M comme mamie
Thierry Dumas2020

Un enfant de 9 ans apprend que sa grand-mère est morte mais il ne veut pas le croire. Impossible, ils s'aimaient tant. Il a encore besoin d'elle.Il s'appuiera sur les idées et les convictions de sa grand-mère durant toute l'évolution et les expériences de sa vie. Il entretiendra une autobiographie sur un cahier qu'il compte lui offrir à son retour en notant ses questions existentielles dont il apportera ses propres réponses. Mais un jour, il n'aura plus d'autre choix que d'admettre sa disparition qu'il interprètera à sa manière...
Une ode à l'amour, à la complicité et un hommage pour l'auteur à sa grand-mère que l'on peut appliquer à toutes les grand-mères.

Extrait : J’ai horreur de la violence. Les gens se frappent parce qu’ils sont incapables de parler. Peut-être que lorsqu’ils étaient petits, les adultes ne leur ont pas appris à discuter. Mamie affirme que la communication est une des plus importantes richesses de l’être humain. D’ailleurs, un jour elle a proposé comme sujet de dissertation à ses élèves « l’incommunicabilité ». Je ne savais pas exactement ce que cela signifiait. C’est un mot compliqué. Alors, Mamie m’a expliqué qu’il s’agit de gens qui ne se comprennent pas. J’ai battu longuement l’air avec la main et je lui ai répondu qu’il y en avait beaucoup.
Les premiers sont mes parents. Ils sont gentils de m’avoir donné la vie. Je ne sais pas comment ils ont fait - une histoire d’adulte et de zizi - mais je trouve que c’est magique. Par contre, ce qui l’est moins, c’est qu’ils crient tout le temps. C’est dommage. Je les aime mais ce n’est pas comme mes grands-parents. Mes parents ont su me faire. Mais ils ne s’occupent pas de moi.
Quand je pleure, qui est-ce qui vient sécher mes larmes ? C’est ma Mamie. Quand je ne m’endors pas la nuit, par peur du noir, qui est-ce qui vient s’asseoir sur mon lit et me tenir la main ? C’est ma Mamie.(…)
D’ailleurs je pense souvent, pour ne pas dire toujours, comme Mamie. Ma grand-mère n’est pas comme toutes les grand-mères. Je vous l’assure. Tous ses élèves l’adorent. Je comprends pourquoi. Quand je serai plus grand, j’aimerais l’avoir comme professeur. Mais elle ne veut pas. Elle prend comme excuse que je suis son petit-fils et qu’elle aurait du mal à rester impartiale. Mon oeil ! Ma grand-mère m’aime trop. Elle me répète toujours que l’on n’aime jamais trop et que la mesure de l’amour est d’aimer sans mesure. Pour une fois, je suis en désaccord avec elle. Pourquoi y aurait-il des suicides par passion, et des meurtres aussi, si aimer trop n’était pas dangereux? J’ai mes propres opinions. Je suis petit et intelligent. Tout le monde me le dit… »