Synopsis
Ma mère habite désormais à cinq minutes à pied de chez nous, dans une maison de retraite. Je lui ai parlé ce matin.
— Sur quoi écris-tu ? m’a-t-elle demandé.
Question qu’on pose habituellement aux journalistes.
— Sur rien, lui ai-je répondu. Sur la façon dont les gens dansaient et aimaient en Union soviétique. Tu te souviens, comme dans ces films qu’on nous interdisait de voir.
Elle a éclaté de rire. J’ai entendu soudain une vague refluer vers la mer et s’infiltrer dans les petits écueils du rivage.
— Il faut écrire sur la façon dont nous travaillions, dont nous combattions ! me conseilla-t-elle.
Elle ne savait pas seulement construire des datchas !
— Un jour, j’écrirai un roman sur toi et mon père, lui dis-je.
J’avais envie qu’elle éclate une nouvelle fois de rire, je voulais entendre cette vague venue de la mer.
— Un roman aussi court qu’un poème, avec seulement les moments les plus lumineux. Un roman sténographique.
— Pourquoi sténographique ? m’a-t-elle demandé, troublée.
Écris un gros roman ! Et lourd, pour qu’on puisse casser des noix avec !
Une fête, pas une femme.
Et voilà mon fils, Frédéric, mon garçon, tu nous as écrit que vous allez passer en Géorgie durant votre voyage de noces, et tu as dit que tu veux voir la tombe de mon père. Tu m’as demandé de te parler de l’Union soviétique et de ma famille. Je t’en suis reconnaissant.
Pardonne-moi d’avoir écrit une aussi longue lettre.
Tu sais, je vieillis.
Traduit par : Bernard Kreise
— Sur quoi écris-tu ? m’a-t-elle demandé.
Question qu’on pose habituellement aux journalistes.
— Sur rien, lui ai-je répondu. Sur la façon dont les gens dansaient et aimaient en Union soviétique. Tu te souviens, comme dans ces films qu’on nous interdisait de voir.
Elle a éclaté de rire. J’ai entendu soudain une vague refluer vers la mer et s’infiltrer dans les petits écueils du rivage.
— Il faut écrire sur la façon dont nous travaillions, dont nous combattions ! me conseilla-t-elle.
Elle ne savait pas seulement construire des datchas !
— Un jour, j’écrirai un roman sur toi et mon père, lui dis-je.
J’avais envie qu’elle éclate une nouvelle fois de rire, je voulais entendre cette vague venue de la mer.
— Un roman aussi court qu’un poème, avec seulement les moments les plus lumineux. Un roman sténographique.
— Pourquoi sténographique ? m’a-t-elle demandé, troublée.
Écris un gros roman ! Et lourd, pour qu’on puisse casser des noix avec !
Une fête, pas une femme.
Et voilà mon fils, Frédéric, mon garçon, tu nous as écrit que vous allez passer en Géorgie durant votre voyage de noces, et tu as dit que tu veux voir la tombe de mon père. Tu m’as demandé de te parler de l’Union soviétique et de ma famille. Je t’en suis reconnaissant.
Pardonne-moi d’avoir écrit une aussi longue lettre.
Tu sais, je vieillis.
Traduit par : Bernard Kreise
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2011
Editions Boréal
80 pages
ISBN : 9782764620823
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