La faute de l'abbé MouretÉmile Zola1875

J'ai préféré le livre deuxième, où les longues descriptions de la nature dans l'immense jardin du Paradou, naît peu à peu l'amour entre l'abbé Mouret et la jeune Albine. La richesse du vocabulaire, l'obsession du mot juste, donne à visualiser ce paradis terrestre.

Un roman puissant, à la plume riche, odorante, entêtante. Dès le début, le récit se creuse d'une impression d’inéluctable. Cela ne pouvait se finir autrement. Assez réfractaire à la religion, j'ai trouvé intéressant de voir les affres d'un homme d’église au prise avec lui même, avec ce croyances, ces doutes et les contradictions même de la religion.

Zola étale de manière limpide la propension humaine à croire en l'immatérialité d'une entité supérieure, d'une essence divine invisible, là où la réalité du monde s'offre aux personnages tel un inconnu hostile, un chemin tentateur, délicieux pour qui commet le péché de chair... Une Génèse moderne et captivante, une ode à l'amour vrai ! Puissance orale et force visuelle font le charme de ce roman.

Un livre très contrasté. Des passages assez longuets qui lassent un peu le lecteur (chapitre sur la gloire à la Vierge Marie et accumulations de fleurs et plantes, donnant un effet d'encyclopédie). Mais un charme, une beauté et une nostalgie toute particulière autour de l'amour de Serge et d'Albine. Le Paradou embaume le printemps à travers de sublimes descriptions qui réveillent tous les sens !

Une nostalgie particulière en fermant le livre. La peur que tout roman paraisse fade après une telle lecture. Voilà mes sentiments actuels. Mon Rougon-Macquart préféré à ce jour, et Albine mon personnage préféré tous romans confondus. Je me suis complètement noyée dans la fraîcheur du Paradou. Le seul bémol est dû à mon édition qui spoil énormément, notes de bas de page à ne surtout pas lire !