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Depuis longtemps je souhaite lire cette Fantasy, et quelle belle surprise ! Cette lecture passe réellement tout près du coup de cœur, juste un tout petit manque d’émotion me laissant à la limite de celui-ci. L’histoire est vraiment extraordinaire, exceptionnelle ; je ne saurai vous décrire avec précision tout mon plaisir pour ce roman original. J’ai eu la sensation de sortir de ma zone de confort tout en me sentant comme chez moi, ce récit est chaleureux – la plume de l’auteure est très généreuse, elle nous entoure d’un cocon tout doux en dépit d’une intrigue puissante et glaciale. En effet, les péripéties sont basées sur les trahisons et les complots, appuyée par une romance pleine de piquant et de finesse. On rencontre Esta, une voleuse, douée pour ouvrir les serrures et les coffres, dérober les petits trésors sur les autres ; c’est l’une de ses nombreuses spécialités. Effectivement, cette héroïne se révèle être une Magicienne, son affinité lui permet de ralentir les secondes, lui donnant une vraie facilité pour voler et s’échapper, de plus, une certaine Clé s’est liée à elle, celle-ci lui offre la chance ou la malchance de voyager dans le temps. Elle doit d’ailleurs partir une nouvelle fois en mission, le professeur Lachlan qui se rapproche le plus d’un père pour elle, lui demande d’aller récupérer Le Livre « L’Ars Arcana » en 1902, toute seule, sans partenaire et surtout devant les plus grands dangers de l’époque. Elle doit trouver Le Magicien, et l’arrêter avant qu’il ne détruise le livre. Il y a différent personnages dans ce roman, tous très important au bon déroulement de l’intrigue, et difficile d’avoir un moment de répit quand les révélations et actions s’enchaînent, c’est un page-turner développé au millimètre près. Il y a une histoire passionnelle et d’amour, assez inattendue d’ailleurs, j’ai beaucoup aimé celle-ci de par son exotisme et surtout son côté pétillant. Je n’ai clairement pas senti les 644 pages de cet ouvrage, les scènes défilent, le ton est dynamique tout en étant magique, l’ambiance est d’un autre temps ; je me suis laissée guider par Esta, Harte et Dolph, au cœur de New-York en 1902, une ville qu’ils ne peuvent pas quitter sans passer la Barrière, celle-ci détruit la Magie ancienne et ceux qui en sont détenteurs.
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« Le Dernier Magicien » signe l’une de mes meilleures lectures dans le genre Fantasy, c’est seulement le premier opus et je suis déjà envoûtée, j’espère rencontrer le même enthousiasme pour la suite de la saga. J’ai apprécié la façon dont la magie est abordée, avec des références sur la chasse aux sorcières, de ce fait, on peut s’imaginer parfaitement que dans les années 1900, l’ancienne magie est mal vu et que les Magiciens sont pourchassés pour un groupuscule pour les anéantir grâce à une Barrière spéciale, délimitant la ville de New-York. Les affinités ne sont pas énoncées ouvertement pour la plupart, certaines on les devine, les autres on les découvre plutôt sur la fin de l’ouvrage ; laissant un vrai suspense sur les pouvoirs des personnages. Esta est une héroïne comme on en voit que très rarement, sa force nous transmet du courage, son audace nous emporte dans une énergie folle et son cœur partagé entre plusieurs époques nous offre une émotion pure. Elle doit trahir des gens qu’elle aime en pensant sauver un potentiel futur, un choix cornélien, presque impossible ; surtout en se sentant chez elle dans ce passé où elle voyage et pourtant elle va respecter sa promesse sans s’apitoyer sur son sort. Harte est un homme insaisissable, surtout au début, où on découvre tout simplement qu’il est un illusionniste qui se produit dans une salle de spectacle. C’est quelqu’un qui n’est pas toujours sûr de lui, avec une difficulté pour faire confiance aux individus, et durant son ère c’est plutôt compréhensible. Je me suis prise d’affection pour cet être étonnant, avec un esprit parfois calculateur, un charme indéniable et une sensibilité déstabilisante. Lui aussi s’inflige le mal de la déloyauté, en dépit de ses sentiments, sa liberté risque de passer avant tout le reste. Le voyage dans le temps est dépaysant, c’est d’ailleurs ce qui donne cette particularité au récit, je ne peux que valider cette idée, rajoutant une forme historique à cette Fantasy. Les émotions sont présentes, surtout dans la romance où le désir est mis un peu sur le devant de la scène, toutefois, la relation entre Esta et Harte est en second plan. J’ai pu éprouver des sentiments très variés dans ce livre, ils sont d’une puissance extrême mais je ne les ai pas vécus pleinement. L’écriture de Lisa Maxwell s’harmonise à l’histoire, l’énergie de son style accompagne parfaitement le rythme du récit et des rebondissements et j’ai pris un plaisir manifeste à lire sa plume aérienne, poétique qui s’accorde à la magie inclue dans le texte. Je suis passée si près du coup de cœur, et très loin de la déception avec cette œuvre, elle mérite d’être connue et reconnue, le dénouement nous laissant sur des questions encore sans réponses, la suite m’intrigue davantage. Un univers entre réalité, modernité, historique et surtout tromperie, manipulation et secrets à percer à jour avant le temps imparti.