Bonjour :)
J'ajoute la Hongrie sur ma carte !
Titre : Le pays des autres tome 1Auteur : Leïla Slimani
Pays : <image> Maroc
Points : 20 pts
Total: 1045 pts
Avis : Je l'ai lu très rapidement, grâce à un style élégant et fluide qui ne laisse pas sentir les pages. Je suis tout de même mitigée. Autant j'apprécie de voir dépeinte l'histoire du Maroc d'après-guerre que je ne connais absolument pas, autant les personnages m'ont souvent fait souffler. Mathilde au début, en particulier, mais aussi son mari, qui sont au final un couple assez mal assorti et marié trop vite. Amine sait exactement ce qu'il veut et est plein de détermination tandis que Mathilde se chercher, et est surtout à la recherche d'une forme de liberté alors qu'elle se retrouve très rapidement épouse et mère. Sans compter bien sur les considérations chelous liées à la sexualité dans ce roman qui m'ont fait lever plus d'un sourcil (je suis ok avec le fait de la présenter comme vecteur d'émancipation, mais le passage sur les masturbations de l'héroïne pendant les bombardements de la guerre heu... bref, ainsi qu'elle soit présentée comme la façon dont Amine se fait pardonner de l'avoir battue : hop, un petit coup et tout est oublié !). Heureusement, le récit est intéressant et sa progression intriguante. On est curieux de savoir si Amine va exaucer son rêve et quel chemin va pouvoir prendre Aïcha à l'avenir. C'est ce personnage de petite fille qui apprend à évoluer entre deux identités (française et marocaine), deux religions (Catholicisme et Islam), et entre deux époques (la reconstruction et la levée de la nouvelle génération) qui m'a le plus parlé, et j'ai hâte de lire la suite qui se centre sur elle.
Titre : Le gang des rêvesAuteur : Luca Di Fulvio
Pays : <image> Italie
Points : 15 pts + 5 pts (Bonus)
Total: 1065 pts
Avis : Encore un beau page-turner avec une intrigue efficace, mais qui n'échappe pas aux écueils du genre. Le roman gravite autour de trois personnages principaux : Christmas, Ruth et l'antagoniste. Christmas est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, presque autant que sa mère, Cetta. Il a une grande volonté, de la gouaille, une personnalité presque solaire, et sa progression m'a beaucoup plu. Ruth est l'archétype de la femme brisée par la vie qui essaie de se reconstruire malgré les difficultés, devant gérer une santé mentale défaillante et une famille peu supportive. J'ai aimé la voir enfin déployer ses ailes en se lançant dans la photographie. L'antagoniste est dégueulasse, il n'y a pas d'autres mots. L'auteur fait ici le choix discutable de personnifier les violences sexistes et sexuelles (mais pas que) dans ce personnages monstrueux sans une once d'empathie que l'on déteste, le montrant comme la facette extrême de cette société, le revers du rêve américain. Avec un personnage sans la moindre nuance, difficile de produire un discours nuancé sur le sujet. D'autant plus que le gros point noir du roman est lié à ça. Déjà, le male gaze bien sur, mais aussi le trope de la femme de roman historique qui subit tortures, violences, proxénétisme, etc... avec très peu de discours critique. L'auteur tente bien de dénoncer les violeurs et la société qui bâillonne les victimes, mais en sublimant la violence qu'elles subissent, c'est compliqué. Le discours de va pas loin, et ce n'est pas aidé par le fait que l'agresseur de Ruth subisse une punition kharmique (la recette en poudre pour punir ton méchant sans te casser le cul, un peu d'eau, tu mélanges et hop! il meurt) ou que Cetta finisse par épouser son proxénète (heu...). Ce roman se veut une critique du rêve américain assez classique, avec deux héros qui partent des antipodes de la société et qui s'en sortent en jouant selon les règles tandis que le méchant subit une descente aux enfers. Le roman a vraiment un mérite, et c'est sa narration. Difficile de s'arrêter de lire. C'est une recette classique de roman historique, mais parfaitement exécutée.
Titre : La porteAuteur : Magda Szabo
Pays : <image> Hongrie
Points : 20 pts
Total: 1085 pts
Avis : Roman que j'ai assez peu apprécié. Elle dépeint selon moi une relation toxique de co-dépendance et est pourtant présentée comme un enrichissement humain réciproque. Emerence est un personnage acariâtre, avec certes une vie intéressante, mais elle si détestable que j'ai du mal à comprendre pourquoi le monde s'arrête de tourner dans son quartier à sa mort. Elle est rigide, intransigeante, colérique, intrusive, etc... sans une once de compromis. Elle régente toute la vie de la narratrice qui parfois doit aller s'excuser en rampant parce qu'elle a eu le malheur de ne pas être d'accord et de le dire. Alors oui, Emerence est présente pour elle dans les moments de besoin, mais je trouve que ça ne rétablit pas la balance. Sans compter toute l'auto-flagellation de l'héroïne, qui se reproche d'avoir causé sa mort en appelant les pompiers alors qu'il est établit que ça n'aurait rien changé. Certes, c'est bien de vivre et de mourir selon ses choix, mais de là à faire payer quelqu'un par delà sa mort parce qu'elle a voulu bien faire, c'est un peu fort. Bref, je n'ai pas trouvé de bienveillance ou d'histoire humaine forte ici, car la narratrice s'oublie totalement dans cette relation.
Titre : La sous-développéeAuteur : Zoé Valdés
Pays : <image> Cuba
Points : 20 pts
Total: 1105 pts
Avis : Je n'ai pas compris le propos de ce roman. Le personnage de fille diluée, sans but, hédoniste confirmée, m'a été peu attachante, et son amoureux a soulevé mon intérêt le temps qu'il devienne le point le plus important de la vie de cette fille pour l'abandonner comme un gros lâche. Le roman traite également un peu d'amitié, mais encore une fois, je n'ai pas vraiment réussi à dégager une thématique forte et concrète. J'ai l'impression d'avoir lu un petit exercice d'écriture de l'autrice.
Titre : Et vous êtes prié d'assister au meurtre de...Auteur : Ngaio Marsh
Pays : <image> Nouvelle-Zélande
Points : 15 pts
Total: 1120 pts
Avis : Encore une déception, avec un roman d'enquête à la Agatha Christie, mais sans ce qui fait l'intérêt des Agatha Christie. Les personnages suspects sont nombreux et peu caractérisés, leurs liens sont difficiles à mettre en évidence et les considérations géopolitiques qui viennent avec le meurtre sont assez peu considérées. Le fameux jeu de l'assassin, qui m'avait donné envie de lire le roman, s'arrête bien vite et ne sert en définitive que de décor, puis d'opportunité pour le tueur, mais rien de plus.
Titre : HéritageAuteur : Miguel Bonnefoy
Pays : <image> Venezuela
Points : 15 pts
Total: 1135 pts
Avis : J'ai préféré à Sucre Noir, du même auteur. Ce roman est plus maîtrisé, le style un peu moins ostentatoire. C'est une épopée familiale sur quatre générations, qui étant donné le format, ne peux pas s'attarder outre mesure sur chaque génération, mais évoque un cycle, une boucle, un éternel recommencement. Chaque nouveau protagoniste est unique, particulier, et son histoire se vit au fur et à mesure des bouleversements du XXème siècle, avec parfois quelques éléments de fantastique. C'est un roman qui parle de transmission, autant matérielle, que génétique, que symbolique. J'ai vraiment passé un bon moment.
Titre : La femme de GillesAuteur : Madeleine Bourdouxhe
Pays : <image> Belgique
Points : 10 pts
Total: 1145 pts
Avis : Point de vue particulier sur un "drame domestique". Franchement, les prémices sont gerbant. Le peu de considération que Gilles a pour Elisa est horrible, il ne pense jamais vraiment à elle alors qu'elle comble tous ses désirs, se plie en quatre pour lui, et n'existe qu'à travers lui. Il la trompe sans remords, alors même qu'il apprend qu'elle est au courant. Sans compter le slutshaming un peu plus discret concernant la maîtresse en question (une ado, histoire que ce soit encore pire) où le fait qu'Elisa ne se mette même pas en colère. La fin est affreuse pour Elisa, et consacre l'horreur du mariage dans cette histoire. C'est extrêmement triste, mais je ne sais même pas si à mettre au crédit du roman ou pas.
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