PersonneGwenaëlle Aubry2009

Synopsis

Je ne sais pas quand je me suis dit pour la première fois «mon père est fou», quand j'ai adopté ce mot de folie, ce mot emphatique, vague, inquiétant et légèrement exaltant, qui ne nommait rien, en fait, rien d'autre que mon angoisse, cette terreur infantile, cette panique où je basculais avec lui et que toute ma vie d'adulte s'employait à recouvrir, un appel de lui et tout cela, le jardin, le soir d'été, la mer proche, volait en éclats, me laissant seule avec lui dans ce monde morcelé et muet qui était peut-être le réel même.rnrnPersonne est le portrait, en vingt-six angles et au centre absent, en vingt-six autres et au moi échappé, d'un mélancolique. Lettre après lettre, ce roman-abécédaire recompose la figure d'un disparu qui, de son vivant déjà, était étranger au monde et à lui-même. De «A» comme «Antonin Artaud» à «Z» comme «Zelig» en passant par «B» comme «Bond (James Bond)» ou «S» comme «SDF», défilent les doubles qu'il abritait, les rôles dans lesquels il se projetait. Personne, comme le nom de l'absence, personne comme l'identité d'un homme qui, pour n'avoir jamais fait bloc avec lui-même, a laissé place à tous les autres en lui, personne comme le masque, aussi, persona, que portent les vivants quand ils prêtent voix aux morts et la littérature quand elle prend le visage de la folie.

Moyenne

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FAIBLE

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4 commentaires

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  • avatar Achaela
    12 / 20 Le 02 Mai 2025 à 21:15 Achaela

    Il y a de beaux moments mais un truc me bloquait, et le chapitre entier où elle dit se sentir appartenir à la marge, en parlant depuis sa famille raciste et propriétaire de maisons un peu partout et d'apparts à Paris m'a permis de mettre le doigt dessus. Vraiment ce milieu ne se rend pas compte de la violence sociale qui s'étale dans sa littérature

  • avatar ATea
    13 / 20 Le 13 Octobre 2015 à 00:01 ATea

    Ce livre commence fort. Certains passages sont touchants, d'autres entraînants. Au fil du temps cependant, ils n'arrivent plus à contrebalancer les phrases longues, ponctuées de façon étrange. Ces deux points gênent ma lecture et finissent par l'étouffer. C'est dommage parce que j'avais un vrai coup de coeur pour certaines émotions/pensées/souvenirs transmis.

  • avatar tulisquoi
    18 / 20 Le 19 Juillet 2010 à 10:45 tulisquoi

    Vingt-six lettres de l’alphabet comme autant de portraits pour tenter de définir un père atteint de folie.

  • avatar Sindy
    6 / 20 Le 28 Juin 2010 à 21:49 Sindy

    Ce livre n'a pas vraiment été un coup de coeur.