[Suivi lecture] Vinushka

 
  • beckygirly

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    #241 09 Avril 2023 11:07:43

    Coucou,

    Vagabond est très bon d'après les avis, je n'ai pas encore eu la chance de tomber dessus pour le commencer. Par contre, j'ai Hellsing et c'est tellement bon! Tu me donnes envie de relire les tomes.
    Le Chien des Baskervilles est vraiment intéressant, j'espère que ton fils va l'aimer (c'est super à étudier aussi!).

    Bonne continuation dans tes lectures!
  • Tequila49

    Petit joueur sur les mots

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    #242 09 Avril 2023 17:21:45

    Juste pour info, Vagabond c'est un manga difficile à trouver car en arrêt de commercialisation depuis longtemps.  C'est sans doute pourquoi il n'y a que le 24 et 25èmes tomes dans ta médiathèque. Les tomes précédents on du être vendu. On peu les trouver uniquement sur le marché de l'occasion et en plus assez difficilement je crois.
  • Vinushka

    Puits de lecture

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    #243 11 Avril 2023 22:01:19

    @Grominou La religieuse de Diderot est tellement bien ! J’ai commencé Le chien des Baskerville ce matin. : )

    @mia82 Vagabond est en pause il me semble (depuis 2015) donc je ne sais pas s’il y aura la fin, ni le degré de fidélité avec le roman d’ailleurs… mais je pense bien le lire un jour. C’est vraiment dommage que ta médiathèque n’ait pas les premiers tomes. J’ai vraiment de la chance avec mon réseau (les premiers tomes sont en plusieurs exemplaires).

    @Tequila49 Pour ma part je les trouve facilement vers chez moi. Je ne pensais pas qu’il n'était plus réédité (je suis sur le réseau Nouvelle Aquitaine et il y a encore des exemplaires des premiers tomes).

    @beckygirly Oui, Vagabond est très riche en action, c’est très divertissant. Et l’univers samouraï j’aime beaucoup ! Je vais pouvoir me remettre à Hellsing maintenant que j'ai rendu mes livres en retard.^^ Merci ! Pour Le chien des Baskerville il râlait un peu. Paradoxalement, il râlait moins quand il ne lisait pas pour lui-même. Il acceptait plus facilement de devoir lire un livre imposé. Maintenant, il voit le livre comme une "perte de temps" comme si ça l’empêchait de lire La guerre des clans (grande passion du moment).



    Point n°7

    La semaine prochaine pas de point lectures car c’est les vacances mais en profiterai-je pour rattraper mes retards sur les autres topics, je l’espère bien ! Je n'avais pas l'impression de lire autant (c'est pour ça que j'avais arrêté sur mon blog les "c'est lundi", une semaine c'est trop court pour moi). Il y a certes des livres que je traine des semaines voire des mois puisque j'aime lire plusieurs livres en même temps, mais tout de même... Je pensais que ça irait plus vite et que je serai moins inspirée.



    Mes lectures terminées

    <image>J’ai donc terminé Vagabond 3 et 4, je vais encore oublier les noms des personnages mais j’aime le moine qui suit Musashi… et il se dessine une thématique sur l’amour qui me fait penser à Star Wars, celle du refus de l’attachement qui serait contraire à la voix choisi par le personnage (devenir un samurai imbattable). Et le moine traite cette thématique différemment, c’est assez chouette. Est-ce que l’attachement à une personne brouille notre jugement, nous empêche d’avancer ? Doit-on tout faire pour s’en éloigner ou l’accepter ? Je me demande si cette thématique va être creusée, mais je suppose qu’on reverra Otsu, la fille que Musashi aime. Bon je ne sais pas quand puisqu’il me reste plus de 30 tomes donc c’est peut-être pas pour tout de suite.^^ En attendant, il est là pour manier le sabre et devenir plus fort dans cette discipline !

    <image>Le neveu de Wittgenstein, c’était sympa. Je ne connaissais pas cet auteur autrichien. Il a un style qui me plait mais qui ne plaira pas à tout le monde, avec de longues phrases qui semblent suivre une pensée qui se précise au fur et à mesure. Le narrateur raconte son amitié avec le neveu de Wittgenstein, un philosophe viennois issu d’une riche famille. Le neveu (dont j’ai déjà oublié le nom, bravo) est malade psychologiquement alors que le narrateur est malade physiquement, des poumons. L'auteur a vraiment eu une maladie pulmonaire mais je n'ai pas cherché à savoir ce qui était autobiographique ou non (certaines scènes semblent inspirées de faits réels). Tout un parallèle est fait entre les deux amis qui est une sorte de double (un peu comme Rameau, le titre fait en effet référence à Diderot). Ici, pas de dialogue mais un court roman qui ne prend aucune respiration, aucun chapitre, une pensée qui s’étire et qui digresse parfois (mais moins que Diderot à mon sens). Le narrateur évoque aussi beaucoup Vienne et pas vraiment de manière flatteuse. Le neveu a d’ailleurs une grand-mère juive et une autre partie de la famille qui a participé au régime nazi… ambiance ! Bernhard a connu la guerre (né en 1931) et il critique ce qu’est devenu Vienne, son hypocrisie. Clairement, l’Autriche prend cher… Il y a tout un passage où il cherche une revue culturelle introuvable parce que les Autrichiens sont devenus incultes. Également, tout un passage où il reçoit un prix et où toute la bonne société qui décerne ce prix fait preuve d’une ignorance crasse et d’une hypocrisie abyssale (et ça c'est sûrement du vécu). Bref, une critique très virulente. Cela m’a donné envie de lire d’autres livres de l’auteur.

    <image>J’ai lu Le vrai sexe de la vraie vie de Cy.. En le lisant, j’avais l’impression de ne pas être le public. Pas mon truc au niveau des dessins ni au niveau de la narration avec des histoires courtes. Un Bof pour moi même si j’ai commencé à rédiger un article sur mon blog et que j’y ai trouvé du positif dans le fait que ça soit pédagogique… mais même là un truc m’a chiffonnée. Je dois être un peu chiante car j’ai l’impression que je suis la seule à avoir relevé ce détail. En gros, la plupart des histoires sont focus sur des maladresses et c'est présenté comme tel sauf qu'au milieu, il y a un truc dans la "zone grise". Vu que le reste est pédagogique et féministe (bon du féminisme basique mais on essaie de passer des messages sur le consentement, l'inclusivité, etc.) et si j'admets que c'est ce qu'il y a de positif dans ce livre, ce passage m'a vraiment gênée... A conseiller peut-être à des ados qui pensent vraiment que certains "films pour adultes" sont la vraie vie et qu'il faut les reproduire, et à ceux qui aiment ce type d'humour (du quotidien, je ne sais pas le qualifier autrement). De mon point de vue, plutôt banal. Je ne lirai pas le tome 2.

    <image>Et une autre BD qui entre davantage dans ce que j’aime, un bon graphique 168 pages avec une histoire complète : Le spectateur de Théo Grosjean. J’ai vraiment beaucoup aimé cette BD originale car tout est du point de vue du personnage principal. Lui ne parle pas. Il baisse les yeux, on voit le sol. Il tend les bras pour agripper un truc, on voit ses mains attraper le truc comme si c’était les nôtres. L’histoire est assez triste, j’ai bien aimé les dessins même si "sans plus" par rapport à d’autres auteur de BD. J’ai surtout apprécié la coloration dans les tons verts à l’image de la couverture. Pour l’histoire c’est compliqué à raconter. La BD commence à la naissance du héros, il ne parle pas mais observe son monde donc on a vraiment la sensation qu’il n’est que le spectateur de sa vie. Sa vie est donc l’intrigue en quelque sorte, il serait dommage de la raconter car j’ai déjà l’impression d’en avoir trop dit. A lire pour son atmosphère particulière. Je ne regrette pas mon emprunt !



    En cours de lecture

    Toujours dans La maison dans laquelle… On s’approche sûrement de la fin et j’aime toujours autant. Je crois que je me sens bien dans la maison. Je l’ai commencé il y a environ 2 moi et j’ai dû terminer des dizaines de BD et quelques romans entre temps, mais je n’ai pas l’impression de faire la même expérience avec La maison… C’est difficile à définir. Je n’ai ni l’impression de lire, ni de regarder un film comme parfois, mais j’y suis à 100%. Est-ce parce qu’il est long et qu’il commence à faire partie de mon quotidien (ça doit en faire des heures de lecture n’empêche^^ surtout que vu la brique, je ne le lis que dans la chambre lumière tamisée en étant sûre d’avoir au moins 30 min de tranquillité minimum) ou effectivement, est-ce son ambiance si particulière ? Après il m’arrive d’avoir des souvenirs de trucs que je crois avoir vécu… et en fait c’était un bouquin et pas ma vie. Il est certain que ça arrivera avec ce livre.

    Ce matin, j’ai commencé Le Chien des Baskerville, l’enquête s’annonce sympa. (bon, j'ai lu 2 chapitres mais j'aime déjà la malédiction!).

    <image>J’ai aussi commencé le livre Questions de temps en LC. Le début est très calme. On est sur un quotidien plutôt banal. C’est l’histoire de Sumi dont le mari s’en va du jour au lentement et la laisse seule avec ses trois filles. De ce fait, elle déménage chez sa mère et son père. J’aime assez la façon dont c’est raconté. On a l’impression qu’il y a une sorte de malédiction familiale, que la grand-mère cache des choses. Le grand-père est assez étrange. Et le mari qui est parti, il n’a pas l’air d’être parti pour les raisons habituelles (pour une autre ou après des disputes). Il a prévenu sa femme calmement, il est parti sans qu'elle ne pose de questions, sans cris. Il y a une certaine pudeur et un grand mystère. Voilà, je vous dis tout ça et je suis page 60 sur 360 donc attendons la suite. Le seul bémol c’est que parfois j’aimerais des notes de bas de page car il y a des termes hindis qui ont l’air d’avoir une certaine importance mais qui ne sont pas traduits ou explicités. C’est une culture que je connais très mal. Ça me rappelle le BC sur le livre Les mémoires d’un chat où certaines avaient déploré cela (le manque d'explications de la traductrice). Cela ne m’avait pas gêné car je connais relativement le Japon, du moins je ne suis pas surprise par certains éléments culturels et rien ne m'avait manqué. Et bon l’Inde, ça va venir je suppose, mais j’aurais aimé être éclairée sur certains points culturels.
    EDIT : Il y a un glossaire à la fin que j'ai vu après avoir posté. Il ne répond pas à toutes mes questions mais a le mérite d'exister.^^

    <image>Taxi, j’aime toujours autant. Petite anecdote, à un moment le chauffeur de taxi raconte une histoire et il parle de chaussures, il rajoute "je dis ça sans offense". La note de bas de page précise que les chaussures sont en effet connotées négativement (je ne sais pas si cela se limite à l’Egypte ou à d’autres pays). Et j’apprécie d’avoir eu cette note car forcément j’ai haussé un sourcil en mode "mais pourquoi il a peur de l’offenser en parlant de chaussures ?" puisque l’histoire était totalement anodine. C'est ce genre de notes que j'aimerais bien dans mon autre lecture.



    Je n’ai pas repris L’architecte de la vengeance mais il demeure en cours.

    Prochainement
    Mon prochain pavé… alors que j’ai décidé de lire Les Misérables cette année (j’aimerais commencer en juin), je me lance dans…
    L’homme qui rit.
    On va dire que ça sera une mise en bouche de Victor Hugo pour cette année. Les Misérables c'est vraiment un pavé (j'ai un tome unique, j'espère l'étaler sur 6 mois au moins) alors c'est l'excuse que je me suis trouvée pour lire L'homme qui rit en premier.

    Et en manga Hellsing et Vagabond bien sûr !

    Dernière modification par Vinushka (12 Avril 2023 16:08:10)

  • Vinushka

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    #244 25 Avril 2023 20:47:35

    Coucou !
    En 15 jours, j’ai fini pas mal de lectures alors on va entrer dans le vif du sujet :

    Point n°8

    Mes lectures terminées

    Côté essais

    <image>Bienvenue au Moyen-Âge de Michel Zink. Ce sont de courtes chroniques radiophoniques sur le Moyen-Âge (3min de lecture par "chapitre"). J’ai adoré mais je trouve le format un peu frustrant… j’ai encore faim ! Michel Zink m’a surtout ouvert l’appétit avec ses délicieuses chroniques. On parle du Moyen-Âge littéraire surtout. J’en suis ressortie avec l’envie de lire davantage de romans du Moyen-Âge surtout Erec et Enide. Priorité pour moi aux légendes arthuriennes car j’ai commencé le petit pavé paru chez Quarto (j’en suis à Yvain) que je lis tranquillement, mais Erec et Enide suivra sûrement. Ce que j’aime chez Michel Zink c’est qu’il est à la fois érudit et très accessible pour le grand public dont je fais partie. De plus, il montre ce que la littérature médiévale a de fascinant et d’actuel tout en le remettant en contexte. Le tout est donc très moderne. Bref, passionnant. J’ai d’ailleurs entamé un autre livre de l’auteur.

    <image>La lutte des classes : Pourquoi j'ai démissionné de l'Éducation nationale de Claire Berest. Le nom de l’autrice m’était familier mais c’est ainsi que je la découvre. Je voulais trouver quelque chose sur les inégalités et j’ai été un peu trompée par le gros titre qui est certes un jeu de mot, mais renvoie surtout à la salle de classe plutôt qu’à la classe sociale (même si elle a enseigné en ZEP et qu’on voit bien que les inégalités sociales sont aussi à la racine des difficultés éprouvés par les élèves et les professeurs). Claire Berest nous fait un état des lieux rapide de la situation de professeur du second degré, qui date de 2011… mais j’ai envie de dire, on est en 2023, les annonces sont quasi similaires comme faire travailler davantage les profs pour qu’ils aient un meilleur salaire (c’était sous Sarko et on parlait d'augmenter le temps de présence sur l'établissement, elle explique pourquoi ce n'est pas réaliste). Pour quelqu’un qui voudrait bien connaître le système, ce n’est plus actuel, mais on peut faire des parallèles aisés avec les dernières annonces (Le Monde a fait un article très intéressant intitulé « Prof » : journal de bord d’un métier sous tension) et depuis dix ans je n’ai pas l’impression que ça ait évolué des masses. Bref, après cet état des lieux, elle nous raconte ses cinq semaines d’expérience en tant que titulaire puis elle interviewe une collègue qui n’a pas abandonné + une prof du premier degré (primaire). C’est très court. Au début j’étais déçue car je me suis trompée en l’empruntant mais je l’ai lu en une heure comme si une amie me racontait ce qu’elle a sur le cœur par rapport à son travail. Édifiant.



    Coté romans

    <image>J’ai enfin terminé La Maison dans Laquelle de Mariam Petrosyan . Je ne sais que rajouter à tout ce que j’ai dit sur le sujet de la LC mais une excellente lecture. Pour moi, ce fut une expérience "extralittéraire" et je crois que je pourrai confondre mes souvenirs de lecture avec des souvenirs réels tant ce fut fort. C’est un peu étrange car cela ne m’était jamais arrivée, même avec des coups de cœur (ou partiellement). Ce livre a vraiment un truc... Il y a beaucoup de romans que j’aimerais relire, mais celui-ci j’aimerais le relire d’ici un ou deux ans en ayant encore les éléments bien en tête pour approfondir certains pans de l’histoire.

    <image>Le Chien des Baskerville de Arthur Conan Doyle. Une très bonne lecture qui me donne envie d’explorer les aventures de Sherlock Holmes. Alors je disais que j’avais lu le premier mais en fait non, il faut encore que je découvre Une étude en rouge donc ça sera mon prochain. En vérité, j’avais lu Un scandale en Bohême en audio, pas très marquant mais l’écoute fut très courte (50min). Si des fans passent dans le coin, je veux bien des recommandations sur les romans et nouvelles qui valent le détour.

    <image>Question de temps de Shashi Deshpande. Un roman très axé sur la réflexion, sur le temps, le destin, le féminisme. Il n’y a pas vraiment d’intrigues. Gopal quitte Sumi du jour au lendemain. Celle-ci retourne vivre chez ses parents avec ses trois filles… et voilà. C’est l’occasion de faire remonter les histoires de famille, dont un secret, mais ça n’a pas le sel d’une saga familiale. C’est l’occasion de parler de la conditions des femmes indiennes sur plusieurs générations. Cela se passe dans les années 90 (bon, j’ai compris ça à la fin car ils regardent la télé et apprennent l’attentat sur Rajiv Gandhi -aucun lien de parenté avec le Mahatma-). Pas un roman passionnant mais un roman intéressant malgré tout. Il a 32 ans quand même donc la situation a dû évoluer depuis et pourtant, les thématiques peuvent paraitre actuelles mais pas révolutionnaires. C’était peut-être davantage le cas à l’époque. L’édition Picquier est pourvue d’une belle annexe donc je vais la lire avant de refaire circuler ce livre en boite à livres.



    Côté BD

    Je n’ai lu aucun manga ces derniers jours, mais je me suis lâchée sur les BD. Les avis sont plus détaillés car déjà écrits pour mon blog même si j’ai eu la flemme de les publier.



    <image>

    Soixante printemps en hiver Aimée De Jongh et Ingrid Chabbert

    Alors que Josy fête ses soixante ans, que sa famille chante autour du gâteau, elle part brusquement de la maison. Après trente-huit ans de vie commune, deux enfants et des petits-enfants, elle prend son van et sa liberté.

    J’ai beaucoup aimé cette BD. Je m’attendais à ce que Josy parte vraiment loin avec son van, qu’on voit des paysages et compagnie, mais ce n’est pas de cette liberté dont on parle. Et c’est tant mieux me concernant, je n’aime pas trop les récits de voyage. Cela donne parfois l’impression qu’il est nécessaire de partir loin pour se trouver. Non, on parle de la liberté hors du mariage, des conventions, de la vie dans laquelle on s’est embourbée, trop petite pour nous. On parle de la routine qui nous perd. Josy n’a pas besoin de partir très loin pour chercher tout ça, juste de se détacher de son mari.

    Evidemment, sa famille le prend très mal. Elle est celle qui part et donc celle qui a tort bien qu’il n’y ait plus d’amour entre elle et son mari depuis longtemps, juste la tendresse de l’habitude. Il y a aussi une dimension féministe, bien qu’elle ne soit pas très appuyée, mais il est fait mention du regard différent qu’on pourrait avoir, plus complaisant, si un homme avait agi de la sorte.



    <image>

    J’adore les romans initiatiques. Ils mettent souvent en scène des jeunes personnes et j’ai trouvé intéressant de commencer une quête initiative au début de soixantaine. Ce n’est peut-être pas un thème si rare, mais c’est la première fois que je lis cela et j’ai énormément apprécié. J’aurais bien aimé que ça soit plus long. Je ne saurais dire pourquoi le livre m’a un peu laissé sur ma faim. Le format BD ? Je ne pense pas, mais il aurait peut-être gagné à être un peu plus long pour gagner en profondeur. Je trouve qu’on comprend pourquoi elle est partie mais peut-être pas assez la manière dont elle l’a fait. On connait peu de choses de sa vie, c’est sûrement fait exprès pour que tout le monde s’identifie. Une vie banale, avec un homme, deux enfants, on ne sait pas si elle a eu un métier ou était au foyer (bon 60 on travaille encore de nos jours vous me direz) et il est mis l’accent sur cet aspect de routine, d’ennui. Le personnage est âgé pour une fois, il a un passé mais cela n’est pas exploité. J’aurais préféré un récit peut plus personnel avec la compréhension de l’agacement au fil des ans, du pourquoi elle est restée aussi longtemps, de la pression sociale qu’elle aurait pu subir et qui l’a menée à fonder une famille nucléaire, peut-être du mal-être de rester dans cette vie, pourquoi pas des flashbacks ? Le résumé parle de crise de la soixantaine mais d’un point de vue féminin et féministe, il y aurait eu tant de choses à dire.

    Bref, je suis restée sur ma faim mais ça reste une belle découverte.




    <image>La Dame Blanche de Quentin Zuttion, éditions Le Lombard, 208 pages

    Je ne savais rien de ce livre avant de l’entamer (les joies de la médiathèque), même pas que ça se déroulait dans un EHPAD. On suit Estelle dans sa profession d'infirmière et on s’aperçoit vite que c’est une profession très prenante. Elle y met toute son âme.

    Le récit commence avec un aspect dur du métier : la mort d’une résidente que sa famille vient voir et donc qu’il faut nettoyer et apprêter. Au fil de la bande dessinée, on voit le lien qui unit Estelle et les résidents. On fait la connaissance de plusieurs d’entre eux dont les problématiques sont parfois différentes. C’est émouvant, j’ai versé ma larme et je retiendrai les différentes histoires.



    <image>

    Malgré ce côté patchwork, je trouve que la BD a une bonne unité et une fin satisfaisante. J’ai beaucoup aimé les dessins, ils m’ont donné l’impression d’être hors du temps avec ce côté un peu "vaporeux" alors que les thématiques sont très fortes, très actuelles et parfois bouleversantes. On ressent d’autant plus la douceur et l’affection qu’Estelle peut développer pour les patients.

    Estelle est une soignante très empathique et pour cela, elle doit enfreindre parfois les règles ou plutôt se composer une propre morale. J’ai aimé le traitement, notamment, de la patiente touchée par la maladie d’Alzheimer où on comprend à la fois le point de vue de la fille de la patiente et celui d’Estelle. C’est un passage très touchant, mais il y en a d’autres et je ne veux pas trop en dire.

    Je vous la conseille vivement ! Je pense relire cet auteur très prochainement.




    <image>La Fille dans l'écran de Lou Lubie et Manon Desveaux, Editions Marabout (Marabulles), 186 pages

    Encore une fois, BD emprunté à l’aveugle. Deux autrices, je pensais qu’il y en aurait une pour le scénario et une pour le dessin. Et bien non ! Chaque autrice gère son personnage et sa partie. Manon Desveaux gère le personnage de Coline en France et Lou Lubie Marley au Canada. Malgré cela, j’ai trouvé qu’il y avait une belle harmonie entre les deux styles. C’est une façon très intéressante qui sied au récit qu’elles ont construit :

    Coline est une jeune femme anxieuse qui habite chez ses grands-parents et cherche à écrire un roman graphique. En cherchant l’inspiration pour ses dessins, elle tombe sur le site de la photographe Marley, résidant au Canada. Elle la contacte pour lui demander l’autorisation d’utiliser ses clichés. Marley est ravie. N’ayant pas touchée son appareil depuis longtemps, embarquée dans la vie quotidienne où les rêves ont laissé place aux factures. Une relation à distance commence à se nouer entre les deux femmes, animées d’une passion commune.



    <image>

    J’ai adoré ! La couverture ne m’attirait pas spécialement, mais quelle histoire ! Là je peux vous dire que je ne suis pas du tout restée sur ma faim. En 186 pages on a des thèmes intéressants, des personnages plus vraies que nature et une intrigue.

    J’ai aimé les deux jeunes femmes, différentes mais complémentaires. J’ai beaucoup apprécié le thème de la réalisation de soi, dans le sens où chacune à un rêve artistique qui, du point de vue du commun des mortels, ne paie pas les factures. Coline et Marley veulent se professionnaliser dans un domaine qui n’est pas forcément du goût de leur entourage. Coline, anxieuse et artiste, se sent en décalage par rapport aux attentes de sa mère qui rêve qu’elle fasse des études, qu’elle commence à se créer une bonne petite vie stable. De son côté, Marley a déjà créé cette vie. Elle a un conjoint, elle est serveuse et cette vie ne lui convient pas. Non mais le conjoint, si réaliste et si énervant celui-là ! Marley arrive à faire semblant, mais elle étouffe bien trop sa sensibilité pour lui faire plaisir. Nouer avec Coline, c’est aussi nouer avec elle-même, avec la jeune fille qui était venu au Canada pour devenir photographe.

    J’ai adoré l’alternance entre les deux personnages, à gauche Coline, à droite Marley puis les deux ensembles lorsque Marley fait son séjour en France. Bon, la couverture le montre, ça sera plus que de l’amitié entre les deux. C’est vraiment une belle histoire.

    De plus, j’ai trouvé que la manière d’intégrer les écrans était bien. J’avais un peu peur que ça soit chiant (les mails, les textos..) mais c’est bien fait et rendu vivant. Pour donner un exemple, on voit les hésitations quand un personnage rédige un message. L’histoire prend son temps ce qui donne une BD très bien développé.

    Une excellente découverte ! Je dis merci au bouche-à-oreille car la couverture ne m’attirait pas. J’espère, à mon tour, vous avoir donné envie de découvrir cette BD.




    Lectures en cours

    <image>L'Épée, la Famine et la Peste, tome 1 de Aurélie Wellenstein J’adore ma lecture ! J’ai lu Le Dieu Oiseau il y a quelques mois et j’avais beaucoup aimé. Ce que j’aime chez cette autrice, c’est qu’elle a de l’imagination et une écriture très prenante. On est sur un univers très sympathique où des villages disparaissent dans les toiles d’araignées (oui oui…). Ces dernières peuvent rentrer par l’oreille des gens pour tisser dans leur esprit (mais pourquoi ne dorment-ils par avec un bandeau sérieux !). Bref, c’est tout mignon (ou pas). On suit trois personnages, un jeune homme bègue bizutée par son village et "possédé" par un esprit loup (d’après ce que je comprends là où j’en suis), une jeune fille ayant les pouvoirs des tarentas et un ancien soldat de l’inquisition. En effet, il y a une inquisition pour traquer les sorcières qui sont soupçonnées de détenir de tels pouvoirs. Il y a donc des personnes qui ont une certaine affinité avec les araignées, qui les admirent, et d'autres qui ne les aiment pas (ce qui semble le plus logique, c'est la majorité). Voilà, je suis à la page 100 donc c’est le début de l’histoire et c’est très prenant. J’aime énormément ma lecture pour le moment !

    <image>L'homme qui rit de Victor Hugo. Nous sommes en Angleterre en 1700 et quelques. On suit des saltimbanques, mais bon c’est plus compliqué que ça et surtout très détaillé. Hugo nous décrit l'aristocratie en large et en travers ! Côté intrigue, forcément, je préfère suivre le personnage de Gwynplaine, enfant trouvé par Ursus et Homo, un homme et un loup, et qui lui-même a trouvé un bébé aveugle lors d’une tempête de neige, Dea. Gwynplaine est l'homme qui rit, un enfant qui a été mutilé par des trafiquants. Incroyablement laid, sa figure rit toujours et seule Dea peut le voir tel qu'il est, parce qu'elle est aveugle justement. J’adore la plume de Hugo, il y a des passages magnifiques. J’aime beaucoup la description des tempêtes par exemple, mais j’adore aussi les discours Ursus où l’on comprend toute l’ironie de l’écrivain derrière à propos des classes sociales. Je pense que je vais me régaler avec les Misérables (prévus en juin et sur un mode de lecture plus lent). Les passages qui m’intéressent le moins sont lorsqu’il décrit toute l’aristocratie car ça semble hors de l’histoire pour le moment même si je pense que ça va se rejoindre. Wait and see!

    <image>Et j’ai pris un autre livre de Michel Zink -Introduction à la Littérature Française du Moyen-Âge qui est très court (189 pages) donc plus approfondi que l’autre, plus chronologique, mais qui risque peut-être de me mettre en appétit. Je suis au tout début. Je pense que je vais me régaler avec cet essai, pour le moment encore une fois très accessible.

    Et toujours Taxi etL'architecte de la vengeance mais j’ai peu avancé.



    Prochainement
    Maintenant que j’ai rendu toutes les BD, je vais pouvoir poursuivre mes mangas (Hellsing et Vagabond, toujours).
    Je vais aussi lire Quality Land pour la LC.

  • Grominou

    Administratrice

    En ligne

    #245 26 Avril 2023 03:25:17

    L'Homme qui rit pourrait bien être un de mes prochains classiques...
  • Vinushka

    Puits de lecture

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    #246 26 Avril 2023 20:37:19

    Grominou a écrit

    L'Homme qui rit pourrait bien être un de mes prochains classiques...


    Il est vraiment bien pour le moment ! (je n'ai pas trop de doutes pour la suite) D'Hugo, j'ai seulement lu Les derniers jours d'un condamné et Les Travailleurs de la mer (très beau roman aussi). J'ai toujours un peu de mal avec ses descriptions. Elles sont toujours très belles mais parfois longues et coupant le récit donc je stagne sur ces passages. Cela m'a bloquée dans Notre Dame de Paris que j'ai essayé de lire deux fois et pourtant à chaque fois je suis vraiment conquise par le début (même pas la description de la cathédrale). Mais on dit "jamais deux sans trois" donc un jour je prendrai le temps et j'irai au bout.

    En ce concerne L'homme qui rit, je suis actuellement dans un endroit du récit vraiment prenant. :-) Et un événement inattendu survient à la fin du chapitre (même si je me suis spoilée sans faire exprès -_- c'est bien amené). Je pense que je vais rapidement le terminer. Cela me rassure pour Les Misérables que j'ai prévu de lire sur cinq ou six mois en mode "roman feuilleton", je serai bien imprégnée comme ça.

  • pontdeslivres

    Lecteur assidu

    Hors ligne

    #247 07 Mai 2023 07:37:21

    Tes points lectures sont tellement organisés et agréables à lire ! Je m'abonne avec plaisir à ton suivi car tu lis beaucoup de choses qui sont dans mon radar ! Je note cette BD de Lou Lubie j'avais adoré son ouvrage BD sur les contes :pink: donc curieuse de lire son travail. (J'avoue que moi non plis, la couverture ne m'aurait pas attiré comme quoi le bouche à oreille à du bon).
  • Vinushka

    Puits de lecture

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    #248 09 Mai 2023 22:31:54

    pontdeslivres a écrit

    Tes points lectures sont tellement organisés et agréables à lire ! Je m'abonne avec plaisir à ton suivi car tu lis beaucoup de choses qui sont dans mon radar ! Je note cette BD de Lou Lubie j'avais adoré son ouvrage BD sur les contes :pink: donc curieuse de lire son travail. (J'avoue que moi non plis, la couverture ne m'aurait pas attiré comme quoi le bouche à oreille à du bon).


    Bienvenue sur ce suivi et merci ! :) Pour ma part, je viens d'emprunter son ouvrage sur les contes. J'ai l'impression que c'est très différent de ce qu'elle propose avec Manon Desveaux, et j'ai hâte de lire ça !




    Point n°9

    Je me rends compte que le dernier était le 25 avril donc il y a 15 jours, mais le 2 mai je n’avais pas avancé et j’en ai profité pour faire mon bilan d’avril sur le blog (ici, lectures + acquisitions). J’ai surtout craqué niveau acquisitions ce mois-ci, et je pense que ça ne s’arrangera pas en mai car je recharge ma liseuse. J’ai un nouveau travail prochainement et je passerai plus de temps de transports donc c’est un peu l’excuse. Excuse dont je me suis servie pour acheter une belle pochette à livre… la cohérence. ^^ Mais on veut du choix, du choix !!! Heureusement que je ne fais pas qu'acheter, je lis aussi et donc voici mon point lecture de ces quinze derniers jours.



    Ce que j’ai terminé

    <image>Je suis surprise d’avoir fini L’homme qui rit aussi rapidement. Cela augure du bon pour ma lecture prochaine des Misérables en mode "roman feuilleton". Je n’ai pas grand-chose de plus à dire par rapport au point du 25 avril car j’ai déjà résumé l’intrigue, le reste serait sûrement spoilant. J’ai beaucoup aimé malgré les quelques longueurs que j’ai pu trouver sur toute la description de l’aristocratie. J’apprends toujours beaucoup avec Hugo même si je ne retiens pas tout. J’aime beaucoup son style, son vocabulaire très précis, et les images qu’il convoque et qui sont pleines de contrastes. Cela se perçoit dans les thèmes : le laid, le sublime, les aveugles qui voient, les voyants qui sont aveugles, etc. J’ai apprécié l’intrigue en général ainsi que les discours d’Ursus, personnage saltimbanque qui a recueilli Gwynplaine. Je pense qu’Ursus est mon personnage préféré du roman. J’aurais aimé être davantage surprise par le tournant du récit. J’ai pensé aux Travailleurs de la mer dans toute la symbolique et je suis ambivalente sur son traitement des personnages féminins dans ce roman . Chez Hugo, idem dans Les Travailleurs de la mer, les personnages masculins amoureux ont un côté "sacralisation" de la femme, un peu le fantasme de l’amour non consommé. Il y a un côté presque "mythologique" tant on ressent les destins des personnages chargés par une destinée qui les dépasse. J’ai hâte de voir comment ça sera traité dans Les Misérables qui met en avant des personnages féminins célèbres, peut-être seront-elles plus "grises" et plus réalistes ?

    <image>Quality Land, puisque c’est une LC, je ne voulais pas trop m’attarder là-dessus avant de le faire le point sur le topic dédié. J’ai vu que @atick n’avait pas trop aimé et je comprends son point de vue (avis sur sur son suivi). L’intrigue tient sur un timbre post et elle est absurde. En effet, le personnage de cette dystopie en vient à se rebeller parce qu’il reçoit un objet dont il n’a pas besoin… enfin il pense qu’il n’en a pas besoin car c’est un monde régi par les algorithmes et ces derniers savent mieux que les humains quels sont leurs besoins, n’est-ce pas ? Refuser un objet, c’est remettre en cause le système. Alors Peter Chômeur, (le nom de famille, dans cet univers, est la profession du père, critique des déterminismes sociaux à mon sens) qui travaille dans une sorte de casse à robots, va partir dans cette quête avec ses acolytes, des robots destinés à la casse. Au début, on ne sait pas trop où ça va. On a l’histoire, mais aussi pas mal d’anecdotes qui nous présentent l’univers et son fonctionnement. J’ai adoré, car j’ai totalement accroché à l’humour de Marc-Uwe, mélange d’absurde et d’engagement dans les thèmes. C’est satirique : critique de la montée du nationalisme, de l’abus des algorithmes, de la démocratie, etc.
     
    <image>Les chroniques du kangourou est une lecture que j’ai faite en audio et c’est tant mieux. On retrouve Marc-Uwe en tant que narrateur de sa propre histoire de vie. Un kangourou irrévérencieux, mal élevé, anticapitaliste, débarque dans son voisinage et s’incruste carrément chez lui. Mon interprétation est que le kangourou est une sorte de double personnalité de l'auteur qui ose aller dans la radicalité au point de ne pas savoir se tenir en société. Mais selon le psy qui les suit, le kangourou existerait réellement, ou le psy est fou aussi. :lol: Il raconte cette collocation particulière dans de coutes chroniques radiophoniques. Je crois que les histoires les plus longues font 7 min mais globalement, on est sur du 3 minutes. Je conseille particulièrement l’audio car l’interprétation de François Hatt est très vivante. J’ai beaucoup ri. Les textes sont satiriques et un peu absurdes. Pour vous donner un exemple, il y a une chronique où le kangourou convie Marc-Uwe en vacances dans une sorte de parc à thème sur la religion chrétienne (parc Génésis) et comme à son habitude, il fout le bordel en posant des questions à la fois absurdes et pleines de bon sens, et il va toujours de plus en plus loin. Il va jusqu'à demander s'il peut boxer les acteurs déguisés en Jésus et s'ils tendront l'autre joue comme dans la bible. Je ne vous dis pas ce que répond le guide du parc. haha C’est délirant, mais plein de réflexions sur la société et notamment l’Allemagne contemporaine. Mais je le répète, le seul intérêt est l’humour, le côté chronique peut faire décousu et ne plaira pas à tous, mais en audio, c’est comme un bonbon qu’on peut s’autoriser sur son temps libre et c’est parfait ! (enfin, je voulais en écouter une ou deux par jour mais il y a 81 chroniques et j'ai mis 4 jours snif)

    Donc j'ai lu deux Marc-Uwe Kling en même temps. J'adore son amour. Je n'ai pas forcément eu ce qu'on appelle un "coup de coeur" mais je suivrai les prochaines parutions de l'auteur, ça c'est sûr. (je précise qu'il fait référence aux chroniques du kangourou dans Quality Land)

    <image>Taxi de Khaled Al Khamissi. Ce sont de courtes nouvelles où le narrateur, que l'on suppose être le même à chaque fois mais dont la vie importe moins que son regard, est un passager régulier des taxis. Chaque nouvelle est une conversation, il y en a 58 et elles font maximum 4 pages. C'est un peu comme aller dans un bar et écouter les opinions des gens qui sont les "petites gens", ceux qui ne travaillent pas dans les hautes sphères et qui représentent en quelque sorte "le peuple", du moins la CSP de chauffeurs de taxi, et des hommes même si quelques anecdotes concernent la condition des femme. C’est plutôt rare dans le texte, mais l’auteur au moins le prend en compte. A un moment, il tombe sur un chauffeur misogyne et le narrateur a beaucoup de mal à supporter son discours par exemple. Les personnages de chauffeurs sont tous différents, ce n’est pas une catégorie qui est idéalisée. Les difficultés du métier son montrées eu égard des spécificités en Égypte (quand le métier a été ouvert, c’est devenu vraiment difficile de gagner sa vie en tant que chauffeur). Parlons-en du contexte égyptien. D’un côté, il y a des thématiques qui paraissent universelles sur le pouvoir, la démocratie, le fait de voter ou non, etc. D’un autre, c’est bien ancré dans le contexte égyptien au moment de la parution du livre. Donc, on a comme une photographie de la situation à un instant T, qui commence à dater (2006) et dont nous, européens, ne savons en général pas grand-chose. Personnellement, je ne pense pas avoir compris toutes les allusions lors de sujets politiques précis en particulier. Je comprenais davantage certaines thématiques comme la corruption, le capitalisme, etc. notamment quand le propos était bien illustré par des anecdotes. Il y a une espèce d’humour tendre que j’ai beaucoup apprécié. De manière générale, je ne conseillerai pas le livre à tout le monde du fait de son format spécifique, mais si vous vous intéressez à l’Egypte et que le côté fragmentaire ne vous effraie pas, je pense que c’est une bonne porte d’entrée !

    <image>La dernière fois, je vous présentais Lutte des classes de Claire Berrest et si j’avais apprécié cet essai-témoignage, je m’étais trompée dans mon choix. Initialement, je voulais lire au sujet de l’inégalité scolaire. On était surtout sur une expérience d'enseignante, en ZEP certes, on pouvait toucher les inégalités du doigt (exp : mettre les enseignants inexpérimentés là où les conditions de travail sont les plus dures du fait du système d'affection par points, le manque de confiance de ces élèves dans le système, etc.) C’est pourquoi je me suis procuré Mérite, un cours essai sur la question de la sociologue Annabelle Allouch. En 100 pages, c’est forcément très synthétique, mais c’est actuel et ça a le mérite d’être clair et accessible. Cela fait un moment que je réfléchis sur ce sujet et j’épouse d’emblée la pensée de l’autrice donc je n’ai pas eu une révélation mais c’est toujours agréable de mettre des mots là-dessus et de trouver des arguments supplémentaires.
    Petite anecdote, vu que je lis plusieurs livres en même temps, j'ai vu des échos sur la question dans L'homme qui rit quand Ursus fait tout un discours pour justifier que les aristocrates méritent leur place, ou encore dans Quality Land puisque les gens sont classés et même dans le début de Le Comité. Le mérite est vraiment partout alors qu'il n'est pas si aisé de le définir. Ce court livre est un début de réflexion, avec une vrai proposition à la fin ce qui est appréciable.
    Petite citation/question : "(...) comment, dans une société d'individus singuliers, mesurer sa valeur dans l'absolu ou sa relation avec les autres."



    En cours de lecture

    <image>Toujours L’épée, la famine et la peste, mais je n’avance pas. Le livre n’est pas en cause, j’ai voulu finir prioritairement d’autres lectures pour la LC ou pour rendre à la médiathèque. Je le gardais en tant que livre de chevet et je suis plutôt fatiguée le soir. Je lis un chapitre par jour environ, et il y en a une quarantaine. A ce rythme, je suis pas sortie des toiles (d’araignées), mais je pense avancer davantage ce week-end à la maison…

    <image> Cela ne m’empêche pas de commencer d’autres lectures, mais Le comité est un livre de poche très court et par conséquent très léger ! J’ai lu le premier chapitre et je pense que j’en parlerai plus longuement mardi prochain mais j’aime beaucoup ce début, un peu kafkaien en effet ! (ce qui est annoncé sur la 4ème de couv).

    <image>Alors voilà : Les 1001 vies des urgences Je le lis avec l’audio en parallèle pour le challenge des dix listes. Il y avait encore le ticket de caisse dans ce livre. 2014. Après avoir lu la BD Dame Blanche qui se passe dans un ehpad, je sentais que c’était le moment de voir du côté des urgences. Si j’ai retardé la lecture de ce livre, c’est que je ne suis pas trop témoignage, mais c’est intéressant, des anecdotes teintées d’humour et de tendresse.

    <image>Les héritiers. C’est mon thème du moment. Il est très accessible et il complète bien ma lecture sur le mérite. Bien antérieure et axé sur la culture des étudiants, il montre l’influence du milieu sur les goûts et la propension à faire des études. Si j'ai souligné qu'il était accessible, c'est parce que j'avais trouvé La domination masculine de Bourdieu compliqué à lire et je n'avais pas osé lire d'autres essais de lui malgré mon intérêt pour ses thèmes de recherche. Après il est co-écrit avec Passeron, je ne sais pas si ça joue.

    Introduction à la Littérature Française du Moyen-Âge Je l’ai mis en pause car je me suis arrêté à la fin d’un chapitre. Je pense le reprendre après avoir terminé Les héritiers, j’en suis aux troubadours. : )

    L'architecte de la vengeance malheureusement en pause car il ne me plait pas. Je ne parviens pas à accrocher au style et à l’histoire alors que les thèmes sont originaux et intéressants. C’est pourquoi j’ai l’impression de passer à côté de quelque chose. Son verdict va bientôt sonner, car je dois le rendre dans 4 jours. Abandon ou pas ? La suite au prochain épisode.

    Lectures à venir
    Vu toutes mes lectures en cours, ça sera la surprise !

  • Ciboulette

    Tourneur de pages compulsif

    Hors ligne

    #249 13 Mai 2023 19:34:19

    Tu m'as bien donné envie de découvrir Quality Land
    Un jour, je lirai Les Misérables ou l'Homme qui rit mais pour l'instant, je manque de courage.
  • Vinushka

    Puits de lecture

    Hors ligne

    #250 17 Mai 2023 22:30:16

    @ciboulette Si tu te lances, j’espère que la satire te plaira ! Pour Hugo, c’est pour ça que je me dis que je vais lire Les Misérables sur plusieurs mois (au moins 5 ou 6). ^^ J’ai cru comprendre qu’il y avait une longue bataille à passer dedans (Waterloo). Hugo a coutume de placer des descriptions énormes pas forcément utiles à la compréhension de l’histoire, mais à part ce passage que je crains un peu, j’ai vraiment hâte de le lire !






    Point n°10

    La semaine dernière, j’ai terminé trois livres.

    <image>L’architecte de la vengeance de Tochi Onyebuchi. Enfinnnnnn. La fin du livre était davantage prenante car on reste majoritairement avec un personnage. La narration, depuis le début du récit, ne me plaisait pas. Je l’ai trouvé assez floue et j’avais parfois l’impression de ne pas comprendre où l’auteur voulait en venir. On suit Ella et Kevin qui sont noirs (la question de la description des ethnies dans le livre est très intéressante et nous force à changer de lunettes). Kevin se retrouve en prison. Sa sœur, Ella, a un don. J’ai préféré les passages avec Kevin… Ella voit des choses notamment l’avenir et on la suit dans ses visions ce qui donne parfois un aspect décousu au récit, à mon sens, bien que tout ce qu’elle voit mène au final et n’est pas inutile… mais sur le moment, j’étais perdue et pas forcément très intéressée. J’avais du mal à visualiser tout ce qui se rapporte à ce don et je pense même ne pas avoir tout compris à ce sujet. De plus, le style très brut ne m’accrochait pas. En dehors des dons d’Ella, le tout est plus "réel" que ce à quoi je m’attendais et la partie SF ne constitue qu’une partie du récit. Ce que j’ai aimé, ce sont les thématiques du livre. Comme je l’ai dit, on se place vraiment du côté des noirs qui sont persécutés par le système, beaucoup de sujets à ce propos sont brossés (les algorithmes non fiables sur eux, ce qui mène à des arrestations infondées, le risque plus haut pour les parturientes noires que pour les blanches, la ségrégation, etc.). Mais ce côté de brosser toutes les oppressions par le biais du don est aussi ce qui m’a rendue l’intrigue floue voire secondaire. Il y a un côté liste qui en voulant être exhaustive empêche de développer en profondeur certains aspects. Je ne me suis pas attachée aux personnages même si j’aimais surtout Kevin. Le portrait qui est décrit, c’est surtout celui de la société actuelle. En cela, le livre est très intéressant et peut-être que si j’avais apprécié le style, je n’aurais pas tenu rigueur du côté "brouillon" de l’ensemble. Je suis passée à côté, mais j’ai vraiment aimé l’annexe 1 où l’auteur raconte qu’il a participé à des faux procès (ils font ça dans les universités de droits, ils ont une consigne et ils doivent organiser un procès en conséquence). Et c’était tout un foin car son groupe l’a mis dans le rôle de la victime. Puisqu’il est noir, ça comptait pour la plaidoirie. Or, la consigne ne précisait pas que la victime était noire. Il fallait par défaut comprendre que l’imprécision de la couleur de peau, c’était l’homme blanc par défaut. Cela m’a fait penser au livre de Jodie Picoult, Mille petits riens, car il me semble que la question du racisme est évitée au début du procès, que c’est un peu casse-gueule d’aller sur ce terrain alors que c’est finalement toute la question. Bref, si j’avais aimé le livre, je pense que je le relirai car le propos est intéressant et que j’ai bien conscience de ne pas avoir tout capté. Je suis passée à côté, mais je tenais à le faire connaître malgré tout car c’est une voix importante, assez rare en imaginaire. Il y a beaucoup d'avis très positifs alors peut-être que ça pourrait vous plaire !

    <image>Des fois, ne pas tout capter n’empêche pas d’apprécier et cette fois je vous présente un récit qui fait aussi dans les 150 pages, mais que j’ai adoré ! Je pense que si je connaissais l’histoire de l’Egypte moderne, j’aurais encore plus aimé… mais peu importe, Le Comité m’a passionnée ! Un intellectuel se retrouve face à un Comité, un organisme très important mais qui n’a aucune existence officielle. Le Comité lui demande de faire un exposé sur la personne la plus brillante du monde arabe. Donc le narrateur (récit à la première personne) cherche qui ça pourrait être, ce qui l’amène à connecter plusieurs domaines entre eux, des domaines géopolitiques, sur la finance, l’impérialisme américain, les médias, etc… mais il fait peut-être trop bien son travail. Ce livre est fou et il est passionnant de suivre le personnage principal dans ses recherches qui demandent beaucoup d’imagination puisque les archives sont quasi inaccessibles. D'ailleurs, on lui demande de chercher, mais on voit rapidement que la direction qu'il prend n'est pas du goût de tout le monde, peut-être touche-t-il à un sujet qui fâche... Le livre est très agréable à lire, bien structuré aussi, il y a un côté absurde qui fait que l’auteur va vraiment au fond des choses. Il "exagère" pour dénoncer (enfin, j’espère) et ça fonctionne très bien. Cela rend l’histoire très accrocheuse et prenante. On se dit, mais what the f*** et on comprend que si l’auteur exagère, il dénonce une réalité, celle de la censure et de l’absurdité du système notamment. L’écriture est très compréhensible mais j’ai dû passer à côté de certaines dénonciations par méconnaissance de l’Egypte. Ce qui est sûr et certain, c’est que je vais relire Sonallah Ibrahim et me renseigner pour comprendre mieux ses textes. Malgré les barrières de mon ignorance, je suis conquise ! Je le conseille à ceux qui aiment La métamorphose de Kafka notamment.
    « C’est le système, vous êtes libres »

    <image>Enfin, j’ai terminé un livre qui était dans ma PAL depuis 2014… ahem. C’est un livre très connu, Alors voilà : les 1001 vies des urgences, je ne sais que rajouter à tout ce qui a été dit. Je reconnais à l’auteur son humour et sa tendresse envers les patients, une belle humanité. Il y a un fil rouge avec "la femme oiseau de feu", une femme condamnée par la maladie, à qui il raconte les histoires drôles de son service. J’ai pensé à la BD que je vous ai présenté il y a peu, La Dame Blanche, où l’on retrouve entre les lignes le courage des soignants. C’est vraiment un métier que je ne pourrai pas exercer, je n’en aurais pas le "savoir être", la "trempe". C’est parfois triste, évidemment, c’est les Urgences, mais c’est souvent drôle et comme le dit l’auteur lui-même, on se prend à espérer, si on se retrouve en situation de devoir aller aux Urgences, de tomber sur une telle équipe ! Je trainais ce livre dans ma PAL car ce n’est pas mon genre de lecture (témoignage), mais je suis contente d’avoir fait ce détour et d’emporter avec moi ces tranches de vie.



    Mes lectures en cours


    Toujours Les Héritiers et Introduction à la Littérature Française du Moyen-Âge qui sont deux essais un peu en pause à vrai dire. (pas totalement car je picore ailleurs sur ces thèmes, mais je ne parle que des livres que je lis de A à Z)

    <image>Ensuite,L'Épée, la Famine et la Peste, tome 1 d'Aurélie Wellenstein. Alors j’avais un peu peur car je ne sais pas si c’est du fait que j’avançais un peu au compte-gouttes mais je commençais à trouver le rythme un peu lent. Sans détailler, j’étais dans un passage où deux personnages vont d’un point A à un point B et je commençais à trouver ça longuet sans forcément m’attacher à l’un ou l’autre. Aïe… mais depuis qu’ils sont au point B, ça me plait mieux et j’ai dévoré quelques chapitres d’une traite. J’espère que la suite sera de cet acabit !

    <image>Les Rois Maudits pour la LC, un tome qui commence de manière plus passionnante que son prédécesseur qui était déjà très bien. Mais c’est si bien l’Histoire ! Druon, en la mettant en scène ainsi, montre que la réalité n’a rien à envier à la fiction.

    <image>J’avais lu et beaucoup aimé le premier roman de l’autrice,Chris Vuklisevic, alors je me suis dit que j’allais lire le suivant. Sans rien savoir. Quand elle a annoncé sur les réseaux qu’il existerait une version audio, j’ai opté pour celle-ci sachant que la version papier dormirait dans ma PAL. Du thé pour les fantômes n’a rien à voir avec son premier roman (Derniers jours d’un monde oublié, fantasy) mais omg, une très très belle surprise. J’en ai déjà écouté le tiers. L’audio sied parfaitement à cette histoire car on a un narrateur à la fois externe et interne dans le sens où il nous raconte l’histoire de ces femmes dont il a, semble-t-il, recueilli sur leur témoignage ce qui mène à différentes temporalités. Nous sommes dans la campagne niçoise, dans un village reculé où vivent deux jumelles, l’une est passeuse de fantôme, l’autre sorcière, l’une choyée par sa mère, l’autre pas car est la cadette, la non désirée. Elles sont déjà adultes au début du récit, (même si on a des flash-back pour tout comprendre de leur histoire) et elles se retrouvent après trente ans suite à la mort de leur mère qui avait 56 personnalités (ou un chiffre du genre). Or, le fantôme de la mère reste introuvable. On est donc dans du réalisme magique et mazette que c’est bien écrit, les thèmes sont intéressants, les relations familiales et l’héritage (pas dans le sens de l’argent, vraiment l’héritage familial). Bon je ne suis qu’au tiers, mais ça promet ! Je suis de plus en plus convaincue sur le fait que Chris Vuklisevic est une autrice française à suivre !



    Mes futures lectures

    En dehors des livres que j’espère terminer, j’aimerais commencer :

    <image>Ferdaous, une voix en enfer de Nawal El Saadawi – Résumé : Ils m'ont condamnée à mort non parce que j'ai tué - car il y a des milliers de gens qui tuent chaque jour -, non, ils m'ont condamnée à mort parce qu'ils ont peur que je vive. Ils savent que si je vis, je finirai par les tuer. Et de fait, ma vie signifie leur mort, et ma mort leur vie. Or ils sont assoiffés de vie et la vie pour eux, c'est un surcroît de crimes, un surcroît de richesses. Moi, j'ai vaincu la vie, j'ai vaincu la mort ; je ne recherche pas la vie et je ne crains pas la mort. Je ne recherche rien, je n'espère en rien, je n'ai peur de rien, cela, parce que je jouis de ma liberté ! N.E.S.

    Dernière modification par Vinushka (17 Mai 2023 22:30:44)