Synopsis
Ces dernières décennies, le développement exponentiel du monde digital a bouleversé les modes de surveillance en écartant l’humain au profit de la technologie numérique. À notre époque, où règne le nihilisme, le système pénal n’échappe pas à cette maladie sociale, au despotisme de l’insignifiance et du rien. Cet ouvrage nous permet de découvrir et de comprendre les mécanismes qui sont à la racine du développement des moyens de surveillance de masse. Il nous donne les clés nécessaires pour appréhender la fuite en avant, irrationnelle et abyssale, des condamnations, sans objet ni finalité, que constituent nos pénalités contemporaines. Au lieu de s’affirmer en donnant du sens aux sanctions, l’institution ne répond plus qu’à une seule logique de gestion de masse, caractérisée par un emballement punitif qui s’appuie sur diverses techniques de surveillance. Non seulement la place du système pénal dans notre quotidien prend une importance croissante, mais aussi, et surtout, elle évolue de manière inquiétante vers un système déshumanisé. Sous prétexte de nous protéger, elle met en œuvre une tyrannie technologique qui exclut les individus de la sphère sociale. Il est grand temps de réagir et de fonder une nouvelle justice dont le fondement soit des valeurs d’équité.
Moyenne
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TRES BON
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2024 Editions Libre & Solidaire
214 pages
17 mai 2024
ISBN : 9782372632096
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Philosophiquement, Ferri interroge la finalité des pénalités, au-delà de la simple punition. L'avènement des technologies de surveillance transforme la peine en une forme particulière, de type post-moderne, où la logique punitive est masquée et technicisée par un contrôle discret, mais pas moins permanent.
Face à la pression sociale et gouvernementale en faveur d'une approche plus punitive. Ferri pointe l'effet d'une « double pathologie » : d'une part, la justice est victime de discours simplistes, et, d'autre part, elle souffre d'une perte de mission individualisante, ce qui mène à une forme de déshumanisation des prises en charge des condamnés.
Ferri distingue la « société sous contrôle » de la « société de contrôle » de Deleuze, et argue que la première représente une forme plus radicale où le contrôle pénal envahit et colonise l'espace social, ce qui renforce le pouvoir punitif. Il dépeint une justice pénale « déréglée », fonctionnant en « circuit fermé », dont les réponses perdent leur sens face à la gestion de masse.
Tony Ferri, philosophe, criminologue et praticien pénitentiaire, est un analyste de la justice pénale. Au cœur de sa pensée se trouve le concept d'hypersurveillance, qu'il identifie comme un phénomène lié aux technologies comme le bracelet électronique. Pour Ferri, cette surveillance croissante n'est pas qu'un simple outil pénal ; elle est le symptôme d'une crise sociale durable.
Dans cet ouvrage, Tony Ferri évoque, entre autres, le totalitarisme de l’objet, qui se rapporte au processus de dilution progressive de l’individu dans un "je" transcendantal et dans la masse liquide du monde totalisateur.
Ici, l’individu devient un simple élément quantitatif au sein de cette totalité, se dissolvant dans une forme subjective impersonnelle. Très profond et convaincant !