Au nom du pèreJean-Marie Kutner

1945, quand le passé vous rattrape, il ne se réécrit pas.
Une simple mélodie peut parfois tout bouleverser. Quand le passé vous rattrape, il vous impose des choix, mais il ne se réécrit pas. Telle est l’histoire de Frantz Schneiben, ou plutôt d’Avraham Kertész.
Comment vivre, quand on a deux passés, deux noms et deux pères ?
Tout commence le 19 août 1965, au tribunal de Francfort, quand le jury rend son verdict. Vingt-deux prévenus sont au banc des accusés pour leur implication dans le fonctionnement d’Auschwitz. L’un d’eux, mon père, Hans, est acquitté.
Dix-huit ans plus tard, le 18 avril 1983, un homme pousse la porte de ma pharmacie pour évoquer le passé. Il a sur son avant-bras gauche le tatouage d’un matricule qu’il montre avec ostentation. Je lui demande de partir, mais en sortant, il fredonne une chanson ; une simple mélodie qui va bouleverser ma vie...
Jean-Marie Kutner évoque dans ce magnifique livre les atrocités liées à l’holocauste et au Lebensborn, dont l’organisation se chargeait de la germanisation des orphelins aux traits aryens. Il le fait avec sensibilité au travers des yeux d’un de ces enfants maintenant adulte et se découvrant deux pères, deux identités.