Love trader
Jim Mac Caw2015

Je regardais Jill, elle était superbe sortant de la vague qui l’avait éclaboussée. Ses longs cheveux blonds ruisselaient d’embruns salés et brillants et auréolés de soleil. Cela créait des reflets de toutes sortes autour de son visage. L’eau dégoulinait sur ses seins cachés par un haut de bikini qui souffrait à contenir une si magnifique poitrine, sur sa croupe généreusement offerte aux caresses du soleil. Tout son corps respirait la vie, la joie, l’insouciance de la jeunesse éternelle et l’amour. Elle souriait à la terre entière, elle était belle, jeune et heureuse et je l’étais aussi follement, comment ne pas l’être quand le ciel vous offre tout le bonheur du paradis. Une si belle jeune femme éperdue d’amour pour votre personne, le soleil dardant ses plus ardents rayons sur votre peau, sur la mer, sur le sable si fin qu’on le croit moulu par quelques anges avec un ciel d’une pureté azuréenne. Les alizés s’amusant à faire tomber les noix de coco avec un bruit mat qui vous sort gentiment de la léthargie d’une chaleur bienfaisante pour que votre regard se perde sur un bleu infini où on ne distingue plus l’eau du ciel de l’horizon qui s’est perdu quelque part. Mais soudain comme à chaque fois où je suis merveilleusement heureux, une ombre apparait dans mon esprit, une ombre qui lui était familière et qu’elle aimait par-dessus tout, une ombre qui avait disparue à tout jamais. C’était moi le responsable de cette perte et elle n’en savait toujours rien. Heureusement d’ailleurs, sinon je ne serais pas en ce lieu, à la contempler et à attendre pour la serrer dans mes bras. Il fallait qu’elle n’en sache rien, jamais. Ce mensonge pourrissait un peu mon bonheur, mais comment faire autrement ? Une suite d’aléas avait compliqué notre histoire. Et pour qu’elle continue, j’avais menti, je mentais et je mentirais encore et encore pour la garder encore et encore. J’en avais honte mais ne pouvant faire autrement je le revendiquais comme un droit au bonheur après toutes ces épreuves. Mais au fond de moi, je savais bien qu’un jour elle l’apprendrait tout en priant qu’elle ne l’apprenne jamais. Mais était ce possible ?