[Suivi Lectures] Aealo

Arnaque-moi si tu peux

Il fit une pause, en continuant à le fixer. Es-tu chien ou loup ?"
Mercurio lança un coup d’œil à Paolo. Il ne se reconnaissait pas dans cet homme qui baissait la tête.
Mais il n'avait pas non plus la force de Scarabello.
"Alors ? Chien ou loup ?
- Renard."

<image> Il existe des livres qui sont de vraies surprises. Lorsque j’ai reçu Les enfants de Venise de Luca Di Fulvio que @Saelind m’avait envoyé, je n’en avais jamais au grand jamais entendu parler ! Pas même de l’auteur. Donc pas de hype particulière, juste de la curiosité.

Mais avant de monter à bord, écumons son contenu :
Venise, 1515. Peu de villes auront connu autant d'injustices, de dangers, de misère et de vices. De liberté, aussi.
Liberté pour Mercurio, petit voleur des rues, as du déguisement, pour qui le pavé romain est devenu trop brûlant. Liberté pour Giuditta, jeune et belle Juive, dont la religion semble ici tolérée – mais pour combien de temps ?
Rien ne les vouait à s'aimer. Pourtant... Entre inquisiteurs et courtisanes, palais, coupe-gorge et canaux putrides, les amants de Venise feront mentir le destin...

Je dois bien avouer que lorsque j’ai commencé cette lecture, je n’ai volontairement pas relu le synopsis. Du coup, avec un tel titre et en regardant la couverture, je visualisais des enfants jouant dans les rues de Venise en passant des coins les plus touristiques aux petites ruelles les plus secrètes, en d’autres mots une belle façon de découvrir la ville.
*C’est fou dans quelles projections on peut se plonger sans rien savoir !* :goutte:

Car en effet, il n’en est rien !
Il m’a fallu une bonne dizaine de pages pour comprendre que cette histoire n’était pas contemporaine. Qu’elle ne fut pas ma surprise donc !

Mais une fois cette surprise passée, la plongé dans l’histoire s’est faite toute seule grâce à un des points forts de cette lecture : la plume de Di Fulvio !
C’est une des premières choses qu’on remarque dans ce livre : sa fluidité ! Cette lecture pouvant faire peur du haut de ses presque 1000 pages se lit toute seule ! Mais à un point que je n’avais jamais vu/lu !
Comment fait-il ? Je l’ignore encore. J’ai bien quelques pistes mais elles n’expliquent pas tout…
D’abord, la gestion des détails. Si sa plume est fluide c’est que Luca Di Fulvio ne part pas dans de grandes descriptions à rallonge. Bien au contraire. Disons qu’il parvient à donner juste ce qu’il faut de détails pour nous permettre de comprendre les lieux, les ambiances ou les actions. Ce qui est largement suffisant pour les éléments moins ragoûtants qu’on peut rencontrer. Sa plume ne perd donc pas de temps, préférant aller à l’essentiel. Et qu’est-ce c’est efficace !

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La peur, elle se rendait compte, l'avait empêchée de réfléchir. Son père le lui avait expliqué un jour à propos de certaines arnaques. Si on met le pigeon dos au mur, il perd la capacité d'évaluer la réalité et les autres solutions possibles. C'était l'essence de l'arnaque : le pigeon ne devait envisager que les possibilités suggérées par l'arnaqueur. Il ne devait pas réfléchir par lui-même.

Mais ce qu’il ne dit pas dans ses descriptions, ses personnages le disent pour lui car un autre élément bougrement efficace, ce sont les dialogues !
Luca Di Fulvio ne fait pas parler ses personnages pour rien non plus, ici pas de dialogues superflus, pas de remplissage,  pas de blablas. Ils sont souvent brefs mais incontournables. C’est bien simple, par moment on pourrait comprendre un chapitre entier (jamais plus de 20 pages) rien qu’en ne lisant que les dialogues de celui-ci (ce qui serait dommage nous sommes d’accord mais qui en dit long sur sa façon de les gérer).
D’ailleurs, ce découpage en très petits chapitres aide très certainement, lui aussi, à la fluidité de la lecture. De même que si le livre parait si fluide en français, sans doute le doit-on également à un bon travail de traduction !

Tu sais quoi ? Si un de ceux qui décident et qui font les lois vivait la vie des gens normaux, les choses marcheraient mieux.

Tiens parlons-en de ces chapitres ! Et nous ne nous éloignerons pas de la réflexion sur la fluidité, vous allez voir.
Parce qu’il faut dire que scénaristiquement, ce livre est vrai tourne-page ! Souvent, à la fin de ces courts chapitres, Luca Di Fulvio parvient à placer un petit (ou plus grand) cliffhanger suffisant pour qu’on termine en se disant ‘’Oh le chapitre suivant fait moins de 20 pages, bon allez encore un petit chapitre et puis j’éteins !’’. Vous voyez où je veux en venir ? :angel:
Bon certes, la résolution des cliffhangers ne se révèle pas toujours aussi décisive qu’on aurait pu le croire. Mais si le principe du cliffhanger était toujours pertinent dans une histoire ça se saurait !
Mais du coup, voici à nouveau un procédé bougrement efficace pour booster/fluidifier la lecture ! Et ça marche ! Bon sang qu’est-ce que ça marche bien !

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"Si je ne craignais de vous offenser, je vous dirais que vous êtes un escroc magnifique.
- Tu ne m'offenses pas. Que crois-tu donc que c'est la politique?"

Toujours à propos du scénario, cette démarche des cliffhangers illustre et met en place un autre élément très appréciable pour le lecteur : l’imprévisibilité !
Combien de fois n’ai-je pas tenté d’anticiper les conséquences de ces événements de fin de chapitre ou des problèmes en devenir. Et combien de fois me suis-je planté ? Chaque fois (ou presque) ! Alors oui, vous pouvez vous dire que c’est simplement moi qui ne suis pas doué (c’est pas faux) mais sur 1000 pages ! Quand même ! Ca fait beaucoup d’actions en 1000 pages, il se passe beaucoup de choses ! Pourtant Luca Di Fulvio parvient souvent à trouver une autre tournure, pas forcément révolutionnaire ou tordu, au contraire souvent plus ‘’réaliste’’ même.

La vérité n'a pas la moindre importance. Ce qui compte, c'est ce qu'on affirme, en dépit même de l'évidence. Des jeunes gens de bonne famille, à Rome, sont ordonnés évêques ou cardinaux à quinze ans parce qu'un jour ils deviendront papes. On ne demande pas à ces jeunes gens ou à ces papes de ne pas avoir des bataillons de maîtresses ou de ne pas se livrer à la perversion, mais simplement d'affirmer le contraire. Et tout l'apparat est là pour le confirmer. Rappelle-toi : dans notre monde, la vérité est celle qu'écrivent les puissants. En soi, elle n'existe pas."

Plus réaliste car les circonstances dont il parle sont particulières, alors autant en jouer !
Il faut dire que le Venise aux alentours de 1515 n’est pas un lieu très marrant mais plutôt puissant puisqu’elle vient de remporter la bataille de Maignan. Pourtant la tension est là : elle n’est pas en très bons termes avec le pape, la découverte de l’Amérique laisse entrevoir un déclin économique lent mais réel, de plus d’autres espaces commerciaux commencent à naître en Méditerranée. Venise se replie sur elle et ferme l’entrée de la ville aux non-vénitiens et on commence à grincer de plus en plus vis-à-vis des Juifs.

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C’est dans un contexte très gris que nous mettons donc les pieds grâce à un personnage en particulier : Mercurio !

"On te dit que tu as les lèvres de ta grand-mère et les yeux de ton grand-père. Tu es une partie de quelque chose. Tu le sais parce que tu as leurs mains, leurs yeux, leurs lèvres, leurs cheveux... même un petit défaut dans la manière de parler te dira que tu es l'une des leurs." Mercurio s'arrêta un instant. "Moi, je n'ai jamais su si j'avais les mains de mon père ou de ma mère. C'est peut-être pour cette raison-là que je ne comprends pas pourquoi c'est important d'être juif ou chrétien... Parce que moi, je ne fais partie de rien. Je te demande pardon."

Oui oui vous traduisez bien, ce garçon s’appelle ‘’mercure’’ mais c’est ce qui arrive quand on est élevé en partie par des moines. Ce n’est qu’une des nombreuses choses que vous apprendrez sur lui !
Mercurio est un bandit au grand cœur rusé comme un renard et bon comme le pain. A lui tout seul, il est un des points forts de ce livre ! Mais il se trouve entouré de personnages auxquels on ne peut que s’attacher pour la plupart eux aussi. Je ne les développerai pas pour ne rien divulgâcher. Mais la plupart d’entre eux ont leur charme.
Mais ça ne vient pas de nulle part ! Les personnages même les secondaires sont non seulement richement construits et surtout nuancés ! Ici la vision manichéenne n’a pas sa place, même les ‘’mauvais de l’histoire’’, pour lesquels il peut sembler compliqué de trouver des nuances, eux aussi ont leurs causes et leurs raisons quand on y regarde de plus prêt.

Je veux être spécial pour elle, s'exclama Mercurio avec emphase.
- Sois spécial pour toi. Et tu le seras pour elle, dit Anna. C'est seulement comme ça que ça marche. Mais si tu cherches à être spécial uniquement pour elle, tu finiras par vous tromper tous les deux. Tu ne trouveras jamais le vrai toi-même et tu lui donneras quelque chose de faux.

Nous avons alors l’impression de nous retrouver face à des personnages avant tout humains ! Ce qui ne vous empêchera pas de détester voire haïr certains d’entre eux (mais après tout n’est-ce pas un peu humain aussi ? :angel:)
Avec certains de ces personnages, on parvient même à avoir l’impression par moment que d’autres histoires se jouent en parallèle ! Sur celles-ci nous n’auront pas d’explications, l’auteur jouera sur le non-dit, ce qui rend ces moments encore plus beaux.

En définitive, une très très belle surprise à plus d’un titre ! Merci encore à @Saelind pour cette découverte !


Parfois je me dis que le fait de n'avoir pas reçu une éducation est un avantage, car les gens comme vous sont émancipés de toute une série de règles dont nous peinons à nous débarrasser. Ce qui semblerait être un éloge de l'ignorance.


ps : Je suis fier de constater que j’ai réussi à écrire cet avis sans le moindre jeu de mot débile sur Venise ! Après tout ce n’est pas le carnaval ici ! Un moment il faut tomber le masque et arrêter de se gondoler pour rien sinon c’est la por… Euh…
Bon d’accord, visiblement je ne suis pas encore tout à fait au pont… *soupir*
Ce sera pour une prochaine fois…:angel:

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Parce qu’il n’y a pas toujours grand-chose à dire …

We will survive

<image> Je n’avais jamais entendu parler de Sir Ernest Shackleton avant de lire Endurance de Pascal Bertho et Marc-Antoine Boidin que @Saelind m’a envoyé dans le cadre de notre swap.

Synopsis :
« Cherche hommes pour voyage incertain. Petits gages, froid rigoureux, longs mois de nuit complète, dangers permanents, retour incertain. Honneur et reconnaissance en cas de succès. »
C'est avec cette annonce que Sir Ernest Shackleton a recruté une bonne partie des membres du bateau « L'Endurance » pour son expédition vers l'Antarctique, qui démarra en 1914 pour s'achever trois ans plus tard.
Une aventure humaine parmi les plus incroyables du XXe siècle.

Pascal Bertho et Marc-Antoine Boidin nous raconte une histoire que l’Historie semble avoir quelque peu oublié, sans doute quelque peu effacée par la guerre.
Cette histoire est une aventure véritablement étonnante ! Tout d’abord par le personnage à l’origine et au cœur de tout ça : Sir Ernest Shackleton. Un homme à la conviction humaniste et au courage étonnant !
Cette aventure est racontée très intelligemment notamment par son choix des couleurs, ne jouant majoritairement que sur les nuances de blancs et de gris, ce qui parvient à nous faire ressentir à nous, lecteur au chaud, les conditions difficiles et le froid mordant de l’Antarctique.
L’ambiance de cette BD reproduit très bien l'ambiance de l'équipe avec ces moments forts, ses tensions et ses doutes.
En 130 pages, on perçoit tout le danger affronté par ces hommes, ainsi que le véritable exploit que représente cette part de l’Histoire !
Merci à @Saelind pour cette découverte. ;)

Pas une psy bonne idée que ça…

<image> Parfois on tombe sur un livre qui intrigue tant l’idée de départ à l’air originale et peut être potentiellement drôle si elle est bien menée. Quand j’ai aperçu Héros sur canapé de Wandrille j’y croyais…

Synopsis :
Au départ, c'est une idée débile... (ce sont les meilleures) : Mettre les super-héros sur le divan du psy. En effet, comment penser que des mecs qui rendent la justice avec cape et collant puissent ne rien avoir à dire à un psy ? Ce livre est donc best of de la psychanalyse du héros et du tumblr. Sur le divan on retrouvera donc : Albert Einstein, John Snow, Mao Tse Toung, Prince de Lu, Mr Propre, Le géant Vert, Joann Sfar, le Pinguouin, Calvin & Hobbes, Mercredi Adams, Omer Simpson, Alien... et bien d'autres, réalisés par de nombreux dessinateurs...

Alors oui, aucun doute, l’originalité de l’idée de départ est bien là ! Imaginer des ‘’héros’’ de la culture pop, littéraire, cinématographique… ou des personnages historiques passer sur le divan du psy, je trouvais vraiment l’idée top et j’étais très curieux de voir ce que ça donnerait !
Mais l’illusion de la bonne idée n’a pas tenu longtemps, au bout de moins de 10 pages, j’avais compris que l’humour ne serait pas à la hauteur de l’idée de départ…
Si le panel des invités est étonnement varié, l’humour quant à lui patauge plutôt dans la vanne facile, ça peut même faire un peut forcé (une vanne pour mettre une vanne) voire carrément le cliché téléphoné quand ce ne sont pas carrément des redites… On est trèèèèès loin de pouvoir faire un collier vu le nombre de perles… :baille:
Et c’est ainsi que le soufflé retombe très très vite.

Et si les Watchmen étaient bloqués dans une dimension parallèle?

<image> Je ne suis absolument pas connaisseur de comics mais disons que je m’y intéresse de temps en temps. Du coup, lorsque j’en vois un qui a l’air un peu particulier, j’ai tendance à me dire : ‘’Tiens pourquoi pas ?’’. Disons qu’avec Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes de Jeff Lemire et Dean Ormston ça n’a pas raté, alors j’ai tenté.

Disons qu’il y a un décalage entre le visuel de la couverture et ce synopsis qui pourrait être pris comme une comédie : 
Arrachés à leur univers de super-héros par une crise multidimensionnelle, les champions oubliés de Spiral City vivent désormais telle une famille dysfonctionnelle, prisonniers du quotidien paisible d'une petite bourgade américaine.

Mais non, niveau ambiance, c’est bien celle que la couverture laisse deviner et l’histoire, absolument pas humoristique, est bien celle du synopsis.
Tout de suite, les idées qui viennent à l’esprit sont bien différentes !

Nous atterrissons donc dans un univers sombre (où les couleurs grises et ternes sont dominantes) où les tensions sont présentes dés les premières pages. Il existe des bizarreries qu’on nous laisse pour maintenir le mystère mais on comprend que ces personnages étranges ne sont pas à leur place : ils ne peuvent pas quitter la ville sans risquer d’être désintégré et ils ne comprennent ni comment ni pourquoi ils se sont retrouvés là… Sauf qu’en attendant, il ne faut pas attirer l’attention des gens en ville.
C’est donc un univers à la fois flou et glauque dans lequel on baigne, c'est-à-dire en eaux troubles. Malgré les histoires complètement différentes, l’ambiance pesante et terne de l’univers n’est pas sans rappeler celle Watchmen.

Sans être une claque, disons que cette histoire contient assez de mystères et parvient à avoir un assez de charme par son ambiance bien géré que pour me donner envie de tenter le tome suivant par curiosité, mais sans trop savoir à quoi m’attendre.

Une jolie petite bulle

<image> Je ne m’en cacherai pas, je suis tombé sur Dictionnaire optimiste de Benjamin Isidore Juveneton chez Club dans ce que j’appelle le rayon ‘’lecture WC’’ (je suis certain que vous voyez le genre de rayon que c’est… :sifflote:). Disons que ce n’est pas dans mes habitudes de m’y arrêter mais lorsque j’ai vu le titre, j’ai eu un élan d’espérance (très vaine j’en conviens vu le rayon que c’était) que ça ne pourrait pas faire de tort un peu d‘optimisme vu l’état du mien en ce moment…

Alors avec de telles espérances, je n’ai pas tardé à le lire !
Mais là, petit miracle (en cette période, on essaye de les voir là où on peut :D) : cette espérance a été entendue !
Non pas qu’elle a regonflé mon optimiste mais en m’a extrait un instant du morose.
Pas avec de longs discours, juste quelques mots et quelques définitions.
Oui je peux comprendre votre surprise : un dictionnaire où il n’y a pas que des définitions.
Non j’y ai trouvé d’autres choses plus belles et plus douces : des sourires, des rêveries, des réflexions, de la poésie, de la douceur et parfois tout ça s’entremêle.
Parfois c’est gai, parfois c’est mélancolique mais cette lecture très simple a été une petite échappée.
Je vous laisse en juger :

FIN (fε˜). Subst. fém.
Projet à long terme.

Je voudrais
ne pas savoir
que le monde
n'est pas
ce que je crois
qu'il est.

- Je suis la vérité, dit la vérité.
- Moi aussi, dit le mensonge.
- Alors qu'est-ce qui nous différencie ? Demande la vérité.
- Et bien moi, je suis vraiment la vérité, répond le mensonge.

SILENCE (sila˜: s). Subst. masc.
Langue universelle.

Scenario pour un THRILLER -
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
- C'EST LUI
Ah non, c'était pas lui.
THE END

Frapper à la porte,
soigner son entrée au Mercurochrome.

Je reviens tout de suite.
Adieu.

Le plus simple avec l'amour est de ne pas trop chercher
à comprendre ce que c'est.
Le confondre avec tout et n'importe quoi étant
le seul moyen efficace de le trouver.

ALPHABET (alfabε). Subst. masc.
Lettres formant parfois des mots,
formant parfois des lettres.

Juste plat…

<image> Normal de Warren Ellis fait partie de ces livres dont je ne connaissais rien avant de les croiser en librairie et de me dire tiens pourquoi pas en lisant son synopsis que voici :
Prévoir le futur. Certains nomment ça fixer l'abîme. A Normal Head on accueille des veilleurs stratégiques civils ou militaires rendus fous par leurs visions de bouleversements géopolitiques, guerres de drones et apocalypses diverses. Quand on retrouve à la place d'un patient un tas d'insectes dans son lit, les névrosés et déséquilibrés de l'institut se lancent dans une folle enquête, entre aliénation et surveillance...

Pour être complètement franc, j’ai bien failli ne pas vous en parlez du tout de ce livre… Oui je sais ce n’est pas mon genre puisque même un coup de gueule, je l’évoque ici…
Pourtant non ce n’est pas un coup de gueule mais c’est encore moins un coup de cœur… Non ce livre c’est… Je ne sais même pas ce que c’est tant il ne m’a rien fait ressentir et pour la simple et bonne raison que ce livre fut un long électro-encéphalogramme plat… Un coup d'épée dans l'eau peut-être? :chaispas:
Je n’ai pourtant rien contre les thrillers, certes ce n’est pas le style que je lis le plus mais j’aime bien en lire un de temps en temps. Non ce n’est même pas ça… Non…

Mais un personnage dont on ne sait pas grand-chose et qui semble ne pas comprendre ce qui se passe est un personnage avec lequel je n’ai strictement rien pour m’accrocher ! Du coup, le côté empathie donc déjà à l’eau. Ajoutez à ça une ‘’maison de fou pour esprits pseudo-visionnaires et presque complotistes‘’ puis donnez des origines ‘’politico-lobbyiste’’ aux personnages enfermés, ajoutez-y une disparition mystérieuse et improbable pour enclencher une ‘’réaction’’,  fermez le tout à double tour et laissez agir… Vous obtenez un mélange brouillon qui tente se faire passer pour un thriller politique en voulant faire dans la tentative de métaphore incompréhensible (pour moi en tout cas !) avec une résolution qui se sent obligée d’aller tirer dans le gros pour nous pondre une fin en eau de boudin…
Vous pouvez agiter tout ce que vous voudrez, ça restera plat…
J’ai envie de dire qu’avec de tels ingrédients c’est normal… :angel:
Mais je vois tous les commentaires positifs voire très positifs laissés par mes prédécesseurs sur la page du livre, et je finirais presque par me demander si je n’ai pas loupé un truc ou l’autre… Genre, je ne sais pas, un second degré de lecture par exemple… Mais bon en étant côté à 14 de moyenne c’est que je ne dois pas être le seul à ne pas avoir compris si c’est le cas…
Donc au final, un livre qui n'apporte rien du tout dans aucun sens du terme. Et pour moi, un tel livre est un livre qui ne vaut même pas le papier qu'il contient...

Irrésistible crasse !

J'aime personne. J'aime pas tout le reste.

<image> C’est lors de l’écoute d’une émission radio où était justement invité l’auteur que j’appris il y a peu l’existence de la saga Mortelle Adèle de Mr Tan. Du coup, vu qu’ils la présentaient pour ainsi dire comme un ‘’classique que tout le monde connait’’, j’étais un peu curieux de la découvrir puisque personnellement ça ne me disait rien ! (Oui oui je sais que dans ce cas-là, c’est un peu pile ou face, on ne sait jamais sur quoi on va tomber et c’est rarement bon… :goutte:).

Quand on a vu Denis la Malice ou Maman j’ai raté l’avion, ce n’est clairement pas le synopsis qui va vous ébouriffer…
On m'appelle Adèle, mortelle Adèle...
Que ce soit pour faire enrager mes parents, torturer mon stupide chat, lutter contre Jade et ses copines ou briser le coeur de Geoffroy... J'ai toujours une idée intéressante !

Et pourtant, à peine la BD ouverte, on tombe sur la présentation ‘’version longue’’ qui prend la forme d’une courte introduction aux différents personnages qui entourent la fameuse Adèle. C’est à ce moment-là que j’ai souri, avant même d’avoir lu la première bulle ! Jugez plutôt :
- un ami imaginaire nommé Magnus (un fantôme datant de la révolution française)
- Geoffroy dont elle dit ceci : Geoffroy. Il voudrait être mon amoureux. J'hésite encore. Mais c'est vrai que c'est bien d'avoir un amoureux. J'ai toujours quelqu'un sous la main à torturer et en plus ça lui fait plaisir !
- Ajax, un adorable chaton (oui oui celui qui est sur la couverture ci-dessus) dont elle veut se débarrasser à tout prix depuis qu’elle a appris que ce n’était pas un bébé lion comme elle le croyait. (Franchement pauvre bête...:goutte:)
- Fizz, son hamster survitaminé qu’elle adore seulement parce qu’elle croit que c’est un bébé grizzly
- le duo Jade et Miranda dont elle pense ceci : Si un navet et une courge prenaient forme humaine, ils ressembleraient sûrement à Jade et Miranda. Jade et Miranda ont été fabriquées par une organisation militaire pour infiltrer ma classe. Ce sont des soldats de la mode ultradébiles. Ou bien c’est juste deux filles normales, et alors c’est plus grave que je ne le pensais.
- sa mamie dont elle est certaine que : Mamie, c'est une sorcière. Une vraie, je veux dire. Elle croit que je ne le sais pas... mais j'ai entendu papa dire à mama une fois : "Mais quelle sorcière, ta mère!" Depuis je mène l'enquête...
- ses parents (à qui elle en fait voir de toutes les couleurs !)
D’autres viendront plus tard tels que :
- Jennyfer : Jeune fille admirative d’Adèle et voulant être sa meilleure amie à tout prix !
  - On sera amies toute la vie, tout le temps, ce sera trooop bien !
  - Les gens comme toi sont comme des trésors, Jennyfer.
  - Oh, tu trouves ?!
  - Ouais, tu me donnes envie de t'enterrer au fond d'un trou sur une île déserte.
Mais aussi Owen (dont on va reparler), Ludovic, les Bizarres…

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- Il y a vraiment des jours où ton père m'énerve !
- Ça m'arrive aussi ...Mais j'ai une technique pour aller mieux !
- Ah bon ?
- Oui, je nettoie la cuvette des toilettes. Et hop, je retrouve le sourire !
- Mais ... Quel rapport avec ton père ?
- Je le fais avec sa brosse à dents.

Prenez donc tout ceci et remuez tout ça au shaker et vous obtenez une BD explosive avec un démon en culotte courte pour fléau ! Parce que je ne l’ai pas encore expliqué mais du haut de ses années pas très avancées, Adèle a l’impertinence d’un Titeuf mais en version intelligente (bien qu’elle conserve encore parfois une part de son innocence infantile) avec des relents de Cortex (sans Minus) et un talent de ‘’fouteuse de merde’’ comme j’en ai rarement vu.
En d’autres mots : un vrai petit tyran en puissance !

[L'institutrice] : - Adèle, voyons si tu as bien révisé... Cite-moi un tyran célèbre !
[Adèle] : - Vous ?

Vous trouvez que c’est déjà beaucoup pour une seule gamine ?
Oh mais ce n’est pas tout ! Elle ne supporte pas tout ce qui est de près ou de loin positif, chaleureux, bienveillant ou agréable pour le commun des mortels. Comment ? Par esprit de contradiction ? Oui sans doute mais pas que…
Disons qu’on sent très bien ‘’l’esprit de vengeance et de défoulement’’ dont Mr Tan a usé.
En effet, je n’en ai pas encore parlé mais Mortelle Adèle est le résultat de défouloir de Mr Tan qui, plus jeune, a subi pas mal de harcèlement scolaire de la part de plusieurs personnes. Et il parait que plusieurs d’entre elles ont inspirés certains des personnages qu’on retrouve dans cette BD. Une sorte de vengeance par dessin interposé en somme.

- Plutôt que de jouer sur ta console, si tu invitais des amis.
- J'ai pas d'amis.
- Mais enfin, tout le monde à des amis ...
- Ah bon ? Alors, pourquoi n'es-tu pas avec les tiens ?

Vous l’aurez compris, je suis complètement sous le charme de cette BD !
J’ai malgré tout un petit bémol, disons un et demi.
Commençons par le demi. Il vient du fait que dans certains tomes que l’auteur tente de placer un genre de ‘’thématique’’. Pour être franc, je dois bien dire que c’est pile ou face… Si la majeure partie d’autres eux ont été un véritable plus qui donnait un petit coup d’oxygène (la ‘’Colonie des Ragondins Joyeux’’ pour ne citer qu’elle, d’ailleurs tout est dans son nom ! :D), d’autres par contre (bien plus rares) ne m’ont absolument pas parlé.
Et c’est là qu’on arrive au "vrai bémol" et il porte un nom : Owen. Owen est un zombie créé par Adèle dans le tome 6. Or dans le monde créé par Mr Tan, le fantastique n’est pas présent et lorsqu’il se pointe ce n’est jamais qu’en clin d’œil le temps d’un gag. Mais Owen c’est différent… Il est resté tout un album (celui de sa création) et il est revenu quelques fois comme un chien dans le jeu de quilles… Il ne me fait pas rire et dans cet univers, il ne cadre vraiment mais alors vraiment pas, je le trouve carrément hors sujet…
Mais bon lorsqu’il quitte le plancher tout rentre dans l’humour habituel d’Adèle donc que demander de plus ?

- Joyeux noël Adèle!
- Si j'ai bien compris, vous voudriez que j'ouvre des paquets déposés en pleine nuit par un inconnu qui s'est introduit chez nous par effraction?
Et vos estimez être des parents responsables? Eh bah dis donc...

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D’habitude, je ne suis pas fan de ce genre de personnages, vous savez ceux ‘’qu’on aime détester’’ (je ne supporte pas cette expression :goutte:).
Mais ici, je ne saurais pas vraiment expliquer le pourquoi ça marche cette fois-ci, certes il y a pour moi un super décalage entre les propos/actions de Adèle et son âge mais de là à dire que ça explique tout. Je ne sais pas… :chaispas:
Mais j’en suis à plus de 15 tomes et je ne compte plus le nombre de fois où j’ai ri en me disant ‘’Mais quelle connasse !’’. :D Et comme je suis parti là, je vais me faire toute la série et ensuite la suivre tellement j’adore !

Une BD qui me fait beaucoup de bien en cette période difficile et je lui en suis fort reconnaissant !

Camarade : C'est quoi ton costume ?
Adèle : ... Mère au foyer.
Camarade : Mais, ça ne fait pas peur, ça...
Adèle : Attends d'être coincée chez toi avec six enfants et sans perspective d'avenir. Tu verras...

Hello par ici !

Je passe sur Les enfants de Venise qui n'a plus besoin d'être présenté, je pense ! :D

Par contre, je suis assez intriguée par le comics Black Hammer. Bon je n'y connais pas grand chose à Watchmen, je n'ai jamais vu le film et j'ai abandonné la série télé au bout que quelques minutes, parce que je fais souvent ça avec les séries ... Mais la colorisation m'intrigue beaucoup, on est très loin des couleurs psychédéliques et des planches LSD de Docteur Strange que j'ai lu il y a quelques mois.

Oh Mortelle Adèle (mon cerveau lit très souvent Mortadelle ... Comme la charcuterie italienne :ptdr:) a l'air tellement barré. En ce moment, je me concentre sur De cape et de crocs mais une fois que je l'aurai terminé, je fais un revirement de bord et je vais essayer de trouver quelques tomes, même si ça fait un bout de temps que je n'ai pas lu une BD dans le genre XD.