Synopsis
[... ] Du besoin d’exorciser, je commençais à parler à voix haute et je m’adressais bien sûr, plus particulièrement à Maxime. Puis, un étrange désir d’écrire me prit, celui de raconter son histoire. Instant magique, moi qui ne tenais la plume et très difficilement que pour les formels « bonjours de vacances » par cartes postales, je pouvais me mettre des heures durant à la table pour écrire. En deux ou trois jours, j’étais devenu capable de noircir des feuilles entières rapidement et efficacement. Plus rien ne comptait qu’écrire, passant mes journées à rédiger et relire, coupant, raturant, annulant sans remords des pages entières. Je pris aussi progressivement conscience de ma perte d’identité. Maxime avait pris ma place pour un certain temps et guidait mes mots. Instant incroyable, preuve d’un dédoublement fantastique mais aussi départ d’une autre existence pour moi. Malheureusement, ce qui noircissait mes feuilles la journée, s’imprimait aussi dans mon esprit et modifiait mes conceptions morales, m’entraînant dans des actes fous, parfois nobles, souvent destructeurs. Pendant les rares moments où j’arrivais à m’échapper de mon travail d’écriture pour passer des heures bienfaisantes avec des amis, ou même ailleurs, cette femme était encore et toujours présente. Je découvrais qu’aimer ne serait plus la même chose pour moi [...]. Extrait du roman de Matthieu Becker
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MAUVAIS
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2015 
Editions Europe
232 pages
23 octobre 2015
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Finalement, je me suis quand même décidée à persévérer, j’aime me torturer l’esprit. Arrivée laborieusement à la page 100, je commence enfin à prendre une certaine attirance à cette lecture. Et me voici lancée dans une pièce, accompagnée d’une jeune femme, d’un jeune homme qui se dévorent et là, je ne parle pas que de cannibalisme, je parle d’amour, de peau, de dents et même de sexe …