Déjeuner en famille
John Cheever2010

La première nouvelle, Adieu mon frère, commence ainsi : « Notre famille a toujours été très unie ». Le texte montrera le contraire. Un grain de sable fait grincer les rouages de la machine qui paraissait si bien huilée : Lawrence, le plus jeune frère du narrateur. À son arrivée dans la maison familiale la tension monte. Il est différent : il ne boit pas et n’apprécie pas les petites fêtes auxquelles les autres se rendent avec joie. Lawrence se tient à l’écart, pose des questions gênantes, ne fait aucun effort pour arrondir les angles.

Dans d’autres nouvelles, des fils retrouvent des pères absents mais la rencontre s’avère impossible, des hommes quittent leur femme et inversement. Les relations sont difficiles même si tout se défait tranquillement, sans bruit. Comme si, pour la petite bourgeoisie le principal était de ne pas se faire remarquer, de rester transparente.

Dans la dernière nouvelle, Déjeuner de famille, qui donne son titre au recueil, Frank et Frances se donnent rendez-vous dans une gare un mois après leur rupture afin de se rendre ensemble chez les parents de la jeune femme, comme si de rien n’était. Pour épargner la mère de Frances.