Synopsis
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Mais qui connaît son auteur, Mary Shelley ?
Pourtant, Mary Shelley était prédestinée à connaître la célébrité. Sa mère, Mary Wollstonecraft, fut l'auteur du premier manifeste féministe ; son père, William
Godwin, l'un des pères de la pensée anarchiste ; son mari, Percy Shelley, l'un des plus grands poètes romantiques anglais ; ses amis, les penseurs les plus audacieux et les artistes les plus originaux.
Or, longtemps, Mary ne fut rien de plus que l'épouse de Percy Shelley - une épouse dont la vie s'arrêta à la mort de son mari. Quand on daignait parler d'elle, c'était pour la présenter sous les traits d'une petite bourgeoise éprise de mondanités, qui avait transformé en enfer l'existence trop brève de ce « demi-dieu aux yeux brillants » que fut Percy pour André Maurois.
S'appuyant sur le journal et sur la correspondance de Mary Shelley et de son entourage, Paul Couturiau s'emploie à démontrer que cette vision, qui prévalut pendant près d'un siècle et demi, se situe aux antipodes de la réalité.
Après la mort de Percy, Mary Shelley s'est employée à subvenir seule à ses besoins, sans jamais renoncer à son ambition d'être un écrivain à part entière. Elle écrivit, ainsi, sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles et de biographies et deux pièces de théâtre.
On a fait beaucoup de cas des engagements politiques de Percy Shelley, alors qu'ils n'étaient que les engouements de circonstance d'un esprit immature. On a raillé ceux de Mary, qui étaient profonds, réels et durables.
Et même si elle ne s'en est jamais vantée, Mary Shelley a toujours apporté son soutien aux femmes opprimées.
Alors, pourquoi une telle déformation de la réalité ? C'est ce que Paul Couturiau
s'emploie également à faire apparaître. Il montre, ainsi, que Mary en fut, en partie, responsable. D'une part, à cause de son aspiration à l'insignifiance ; d'autre part, en raison même de sa volonté d'être une femme indépendante et libre. Les proches de Shelley, qui étaient, la plupart, des mouches du coche, ne lui ont jamais pardonné d'avoir des « ailes de géant ».
Avec Mary Shelley, une éternelle anonyme, Paul Couturiau propose au lecteur un ouvrage polémique qui, s'il fera grincer des dents, se caractérise par une profonde authenticité et une grande rigueur.
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