Coucou,
J'ai déjà lu les deux ouvrages que je comptais lire pour avril :
<image>Titre : Sa majesté des mouches (BD)Auteurs : Aimée De Jongh et William Golding
Avis en bref : C'est un excellent roman graphique qui met en valeur les mécanismes de groupe et de pouvoir dans une situation exceptionnelle. Je n'ai pas lu le roman et cela donne envie de découvrir l'oeuvre originale, mais la cruauté de certains personnages me retient de le faire.
Le style graphique adoucit en partie des scènes sans doute plus crues dans le roman initial donc c'était une bonne première approche de cet ouvrage dont j'avais tant entendu parler.
Blabla additionnel : Etrangement, même si je sais que le roman est souvent interprété comme un groupe de garçons qui basculent dans la violence et la sauvagerie parce qu'ils ne sont plus soumis aux règles de la société, j'ai vraiment eu le sentiment que parmi tous ces garçons beaucoup appliquaient au contraire des comportements valorisés dans certains cadres sociaux.
Ainsi, on a Ralph persuadé que son père va vite le retrouver, charismatique mais pas assez mature, alors il essaie de faire selon ce que son père aurait fait et d'être un leader avisé et populaire. A l'opposé, il y a Jack, visiblement issu d'une famille très croyante et traditionaliste (il apparait pour la première dans la tenue d'un choriste avec une croix autour du cou), porté sur la violence (est-ce qu'il reproduit des violences ou est-ce son caractère ? :chaispas:), pétri de valeurs "virilistes" et jaloux du charisme naturel de Ralph.
Sur l'île, on a presque l'impression que se joue les mêmes dérives cruelles que celles des pensionnats pour garçons anglais que j'ai déjà vu décrites dans d'autres romans (humiliations, passages à tabac, etc.).
Je ne sais pas jusqu'à quel point le roman graphique est fidèle à l'oeuvre initiale, en tout cas
William Golding était semble-t-il convaincu de la barbarie instinctive de l'homme et en bon citoyen de l'empire colonial britannique, il surestimait a priori les vertus de la civilisation...
Après des recherches, j'ai d'ailleurs retrouvé l'histoire d'un
évènement similaire, de jeunes garçons laissés à eux-mêmes sur une île plusieurs années après la publication du livre, et cela ne s'est pas du tout passé comme dans le roman (après ils venaient des îles Tonga donc d'une culture différente). Cela me conforte dans mon impression que plus que la nature humaine, ce sont bien des comportements appris qui sont en cause et dérivent vers des actes de cruauté dans
Sa majesté des mouches.
<image>Titre : Le joueur d'échecs (BD) (Sala)Auteurs : David Sala et Stefan Zweig
Avis : Ce roman graphique complète habilement l'oeuvre de Zweig par des dessins qui restituent l'atmosphère de la nouvelle d'origine. Les planches qui montrent la situation dans laquelle est placé B apportent un vrai plus, car on se représente encore mieux l'enfermement et l'isolement auxquels il souhaite échapper.
Zweig décrit déjà très bien la détresse de B, mais la représentation de la chambre d'hôtel et de l'isolement total m'ont vraiment fait ressentir à quel point les mois passés entre confinement et interrogatoires par B ont pu être traumatisants.
Ces deux romans graphiques sont donc de très belles découvertes et je vais continuer avec
Le meilleur des mondes de
Fred Fordham dont l'adaptation de
Ne tirez-pas sur l'oiseau moqueur a déjà été recommandée par
Coper. Elle m'intéresse aussi, mais ma médiathèque ne l'a pas. :'S