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Mississippi (Wild is the River, 1941) est un peu son Autant en emporte le vent - on laissera au lecteur le soin de comparer. Le romancier y tire un portrait à l'acide du Sud à l'instant où la botte yankee écrase la nuque des vaincus, dans les derniers jours de la guerre de Sécession : aux célèbres contradictions du lieu (nous sommes à la Nouvelle-Orléans, patrie de la générosité hédoniste et de l'abjection raciste) répondent celles de la société des vainqueurs, corsetée de puritanisme et pourrie déjà par la soif du pouvoir.
Le climat bien sûr déboutonne les uns et les autres, et invite à arracher quelques masques. Bromfield a résolu d'écrire ici, bien avant que ce ne soit à la mode, un roman de la transgression. Jeu dangereux dont les femmes se tirent finalement mieux que les hommes : elles seules parvenant, au bout du compte, à ériger droitement le désir qui les tient au ventre. On sort un peu secoué par la violence de tout cela ; mais la vérité - puisque c'est d'elle qu'il s'agit - n'a jamais été une maîtresse de tout repos.
Titre original : Wild is the river (1941)
2000 Editions Phebus
Langue française | Traduit par Alain de la Falaise | 369 pages | Sortie : janvier 2000 | ISBN : 9782702851043
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