Synopsis
Cet essai sur Proust fut dicté l'hiver 1940-1941 dans un froid réfectoire de notre camp de prisonniers à Griazowietz, en URSS. Le manque de précision, le subjectivisme de ces pages s'explique en partie par le fait que je ne possédais aucune bibliothèque, aucun livre concernant mon thème. Ce n'est pas un essai littéraire dans le vrai sens du mot, plutôt des souvenirs sur une oeuvre à laquelle je devais beaucoup et que je n'étais pas sûr de revoir encore dans ma vie. Dans une petite salle bondée, chacun de nous parlait de ce dont il se souvenait le mieux. Je vois encore mes camarades entassés sous les portraits de Marx, Engels et Lénine. Je pensais alors avec émotion à Proust, dans sa chambre surchauffée, aux murs de liège, qui serait bien étonné et touché peut-être de savoir que vingt ans après sa mort des prisonniers polonais, après une journée entière passée dans la neige et le froid, écoutaient avec un intérêt intense l'histoire de la duchesse de Guermantes, la mort de Bergotte et tout ce dont je pouvais me souvenir de ce monde de découvertes psychologiques précieuses et de beauté littéraire."
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Czapski met au point une forme de résistance culturelle en enseignant Proust à ses co-détenu.e.s alors qu'il est dans un camp soviétique.