Bonjour !
Voici ma MAJ pour fin juin avec trois lectures vietnamiennes !
<image>Titre (avec lien BBM) :
Le chagrin de la guerreAuteur : Bao Ninh
Pays : Vietnam [1/4]
Points : 20+5
Total :730
Avis (facultatif) : Depuis le début de l’année, mes lectures semblent tourner autour de la guerre, notamment les deux livres qui m’ont le plus marquée (Le livre des reines, Tempête rouge). C’est le troisième et quelle claque. Ce livre m’a encore apporté quelque chose de nouveau. Déjà, je pense n’avoir jamais lu sur la guerre de Vietnam, et je ne pense n’avoir jamais été autant bouleversée par des descriptions de guerre. Déjà le début, on s’y croirait, c’était dur, et je salue le traducteur Phan Huy Duong. Je ne pourrai jamais juger de la traduction au regard de la version originale, mais j’ai adoré le style (même dans la préface qui est totalement de son cru). Je me suis dit que je n’avais jamais rien lu de tel sur la guerre. Il ne s’agit pas que de descriptions du vécu des soldats, mais des réflexions sur ce que vole la guerre, sur l’amour, sur l’écriture. Comment la guerre influence le présent ? Comment la mettre en mot ? Car Kien est un écrivain qui cherche à écrire sa vie… évidemment, on peut s’interroger sur la portée autobiographique du texte car Bao Ninh a quitté Hanoi à 17 ans pour s’engager contre les Américains, et il a écrit cet unique roman. Du peu que je sais de sa vie via Wikipedia, il présente d’énormes similitudes avec Kien… et sûrement de nombreuses différences. Mais peu importe le vrai du faux, le réel est là… peut-être pas forcément parce qu’il a vécu ce qu’il raconte, mais parce qu’on sent que c’est écrit avec les tripes et que c’est le roman d’une vie.
« Mais, effectivement, on ne pouvait rien oublier, car la douleur est d'un seul bloc, tout le temps d'une vie, depuis l'enfance jusqu'à ce jour, en passant par les jours de guerre. Et sans doute sommes-nous venus en ce monde pour accueillir la douleur, et c'est à cause d'elle que nous devons vivre, poursuivre le bonheur, recherchez l'amour, l'art, jouir et supporter jusqu'au bout la vie… » (p196)
<image>Titre (avec lien BBM) : ">https://www.livraddict.com/biblio/livre … gnes.html]
Auteur : Quế Mai Nguyễn Phan
Pays : Vietnam [2/4]
Points :15+5
Total : 750
Avis (facultatif) : J’ai beaucoup aimé cette lecture qui raconte la vie d’une famille vietnamienne. Il alterne deux époques, les années 70 de la narratrice Huong, et le passé à partir des années 30 avec le récit de sa grand-mère. C’est un roman assez classique dans sa construction et très agréable à lire. J’ai beaucoup aimé le personnage de la grand-mère et j’ai préféré les chapitres sur son récit. Le point de vue de Huong est intéressant et j’aime beaucoup les histoires de transmission entre les générations, mais je n’ai pas accroché avec ce personnage. J’ai trouvé qu’il y avait des longueurs sur son récit, notamment sur son « intrigue amoureuse ».
J’ai lu les deux livres sur la guerre du Vietnam en même temps et c’était une expérience intéressante, car dans celui-ci on est dans le quotidien de ceux qui ne combattent pas, mais vivent tout de même les tourments politiques, risquent leur vie, traversent des deuils… comme si les deux livres si différents pour un même thème se répondaient.
Une très bonne lecture, donc. Et une phrase m’a fait penser à notre challenge. Elle parait naïve mais je pense qu’il y a un fond de vérité. C’est sur ces mots que je finirai, en ajoutant que l’autrice a, avec son roman, fait sa part, avec nous lecteur.
« J’étais persuadée que lire des livres d’autres pays, voir la lumière d’autres cultures, pouvait mettre un terme à la guerre sur Terre »
<image>Titre (avec lien BBM) : Les travers du docteur Porc
Auteur : Thanh-Van Tran-Nhut
Pays : Vietnam [3/4]
Points :10+5
Total :765
Avis (facultatif) : Bon là vous vous doutez qu’on est sur un autre délire et ça m’a fait du bien. Au début de ma lecture, je me suis dit que mon dieu, je ne finirai jamais ce livre à cause de son sexisme et son absurdité corsée. Vraiment au début, l’autrice y va fort et la vision de la femme a cette époque ne fait pas rêver. Après ça se calme ou on s’habitue… Il y a toute une question sur l'idéal féminin mais je ne pense pas que ça soit premier degré. Ce livre est comme une pièce de théâtre par moment. Il y a des scènes vraiment cocasses ! Le docteur porc n’est pas un personnage que j’ai apprécié en tant qu’être humain, mais il m’a bien fait rire. C’est un personnage opportuniste qui remplace le magistrat officiel en voyage et pense que s’il résout une affaire de crime, il sera récompensé. Il n’a aucune empathie envers les autres à tel point que je me suis sentie coupable de rire devant son comportement.
Il s’agit d’un policier mais je ne trouve pas qu’il se démarque par son enquête. A lire pour l’humour et le contexte car ça se passe au Dai Viet donc je dirai dans les années 1600 environ (la Saint-Barthélemy est évoquée comme un fait récent il me semble) et j’ai été surprise, vers le milieu du livre et grâce à un personnage indien, d’apprendre quelques petites choses sur l’évolution de la médecin et l’Histoire. Cela ne prend pas énormément de place mais ça a bien titillé ma curiosité.
Une lecture surprenante, prenante et qui m’a bien diverti au final !
Objectif des nouvelles nationalités : J’ai 2 nationalités supplémentaires car je n’avais jamais lu d’auteur nord-coréen et j’ai oublié de le mentionner la dernière fois ! Et je n’avais jamais lu d’auteur vietnamien avant ce mois-ci ! Donc normalement j'ai rempli mon objectif sur ce point. :pompom:
Pour l’Italie, je fais partie des gens qui ont adoré L’art de la joie de Goliarda Sapienza et L'université de Rebibbia. Je lirai certainement un troisième livre de l’autrice ce mois-ci. Je sais que tout le monde n'adhère pas à L’art de la joie et qu'en plus, c'est un bon pavé, mais je conseille vraiment cette autrice, même avec un autre livre comme L'université de Rebibbia qui est plus court.
Je conseille aussi ce témoignage :
Sonderkommando : Dans l'enfer des chambres à gaz Shlomo Venezia, lu il y a longtemps (il y a 17 ans) et il m’a marquée !
J'ai aussi repéré :
- Kaputt, Curzio Malaparte = un des plus vieux livres de ma PAL. Je me souviens l'avoir commandé exprès dans mon ancienne librairie mais je ne sais pas pourquoi je voulais absolument le lire. Vu le morceau, je pense que je n'étais pas prête, peut-être cette année ?
- Les certitudes du doute, Goliarda Sapienza = pour relire cette autrice dont j'ai déjà adoré deux romans.
- Le détour, Luce d'Eramo = ça sera lui ou Kaputt car je ne pense pas pouvoir lire les deux en un mois. Il me semble qu'il n'a pas encore été nommé. Celui-là je sais comment il a atterri dans ma PAL : Goliarda Sapienza en a parlé. Et le résumé : l'autrice, fille de dignitaires fascistes, a fait volontairement l'expérience des camps nazis.
- Tout faux, Veronica Raimo = un roman qui a l'air de raconter l'enfance difficile avec humour.
Et aucun livre colombien ne m'a marquée pour le moment donc ça sera tout.
Bonne soirée !