Seule restait la forêt Daniel Mason

Imperturbable nature traversant les époques, cette forêt du Massachussetts est ainsi le décor d’un ballet atypique : L’auteur nous embarque à travers un fabuleux voyage contemplatif, une ode à la beauté secrète des choses. On prend beaucoup de plaisir à s’immiscer dans cette saga envoûtante, tant qu’il en devient difficile à la fin de refermer le livre. Un immense coup de cœur !

Courant sur quatre siècles aux Etats-Unis, de la colonisation puritaine aux mégafeux contemporains, l’histoire luxuriante que nous conte l’écrivain américain Daniel Mason, depuis la pose du premier rondin jusqu’à l’anéantissement de la dernière pierre d’une maison bâtie en pleine forêt, sonne comme un poétique avertissement en ces temps d’inquiétude écologique.

Quel roman époustouflant. J’ai adoré cette plongée dans l’histoire américaine depuis les premiers colons jusqu’à nos jours et même après.

J’ai aimé ce petit coin du Massachusetts, la maison jaune au fond du bois d’Oakfield.

J’ai aimé rencontrer ses occupants au fil des siècles : les premiers colons enlevés par les autochtones ; le père Osgood et ses jumelles qui développe la pommeraie

La destinée d'un lieu, au fil des siècles, de ses habitants et l'évolution de la nature alentour. Ce roman très bien écrit et documenté, oscille entre recueil botanique, poèsie, almanach, un subtil mélange de genre. Tout en laissant une place aux morts violentes, aux fantômes, comme si cette terre avait besoin de se nourrir des hommes qui se nourrissent d'elle.

Une saga étonnante et originale par sa narration et sa forme. Il y a des chansons, des poèmes. Et des personnages qui viennent vivre dans cette maison jaune dont il est question. Il nous faut un moment, parfois, pour faire tous les liens, et quelle richesse au final