pas tout à fait mauvais, il y a même quelques passages proches d’un certain humour, ou qui relèvent certaines contradictions propres à un tel régime. On apprend ainsi que l’islam conseille aux hommes attirés par les hommes de se faire opérer, car être transgenre serait plus acceptable qu’être homosexuel ; on découvre que la sueur du chameau serait aussi impure que les chiens, les porcs ou les hommes et femmes non musulmans (entre autres). De façon plus intéressante, on s’étonne qu’un régime aussi totalitaire qu’une république religieuse islamique a laissé une certaine liberté aux représentants d’une autre religion, en l’occurrence les Arméniens, chrétiens, et apparemment nombreux en Iran, qui ont gardé l’autorisation de produire et même de consommer du vin !

    Ah ! j’oublie de dire : on finit par savoir qui est l’assassin, mais on ne sait même plus trop si c’est surprenant ou pas, car on s’est tellement perdus dans les méandres politico-administratifs du régime iranien, qu’on n’y comprend plus grand-chose. Ainsi, ce livre donne le sentiment d’avoir été écrit pour des initiés, avec une enquête menée de façon privée mais sans réel suspense, ce qui lui fait rapidement perdre tout intérêt, car le lecteur lambda occidental ne s’y retrouve absolument pas.





    On attaque maintenant les romans (très) courts, en commençant par un "monument" d'un certain humour potache (et encore, quand je dis ça, je suis gentille) absolument sans intérêt - c'est bien sûr un ressenti strictement personnel, que j'assume à 100%, mais qui n'est pas forcément partagé!

    Le Poulpe, hors-série: Téléski qui croyait prendre de Florian Dennisson
    07/20... et c'est très rare que je donne une note aussi négative!

    <image>

    Je pense que je vais arrêter ces livres aux titres improbables qui permettent de remporter des points dans un certain challenge « Scrabble littéraire ». Je crois bien n’avoir jamais lu un aussi mauvais roman, ou alors rarement. Oh, je ne l’ai pas particulièrement cherché : il est apparu un jour parmi les lectures d’une autre personne dans un quelconque autre challenge sur LA. Forcément ça m’a attirée, malgré une note et des commentaires mitigés. J’aurais mieux fait de m’abstenir même si, heureusement, il vaudra pour au moins deux autres challenges, tout n’est pas perdu…

    D’emblée, l’histoire semble n’avoir ni queue ni tête. Sans doute est-ce parce que ce petit roman est le dernier HS d’une (très) longue série de livres mettant en scène un personnage récurrent : le fameux Poulpe, dont je ne connaissais rien. Après quelques pages peu compréhensibles, il a fallu une recherche sur Wiki (site consulté plusieurs fois, dont ce jour) pour un peu mieux cerner les choses, et ainsi pouvoir continuer ma lecture. Si les personnages récurrents s’apprivoisent assez rapidement, de même que la structure du roman, la question du pourquoi de cette enquête imprègne toute l’histoire – même le personnage du Poulpe lui-même se la pose !! – et reste, pour moi, tout à fait rédhibitoire. Inutile de préciser, par ailleurs, qu’il aurait été plus opportun de trouver un « avertissement au lecteur » ou une quelconque introduction, qui aurait présenté ces différents éléments, au lieu de forcer le lecteur à se renseigner tant bien que mal (ou le faire fuir)…

    Passé cette faiblesse du livre, on a là une enquête menée de façon assez classique mais intelligente, le protagoniste jouant de diverses astuces pour arriver à la vérité, et rencontrant plusieurs personnages secondaires intéressants et bien campés. On a même droit à une espèce de récapitulatif de l’enquête à la fin, et tout se tient. De la sorte, même si rien n’est vraiment surprenant, ce n’est pas non plus une enquête où le lecteur aurait tout deviné à l’avance, tout en ayant pu poser ses pronostics. Bref, ce côté-là est tout à fait acceptable, et c’est la seule raison pour laquelle ma note n’est pas catastrophique.

    Mais, car il y a un énorme mais, la plume de l’auteur est lamentable ! Certes, les phrases sont plutôt bien construites, on a même par moments du niveau (presque) soutenu… mais elles sont bourrées de mots d’argot qui n’y trouvent pas leur place. Difficile de dire si c’est voulu pour coller à une certaine image récurrente à cette série, mais j’ai un doute, car la même page Wiki citée plus haut semble entendre qu’il n’y a pas de règle à ce sujet et souligne bien que les différents épisodes, rédigés par tout un tas d’auteurs différents, sont très inégaux. Ainsi, ce roman donne l’impression d’un texte rédigé par un (presque, j’y reviens) premier de classe qui aurait voulu jouer à Frédéric Dard (et son célèbre personnage San Antonio) sans en avoir les moyens, si bien que le résultat est extrêmement désagréable à lire. Outre cet argot inutile, l’auteur use et abuse de figures de style en tout genre, mais rares sont celles qui font vraiment mouche à mes yeux, j’ai trouvé cela plutôt lassant – on retrouve la premier de classe qui veut se la montrer, mais qui n’y arrive pas trop ! On a aussi la flopée de clichés faciles et dénigrants : outre les pseudo-comparaisons, dont l’accent, avec les Belges (ce qui, bien évidemment, m’agace tout particulièrement) ; les stéréotypes sur (je cite) « les Yougos », à une époque où, soit dit en passant, où plus personne ne parle de Yougoslavie (il aurait dit « les Albanais », tout aussi cliché, au moins ça aurait été crédible !); et une critique tellement facile sur les services publics, la SNCF ou la poste en prenant pour leur grade sans aucune raison liée au récit même – le tout rend ce livre de plus en plus insupportable. Le tout donne un style, paradoxalement, pseudo-pédant et, comme dit plus haut, très désagréable et lassant.
    Et pour couronner le tout en beauté, le premier de classe a quand même quelques faiblesses : on trouve çà et là quelques fautes d’orthographe ou de concordance des temps. Je les ai relevés mais ne vais pas perdre mon temps à les noter ici, à part une en particulier, tellement elle est parlante : « Il réclama un stylo et l’inscrit sur un coin de la nappe en papier. » L’auteur ne sait-il donc pas que, dans une même phrase, s’il y a deux verbes successifs (sans subordonnée), les deux doivent être écrits aux mêmes mode et temps ? Ou alors, de façon plus probable, il ne connaît pas le passé simple du verbe « inscrire », en l’occurrence « inscrivit » ?… cette forme qui a donné naissance à d’autres mots, comme « écrivain », ce que cet auteur n’est manifestement pas !





    Enfin, pour terminer cette série, voici le dernier petit livre, sympa celui-là par contre, avec un humour beaucoup plus fin...
    Bon, décidément je n'aime pas follement les livres si courts, mais celui-ci au moins valait le détour!

    La femme la plus riche du Yorkshire de Fouad Laroui
    17/20

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    Je cherchais un livre d’un auteur du Maghreb pour un challenge dont c’est l’objet (entre autres), sans grand succès… car à part les innombrables points de vue sur la guerre d’Algérie ou autres sujets d’actualité politique plus récents (et notamment le printemps arabe), on semble errer dans un désert littéraire, du moins pour ce qui est arrivé jusqu’en Europe – j’exagère à peine. Jusqu’à ce que, au détour de mes recherches, je tombe sur cet auteur inattendu, et ce n’est même pas ce titre que j’avais repéré en premier lieu, mais bien L’insoumise de la porte de Flandre : mais c’est à Bruxelles, ça ! plus précisément à Molenbeek, commune de triste réputation parfois, limitrophe de la mienne… et aussi cet arrêt de tram où je descendais autrefois (avant mars 2020), quand je prenais le tram 51 pour aller au bureau, et de là je faisais une petite balade dans les rues du vieux Bruxelles jusqu’à ma correspondance métro… Nostalgie !

    Mais alors, les chemins du choix des livres sont bien impénétrables ! En effet, comme je le fais presque systématiquement quand je découvre un nouvel auteur potentiellement intéressant, je parcours ses autres titres avant d’arrêter mon choix… et c’est ainsi que je suis tombée sur celui-ci, qui convenait si bien à un certain challenge scrabbliesque : je ne pouvais que craquer, malgré une note assez tristounette. Le roman autour de la porte de Flandre est bien sûr dans ma Wish List, tandis que j’embarquais pour une lecture en Yorkshire. Et je suis enchantée !

    Le format court de ce roman ne permet qu’une brève tranche de vie du jeune chercheur en économétrie Adam qui, ayant obtenu un poste à l’université de York, s’embarque de façon plus privée dans une étude ethnographique du peuple anglais, s’inspirant des grands explorateurs, comme James Cook qui apparaît à plusieurs reprises. On imagine sans difficulté que cet Adam représente l’auteur lui-même... Pour son étude, Adam se rend régulièrement au pub du coin, le Blue Bell, où il rencontre une galerie de personnages improbables –dont la fameuse « femme la plus riche du Yorkshire »- et pas forcément représentatifs du peuple anglais, du moins pas tel qu’on l’imagine depuis notre Europe continentale. Mais peu importe : même si ces personnages ne sont pas forcément crédibles, on se prend au jeu car Adam est attachant dans sa naïveté à traquer l’Anglais-type. Et surtout, à travers ses anecdotes du Blue Bell, mais aussi des souvenirs de l’enfant qu’il était dans la petite ville d’Azemmour au Maroc ou l’étudiant à Paris, le tout orné de 1.001 digressions, l’auteur dénonce un certain racisme ordinaire – on l’adule presque en tant que parisien, mais la minute d’après on le fuit quand il révèle qu’en fait il est marocain, pour ne citer qu’un exemple ! et son étonnement proche de l’ébahissement lorsque, quelquefois, on continue de le considérer comme un autre humain, tout simplement, malgré ses origines. La question est posée, aussi, tout au long du livre : à partir de quand est-on « l’étranger » de l’autre, et pourquoi certains peuples « primitifs » doivent-ils être étudiés par des ethnographes, alors que d’autres au nom de leur modernité n’auraient rien à (dé)montrer?

    Le tout est écrit dans une langue enlevée et plutôt érudite, truffée de citations et autres passages essentiellement en anglais (mais parfois en latin, j’ai aussi repéré de l’italien… ou du français), qui ne renvoient jamais à aucune note de traduction (qui aurait sans doute gâché le plaisir, de toute façon), mais aussitôt intégrés ou reformulés dans le texte, ce qui les rend légers, presque vaporeux parfois. Toute cultivée que soit cette écriture, on n’a jamais le sentiment d’une prise de tête, car cette plume est saupoudrée d’autodérision pleine d’un humour toujours très fin et piquant qui fait ne fait pas de ravages incontrôlés, mais qui fait sourire tout au long du livre.





    Et voilà, après ça, pour l'instant, il ne me reste plus qu'un livre "en retard"... mais il est d'un tel calibre qu'il méritera un post à lui tout seul!

  • Cendre

    Gollum littéraire

    Hors ligne

    #26 03 Mars 2021 12:30:30

    Les livres Les filles au chocolat ne me tentent pas, mal alors pas du tout c'est dingue ! Tes avis sont positifs mais persos j'ai l'impression que c'est trop "Princess Starlla et les joyaux magiques" pour moi XD Mignon quand tu entres dans l'adolescence, moins après ;) Mais ce n'est que mon ressenti. Je pense que le seul moment où je lirai potentiellement ces livres c'est si un jour j'a une fille qui rentre dans la tranche d'âge cible :) Sinon pour ta fille, je détestait lire jusqu'à 11-12 ans quand j'ai découvert Harry Potter. Il y a bcp d'enfants qui ont le déclic quand ils trouvent le livre qui leur convient.

    Cottage, fantômes et guet-apens d'Ann Granger : la traduction des mots ne collent pas mais au moins il y  a un petit rappel du ttire VO avec 3 mots relis à une enquête dans le style cosy mystery. Perso en terme de tradition j'ai vu pire (j'ai même vu des titres VO dont le titre en VF était en anglais... mais pas le même... on marche sur la tête XD). En cosy Mystery je ne connais qu'Agatha Raisin (et j'ai vu récemment qu'il y avait un série TV de la BBC. ca me tente pas mal de la regarder). Tu connais ?

    Bonnes lectures
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

    Hors ligne

    #27 05 Mars 2021 09:51:55

    Cendre a écrit

    Les livres Les filles au chocolat ne me tentent pas, mal alors pas du tout c'est dingue ! Tes avis sont positifs mais persos j'ai l'impression que c'est trop "Princess Starlla et les joyaux magiques" pour moi XD Mignon quand tu entres dans l'adolescence, moins après ;) Mais ce n'est que mon ressenti. Je pense que le seul moment où je lirai potentiellement ces livres c'est si un jour j'a une fille qui rentre dans la tranche d'âge cible :) Sinon pour ta fille, je détestait lire jusqu'à 11-12 ans quand j'ai découvert Harry Potter. Il y a bcp d'enfants qui ont le déclic quand ils trouvent le livre qui leur convient.

    Cottage, fantômes et guet-apens d'Ann Granger : la traduction des mots ne collent pas mais au moins il y  a un petit rappel du ttire VO avec 3 mots relis à une enquête dans le style cosy mystery. Perso en terme de tradition j'ai vu pire (j'ai même vu des titres VO dont le titre en VF était en anglais... mais pas le même... on marche sur la tête XD). En cosy Mystery je ne connais qu'Agatha Raisin (et j'ai vu récemment qu'il y avait un série TV de la BBC. ca me tente pas mal de la regarder). Tu connais ?

    Bonnes lectures


    Hihi, c'est vrai que je ne me serais jamais intéressée à ces livres si je ne les avais pas d'abord cherchés pour essayer de donner le goût de la lecture à ma fille! ;)
    Harry Potter n'a pas marché pour elle, mais pour une autre raison: elle avait d'abord vu les films, qu'elle a beaucoup aimés... mais du coup les livres lui ont paru moins "abordables", et comme elle est persudadée qu'elle n'aime pas lire, elle a très vite abandonné. Ca me désole bien un peu, mais je ne vais pas non plus la forcer, ce serait encore pire!
    Je ne connais pas Princesse Starlla etc., mais pour ce que j'en ai regardé vite fait sur Internet, ce n'est quand même pas tout à fait ça! ;) Les filles au chocolat sont ancrées dans un monde bien réel, et même s'il y avait une part proche du Fantastique dans le tome 2, ce n'est qu'un aspect parmi d'autres dans une vie très réaliste de quelques jeunes ados... Mais au risque de me répéter: tu as raison, ce n'est pas le type de lecture qui m'intéresse a priori, j'ai lu le tome 1 pour accompagner ma fille en quelque sorte, et maintenant mes deux ados se moquent de moi parce que je suis à la traîne dans cette série! :ptdr:

    Quant à Agatha Raisin, ils ont passé la 1re série sur la télé belge il y a quelques années, mais je n'avais pas accroché du tout... ça me semblait tellement "artificiel", et la fameuse Agatha elle-même paraissait nunuche, je ne sais pas trop comment dire. En tout cas, ça ne m'a pas trop donné envie de lire les livres, pourtant je vois passer régulièrement l'un ou l'autre tome chez les lecteurs des différents challenges auxquels je participe, ça finira peut-être par me tenter quand même?

    En cosy mystery, j'ai lu les 2 ou 3 premiers tomes des Détectives du Yorkshire et j'avais bien aimé... mais je les achetais au fur et à mesure de leur sortie en librairie, puis j'ai perdu le fil pendant les mois d'attente entre deux parutions, aussi parce que ma librairie ne les mettait plus en évidence, et à l'époque j'étais encore dans ma fameuse "panne de lecture", donc je ne cherchais pas à m'enfiler des sagas ou à relever des challenges! :sifflote: . En outre, l'espèce de non-relation entre les deux protagonistes m'agaçait au fil du temps - j'ai cru comprendre que ce fait de "se tourner autour" en permanence fait partie des ingrédients habituels d'une cosy, mais bon, pour moi on retombe dans cet artificiel, du coup ça me lasse...

    Et sinon dans le même genre, mon oeil a été attiré par Les mystères de Honeychurch: ça a l'air plutôt sympa aussi! Tu connais?

    Pour l'instant je suis en plein Policier, mais pas cosy celui-là, et j'adoooooooore! j'aime beaucoup les policiers, mais j'en ai rarement lu qui me fasse autant vibrer! C'est Surface d'Olivier Norek, je pense que mon avis suivra bientôt... ;)




    Et je termine (?) de combler mon retard, avec un roman tout à fait remarquable, que je n'aurais probablement pas cherché toute seule...
    Certes, je participe à quelques challenges qui font voyager, car je me concentre un peu trop sur la France et les États-Unis, or j'ai envie de découvrir d'autres littératures!
    Mais l'Estonie? ce n'est pas que ça ne m'attire pas, c'est même "pire": j'ai visité (assez brièvement certes) ce pays, ainsi que les deux autres Républiques baltes, en voyage de noces il y a 15 ans. 10 jours pour 3 pays proches mais différents malgré tout, pleins de richesses, c'est un rythme plutôt rapide, qui ne m'a pas permis d'accrocher des souvenirs exceptionnels. Ce sont plutôt des "flashes" ici ou là, qui sont réactivés quand je vois certaines images, quand j'entends certains sons, quand on me parle de certaines histoires...

    Et puis un jour, j'ai vu passer une proposition pour une certaine LC...
    Le titre m'a intriguée, le synopsis m'a laissée dubitative, mais avec la nationalité de l'auteur je me suis dit "bingo"... et puis j'ai commencé à le lire, et il a eu cet effet "réactivateur", au moins en partie.
    Je vous remets l'avis tel que je l'ai écrit sur le topic de la LC et de divers challenges, au risque de répéter ce que je viens de dire ci-dessus...

    L'homme qui savait la langue des serpents d'Andrus Kivirähk

    <image>

    Voici un livre que je n’aurais probablement pas choisi, seule, car le synopsis n’est pas de ceux qui m’attirent a priori. Mais voilà : il était proposé en LC sur le forum même de LA, et tout à coup il a attiré mon attention, hors tout challenge – ce qui est aussi, en quelque sorte, exceptionnel vu ma façon de choisir mes lectures actuellement… Ce n’est pas tout à fait un coup de cœur, j’ai même stagné un certain moment autour de la page 280 (60%) sans parvenir à me motiver à aller au-delà, et sans l’émulation des autres participant.e.s à la LC j’aurais peut-être même abandonné (moi qui déteste abandonner une lecture !). Mais je ne regrette pas d’avoir été au-delà de ce blocage, car au final ce livre est remarquable, entre autres parce qu’il véhicule plusieurs messages universels.

    A ce sujet, une postface –très instructive- du traducteur, fort de sa connaissance de la langue, de l’histoire et de la culture estoniennes, est proposée en fin de volume. Cependant, je ne l’ai lue qu’en diagonale rapide, car au sortir de ce livre, je préfère partager mes propres émotions, ma propre compréhension des choses, et tant pis si elles sont biaisées ; à tout le moins, elles sont « justes » pour ce qui me concerne, en tant que simple lectrice !

    Le premier thème qui saute aux yeux, qui est indéniable, c’est à travers le personnage central de Leemet et son entourage de la forêt : la dichotome entre le monde ancien (qui n’est pas pour autant glorifié ou idéalisé, mais tout simplement aimé) qui disparaît peu à peu – et même complètement, à la fin – au profit d’un monde nouveau (qui a séduit la majeure partie du peuple estonien, pourtant il n’est pas davantage glorifié, il est même généralement décrié). Le monde de la forêt et sa fameuse connaissance de la langue des serpents disparaissent ainsi, inexorablement, au profit d’une civilisation soi-disant moderne et plus avancée, venue d’ailleurs, mais très largement adoptée malgré ses défauts évidents. On n’échappe pas à une certaine tristesse générale, malgré un ton léger, car on comprend aussi que ces deux mondes sont absolument incompatibles, quand même ceux (nombreux) qui ont épousé les nouveaux modes de vie ne parviennent à se rappeler les anciens, qu’ils ont pourtant connus peu ou prou, que de façon complètement déformée, devenant alors des légendes plus ou moins absurdes (les loups garous !), bien éloignées d’un réalité encore toute proche.

    Mais ce qui ressort, à mes yeux, bien davantage encore, c’est une diatribe féroce contre toutes les formes de religion qui aliènent les hommes, que soit le culte des génies de la forêt, servi par un Sage devenu fou, ou la religion chrétienne, importée, et présentée ici (on est au Moyen-Âge, et ça n’arrange rien) au plus profond de son obscurantisme. Cette critique implacable revient encore et encore, dès que le moindre prétexte s’y prête, comme un leitmotiv absolu, qui s’oppose au libre-arbitre prôné par Leemet, rejeté par à peu près tout le monde, et dès lors très rare, voire inaccessible.

    Outre ces deux thèmes majeurs, qui s’entrecroisent et se rejoignent sans cesse, on peut trouver tout un tas d’autres thèmes qui ont une importance moins centrale me semble-t-il, mais qui sont tout aussi universels et modernes – dans le sens où ils nous touchent, nous, dans notre XXIe siècle actuel, bien au-delà de l’ancrage fort de ce livre à la terre estonienne. Je vois par exemple un souci de notre vision du monde des animaux, et de la nature en général, que l’on considère comme « à notre service » et sans aucun bon sens, contre une gestion saine et respectueuse de l’environnement – et cela concerne aussi bien une dénonciation des élevages de masse (ah les louves de Tambet !) que notre vision de la chasse au gibier, par exemple. Je vois aussi un doigt pointé sur notre rapport au travail : ce « besoin » irréfléchi d’accomplir des tâches (inutiles ?) qui ne nous plaisent pas forcément, parfois même pénibles, pour pouvoir nous nourrir d’un pain insipide au final. Il y a aussi, sans doute lié au point précédent, notre rapport au pouvoir, ce désir qu’ont certains de se retrouver au service d’un autre… pour se donner eux-mêmes de l’importance. Bref, il y a ainsi beaucoup de sujets que l’on peut interpréter selon nos propres vies, et même si ce n’est pas ce que l’auteur avait prévu, il a le grand mérite d’avoir suscité ces questions qui tout à coup nous habitent et nous font réfléchir.

    Tout cela est présenté sur un ton, comme je le disais plus haut, toujours léger et très facile à lire, même dans des scènes d’une atrocité ou d’une violence rares. Ainsi, on se laisse entraîner au fil des pages, comme si c’était naturel, d’ailleurs il y a assez peu de rebondissements : c’est plutôt un long récit d’un quotidien qui se perd – mais on a quand même quelques retournements de situation tout à fait inattendus ! En outre, ce ton léger est tout empreint d’un certain humour ; un humour absurde teinté d’autodérision, qui contribue à rendre l’ensemble digeste malgré les très nombreuses invraisemblances propres à un Fantastique complètement irréel et pourtant très réaliste.
    Ainsi donc, ce livre, qu’on le lise avec ou sans pause(s), vaut le détour ! car il est vraiment, comme je le disais plus haut, remarquable à plus d’un titre.





    Il me reste une petite série romantique à ajouter pour être tout à fait à jour, je ferai ça plus tard dans la journée, faut bien que je bosse (un peu)... =D

  • Cendre

    Gollum littéraire

    Hors ligne

    #28 05 Mars 2021 12:21:29

    Starla et les joyaux magiques était le dessin animé de mon enfance et c'est pour ca que je l'ai cité : ca fait très "fifille" ;) Mais au niveau de l'histoire je suis d'accord qu'il n'y a pas tellement de lien.
    J'ai vu la bande annonce de la série TV  Agatha Raisin et à première vue ca semble plutôt cohérent avec les livre. Je ne dois pas faire de la pub en disant cela mais Agatha est un héroïne assez détestable en fait, c'est ce qui fait son charme XD
    Je connais pas d'autres Cosy Mystery qu'Agatha Raisin mais je crois qu'Olive-oued maitrise pas mal le sujet, elle pourrait te recommander des lectures :)
    Je ne suis pas très Thriller mais je sais qu'Olivier Norek plait beaucoup, je devrais peut être me lancer. Comme j'aime bien les Huis clos on m'avais conseillé aussi Puzzle de Frank Thillez mais je n'ai pas encore sauté de le pas du passage WL.

    Et tu sais déjà mon avis sur L'homme qui savait la langue des serpents :)
  • Stellade

    Englouti sous les livres

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    #29 05 Mars 2021 19:25:37

    Je te souhaite un bon week-end. :pompom:
  • domi_troizarsouilles

    Enfileur de mots

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    #30 08 Mars 2021 10:00:51

    Cendre a écrit

    Starla et les joyaux magiques était le dessin animé de mon enfance et c'est pour ca que je l'ai cité : ca fait très "fifille" ;) Mais au niveau de l'histoire je suis d'accord qu'il n'y a pas tellement de lien.
    J'ai vu la bande annonce de la série TV  Agatha Raisin et à première vue ca semble plutôt cohérent avec les livre. Je ne dois pas faire de la pub en disant cela mais Agatha est un héroïne assez détestable en fait, c'est ce qui fait son charme XD
    Je connais pas d'autres Cosy Mystery qu'Agatha Raisin mais je crois qu'Olive-oued maitrise pas mal le sujet, elle pourrait te recommander des lectures :)
    Je ne suis pas très Thriller mais je sais qu'Olivier Norek plait beaucoup, je devrais peut être me lancer. Comme j'aime bien les Huis clos on m'avais conseillé aussi Puzzle de Frank Thillez mais je n'ai pas encore sauté de le pas du passage WL.

    Et tu sais déjà mon avis sur L'homme qui savait la langue des serpents :)


    Bonjour!

    Tout le monde (j'exagère à peine!) me parle de cette fameuse Agatha Raisin, je sens que je vais bientôt craquer... =D ça fait un moment quand même que j'ai vu le début de la série, et j'en ai un souvenir mitigé car, de mémoire, l'enquête tardait à se mettre en route... et surtout, j'avais en face de moi mon mari qui s'énervait à cause du personnage qu'il trouvait insupportable :ptdr: , ce qui tend à confirmer ce que la majorité des gens pensent d'elle. Autant me faire ma propre opinion!

    Mais en attendant, moi qui avais prévu de vous mettre des "vieux" avis pour entretenir ce suivi, voici que j'ai -à nouveau!- plusieurs livres de retard! Six exactement... :O : le début d'une saga romantique pas mal du tout (mais bon, pas extraordinaire non plus), deux coups de coeur dans des genres très différents, et une romance pas convaincante...
    Je ne vais pas tout mettre dans un même post, et peut-être pas tout à fait dans l'ordre de lecture; je commence par les romances!

    Dernier lu mais premier affiché... histoire de laisser le meilleur pour la fin car ceci m'a déçue:
    Amours & mots croisés d'Ely Easton

    <image>

    Voici la romance M/M diablement érotique mais sans aucune consistance – ou alors à peine esquissée… Déjà, tout va tellement vite que j’ai du mal à me situer entre les 103 pages annoncées par ePub, et les 264 promises par Amazon, nombre de pages qui sera aussi celui de la version brochée qui devrait sortir bientôt. Ce n’est pas bien important, mais cette assez grande différence de comptage m’a interpelée. La vérité doit se trouver quelque part entre ces deux extrêmes… Je ne pense pas que ce livre fasse seulement 103 pages, car alors, vu sa très grande fluidité, je l’aurais lu bien plus vite, or il m’a fallu deux jours (d’activité habituelle) pour en venir à bout ; tandis que 264, ça semble très long pour une histoire aussi peu approfondie, avec cependant quelques rebondissements…

    Le fond était pourtant très prometteur : ça parle de la relation entre deux gays, chose déjà pas forcément facile d’autant plus que l’auteur insiste sur le fait que, si les familles ont accepté respectivement l’homosexualité des deux protagonistes, elles ne s’en réjouissent pas non plus ; mais en plus, l’un des deux est en fauteuil, avec tout ce que cela implique… Mais alors, ils ont à peine fait connaissance, par un stratagème bien pensé soit dit en passant, qu’ils se retrouvent en pleine scène érotique. Il y a même tellement de scènes du genre qu’on est très près de tomber dans un certain cliché homo = homme qui couche avec tout ce qui bouge, et la relation naissante entre Luke et Alex serait presque exceptionnelle dès lors qu’elle dure plus de quelques heures ! Cela dit, toutes les implications d’une relation avec une personne à mobilité réduite sont exposées… mais, comme je le disais plus haut, à peine exploitées. Il est vrai que je m’attendais à quelque chose de bien plus profond, un peu dans le genre des « Petites heures de la nuit » (de Flo Renard) qui traite du même sujet, très différemment, mais surtout de manière beaucoup plus développée.

    Ainsi donc, on a ici une gentille romance qui touche à des sujets « graves » mais en les effleurant à peine, tandis que la dimension érotique est très présente (moi ça ne me dérange pas, mais il faut le savoir ! or le synopsis n’est pas explicite à ce sujet…), à travers une écriture fluide et presque banale du genre, avec les habituels « Putain ! » à chaque éjaculation, voilà pour faire bref… Sympathique, mais en même temps plutôt décevant.





    Avant ça, je m'étais embarquée dans une petite saga romantique, pas mal du tout, même si plusieurs détails ont empêché que ce soit un coup de coeur - pour l'instant aucun des trois tomes, même si le 2 m'a semblé meilleur que le 1, par contre je mentionne le HS parce que je l'ai lu, mais franchement c'est le tome inutile de la série!
    Bref, voici la sage des MacCoy, dont il manque actuellement la lecture du 3e et dernier tome (peut-être d'ici fin mars?)

    Les MacCoy, tome 1: L'Ogre et le Chardon d'Alexiane Thill

    <image>

    Depuis un moment je vois passer des avis très positifs sur ce livre. Intriguée et entraînée (très volontairement !) dans une lecture commune, je le tente donc à mon tour…

    Ainsi, la première chose qui me saute aux yeux – moi lectrice pas chevronnée mais quand même assez bien habituée à ce genre souvent considéré comme mineur -, c’est que ce roman est terriblement classique dans sa trame romantique. Entre les je t’aime mais je ne veux pas (parce que j’ai peur) d’un côté, et les je t’aime mais je ne peux pas (parce que je suis un monstre) de l’autre côté, c’est du déjà-vu et revu dans tant d’autres romances ! En d’autres termes, on a là les personnages habituels du genre : la jeune femme forte et faible à la fois (mais quand même bien nunuche par moments ! c’est affligeant), et l’homme fort, ténébreux, rassurant, sexy mais chez qui on devine des blessures malgré tout. Je dois bien dire que ça m’agace un peu, moi, ce parfait profil du prince charmant un peu abîmé par la vie, mais qui a toutes les clés, face à la pauvre petite princesse qui a beaucoup souffert et ne comprend trop rien à son nouveau destin… Et de ces invraisemblances ! Dans les premiers chapitres, par exemple, Phèdre prend tant et tant d’anxiolytiques en peu de temps, qu’on se demande comment elle y survit et qu’on a envie de l’emmener fissa aux urgences pour une désintoxication ! Bref, si on ne considère que ces aspects-là, ce livre est vraiment très cliché. Pire : la fin m’a fait penser, car elle est quasi similaire à part le décor, à celle de « Mystérieux » d’Amandine Ré, lu il y a quelques mois – à se demander qui a copié qui ou, plus probablement, c’est qu’on a là une fin récurrente à un certain nombre de romances, sans grande recherche…

    Dès lors, pourquoi ce livre rencontre-t-il un tel succès ? et pourquoi en suis-je déjà, au moment où j’écris ces mots, à 40% du tome 2 après avoir également avalé le tome bonus au 1er ?
    Je pense que cela tient à deux éléments essentiels qui, ensemble, créent l’addiction à l’histoire.

    D’une part, on a tout le décor : l’Écosse et plus particulièrement les Highlands, cette région et ces îles sauvages peuplées d’hommes rudes. Si la région même n’est pas trop exploitée dans les descriptions (certes, on parle quelquefois des paysages, mais à peine et de telle façon que ça pourrait être n’importe quel paysage d’une quelconque côte sauvage), elle imprègne tout le roman, et notamment à travers tout ce qui concerne les Clans, leurs codes archaïques et profondément machistes, leurs haines ou alliances ancestrales, le fait que tout cela reste un brasier qu’une simple flamme vacillante suffirait à rallumer. Mais alors, le tour de force de l’auteure, c’est que, au lieu de se servir de ce décor géographique et surtout humain pour une jolie romance historique, elle parvient à y placer des personnages de notre époque, qui ont télévision et wi-fi, qui portent des jeans sous leur tartan, qui se déplacent en voiture, qui fréquentent des pubs ou qui profitent d’échanges linguistiques bien modernes avec EF. Et ainsi, cette presque-guerre des Clans prend une toute autre dimension ; par moments on ne sait plus trop bien dans quelle période on se situe, on se demande si cette puissance (cachée mais bien présente) des Clans est bien réelle encore de nos jours… et au final on l’accepte, on se dit que c’est crédible, on y adhère sans plus trop se poser de questions ! Après tout, l’Écossais ne représente-t-il pas ce dernier homme libre, ce Celte qui, contrairement à « nos ancêtres les Gaulois » (y inclus les Belges ;) , même s’ils étaient, « de tous les peuples de la Gaule, les plus braves ») , n’a jamais plié sous le joug romain, et aujourd’hui encore, continue de se battre face à l’ennemi anglais ? (avec d’autres armes qu’au Moyen-Âge, certes, mais pour ne citer qu’un exemple : toute l’Europe continentale s’est demandée si l’Écosse allait proclamer pour de bon son indépendance au moment de ce Brexit qu’elle avait rejeté… et rien n’est encore joué !). Si en plus ce même Celte est un peu mauvais garçon mais séduisant tout la fois, avec en prime des secrets qu’on devine pleins de fêlures, il ravive le souvenir du méchant ogre, qui a terrorisé autant qu’il a attiré des générations de petites filles, le soir au fond de leur lit…

    D’autre part, l’auteure nous propose tout cela dans une prose extrêmement fluide et agréable, avec des dialogues piquants. Elle nous livre juste assez d’éléments sur le passé douloureux des deux personnages principaux, pour qu’on ait envie d’en apprendre davantage, tout en avançant dans l’histoire. Elle les rend attachants, aussi bien l’un que l’autre car, malgré leur côté très stéréotypé que je citais plus haut, ils paraissent aussi parfaitement humains : on a envie d’aider et/ou encourager Phèdre autant que Caleb ; on a envie de provoquer et/ou aimer Caleb autant que Phèdre. De plus, ils sont entourés de toute une galerie de personnages fort bien typés : que ce soit l’Irlandais sur qui on voudrait pouvoir compter, les hommes de Caleb qu’on apprivoise petit à petit, ou les vrais méchants qu’on déteste d’emblée.

    Bref, ce livre est un peu trop estampillé romance-cliché pour que ce soit un vrai coup de cœur, mais au-delà de ce point un chouïa faible, c’est une jolie réussite bien addictive !





    Les MacCoy, bonus au tome 1: Dans les yeux de Caleb d'Alexiane Thill

    <image>

    Et voici le tome ou plutôt, le bonus mal placé, qui dès lors perd énormément en crédibilité – mon premier sentiment était même de dire : qui ne sert à rien ! C’est que ce court hors-série revient sur un certain nombre d’événements du tome 1, vus cette fois à travers les yeux de Caleb. OK c’est super… sauf que Caleb, on avait déjà très largement compris dans le fameux tome 1 qu’il a eu sa part de souffrances, qu’il n’est pas aussi macho qu’il le laisse paraître en tant que Chef de Clan, et qu’il est profondément amoureux de Phèdre.

    Bref, rien de bien nouveau sous le soleil ; il n’y a pour moi aucun élément qui ajoute un éclairage essentiel au 1er tome. Et c’est même pire : il faut vraiment le lire dans la foulée du 1er pour le comprendre, car les scènes auxquelles Caleb fait allusion ne sont jamais vraiment « rafraîchies » et, pire, on saute de l’une ou l’autre avec parfois de très grands écarts ! Enfin, pour combler ma déception, j’espérais y trouver un chapitre qui aurait révélé la discussion entre Caleb et la mère de Phèdre… mais non, cette scène-charnière est à peine très vaguement évoquée, alors qu’elle marquait un véritable retournement de situation dans le 1er tome (où elle était tout autant secrète) !

    En conclusion, je me demande même si l’auteure a jamais lu de bonnes romances avant d’en écrire elle-même ? Quand elle explique en fin de volume que l’idée de ce bonus est partie d’un jeu sur Internet, quand elle a demandé à ses lecteurs quels chapitres ils aimeraient découvrir du point de vue de Caleb, j’ai halluciné ! Le procédé d’intégrer le point de vue de deux (voire plusieurs) personnages dans un même tome est pourtant très largement utilisé dans le genre, et permet généralement au lecteur d’avoir une approche globale plus satisfaisante de ces personnages. Avait-elle vraiment besoin de l’avis de quelques lecteurs anonymes pour se lancer ? J’irais même jusqu’à dire : si ce hors-série avait été intégré dans le tome 1, ce même tome y aurait sans doute beaucoup gagné ! alors que, présenté ainsi, son intérêt est limité.

    Evidemment, je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec d’autres romances où l’auteur a, comme ici, choisi l’option « bonus » pour présenter un autre point de vue sur une histoire déjà contée. Je pense notamment au tome « Confidential » dans la série « Wild crows » de Blandine P. Martin : au moins elle veillait à remettre chaque nouveau chapitre dans son contexte (ne serait-ce que par une simple phrase !) et, plus récemment, dans une nouvelle (auto)édition de la saga, elle a décidé d’intégrer les différents passages hors-série dans leur tome d’origine : mais quelle excellente idée ! Je pense aussi à « T’as qu’à maigrir » de Mo Gadarr, où le tome 2 est une complète réécriture du 1er tome, mais vu par un autre personnage – ce tome n°2 m’avait largement ennuyée, malgré les quelques nouvelles révélations qu’on trouvait çà et là, je l’avais d’ailleurs dit à l’auteure, et je n’avais pas été la seule… ;)

    Ce qui sauve ce bonus, finalement, c’est qu’on retrouve avec bonheur la plume addictive de l’auteure, ces personnages à qui on s’était attaché, et cet univers moderne-archaïque si particulier. La bonne idée serait de l’intégrer pour de bon au précédent, pour n’avoir plus qu’un seul, et alors magnifique tome 1 !





    Les MacCoy, tome 2: L'Ours et le Taureau d'Alexiane Thill

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    Cette saga est comme un bon vin (ce qui reste à confirmer avec le 3e tome, cependant) : elle bonifie en mûrissant ! Ce tome-ci est donc la suite directe du précédent : Phèdre a retrouvé ses terres et son Clan, qu’elle peine à apprivoiser, tandis que Caleb cherche désespérément à la protéger des Clans rivaux, envers et contre elle…

    Certes, ce tome n’est pas révolutionnaire, mais il y a quand même un sérieux vent de changement. Si Phèdre reste le cliché de la petite femme forte et fragile à la fois, c’est même flagrant au début, peu à peu elle évolue vraiment, comme si elle adhérait enfin elle-même à sa propre histoire en sortant du stéréotype. Caleb quant à lui renforce son image de sauveur absolu, toujours aussi machiste même si c’est désormais dans son sens le plus noble, c’est-à-dire protecteur et finalement très respectueux de la Femme, « à l’ancienne ». Mais surtout, les voiles sont levés sur toute une série de secrets et zones d’ombres dont on avait quelques clés, mais pas suffisamment pour tout retracer ; maintenant c’est fait, grâce à un jeu habile de dialogues, de narration, et de flashes back très touchants. Par ailleurs, l’histoire est bien moins centrée sur la seule romance, et permet des développements plus « politiques », voire guerriers : ça bouge, ça claque, ça pète, et on y croit plus que jamais !

    Ainsi, j’avais déjà été happée par le 1er tome grâce à cet univers clanique si particulier, malgré ses aspects tellement archaïques, et à l’écriture ultra-fluide et agréable de l’auteure. Ici, elle confirme tout son talent, tandis que l’évolution du monde clanique (du moins certains d’entre eux) ne peut que plaire au lecteur, et plus certainement encore à la lectrice !

    Mais… ce n’est pas encore un coup de cœur, car j’ai été très déçue de la fin ! J’espère ne pas trop dévoiler en disant ça… mais j’ai eu l’impression de lire ce chouette tome comme un long crescendo de la prise de confiance de Phèdre, avec l’accompagnement de Caleb ; un crescendo qui devait donc, en toute logique, et on l’espérait, se terminer en apothéose. Mais non ! (hélas) Sous prétexte de retournement de situation, tout à coup tout est cassé ! L’action qu’on attendait, qu’on espérait est brutalement mise en sourdine au profit d’un retour à un mélo digne d’un conte de fée, tout l’univers auquel on avait fini par croire semble vouloir s’effriter… et ces retours en arrière en italique, qui avaient fait le bonheur des révélations de secrets, deviennent ici bien trop longs, ça n’en finit plus de finir. Bref, c’est gentillet, ça annonce le 3e tome, mais c’est aussi très frustrant, car l’auteure nous avait fait attendre un tout autre bouquet final, mais ne nous offre finalement qu’une jolie fusée un peu trop isolée…