L'Incendie du Bazar de la CharitéJean-Paul Clébert1979

Le 4 mai 1897, rue Jean-Goujon à Paris, l'incendie du Bazar de la Charité, provoqué par un cinématographe encore balbutiant, faisait 125 morts et une centaine de blessés, pour la plupart des femmes, appartenant toutes à la plus haute société.
A partir des textes de l'époque, articles de presse, rapports officiels, commentaires politiques et littéraires, Jean-Paul Clébert reconstitue non seulement la catastrophe dans son décor "Belle Epoque", mais, à travers le discours de ce temps (empathique, symboliste et décadent, moralisateur et nationaliste), démontre qu'une société tout entière s'est effondrée dans cet incendie.
En pleine affaire Dreyfus, dans une atmosphère de scandales financiers, d'antisémitisme et de catholicisme social, l'auteur démontre le mécanisme de cette fin de siècle. Fin de siècle que les prophéties millénaristes annonçaient comme la fin du monde, et qui fut bien celle d'un certain monde. Après l'incendie, plus rien ne sera jamais pareil dans les rapports entre maîtres et domestiques, entre gens du monde et gens du peuple, entre ceux qui font la charité et ceux qui la reçoivent.
Plutôt "roman dans l'histoire" que "roman historique "L'incendie du Bazar de la Charité" est un roman vrai.