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« Voilà. Voilà ce que j'ai fait. Contre ma volonté. C'était plus fort que moi, une montée d'adrénaline, puis la grande descente avant même de toucher le sol... Je suis mort. C'est pareil. La vie, elle a jamais voulu de moi. (...) Maintenant, au moins, je saurai pourquoi. Je suis un monstre. Rien ne pouvait enrayer la machine, le train en marche ; c'était écrit sur le billet. Aller simple. » Train de nuit Paris/Saint-Gervais.Manou, une jeune réunionnaise, s'installe sur sa couchette : elle rejoint pour une semaine de sports d'hiver Julie et Noé, deux enfants dont elle a la garde, en vacances avec leurs parents.Michael, dit Mickey, Tom et Corentin, trois ados gâtés et arrogants, planches de surf en main, se préparent, eux, à des hors pistes périlleux dans la pureté d'une neige intacte et, en attendant, à une nuit bien arrosée. Le hasard les place tous les quatre dans le même wagon. Ce roman très noir, qui fonctionne comme une tragédie (une mise à mort annoncée et inexorable), force le lecteur à se confronter à la réalité d'un viol collectif et à en mesurer les conséquences irréversibles, tant pour la victime que pour les violeurs. Le récit principal, linéaire, alterne avec des scènes de l'interrogatoire d'un des violeurs (le seul à s'être livré), dans le désordre : ces deux pans de l'histoire s'éclairent l'un l'autre et donnent au roman un rythme trépidant, comme haletant, que renforce encore l'écriture hachée de Christine Beigel.