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Après Septembre, nous attendons toujours une fin, en observant précisément les oscillations de notre coeur. Nous regardons les oiseaux qui volent si bas, dévorer ce qu'ils peuvent comme si la plus grande des guerres leur pendait au cou, ou comme si, au contraire, il était urgent de vivre, le plus délicieux, le plus vite possible avant de fuir ailleurs. C'est bâtard et troublant d'être né en automne. Entre le soleil et la pluie, souffrir et se réjouir de la fragilité du temps, ne pas réussir à compter sur ses doigts les heures qui séparent marée haute de marée basse, tenir au monde par un scotch usé. On peut abriter une saison sous son col, sous sa peau, ses ongles, son oreiller, comme une dent par la fenêtre de l'enfance. On peut avoir quelques pas d'avance sur la saison qui vient et cerner la forme que prend le désir, avant d'aimer à s'en sucer la moelle, puis hurler, à en rougir. Tout peut si vite devenir pimenté. Car, de ce gris ambiant, advient toujours, d'un ciel ouvert comme une orange, un éclairage nouveau et vaudou. L'automne sème des grenades entre les dents et nous les dégoupillons avec la bouche. Envole-toi Octobre est le récit d'une héroïne dont la mélancolie cache une indécente adoration pour la vie. Que doit-on faire couler dans nos veines pour que cela circule ? Il faudrait peut-être, avant tout, réussir à sculpter son être avec des tenailles, sentir ce qui précisément en nous se cabre, et nous rend vulnérables à la capture. C'est l'histoire de ce roman, qui, comme une valse précise, aiguise, découpe, désosse, isole les muscles, élague les nerfs et cisaille tout le reste.