[Suivi Lectures] Aealo

 
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1321 01 Octobre 2020 15:02:04

    Salut Catysprint !

    Je dois bien avouer que là pour l’instant ce qui m’empêche de passer comme je le souhaite c’est le fait que je n’ai toujours pas de connexion. Je devrais normalement avoir une solution dans les jours qui viennent. Je croise très fort les doigts ! :goutte:

    Une conversion ? Tu cherches à quitter le milieu du spectacle ?

    Ca va, il ne reste quasi plus rien à présent (sauf la connexion et 2 ou 3 confirmations). Je peux désormais me considérer comme installer. ^^

    De Buzzati j’ai déjà lu Le désert des Tartares qui m’avait bien plu ! C’est d’ailleurs ce qui fait je ne partais pas négatif à propos du réalisme magique à la base.

    J’ai été plus que sensible à Sorcière mais j’y reviendrai car mon avis est encore en cours de rédaction/réflexion.
    Mais je me suis rendu compte que la lecture successive de 3 essais (Psychologie des foules, L’humanité en péril et Sorcières) avait, en un éclair, changer beaucoup de choses dans ma façon de voir le monde… :grat: Je crois même qu’il est possible que je plombe certains de mes proches avec mes envies de les partager… :D :goutte:

    Je peux comprendre, j’ai le même problème : quand je n’aime pas les dessins, j’ai du mal avec la lecture… Je viens encore d’avoir le problème il y a très peu. De même que je n’y avais pas pensé mais je vois ce que tu veux dire ‘’l’effet de mode de ce genre de BD’’…
    Même si ici, c’est vraiment la philosophie qui m’intéresse et le dessin ne me dérange pas du tout, mais je ne me suis pas plongé dans toutes les autres du même genre, de la même mode… Et il faut le dire : ça aide sans doute beaucoup…

    Mon avis sur Le procès est terminé aussi. Mais j’ai été dire en gros ce que je pensais sur la LC. Mais je ne pense pas avoir l’occasion de creuser le sujet sur le topic LC (selon connexion toujours…)

    Je te souhaite une belle semaine !



    Hello Melody !

    Oh mais il n’est jamais trop tard !
    (J’espère en tout cas car quand je vais récupérer ma connexion, ça va être de ces galères… :D:goutte:)

    Pour être franc, pour la plombe je n’en sais rien, j’en ai juste l’impression, un peu comme parler des Cercles de Lecture, ça fait un bail j’ai l’impression aussi. :D Mais je reconnais que de toute façon, j’ai un peu craqué c’est vrai. :D Entre la place que j’ai faite dans la bibliothèque et la rentrée littéraire, ça a été un peu lâcher-prise ! :D
    Ma libraire, qui avait adoré Né d’aucune femme m’a dit que Buveurs de vent ne l’avait pas autant conquise, qu’elle était un peu restée sur sa faim… Je n’ai encore lu aucun des deux mais sa plume m’avait conquise avec Grossir le ciel. Tant le thème que la plume étaient originaux. Donc j’y suis aller plutôt confiant notamment avec Né d’aucune femme dont je n’ai entendu que du bien.
    Ah ! :D Je suis content de lire ce que tu dis à propos de Cœurs perdus en Atlantide ! Car je pense qu’il fait partie des Stephen King dont je n’ai jamais entendu parler ni en bien ni en mal. Content que ce soit en bien à présent ! =)

    Ah oui ! Philocomix est une jolie première approche donc si tu en as l’occasion (hors bibliothèque du coup), n’hésite pas ! ;)

    Il faudra que je me renseigne sur Betty dont tu parles car je ne connais pas du tout ce livre.

    Passe une bonne semaine !



    Bonjour honha

    Rien que ce que tu dis de Carnet du Pérou, c’est bon, j’en prends note ! :D

    Ah ! Je ne connais pas Platon la gaffe mais j’ai l’impression que le jeu de mot en dit long. Non ? :D En tout cas tu piques ma curiosité !
    Je serai content d’avoir ton retour sur Philocomix quand tu l’auras lu. ;)

    Je t’avouerai ne pas connaître Oblomov.
    Par contre, De l'inconvénient d'être né se trouve dans ma wishlist depuis un paquet de temps car je reste assez indécis à son sujet… Donc en toute sincérité si tu pouvais me dire ce que tu en auras pensé, je suis demandeur car je ne sais pas trop à quoi m’attendre… Et ton avis me sera précieux !
    Qu’est-ce que tu entends par le même acabit que les Pensées de Pascal (que je n’ai pas encore lu non plus)?

    J’espère à bientôt ! ^^

  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1322 01 Octobre 2020 15:26:43

    Mirage… Mirage… Mon beau mirage


    Mais souvent je mourais sans rien dire. A la longue, je fus convaincu que je voyais face à face la folie du jour ; telle était la vérité : la lumière devenait folle, la clarté avait perdu tout bon sens ; elle m’assaillait déraisonnablement, sans règle, sans but. Cette découverte fut un coup de dent à travers ma vie.


    <image> C’est lors d’une séquence de La Grande Librairie qu’un libraire a cité de tête l’ouverture de La folie du jour de  de Maurice Blanchot. Je n’ai pas pu rester de marbre face à ces mots :
    "Je ne suis ni savant ni ignorant. J'ai connu des joies. C'est trop peu dire : je vis, et cette vie me fait le plaisir le plus grand. Alors, la mort ? Quand je mourrai (peut-être tout à l'heure), je connaîtrai un plaisir immense. Je ne parle pas de l'avant-goût de la mort qui est fade et souvent désagréable. Souffrir est abrutissant. Mais telle est la vérité remarquable dont je suis sûr : j'éprouve à vivre un plaisir sans limites et j'aurai à mourir une satisfaction sans limites."
    J’ai donc plongé sur ce livre qui semblait fait de poésie toute désignée pour me parler !

    Je ne saurai de toute façon pas être long sur un livre qui ne fait qu’une trentaine de pages (oui oui vous avez bien lu ! :D).

    Pour dire les choses comme elles sont, disons que par rapport à mes attentes, cette lecture s’est révélée en demi-teinte…

    Oui en effet ce livre est une bulle de poésie (je ne sais toujours pas ce qu’il fout dans la catégorie Essai d’ailleurs) possédant de vrais passages superbes (dont ce début !) qui m’ont parlé et certains d’entre eux fort plu !
    De ce côté-là, La folie du jour est une véritable réflexion sur la vie, l’envie et le besoin d’en profiter de la prendre comme elle vient et non comme on le souhaite ! Une véritable jouissance !

    Alors où peut bien se cacher le vice d’un tel ouvrage me direz-vous ?
    Et bien, c’est que sans en avoir l’air je suis parvenu à décrocher plus d’une fois durant ma lecture… Or, quand je dis plus d’une fois, je veux dire 10 à 15 fois en à peine 30 pages… :goutte:

    <image>
    Avec la raison, le souvenir me revint et je vis que même aux pires jours, quand je me croyais parfaitement et entièrement malheureux, j'étais, cependant, et tout le temps, extrêmement heureux. Cela me donna à réfléchir. Cette découverte n'était pas agréable. Il me sembla que je perdais beaucoup. Je m'interrogeai : n'étais-je pas triste, n'avais-je pas senti ma vie se fendre ? Oui, cela avait été ; mais, à chaque minute, quand je me levais et courais par les rues, quand je restais immobile dans un coin de chambre, la fraîcheur de la nuit, la stabilité du sol me faisaient respirer et reposer sur l'allégresse.

    Oui c’est beau mais par moment ça peut sembler malgré tout un peu ‘’lassante’’, sans être de véritables répétitions, il y a par moments des redondances d’idée reformulées… Du coup, difficile de rester complètement concentré sur sa lecture d’un bout à l’autre du livre (sans doute du en partie au style un peu lourd et aux tournures un peu longues parfois mais qui en font la poésie à d’autres moments) alors qu'il fait à peine 30 pages !

    Dommage que ça se révèle être une court expérience en demi-teinte… :chaispas:

  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #1323 01 Octobre 2020 20:28:52

    30 pages ? étrange format O_O et dommage en effet que ce soit en demi-teinte mais pense que tu aurais pu détester ;)
    Bonne soirée !
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1324 02 Octobre 2020 19:41:53

    Salut My!

    Oui c'est ce que je me suis dit au moment de la réceptionner... :grat: Je n'imaginais vraiment pas un livre de 30 pages...:D

    Ah mais nous sommes d'accord mais avec de telles citations, ça ne pouvait de toute façonb pas me déplaire complètement. :D

    Je te souhaite une bonne soirée également !
  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1325 02 Octobre 2020 19:41:59

    Foule si peu sentimentale


    Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner et mourir dès que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d'un peuple.


    <image>En amateur de festivals je me suis déjà interrogé sur le comportement des foules (motivation, logique, déplacements…) et du coup cette lecture m’a intéressé de suite lorsque j’ai appris son existence mais ce n’est que récemment avec certains observations et constats que j’ai fait à propos des foules et de leur comportement dans les conditions qui sont celles du CoVid que je me suis dit que c’était le bon moment pour lire Psychologie des foules de Gustave Le Bon !
    Un ouvrage certes ‘’hors de mes habitudes littéraires’’ mais lorsque le sujet m’intéresse, peu importe…
    Alors qu’est-ce qui se cache parmi cette foule:
    Les grands bouleversements qui précèdent les changements de civilisations, tels que la chute de l'Empire romain et la fondation de l'Empire arabe par exemple semblent, au premier abord, déterminés surtout par des transformations politiques considérables : invasions de peuples ou renversements de dynasties. Mais une étude plus attentive de ces événements montre que, derrière leurs causes apparentes, se trouve le plus souvent, comme cause réelle, une modification profonde dans les idées des peuples. Les véritables bouleversements historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur violence. Les seuls changements importants, ceux d'où le renouvellement des civilisations découle, s'opèrent dans les idées, les conceptions et les croyances. Les événements mémorables de l'histoire sont les effets visibles des invisibles changements de la pensée des hommes.

    On peut se demander : Que se cache-t-il derrière un titre aussi vaste que Psychologie des foules   ? Un sujet bien plus vaste encore…

    Il est important de commencer par replacer un peu cet ouvrage trop peu connu. Il date pour la première édition de 1895. A l’époque où il sort, il semble exposer des idées qu’on ne comprend que peu, pour ne pas dire qu’on perçoit comme paradoxales. Pourtant à ce moment, Gustave Le Bon ouvre une voie ! Il créer une ‘’science’’, un sujet d’étude qui frise la sociologie puisqu’il cherche à décortiquer, à comprendre, à expliquer et à formuler les comportements, les motivations et la logique de la foule.
    Au fil des éditions, ce livre n’a pas été modifié et est devenu la base de cette nouvelle voie d’étude de la vie en société. S’il n’a subi aucune modification au cours des éditions, c’est que Gustave Le Bon a frappé très fort et ce, dés le premier ouvrage ! La preuve : beaucoup de ses idées sont toujours étudiées aujourd’hui en sociologie !

    On élèverait une pyramide beaucoup plus haute que celle du vieux Khéops avec les seuls ossements des hommes victimes de la puissance des mots et des formules.

    <image>
    Qu’on le veuille ou non, nous avons déjà toutes et tous fait et nous faisons encore régulièrement partie des foules… La quantité de population ne cessant jamais de grimper, notre société n’a jamais autant été concernée par ce genre de théorie qu’à présent. Et même plus mais j’y reviendrai.

    Qui connaît l'art d'impressionner l'imagination des foules connaît aussi l'art de les gouverner.

    En effet, il est presque de drôle de constater que la quasi-totalité des exemples de Gustave Le Bon sont tirés soit des époques napoléoniennes, soit de la Révolution Française. Mais lorsqu’on repense à l’époque d’écriture, on comprend.
    Malgré cela, je ne vous cacherai pas qu’une bonne connaissance des bases de l’Histoire sera malgré tout un plus car il faut reconnaître que s’il y a beaucoup d’exemples (l’ouvrage n’en manque pas) certains sont simples et ultra connus, d’autres un peu plus oubliés de notre époque…
    Il est donc bon d’avoir plusieurs exemples concrets, peut-être plus personnels, de foules historiques (qui vous semblent claires) ou ‘’concrètes’’ (expériences personnelles ?) avant de commencer cette lecture afin de suivre lorsqu’il attaque le sujet car en effet les exemples historiques ne viennent pas de suite. Les premières idées, manquant d’exemples, vous paraîtront donc, malgré leur pertinence, plus intéressantes si vous avez des faits précises en tête.

    Les foules n'ont jamais eu soif de vérités. Devant les évidences qui leur déplaisent, elles se détournent, préférant déifier l’erreur, si l’erreur les séduit.
    Qui sait les illusionner est aisément leur maître ; qui tente de les désillusionner est toujours leur victime.


    C’est un sujet auquel je ne connaissais strictement rien. Et force est de constater que c’est un excellent ouvrage d’introduction au sujet ! Je l’avoue, vu les exemples toujours ‘’d’époque’’ je l’ai cru dépassé au début, mais non, même remis dans notre époque c’est incroyable de voir à quel point certains points mis en avant sont toujours d’actualité !
    Après oui, je ne doute pas que cet ouvrage a été affiné par d’autres après pour répondre à certains exemples particuliers plus ‘’actuels’’ et ne rentrant pas tout à fait dans les explications données (les festivals par exemple).

    <image>
    Je ne peux pas développer énormément mon point de vue puisque je partais d’une table rase ou presque (contenant mes propres hypothèses d’avant lecture basées sur mes expériences personnelles).
    Même si je ne cacherai pas que la forme de cet ouvrage est très fortement dans l’axe des ‘’essais à l’ancienne’’ très théorique, très cours de classe. Je ne peux m’empêcher de le comparer à certains syllabus que j’ai connus ! :D Après on n’aime on n’aime pas mais malgré cette forme pouvant sembler rébarbative, le contenu était tellement prenant et intéressant que ça ne m’a absolument pas gêné même si je pourrais le comprendre…

    Ce n'est pas le besoin de la liberté, mais celui de la servitude qui domine toujours dans l'âme des foules. Elles ont une telle soif d'obéir qu'elles se soumettent d'instinct à qui se déclare leur maître.

    J’ai pu me rendre compte que j’ai été bien inspiré de vouloir lire Psychologie des foules en cette période de coronavirus… Car à l’heure actuelle les foules ne sont plus forcément ces rassemblements physiques que décrit Gustave Le Bon… Non… A l’heure actuelle, avec le nombre que nous sommes, avec la télé, avec les médias… Une foule n’est plus forcément aussi physique qu’elle l’a été par le passé… Et lorsqu’on a lu cet ouvrage, il est difficile de ne pas se rendre de certaines bêtises qui nous entourent, qui font partie de notre actualité, de notre quotidien, qui sont pour certaines issues de l’effet de la ‘’foule’’, de la ‘’bêtise’’ de celle-ci.
    Et certains éléments du CoVid n’y font pas exception, au contraire, on y trouve de belles illustrations qui plairaient sans doute beaucoup à un Gustave Le Bon…

    C'est justement cette mise en commun de qualités ordinaires qui nous explique pourquoi les foules ne sauraient jamais accomplir d'actes exigeant une intelligence élevée. Les décisions d'intérêt général prises par une assemblée d'hommes distingués, mais de spécialités différentes, ne sont pas sensiblement supérieures aux décisions que prendrait une réunion d'imbéciles. Ils ne peuvent mettre en commun en effet que ces qualités médiocres que tout le monde possède. Dans les foules, c'est la bêtise et non l'esprit, qui s'accumule.

    <image>
    Mais ce qui m’a sans doute encore plus étonné c’est que parmi les exemples qui me soient venus à l’esprit durant ma lecture, plus d’une fois, ce soit présentés les réseaux sociaux…

    Il est véritablement hallucinant de voir les points communs qu’on peut trouver entre les ‘’foules’’ et les réseaux sociaux (dans leur globalité)… Les vitesses de propagations des idées, les idées émergentes qui ne sont jamais les plus intelligentes, l’impression individuelle de toute puissance au sein de la masse, l’impression d’impunité et de non-responsabilité noyé dans cette même masse… Et ce ne sont que quelques exemples, histoire de ne pas refaire tout le livre, de  certains codes de sociologie des foules pouvant très aisément s’appliquer aux ‘’foules des réseaux sociaux’’…

    l'individu en foule acquiert, par le fait seul du nombre, un sentiment de puissance invincible qui lui permet de céder à des instincts que, seul, il eût forcément refrénés. Il sera d'autant moins porté à les refréner que, la foule étant anonyme, et par conséquent irresponsable, le sentiment de la responsabilité, qui retient toujours les individus, disparaît entièrement.

    Une fois cette lecture effectuée, il devient difficile d’être entouré d’une foule réelle ou virtuelle sans jamais penser à ce livre…

    Dernière modification par Aealo (02 Octobre 2020 19:43:26)

  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1326 04 Octobre 2020 22:00:19

    La frontière entre réalité et fiction


    Si l'on pouvait prévoir tout le mal qui peut naître du bien que nous croyons faire !


    <image> Je ne sais plus du tout comment je suis tombé sur cette pièce de théâtre… Mais le simple principe de base de Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello était suffisant pour que je me penche sur celle-ci !
    Jugez plutôt :
    Sur la scène d'un théâtre, alors qu'un directeur de troupe et ses comédiens répètent, six individus endeuillés font irruption. Ce sont des personnages, tous membres d'une même famille. Nés dans l'imagination d'un auteur qui a refusé de leur donner une existence artistique, ils revendiquent avec force leur droit de vivre. Sous le regard fasciné des acteurs devenus spectateurs, ils jouent leur propre drame. Pièce dans la pièce, Six personnages en quête d'auteur exhibe la machine théâtrale, interroge les mystères de la création et révèle les limites de la représentation.

    Je ne suis pas grand connaisseur de théâtre, j’aime lire des pièces (souvent des classiques), j’apprécie d’aller en voir mais mes réflexions théâtrales se tournent bien plus d’un côté de l’improvisation théâtrale en temps normal (qui ont autant de points communs que de différences ce qui en fait des disciplines cousines mais pas jumelles).
    Du coup, j’ai apprécié d’avoir le dossier de l’édition. Certes il enfonce beaucoup de portes ouvertes évidentes dans la pièce mais c’est souvent très instructif de le lire.

    Puisqu’il faut bien commencer, autant le dire de but en blanc, cette pièce est déroutante ! Surtout si on la compare aux pièces de théâtre ‘’traditionnelle’’ puisque nous nous retrouvons avec des personnages, ayant pour seule vie leur histoire, venant interrompre la répétition des acteurs tentant de mettre en place avec le metteur en scène une pièce de théâtre. C’est ainsi que personnages, acteurs et metteur en scène vont dialoguer pour tenter de faire comprendre leur point de vue tandis que les personnages vont vouloir mettre en place le drame qui est le leur. Les acteurs devenant par instant public des personnages, les personnages devenant auteurs voire critiques des acteurs…
    Comme je vous le disais pièce oh combien particulière puisque celle-ci contient du théâtre dans le théâtre. Elle ne se contente pas d’y faire un petit clin d’œil. C’est carrément le sujet et la réflexion de celle-ci. Six personnages en quête d'auteur est complètement méta mais pas dénué d’humour (l’auteur allant même jusqu’à se moquer de lui-même) !

    LE DIRECTEUR : Que voulez-vous que j'y fasse si de France il ne nous arrive plus une seule bonne pièce et si nous en sommes à monter des pièces de Pirandello — rudement calé celui qui y comprend quelque chose ! — et qui sont fabriquées tout exprès pour que ni les acteurs, ni les critiques, ni le public n'en soient jamais contents ?

    <image>
    Vous l’aurez compris, nous avons d’abord une répétition interrompue par l’apparition des personnages puis les pièces de ce drame qui est le leur apparaissent petit à petit, interrompu par les acteurs ou le metteur en scène avec leurs points de vue, mais ce n’est que lors de la dernière partie que toutes ces pièces se mettront en place bien que nous les ayons toutes comprises à ce moment-là… Puisqu’il faut que l’histoire se raconte, puisqu’il faut que les personnages vivent, puisqu’il faut que le drame ait lieu…

    Et ce drame conté par les personnages va nous démontrer qu’il n’est pas possible de tout montrer au théâtre : les nus, le passé des personnages, les plan parallèles, les lieux trop multiples, la fidélité stricte aux idées de l’auteur...
    Que tout n’est pas faisable sur la scène.
    Que le théâtre a ses propres limites !

    Tout en se glissant dans les dialogues, autant que dans les situations, les questions que cette pièce pose se multiplient… La pièce interroge.
    Elle interroge avant tout la frontière entre réalité et théâtre, entre vérité et apparence/image, entre personnage et acteur, entre authenticité et jeu.
    Mais s’il n’y avait que ça…

    LA BELLE-FILLE : Mais c'est la vérité !
    LE DIRECTEUR : Je vous en prie, fichez-moi la paix avec votre vérité ! Ici, nous sommes au théâtre ! La vérité, oui, mais jusqu'à un certain point !


    <image>
    Est-il possible de représenter vraiment le point de vue, le drame de tous les personnages sans prendre parti ? Un metteur en scène peut-il être à même de percevoir tous les enjeux de ce qu’il met en scène sans jamais en léser le moindre ? Peut-il comprendre l’ampleur des émotions en jeu devant lui ? Est-il capable de percevoir les personnages au-delà du jeu et de la mise en scène ?
    Qui est le plus réel entre l’acteur et le personnage ? Le personnage avec sa réalité figée ou bien l’acteur avec sa réalité si variable ?
    Qu’est-ce qui compte le plus ? L’intention de l’auteur ou les vies des personnages ?
    D’ailleurs la vie des personnages n’échappe-t-elle pas à leur auteur puisque tout le monde peut les imaginer dans d’autres situations que celle imaginées par l’auteur ?


    LE PERE - [...] Quand un personnage est né, il acquiert aussitôt une telle indépendance, même vis-à-vis de son auteur, que tout le monde peut l'imaginer dans nombre d'autres situations où son auteur n'a pas songé à le mettre, et qu'il peut aussi, parfois, acquérir une signification que son auteur n'a jamais songé à lui donner !

    Ça peut sembler lourd énumérer ainsi mais dans l’ensemble c’est plutôt bien vu, finement dosé, les questions ne sont pas là mais les situations les amènent d’elles-mêmes ! C’est subtilement géré. De quoi profiter de la pièce sans prise de tête si vous le souhaitez, mais de quoi réfléchir si vous le préférez.

    Alors au final, le théâtre : Fiction ou Réalité? ;)

    Nous avons tous en nous un monde de choses ; chacun d'entre nous un monde de choses qui lui est propre ! Et comment pouvons-nous nous comprendre, monsieur, si je donne aux mots que je prononce le sens et la valeur de ces choses telles qu'elles sont en moi ; alors que celui qui les écoute les prend inévitablement dans le sens et avec la valeur qu'ils ont pour lui, le sens et la valeur de ce monde qu'il a en lui ? On croit se comprendre ; on ne se comprend jamais !

  • Cervus

    Lecteur fou

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    #1327 05 Octobre 2020 14:43:05

    Bonjour tout le monde!

    Me voici de retour, avec une connexion fébrile, mais une connexion tout de même! :goutte::D

    Mais que je suis content de revenir par ici! :yeah:

    Petite parenthèse perso : Je suis bien installé à présent et aux anges dans mon nouveau nid! Un vrai petit havre de paix :pink:
    Je vous remercie encore pour vos messages!

    Le Cercle de Lecture a eu lieu à nouveau il y a 15 jours avec grand plaisir. Mais j'y reviendrai dans un message ultérieur.

    Pour le reste, si je fais un petit tour des nouvelles

    Dernières acquisitions : Oui il y en encore eu des acquisitions en 15 jours oops mais rien n'est encore rangé donc ce sera sans doute pour une autre fois... =D

    Dernières lectures en date : Elles sont nombreuses et arrivent tranquillement avis après avis... Je n'ai plus que 3 semaines de retard! :ptdr: Malgré ça, les avis sont tous écrits (ou presque) mais hors de question de les balancer tous d'un coup, ce serait indigeste! ;)
    Sauf exception pour 2 livres (Crève, mon amour de Ariana Harwicz et Black Magick tome 2) pour lesquels je pense qu'à part une petite note, je n'en dirai pas plus car ça me parait difficile tellement il y a peu à en dire... :chaispas:

    Lectures encore en cours :
    - Cendres sur les mains suivi de Sofia douleur de Laurent Gaudé : Après le Cercle de Lecture où une participante nous a tous donné envie de lire du Laurent Gaudé, je n'ai pas pu résister. :D Ici la forme théâtre me perturbe un peu pour une fois...
    - Le Seigneur des Anneaux, tome 1 : La fraternité de l'anneau de J. R. R. Tolkien : Ma VRAIE lecture active en ce moment! C'est une revanche ça ne fait aucun doute! :aouh:
    - Improvisation théâtrale : La fabuleuse science de l'imprévu de Nabla Leviste : L'impro en pratique c'est le pied mais je souhaite affiner mes connaissances théoriques. Ce n'est donc que le premier d'une looongue liste, que je lis petit bouts par petit bout.
    - La Bhagavad-Gîtâ de Sri Aurobindo : Idem une lecture très très particulière (spirituelle) que je lis petit bouts par petit bout.

    MAIS je vais devoir ajouter La Terre des hommes de Saint-Exupéry que j'avais un peu oublié avec les autres tracasseries et l'éloignement de LA. Il faut encore que je crée le topic :goutte: mais ça arrive...

    Lectures juste après (normalement...) :
    - La maison de Emma Becker : que j'avais pensé lire plus tôt en effet...  :goutte:
    - Le Discours de Fabcaro : que j'avais pensé lire plus tôt en effet...  :goutte:
    - Vladivostok Circus de Elisa Shua Dusapin : que j'avais pensé lire plus tôt en effet...  :goutte:
    - Écorces vives de Alexandre Lenot : qui correspond au thème du prochain Cercle de Lecture
    - Les Grands Cerfs de Claudie Hunzinger : Après un week-end au brame, ce livre m'est revenu comme une inspiration...

    Je pense qu'un récapitulatif ne fera pas de tort non plus :D :

    Le 7 Octobre - La Terre des hommes avec @Luhnatic
    Pour fin Octobre, le LDPA 28 avec @iamthelandscape
    Le 7 novembre - Le Nom de la rose avec @Luhnatic, @Noemie.lsth et @Guenièvre
    Le 7 Décembre – Les enfants de Venise avec @Julie27, @Noemie.lsth, sans doute @Saelind (et @Melody Pond en embuscade ;) )


    J'ai hâte de pouvoir ré-échanger avec vous! :-)

    Je vous dis donc à très vite!
    (mon Dieu quand je vais devoir attaquer le tour des suivis...:goutte:)

    Portez-vous bien! De bonnes lectures à toutes et tous!

  • Melody Pond

    Lecteur-express

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    #1328 05 Octobre 2020 14:54:41

    :yeah:

    Je ne retiens et ne commente qu'une chose : tu lis Le Seigneur des Anneaux ! :heart:

    Sérieusement, contente de voir que tu te plais dans ton nouveau chez toi ! :)
    Et bon retour parmi nous !
  • Miyuki_

    Parent d une bébé PAL

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    #1329 05 Octobre 2020 16:38:35

    Hey !

    Il faudrait que je m'intéresse à nouveau au fonctionnement des foules et l'aspect sociopolitique ! C'était un sujet qui m'avait passionné pour l'élaboration de mon mémoire mais bon, il y a que 24 heures dans une journée :ptdr:

    Le Seigneur des anneaux, c'est la bonne blague pour moi, ça fait des semaines que je n'ai pas avancé et je suis en lisière de Comté XD Là, je ne sais pas si j'arriverai à lire avant la fin de l'année.

    Pour les LC, j'ai tellement de retard sur mes emprunts bibliothèques que ça va être chaud XD

    J'ai vu que tu as terminé Sorcières, ça m'intéresse de lire ton avis sur le livre !

  • Grimhilde

    Serial lecteur

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    #1330 05 Octobre 2020 18:53:42

    Hello Aealo

    Je suis contente que tu tois bien installé et que tu aies enfin une connexion :yeah: ça y est tu vas pouvoir souffler, mettre les doigts de pieds en éventail, te prélasser sous un canapé, déballer tes 500 cartons de livres !

    Je vois que tu as lu la pièce géniale de Pirandello, Six personnages en quête d'auteur ! C'est vrai que c'est une pièce propose une réflexion fine sur la mise en scène et qu'elle n'est pas dénuée d'humour. Pourtant les rares mises en scène que j'ai vues étaient catastrophiques, c'est un texte dur à monter! Beaucoup d'étudiants s'y attaquaient et se prenaient les pieds dans le tapis. Le texte est dense, ça devenait vite de la mauvaise récitation.

    Je vois ce que tu veux dire avec les oivrages philosophiques qui changent tes perceptions sur de nombreuses choses dans ta vie (comme ça a été le cas pour toi avec Sorcières et Psychologie des foules). Certains livres bouleversent nos perceptions, nous font tout voir sous un angle nouveau et c'est difficile de ne pas y penser constamment et de ne pas en parler à tout le monde ! J'arrive à me freiner dans ces cas mais c'est dur parfois.

    Bon allez je passe sur la LC Kafka en discuter un peu =)

    À plus ! :salutation: