Hello tout le monde,
Je ne suis pas passée commentées mes dernières lectures même si pour certaines cela fait plus d’une semaine que j’ai fini (coucou Catysprint :) ), alors rattrapons le retard.
Mes lectures
<image>Le dernier weekend de Janvier j’ai fini Chroniques du Pays des Mères en LC avec Catysprint. J’avais repéré ce livre dans la liste de souhaits d’une swapée et il m’avait tapé dans l’œil. En plus j’ai cru comprendre que l’auteure était assez connue au Québec (mais moi je n’avais jamais entendu son nom :D ). Donc, c’était aussi l’occasion de découvrir la littérature québécoise (j’ai de grosses lacunes sur le sujet, vous avez compris). Ce livre est une sorte de dystopie post-apocalyptique sur une Terre du futur où la proportion de garçons à la naissance est devenue très faible et donc il n’y a presque des femmes. Ce qui est intéressant au premier abord c’est que les femmes n’adulent pas les rares hommes qui naissent car ils permettent à l’espèce de perdurer. Non pas du tout. Elles les considèrent presque comme une sous-race, des êtres inférieurs, qui ont été « puni » de manière divine à cause de leur passé guerrier, féroce et injuste (les sociétés patriarcales que nous connaissons tous si bien :)). L’auteure a fait le choix de pousser cet aspect au point de définir que le féminin était le genre par défaut même dans la parole : par défaut tous les termes sont féminisés, quand il y a un groupe d’hommes et de femmes, les gens disent « elles », etc. Donc ce livre me paraissait intéressant sur les sujets qu’ils promettait d’aborder en renversant les rapports de force et l’organisation de la société vis-à-vis à notre réalité. Et il y a des belles pistes de réflexion dans le livre, bien que je sois un peu déçue que cela n’est pas été un peu plus approfondi (j’y reviendrai). Sinon, que ce passe-t-il dans ce livre ? J’ai envie de répondre « pas grand-chose » même si c’est totalement faux mais je vous explique pourquoi. Le livre est lent, ce qui fait que même lorsqu’il se passe des choses, comme c’est raconté avec une sorte de détachement ou de distance, le dynamisme en pâtit et le rythme est très inégal. Par exemple, j’avais parfois l’impression de lire depuis des heures et puis je regardais mon avancée… et je voyais que j’avais à peine lu 100 pages. Mé qué pasa ? Aussi l’auteure a créé un univers riche et aime bien nous faire découvrir son monde au compte-goutte, avec sous-entendus, ce qui fait parfois je n’étais pas bien sûre d’avoir compris tout ce qui s’était passé. Je pensais être débile mais Caty a confirmé qu’elle avait ressenti aussi la même chose sur certaines scènes (clés en plus, ce qui est assez frustrant !). Au niveau des personnages, on suit principalement Lisbeï, la fille d’une Mère, c’est-à-dire la dirigeante d’une communauté, qui est donc destinée à prendre sa place par la suite et notamment qui aura le droit de se reproduire avec un « mâle » (alors que les autres femmes se contentent d’un don de sperme). Pratiquement, dans cette société où la norme est d’être en couple entre femmes et où les hommes sont des ovnis, c’est plus perçu comme une contrainte qu’autre chose. Je ne vais pas spoiler l’intrigue (même si le résumé en 4ème de couverture s’en charge assez bien, en fait…) mais vous vous doutez bien que ça ne va pas être aussi simple que prévu. Il va y avoir des erreurs de parcours, ce qui va permettre au lecteur de découvrir l’univers imaginé par l’auteure et notamment tout l’aspect religieux, qui a une réelle importance dans le scénario. Lisbeï est un personnage nuancé, avec ses forces et ses faiblesses mais je ne me suis pas tellement attachée à elle (toujours ce détachement dans la plume). Certains personnages secondaires sortent aussi leur épingle du jeu. Il y a notamment l’exploratrice Kélys, une femme très mystérieuse mais très respectée et ayant une place « officieuse » importante au Pays des Mères. J’ai aussi beaucoup aimé Toller et sa sœur jumelle par exemple. A chaque fois l’auteure utilise le statut de ces personnages pour initier une réflexion sur le régime dépeint. Ce qui est dommage, c’est que bien que les piste soient bien lancées, à la fin du récit, la porte est laissée ouverte et (presque) aucune amélioration du système n'est initié. Se rendre compte du problème c’est une première étape mais agir pour améliorer les choses, c’est mieux. Et cette 2ème phase ne se concrétise pas tellement dans le livre, ce qui laisse un gout de promesses non tenues, c’est bête. La fin , très intéressante pour une autre raison, m’a laissée totalement sur ma faim quant au sujet de l’égalité homme-femme que j’aurais bien aimé y trouver.
En conclusion, une lecture intéressante avec ses pistes de réflexions (mais ca ne restera que des pistes), entre autres sur le poids de la religion et comment elle s’article avec le mythe et la réalité, l'égalité homme/femme ou sur la notion de famille. Par contre, si vous voulez un livre haletant et page turner, passez votre chemin.
<image>J’ai aussi lu en LC avec Julie27 et Emmani mon premier livre du célèbre auteur japonais : Kafka sur le Rivage de Haruki Murakami. Elles n’ont pas encore fini de leur côté mais nous avons eues de nombreuses discussions super intéressantes sur le livre mais aussi sur la littérature et la culture japonaise de manière générale car ce livre en est aussi un miroir en quelque sorte. Et les échanges ne sont pas finis car j’attends qu’elles aient fini pour voir comment elles ont ressenti la fin. Pour en revenir au roman, ça faisait plus de 5 ans qu’il était en PAL. En fait les avis sur cet auteur avaient un peu refroidi ma motivation car je voyais passer partout les mots « étrange, onirique, poétique, etc. » et j’avoue que ca me faisait pas mal peur. Est-ce que ce livre était fait pour moi ? Et après lecture, les premiers mots qui me viennent à l’esprit pour qualifier ce roman sont étrange, onirique, poétique :ptdr: Ça vous aide, hein ? Je peux aussi vous dire que le chat sur la couverture et la "pluie" de poissons qu'on voit ont vraiment un lien avec l'histoire. Plus sérieusement, ce livre c’est une expérience. J’ai apprécié ma lecture même s’il y a certains aspects m’ont déstabilisée. Ne lisez pas ce livre si vous n’êtes pas prêt à accepter de ne pas avoir des réponses rationnelles à tout (ou des réponses tout court XD). C’est un livre où il faut se laisser porter, sans réfléchir au pourquoi ni au comment mais seulement apprécier l’onirisme qui suinte de l’intrigue. En fait, c’est vraiment comme dans un rêve : au début on a l’impression que c’est contemporain mais il se passe des choses improbables… qui ne choquent personne. Il n’y a pas de jugement et c’est considéré comme « cohérent » dans l’ensemble, si vous voyez ce que je veux dire... Lisez ce livre avec votre cœur et votre instinct et pas avec votre cerveau.
Au niveau de l’histoire, c’est le destin croisé de 2 personnages principalement : Kafka Kamura, un ado de 15 ans qui vient de fuguer de chez lui et Nakata, un vieux monsieur simplet. Et quand je dis « croisé », ne vous attendez pas à ce qu’ils se rencontrent. C’est juste que leur histoire se dirige vers la même but et tout le livre est construit sur leur « voyage ». Ils ont également plus de choses en commun qu’on ne le pense au premier abord. C’est un voyage qui dure environ 3-4 semaines il me semble, donc c’est relativement court mais en fait il est lié à des évènements qui se sont déroulés des années auparavant. Les chapitres alternent entre l’histoire de Kafka et de Nakata. J’ai préféré les passages avec Nakata personnellement, que j’ai trouvé plus « légers ». Petite mise en garde notamment pour les jeunes lecteurs : personnellement j’ai été plutôt étonnée (pour ne pas dire gênée) de certaines pratiques sexuelles décrites dans ce livre. Aussi, une autre scène était hyper glauque et violente, j’étais vraiment secouée. Vous voilà prévenus.
Au final, j’ai bien aimé cette lecture bizarre, et je sais maintenant à quoi m’attendre, notamment avec 1Q84 qui est aussi dans ma PAL depuis des siècles (j'exagère un tout petit peu). Ce voyage dans un Japon entre contemporain et fantastique en déroutera plus d'un. C'est un livre où il faut se laisser porter, apprécier les métaphores, les dialogues avec des questions existentielles (sans réponses parfois) et qui envoutera autant qu'il dérangera le lecteur.
J’ai aussi (re)commencé le premier tome de Death Note et waouh, ce que c’est bien fait ! Scénaristiquement, c’est la crème de la crème. Je vous en reparlerai quand j’aurais avancé dans la saga.
<image>Une amie m’a prêté son roman graphique Ama : Le souffle des femmes. Je continue donc sur ma lancée de livres ayant pour cadre l’Asie. Le livre se passe dans les années 60 sur une île japonnaise de pêcheurs et raconte l’histoire d’une jeune femme qui retourne vivre dans le village de ses ancêtres et apprend le métier d’Ama, des plongeuses en apnée qui vont à la pêche aux coquillages, activité principale de revenus de l’ile. Ce livre m’a fait penser à Filles de la mer (qui se passe en Corée cette fois), qui est dans ma PAL et il m’a donné envie de l’en sortir. Les dessins sont très simples et uniquement en nuances de noir et bleu. J’ai bien aimé la simplicité et le trait de l’auteure qui tranche avec le design « manga » qui est souvent assigné aux personnages asiatiques. C’est une très bonne BD sur un aspect méconnu du Japon traditionnel. J’ai été agréablement surprise de découvrir des portraits de femmes japonaises loin du schéma « classique » que l’on connait (toute douce, toute gentille, toute dévouée, qu’on imagine bien avec une petite voix presque enfantine… vous voyez ce que je veux dire :) ). Ici on a affaire à des femmes de caractère, entreprenantes, exubérantes et qui ne se laissent pas marcher sur les pieds. Elle ont aussi une place très importante dans ces villages car c’est elles qui font le plus gros du boulot et participent à la survie de la communauté. Bref, ce sont elles les reines de ces villages de pêche. La fin m'a rendue nostalgique par contre :'( Je vous recommande cette lecture.
<image>En illustré, j’ai aussi lu Un rêve de Renard de Minna Sunberg, celle qui a écrit Stand Still Stay Silent qui a été choisi pour le prochain BC graphique.
Originalité : très bonne idée de mêler mythologie finlandaise, paysages enneigés, et quête mystique. 5/5
Scénario : facile à suivre, cohérent mais un peu répétitif : 3/5
Personnages : attachants mais un peu caricaturaux : 3/5
Dessins : c’est un autre des forces du roman. Très belles couleurs et mise en page agréable. Plus de 600 pages à vous en mettre plein les yeux. Plus de diversité dans les looks des persos aurait été un plus. 4/5.
Courrier des lecteurs
My : alors j’ai vérifié la date du challenge légendes arthuriennes pour la Tapisserie de Fionavar et il finit le 01 Mai. J’avais enregistré fin Mai par erreur. Du coup vu le pavé je pense plutôt le démarré mi-avril. Toujours OK pour toi ?
Isa : alors pour les graphiques, j’emprunte à la bibliothèque principalement. Sauf les mangas car il y en a très peu, ce qui est dommage. Donc niveau portefeuille, ca va. Et comme je lis peu de mangas (bon là on dirait pas car j’en ai pris plein d’un coup), au final sur l’année ca va. Pour te donner une idée les mangas que j’ai acheté là ce sera les seuls de l’année je pense et c’est la première fois que j’en prends autant :)
Miyuki-Panda : Ah non Death Note ce n’est pas gore, c’est plus psychologique. Le dieu de la mort est moche et fait peur visuellement mais il n’est pas méchant et principalement spectateur. Et puis les gens qui meurent à cause du carnet, on ne les voit pas mourir les ¾ du temps vu qu’ils meurent de crise cardiaque (ce qui est pas tellement intéressant à montrer). Le scénario est plutôt centré sur la confrontation des 2 génies : Light et L.
Caty : c’est bon tu peux le rediriger maintenant. J’ai pris du retard dans mes avis :D
Jessika et stephanius : je suis déjà à plus d’un tiers de Scarlet et j’accroche bien ! Je pense finir ce soir ou demain.
Melody : c’est l’avis de Catysprint que tu as lu à mon avis car on a fait la LC en commun ;)